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Full text of "Description de l'Égypte: ou, Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en ..."

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f^— t- 



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DESCRIPTION 



D£ 



L'EGYPTE. 



** 



DESCRIPTION 



DE 



L'EGYPTE 



ou 



RECUEIL 



DES OBSERVATIONS ET DES RECHERCHES 

QUI out ktx vaitrs kh bgyptk 
PENDANT L'EXPÉDITION DE L'ARMÉE FRANÇAISE. 

SECONDE EDITION 

DÉDIÉE AU ROI 

PUBLIÉE PAR C. L. F. PANCKOUCKE. 



TOME VINGT-DEUXIEME. 

fflSTOIRE NATURELLE 

ZOOLOGIE 

ANIMA ax INVXRTÉBRBa (sililc). 

PARIS 

IMPRIMERIE DE C. L. F. PANCKOUCKE 

M. D. CGC. XXVIt. 







' i ••^* ' 



HISTOIRE 

NATURELLE. 



ZOOLOGIE. 

ANIMAUX INVERTÉBRÉS (stiiTÉ). 



TABLEAU SYSTÉMATIQUE 

DES ASCIDIES, 

TAirr SXMPI.ES QUE COMPOSÉES^ iuBlTTXOiririxS HÂSOê LES ■T&OXS.inblOX&ES 
STTIVAirS; OVFaAHT LES CARACTERES DES ORDRES, VJUUULES'y «EZIReI^ 
ET I.*UrDICATIOZr SOMMAIRE DES BSPicsS ; 



Par J.-C. SAVIGNY , 

Membre se L^AcAniMis des science* et db k^Ins^xtut o^Éçyftb. 



If 



LES ASCIDIES, ASC1D1jE\ 

Test mou , constitué par une enveloppe extérieure 
distinctement organisée, pourvue de deux ouvertures, 
l'une branchiale , Tautre anale. 

* La classe des ascidies fait partie Ce tableau De contient point les 

des mollasqnes hermaphrodites et genres de Tordre des biphores , asci- 

acépbales; elle correspond à la classe diœ thalides; M. Savigny se réser- 

des tuniciers de M. de Lamarck. Tait de le publier à nne autre époque. 

H. N. XXII. i 



a TABIXAU 8YSTÉMATI<3^ 

Manteau fariûaîit line tunique intérieure, pourvue 
également de deux Quvertures correspondantes et adhé- 
rentes à celles du test. 

Branchies occupant en tout ou en partie la surface 
d'une cavité membraneuse, attachées aux parois inté- 
rieures du manteau. 

Bouche dépourvue de feuillets labiaux , et placée vers 
le fond de la cavité' respiratoire, entre les deux branchies. 

ORDRE P'. 

. A^ÇIIHBS THÉTIDE-S, ASeiDIJE THETTDBS, 



ci ' 



Tunique ( manteau ) n'adhérant a Vem^eloppe ( au test ) 
que par les deux orifices. 

Branchies égales , larges , constituant les deux parois la- 
térales^ de la cavilié respiratoire. 

Orifice branclnalgs:tni en dedans d'un anneau membra- 
neux et dentelé , ou d'un cercle de filet. 

ORDilÈ IL 

ASciûiES Chaudes, ascibije thai^ïdès. 

Tunique adhérant de toutes parts a Venveloppe. 
Branchies inégales, consistant en deux feuillets attachés 

à la paroi îtntériéurè eVa la paroi postérieure de la cavité 

respiratoire. 
Orifice branchial garni a son entrée d'une valvule. 



DES ASCmiES. 



nrvrvii vtririrviTnfirinri i ir i ir i fifiri i ifin rififirififi riririfirwi i vi r ifiiMfiriritwififM 



ASCIDIES TETHYDES. 



1>REMIÈRE FAMILLE. 

LESTtTmKS^TETHtJE. 

Corps fixé. 

Orifices non opposés, ne communicpant pas entre eux par la ca- 
vité des branchies. 

Caçité brtmchiale ouverte à la seule extrémité supérieitte, dont 
rentrée est garnie de filets tentacnlaires. 

Breauhies réunies d'un côté. 

I. TÉTHYES SIMPLES. 

\^ Section. Orifices à quatre rayons. 

I. BoLTBKiA. Corps pédicule. 
a. Ctnthia. Corps séssile. 

a^ Sectioi?. Orifices à plus de quatre rayons , ou sans rayons 
distincts. 

3. Phallusia. Corps sessile. 

4. CLAVBLiiiii. Corps pëdidiiléw 

IL TÉTHÏKS COMPOSÉES. 

3* Section. Orifices ayant tous deux six rayons réguliers. 

5. DiAZOKA. Corps sessile, orbiculaire; un seul système. 

6. DiSTOMA. Corpssem\ey polymorphe; plusieurs ajrstèmes. 

7. SioiLLiNA* C%)/77J pédicule , conique, vertical; on seul système. 

I. 



i TABLEAU SYSTÉMATIQUE 

4^ Section. Orifice branddal ayant seul six rayons réguliers. 

8. Stnoîcum. Corps pédicule cylindrique , vertical; un seul système* 
9* Aflisium. Corps sessile , polymorphe ; systèmes sans cavités 
centrales. 

10. PoLYCEuiuK. Corps sessile, polymorphe; systèmes avec cavités 

.centrales. 

1 1 . DiDBMNUM. Corps sessile , fongueux , incrustant ; systèmes sans 

cavités centrales. 

5' Section. Orifices dépourvus tous deux de rayons. 

13. EvcaLZUK* Corps incrustant; systèmes sans cavités centrales. 
i3. BoTRYLLUs. Corps incrustant; systèmes pourvus de cavités cen- 
trales* 

Ile FAMILLE. 

LES LUCIES, LUCIJË. 

Cûrps flottant. 

Orifices diamétralement opposés , et communiquant ensemble par 

la cavité des branchies. 
Cctçité branchiale ouverte aux deux extrémités ; l'entrée supérieure 

dépourvue de filets tentaculaires, mais précédée par un anneau 

dentelé. 
Branchies séparées. 

I. LUCIES SIMPLES. 



XL LtJCIES COMPOSÉES. 
14. Ptrosoma. Corps en tube, fermé par un boubî un seul système. 



DES ASCIDIES. 
I^« FAMILIuE. 

LES TÉTHYES, TJSTHYJE. 



I. TÉTHYES SIMPLES. 
Genre L — BOLTENIA. 

Corps pédicule par \t sommet , à test coriace. Orifice branchial 

fendu en quatre rayons ; V intestinal de même. 
Sac branchial plissé longîtudînalement , surmonté d'un cercle de 

filas tentaculaires composés ; mailles du tissu respiratoire dé - 

pourvues de bourses ou de papilles. 
Abdomen latéral^ Foie nul. 
Ovaire multiple* 

' ESPÈCES. 

I. BoLTEMiA ovifera. BoUénie otnfère (ptig. 78 de ce volume), 
a. BoLTEKtà fosiformifi. Bokéniejusijbrme (pag.73). 

Genre IL — cynthia. 

Corps sessîle, à test. Orifice branchial s* ouyrsjii en quatre rayons; 
Vanal de même , ou fendu en travers. 

Sac branchial plissé longitudinalement , surmonté d'un cercle de 
filets tentaculaires ordinairement composés; mailles du tissu res- 
piratoire dépourvues de papilles. 

Abdomen latéral. Foie distinct dans la plupart des espèces. 

Oçaire généralement multiple. 

ESPÈCES. 

I« Tribu. Cynthia sùnplices. 

I. Ctnthia Momus. Çynthie Momus (pag*75). 

a. Cynthia microcosmus. Cynihie petit-monde (pag. 75). 



; TABLEAW SYSTÉMATIQUE 

3. Gtnthia pantez. Çjrnthie alnne ( pag. 75). 

4* CtnthiA gangolfop. Ç)falfyie §qn£télîon (pag. ^S). 

5. Cynthia papiilata. Cynthie papilleuse ( pag. 76 }• 

6. Ctntria claudicans* Cynthîe boiteuse (pag. 7$). 

7. Cynthia pnpa. CynUiie poupée (pag. 76). 

II« Tribu. CyntbuuB Cœsirœ. 

8. Gyxthia DÎQQci. C/9(/kiSQ Z7iQiiiç'(pag. 77}. 
IIl« Tribu. Cynthije iVjrefo. 

9. Gynthia G^nopus. Çynthie Canapé (p*j(> 7^)* 
lô. Gykthi pomaria. Cynthie fruitière (pàg. 79). 
II. Gynthia polycarpa. Cynthte JertUe (pag. 79). 

IV« Tribu. Cy^tpi^^S Pmêoda?. 

la. Gynthia myliligera. Cynthie porte -moules (pag. Si). 
i3. Gynthia solearis. CyiuMe soléaire (pag. 81). 
i4« Gynthia cinerea. Cynthie cendrée ( pag. 81 ). 

Genre. III^-^vnhJLLVSik* 

Corps sessile, à enveloppe gélatineuse ou cartilagineuse. OrzjA^ 
hranAial s' ouvrant d'ordinaire en buit à neuf rayons ; Vanal 
en six. 

Sac branchial non plissé 9 parvenant au fond ou presque au fond 
. de la tunique , surmonté d'un cercle àtJUets terUacidaires tou- 
jours simples ; les mailles du tissu respiratoire pourvues , à 
cbaque angle , de bourses en forme de papilles. 

Abdomen plus ou moins latéral. Foie nul. Une côt.é cylindrique 
s'étendant du pylore à Tanus. 

Ofioire unique, situé dans Tabdomen. 

E3PECES. 

I'« Tribu. Phallusije Pîrenœ. 

T. Phallvsia salcata. JPhallusie cannelée (pag. 84). 



a.. PhallusiA nigra. PhaUusie nègre ( pag 



•84]. 



DES ASCIDIES. 7 

3. pRALLirsiA «rabioa. Phallutie arah9 (pag, 84 )• 
4* Phallusia turcica. Phallusie turqw (pag- 84)- 

IP Tribu. Phallusie simplices, 

5. PhallvsiA moDichuB. Phallusie recluse ( pag. 87 ). 

6. Phallusia mamillata. Phallusie mamelonnée ( pag. 87 ). 

]II« Tribu. Phallusije aonœ. 

7. Phallusia ÎDtestinalis. Phallusie intestinale (pag. 89]. 

8. Phallusla canina. Phallusie canine. 

Genre IF. — clavelina. 

Cotjfs pëdicalé par la base , à enveloppe gélatineuse ou cartilagi- 
neuse. Orifice branchial dépourvu de rayons ; VaneU de même. 

Sac branchial non plissé , très-court , et n^arrivant pas au milieu 
de la tunique; surmonté àe filets tcntaadaires simples; les 
mailles du tissu respiratoire dépourvues de papilles. 

Abdomen totalement inférieur. Foie nul ou peu distinct des parois 
de l'intestin. Point de côte s'étendant du pylore à Tanus. 

Oçaire unique , compris dans Tabdomcn. 

4 

ESPECES. 

I. Clavelina borealia. Claveline boréale (pag. 90). 

a. Glayelina lepadiformis. Claueline lépadiforme (pag. 91 ). 

n. TÉTHYES COMPOSÉES. 
Genre ^. — DIAZONA. 

Corps commun sessile, gélatineux, formé d'un système unique 
orbiculaire. Animaux très-proéminens , disposés sur plusieurs 
cercles concentriques. Orifice branchial fendu en six rayons 
réguliers et égaux ; Vanal de même. 

Thorax ou cavité renfermant les branchies en cylindre oblong ; 
sac branchial non plissé, surmonté àe filets terUaadaires sim- 
ples ' ; mailles du tissu respiratoire pourvues de papilles. 

* {M «épiOy à oe qn^ii- parait , dan* loaa les ge^rc» SDiTans. 



8 TABLEAU SYSTÉMATIQUE 

Abdomen inférieur, longuement pédicule , plus petit que le thorax» 
Foie peu distinct. Point de côte s^étendant du pjlore à l'anus*. 
Ovaire unique , sessile , et compris dans Fanse intestinale. 

£SP£C£« 

I. DiASONA violacea. D^q^ne violette (j^g* 43)* 
Genre VL — DISTOMA. 

Corps commun sessile, demi-cartilagineux, polymorphe, com- 
posé de plusieurs systèmes généralement circulaires. Animaux 
disposés sur un ou sur deux rangs, à des distances inégales de 
leur centre commun. Orifice Branchial s' ouvrant en six rayons 
réguliers et égaux ; Vanal de même. 

Thorax petit , cylindrique ; mailles du tissu respiratoire pourvues 
de papilles? 

Abdomen inférieur , longuement pédicule , plus grand que le 
thorax. Foie nul \ 

Ovaire unique , sessile , latéral , occupant tout un coté de l'ab- 
domen. 

ESPÈCES. 

I. DisTOMA rtibrum Distome rouge (pag. 43). 

a. DiSTOHA Tariolosum. Distome variole ( pag. 43)* 



/ 



Genre VIL — SXGILLINA. 



Corps commun pédicule , gélatineux, formé d'un seul système qui 
s^élève en un cône solide, vertical, isolé, ou réuni par son 
pédicule à d'autres cônes semblables. Anirrumx disposés les uns 
au-dessus des autres en cercles peu réguliers. Orifice hranddal 
s^ouvrant en six rayons égaux ; Vanal de même. 

Thorax très-court, hémisphérique; mailles du tissu branchial dé- 
pourvues de papilles* 

Abdomen inférieur , sessile , plus grand que le thorax. 

> De même dans les genres snivans. * De mémedans les genres soivaDs. 



DES ASCIDIES. 9 

Oçittre unique, pédicule , fixé au fond de Tabdomen, et prolongé 
dans Taxe du cône et de son support. 

ESPÈCE. 
I. SioiLUNA aufltralis. SigUUne australe (pag*47)* 

Genre VIIL — synoicum. 

Corps commun pédicule , demî-cartîlagineux , formé d'un seul sys- 
tème qui s'élève en un cylindre solide , vertical , isolé', ou as- 
socié par son pédicule à d'autres cylindres semblables. Animaux 
parallèles, et disposés sur un seul rang circulaire. Orifice bran- 
Mal (endu. en six rayons égaux; V anal en six rayons très-iné- 
gaux, dont les trois plus grands concourent à former le bord 
extérieur d'une étoile concave, située au centre ou au som- 
met du système. 

Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire dépourvues de pa- 
pilles. 

Abdomen inférieur , sessile , de la grandeur du thorax. 

Oçaire unique, sessile, attaché exactement squs le fond de l'ab- 
domen , descendant perpendiculairement. 

ESPÈCE. 
T. Stnoîcvh turgens. Synotque de Phipps (pag. 49)* 
Genre IX. — APLIDIUM. 

Corps commun sessile, gélatineux ou cartilagineux, polymorphe, 
composé de systèmes très-nombreux , peu saillans , annulaires , 
sub-elliptiques , qui n'ont point de cavité centrale , mais qui ont 
une circonscription visible. Animaux (trois à vingt-cinq) pla- 
cés sur un seul rang, à des distances égales de leur centre ou 
de leur axe commun. Orifice branchial divisé en six rayons 
égaux ; Vanal dépourvu de rayoï^s , peu ou point distinct. 

Thorax cylindrique; mailles du tissu respiratoire pourvues de 
papilles. 

Abdomen inférieur, sessile, de la grandeur du thorax. 



lo TABLEAU SYSTÉMATIQUE 

Oçaire unique, sessîle, attaché exactement sous le fond de la 
cavité abdominale, et prolongé perpendiculairement. 

ESPÈCES. 

P« Tribu. 

1. Aflidium lobatum. jiplide lobé (pag. 16). 

a. Aplidium ficus. y4plide figue de mer ( pag. 16 ]. 

3. Aflioiuu treiDolum. ApUde tremblant. 

II* Tribu. 

4. Aplibivm effosum. ApUde étalé, 

5. Aflioidu gibbulosum. ApUde bosselé, 

6. AfiiIdii7H caliculatum. ApUde caUculé, 

Genre X. — POLYCLINUM. 

Corj}s commun sessile, gélatineux ou cartilagineux, polymorphe, 
composé de systèmes plus ou moins multipliés , convexes , ra- 
diés , qui ont chacun une cavité centrale et communément une 
circonscription apparentes. Animaux (^ dix à cent cinquante) 
placés à des distances très-inégales de leur centre commun. Ori- 
fice branchial à six angles intérieurs et à six rayons extérieurs , 
saîllans et égaux ; Vanal prolongé horizontalement , point dis- 
tinct, à son issue; ou distinct, mais irrégulièrement découpé, 
et concourant à former le bord saillant et (rangé de la cavité 
du système. 

Thorax cylindrique , grand ; mailles du tissu respiratoire dépour- 
vues de papilles. 

Abdomen inférieur, pédicule , plus petit que le thorax. 

Oçaire unique, attaché par un pédicule sur le c6té de la cavité 
abdominale , et pendant au-dessous. 

ESPÈCES. 

%* PoLYCLiKW coQStellatqiQ* Polycline constellée. 

a. PoLYCLiNUM saturnium. PoljrcUne saturnienne (pag. 21 ). 

3. PoLYCLiNUM cylhereum. Polycline cjrthéréenne. 

4. PoLYCLiNUM isiacum. Polycline isiaque, 

5. PoLYCLiHUM hcsperium. Polycline hespérienne. 

6. PoifYÇMHVSfC uri^oiani. Polycline uranienne. 



DES ASCIDIES. M 

Genre XL — DXBEMISUM. 

Corps commun sesnXe, fongaeux, coriace, polymorphe, composé 
de plusieurs systèmes très-pressés, qui n*ont ni cavité centrale 
ni circonscription apparentes. Animaux disposés sur un seul 
rang, autour de leur centre ou de leur axe commun. Orifice 
hrandùal divisé en six rayons égaux ; Vanal point distinct. 

Thorax court, sub-globuleux ; mailles du tissu respiratoire dé- 
pourvues de papilles. 

Abdomen inférieur , pédicule , plus grand que le thorax. 

Ofioire unique , sessile , et placé sur le côté de la cavité abdominale. 

ESPÈCES. 

I. DissKvim candidnm. Didemne hlanc (pag. a6). 
a. DiOBMMTJH viscosum. Didemne visqueux. 

Genre XIL — EUCŒLIUM. 

Corps commun sessile, gélatineux, étendu en croûte, composé de 
plusieurs systèmes , qui n'ont ni cavité centrale ni circonscrip- 
tion apparentes. Anirruxux disposés sur un seul rang autour de 
leur centre ou de leur axe commun ? Orifice branchial circulaire, 
dépourvu de rayons; V intestinal y^Xns petit et plus distinct. 

Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire 4épqurvues de pa- 
pilles. 

Abdomen demi-latéral , sessile et appuyé sur le fond de la cavité 
des branchies ; de la grandeur du thorax. 

Oçaire unique , sessile , appliqué sur le c6té de la cavité abdo- 
minale. 

ESPÈCE. ' 
I. EucooiiirM hospitiolom. Eucélie hospitalière (pag. a^). 

Genre XIIL — botryllus. 

Corps commun sessile, gélatineux ou cartilagineux, étendu en 
croÀte , composé de systèmes ronds ou elliptiques , saillans , 



13 TABLEAU SYSTÉMATIQUE 

annulaires , qui ont une cavité centrale et une circonscription 
distinctes. Animaux disposés sur un seul rang ou sur plusieurs 
rangs réguliers et concentriques. Orifice branchial dépourvu de 
rayons, et simplement circulaire ; V intestinal ^eût^ prolongé 
en pointe , et engagé dans le limbe membraneux et extensible 
de la cavité du système. t 

Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire dépourvues de pa- 
pilles. 

Abdomen demi-latéral et appuyé contre le fond de la cavité des 
branchies ; plus petit que le thorax. 

Oçaires : deux , opposés , appliqués sur les deux côtés du sac 
branchial. 

ESPÈCES. 

I. BoTRYLLi STELL^TI. Animaux disposés sur un seul rang. 

P« Tribu. 

I. BoTRYLLUs rosaceus. Botrylle rosacé. 
a. BoTRYLLVs Leachii. Botrylle de Leach, 

II« Tribu. 

3. BoTRYLLVs Schlosseri. Botrylle de Schlosser, 

4* BoTRYLLUs polycyclus. Botrylle polycycle ( pag. 5a )• 

5. BoTRYLLUs gemmeus. Botrylle doré, 

6. BoTRYLLVs minutas. Botrylle nain. 

II. BoTRYLLi CONGLOMERAT!, Animaux disposés sur plusieurs 

rangs. 

7. BoTRYLLUs coDglomeralns. Botrylle congloméré. 



D£S ASCIDIES. 

Ile FAMILLE- 
LES LUCIES, LUCIM, 



LUCIES SOCIALES. 
Genre XIV. — PYROSOMA. 

Corps commun gélatineux , creux , moins cylindrique que conique , 
ouvert à sa grosse extrémité , et formé d'un seul système , dont 
les sommités, toutes saillantes à la surface extérieure, sont 
nombreuses , pressées et inégales. Animaux perpendiculaires à 
leur axe commun , et superposés les uns aux autres par rangs 
circulaires. Orifices privés de rayons : le branchial ouvert sous la 
pointe souvent appendiculée des sommités extérieures , et Vanal 
dans le tube intérieur. 

Sac hranchialnon plissé , précédé d'un anneau membraneux et irré- 
gulier placé immédiatement à l'entrée de Torifice supérieur^ 

Abdomen inférieur aux branchies dont il n'est d'ailleurs séparé par 
aucun étranglement 9 beaucoup plus court. Foie distinct, glo- 
buleux . attaché à l'anse de l'intestin. 

Ovaires : deux y opposés , situés ver^ l'extrémité supérieure de la . 
cavité branchiale.. 

ESPACES. 

1. PyroSomàta vertICILLATA. Animaux verticillés , ou dis- 
posés: par anneaux réguliers, plus saillans de distance en ' 
distance. i . . 

i. PyiipsoKA elegjuis, PyT^$ome élégant, 

It. PyroSôMATA PÀNtCULATA. Animaux non verticillés , for- 
niaatf des cercles très-inréguliers , et dont les sommités 
sont partout inégalement saillantes. 

"a. PyrosomA giganteum. Pyrosome géant J(^ps^g. 56 }• 
3. Pyrosoha atlanticom. Pjrrosome atlantique. 



» p I *» 



3^ 



PREMIER MEMOIRE. 



OBSERVATIONS 



SUR 



LES ALCYONS GELATINEUX 

A SIX TENTACULES SIMPLES », 

LUES A LA CLASSE DES SCIENCES DE l'INSTÎ^UT. 

JLiA classe des polypes est la moins connue peut-être 
de celles que comprend le règne animal , et cependant 
aucune n'est e'tudie'e avec plus d'ardeur : mais les ob- 
stacles qu'elle oppose aux progrès de la science sont 
innombrables. Le polype , retire' au sein des eaux , 
souvent au fond des mers; presque toujours infiniment 
petit; mou, irritable, contractile; changeant de forme 
au moindre mouvement; quelquefois libre, mais plus 
ordinairement engage', enveloppe dans un corps com- 
mun à plusieurs individus; le polype jouissant de la 
vie et de ses facultés échappe de mille manières à Tœil 
et au scalpel de l'observateur. Le polype mort est l'ob- 
jet d'un examen plus facile sans doute : mais aussi 
plus stérile. Ces nombreuseâ dépouilles ({ui encom- 

■ Voyez , pour rintelligeoce de les planches relatives a«K ascidies, 
ce mémoire et des deux suivaDs, et leur explicalioD. 



I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. i5 

bretit nûB cabinets, rëduités aux parties solides, in- 
complètes, alte'rées, ne donnent, sur les êtres aux-* 
quels elles sont substituées, que des notions impar* 
faites t les méthodes qui en résultent , quelque belle 
ordonnance qu'elles présentent, n'étant point fondées 
sur des principes absolument certains, réunissent quel- 
quefois dans un même genre les êtres de la nature la 
plus opposée. Les alcyons décrits par les zoologistes 
modernes nous en offrent un singulier exemple. 

Il y a , dans ce genre, dès espèces qui ti*ont ni esto- 
mac, ni bouche, ni tentacules ; qui ne sont ni des po- 
lypes composés, ni deS polypes simples, et auxquelles 
on pourrait, à bon droit, contester jusqu'à la vie 
animale : il y â des espèces évidemnient douées de 
celte vie et qui se présentent sous la forme de vrais 
polypes, c'est-à-difè avec des oîgâûes encore peu nom- 
breux et des facultés assez limitées; enfiti, il y a des 
espèces pourvues de facultés* plus étendues, et dont Fôr- 
ganisâtion est déjà même tellement coîli^jlîquée, que, 
si Ton avait égard au caractère essentiel de là classe 
des polypes, il faudrait les en retirer, et les assoder 
à des animaux d'un ordre plus élevé. 

ce Le polype, dit M. de Lamarck, est tin petit anî*^ 
mal à corps allongé, gélatineul, n*ayant intérieure- 
ment aucun autre organe spécial qu'un sac alimentaire, 
pourvu d'une seule ouverture, et séparé de là peau par 
du simple tissu cellulaire. » Les animaux particuliers 
des adcyoûs que je vais décrii'é sont tout autrement 
organisés : ils ont le corps composé de deux cavités dis- 
tinctes; ils ont des viscères thoraciques et des viscères 



i€ ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

abdominaux; ils ont pour ces viscères deux ouvertures' 
séparées; ils ont un organe spécial pour la geWration : 
la plupart ont même, sous la peau, des vaisseaux très- 
apparens, des traces non équivoques d'un système cir- 
culatoire. 

Parmi les espèces d'alcyons connues , je pense qu'on 
peut rapporter à cette famille Valc^onium ficus, décrit 
et figure par EUis ^ ; Valcjonium ascidioïdes, découvert 
par Gœrtner et publie par Pallas ' , et généralement 
tous les alcyons gélatineux ou cartilagineux à six ten- 
tacules simples. Ces sortes de productions sont vrai- 
semblablement très -nombreuses. J'en ai moi-même 
observé plusieurs sur les côtes méridionales de la Médi- 
terranée et dans le golfe de Soueys. Ce n'est pas ici 
le lieu de les faire connaître : je me contenterai d'en 
décrire quatre espèces qui présentent des différences 
importantes , et qui peuvent être prises pour les types 
d'autant de genres distincts. 

La première espQce (aplidïum lobatum ) , fixée com- 
munément sur les rochers, produit, en se dévelop- 
pant, des masses horizontales, souples, assez épaisses, 
relevées en lobes irréguliers, d'un gris-cendré, cou- 
verts à leur surface d'un nombre infini de points sail- 
lans. Ces points ou mamelons , examinés à la loupe , 
paraissent fendus en six rayons égaux : ce sont autant 
de petites étoiles qui correspondent aux cellules de l'in- 
térieur du polypier. Le centre de chaque étoile com- 
munique directement à la bouche d'un polype, et le 

' £1]. Corail, page g*;, plan- * Pâli. Spicil. zoôL fasc. x, 
che xTi. pag. 4o» tab- iv. 



pr MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 17 

nombre de ses rayons indique celui des tentacules dont 
cette bouche est couronnée. 

Pour en apprendre davantage, il faut fendre l'al- 
cyon. On peut alors remarquer que s» substance inté- 
rieure est demi-cartilagineuse , et qu'elle contient beau- 
coup de menus graviers , parmi lesquels s'étendent , 
dans le sens de l'épaisseur , les corps charnus des po- 
lypes, qu'on reconnaît aussitôt à leur couleur d'un 
jaune vif. Ces polypes, moins larges qu'un grain de 
millet, mais deux à trois fois plus allonges, sont dis* 
posés parallèlement les uns à côte des autres, et sépa- 
rés par de minces cloisons. Ils iie tiennent aux parois 
de leurs cellule que par quelques points, et s'en lais- 
sent aisément détacher. Il est donc facile de les isoler 
et de chercher à saisir les détails particuliers de leur 
organisation. Je vais tâcher d'en donner une idée. 

La bouche de cette espèce de polype est ronde , un 
peu hexagone , entourée de six tentacules aplatis , 
courts et pointus. Ces petits tentacules sont fixés aux 
six rayons de l'ouverture de la cellule par une fine 
membrane, et supportés par un cou cylindrique, ré- 
tractile, qui leur permet de s'élever et de s'épanouir 
à la surface du polypier, ou de s'abaisser et de rentrer 
dans son intérieur. Ils ne peuvent d'ailleurs se retirer 
en eux-mêmes comme les tentacules des limaces , et 
peuvent moins encore s'incliner et se plonger au fond 
de l'estomac 3 faculté que possèdent des organes ana- 
logues dans quelques autres familles '. Le cou , la 

' Voyez le Mémoire snr Valcyonium digîtatum et les autres polypes à 
huit tentacules commuDement pectines. 

H. N. XXII. ' 2 



i8 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

bouche , les tentacules , sont ici les seules parties véri- 
tablement rayonnantes: les autres affectent plutôt cette 
apparence syme'trîque qu'on retrouve constamment chez 
les animaux d'un ordre supérieur. 

Au-dessous du cou , le corps du polype est com- 
primé par les côtés , et il se divise en deux tronçons 
ou cavités distinctes qui peuvent prendre les noms 
de thorax et Ôl abdomen. 

Le thorax, plus court et plus cylindrique que l'ab- 
domen , est charnu , opaque , marqué de nervures lon- 
gitudinales , sillonné sur tes côtés de quatorze à quinze 
rides transverses, étranglé sensiblement à sa partie 
moyenne, enfin épaissi et tronqué à sa base, dont 
les deux bords descendent obliquement en amère. Il 
est aussi un peu bossu près du cou, où Ton remarque 
un tubercule poreux : de ce tubercule descendent deux 
vaisseaux bruns, parallèles, qui parcourent le dos ^ sur 
sa longueur. La région antérieure du thorax , ou la 
poitrine, est également pourvue d'un tubercule, et 
plus bas elle laisse échapper un filet membraneux qui 



* Ces expressions , dos , ventre , correspondeDt à celles qne MM. Co* 

et autres semblables, nécessaires à vier et Bosc ont désignées par les 

la netteté de la description, nedoi- mêmes noms dans les biphorcs, ani- 

Tent pas être prises ici dans vnx sens maux très-Toisios des alcyons géla- 

rigoureux. L^application que f en ai tineux. Mais , si nous voulions com- 

faite dans ce premier mémoire a été parer et les biphores, et les ani- 

déterniinée par une sorte d^appa* maux des alcyons en question , aux 

rence extérieure, et par la position mollusques bivalves, ces régions 

d'une petite production, Yappen^ seraient obligées d'échanget leurs 

dice analj que je considérais comme dénominations : le ventre et la poi- 

le siège du princijial sens de ces trinedeviendraient le dos, la gauche 

animaux. Je la conserverai dans les deviendrait la droite, etc. Je prie le 

mémoires suivans, parce que les ré- lecteur de ne pas perdre cette note 

gions que je nomme dos et ventre de vue. * 



I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 19 

pénètre dans la substance du polypier et se fixe à son 
ecorce. Je nomme ce filet Vappendice anal. C'est sans 
doute par son moyen que les animaux particuliers du' 
même alcyon communiquent les uns avec les autres, 
et jouissent en quelque sorte d'une existence commune. 
Sous la base de cet appendice est une assez grande ou- 
verture à laquelle correspond l'orifice intestinal , que 
je désignerai ci-après sous le nom d'anus. 

C'est dans la cavit($ du thorax , dont il occupe à 
peu près la capacité, qu'est situe' le principal ventri- 
cule , qu'on pourrait ainsi nommer le ventricule tho^ 
racique. Il m'a paru fait en forme de bourse , et divise' 
transversalement par des plis en nombre e'gal à celui 
des rides éxte'rieures. 

Le thorax est revêtu , surtout par derrière , d'une 
peau très-colorëe , et son opacité' de'robe à l'œil les 
organes qu'il contient. Il n'en est pas de même de l'ab- 
domen , dont la peau, extrêmement fine* et transpa* 
rente , laisse apercevoir tous les viscères intérieurs. On 
peut d'abord distinguer un petit canal membraneux , 
ondule', qui descend du ventricule thoracique, en se 
dirigeant vers le dos. Je lui donne, par une allusion 
facile à reconnaître, le nom d'intestin grêle. Vers le 
milieu de l'abdomen cet intestin se dilate en une po- 
che elliptique, un peu comprimée, dont les côte's, 
se'pare's de l'axe par deux profondes incisions , consti- 
tuent deux cellules oblongues, le'gèrement courbe'es 
et oppose'es l'une à l'autre. Cet organe est ce que j'ap- 
pelle le ventricule abdominal. Après un court trajet^ 
l'intestin se dilate de nouveau en une poche globu- 

2. 



^. 



20 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

leuse beaucoup plus petite que la première, en une sorte 
de cœcum. Le reste de ce canal , qu'on peut considérer 
comme \^gros intestin, descend jusqu'au bas de l'abdo- 
men; il se Recourbe ensuite comme un siphon, et va, 
en remontant jusqu'à la poitrine , se terminer à Vanus. 

II paraît que la première digestion s'opère dans le 
ventricule thoracique , qui contient souvent des ani- 
malcules, tandis qu'on n'-en aperçoit jamais dans les 
viscères de l'abdomen. C'est un fait que je ne veux pas 
laisser ignorer ; car j'avoue que je n'ai aucune lumière 
certaine sur la nature des fonctions de ces divers or- 
ganes. On peut cependant supposer que les substances 
grossières et essentiellement indigestes sont revomies 
par le polype, à peu près comme elles le sont par 
certains oiseaux de proie nocturnes , et que les molé- 
cules les plus déliées et les plus nutritives sont les 
seules qui passent de la cavité thoracique dans l'in* 
testin grêle. Cet intestin et le ventricule qui le ter- 
mine ne contiennent ordinairement qu'une matière 
liquide et peu abondante. Néanmoins le gros intestin 
est presque toujours rempli , depuis son origine jus- 
qu'à l'anus, d'une matière assez compacte, quelque- 
fois grumeleuse , plus souvent homogène , d'un gris- 
jaunâtre , moulée par petites masses arrondies ou 
ovoïdes, mais que, malgré leur forme, on prendrait à 
tort pour des œufs ou pour des amas d'œufs. J'ignore 
si elles ont , dans l'économie de l'animal , quelque 
usage particulier; je ne les considère ici que comme 
les excrémens. 

L'organe que je crois destiné à la génération est 



1«^ MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. m 

tout différent de ceux-ci : il termine infërieurement 
le corps du poljpe. C'est un sac oblong, membra- 
neux , quelquefois vide , mais le plus souvent occupe 
par vingt-cinq à trente corpuscules oviformes , atta* 
chés à deux ou trois cordons ondules. Ces corpuscules 
sont sans doute des geiunes; et le sac qui les reunit, 
est un véritable ovaire. Il ne parait pas communiquer 
immédiatement avec l'abdomen. Les germes inférieurs 
sont ordinairement les plus gros; je pense qu'à leur 
maturité le sac s'ouvre et les laisse échapper par un 
petit canal qui monte avec le rectum. On trouve, en 
effet, souvent un de ces corpuscules engagé dans ce 
canal et faisant saillie au-devant du thorax. 

Telle est la première espèce. La seconde espèce (po- 
LYCLiNUM saturnium), étendue de même sur le sable 
ou sur les rochers, produit des masses un peu convexes , 
molles, demi-transparentes, violettes, comme irisées , 
semées d'un nombre prodigieux de mamelons jaunâlresi 
la plupart groupés autour de quelques grands pores , 
qui , par leur dilatation et leur contraction successives, 
semblent avoir la fonction d'agiter et de renouveler 
l'eau. Après avoir détaché: doucement Talcjon poui: 
l'examiner de plus près , on voit que tous ces grands 
pores sont autant de centres auxquels aboutissent cer^ 
tains filets membraneux qui partent des mamelons, et 
que la transparence générale laisse apercevoir'. On voit 
de plus que tous ces mamelons sont divisés en six dentsi, 

' Ces filels ne diffÎTenl point de Tappendice anal décrit ci-deiriuit, 
pages 18 et tg. 



22 ANIMAUX SANS VERTEBRES. 

et qu'ils donnent passage , en s'ouvrant, à de petites 
étoiles saillantes et mobiles. Ce sont les houches des 
polypes, formées d'une ouverture un peu hexagone, et 
de six tentacules ovales ou lanceole's , aplatis , sembla- 
bles aux pëtales d une fleur en rose, tous très*-entiers 
et très-re'guliers. Les étoiles, rapprochées et groupées 
autour des pores, semblent constituer autant de sys- 
tèmes particuliers qu'il y a sur l'alcyon de pores dif- 
férens. Dans les intervalles qui séparent ces divers sys- 
tèmes y sont d'autres étoiles plus ou moins isolées. 

Au reste, il ne faut pas être surpris de la ten- 
dance que montrent les animaux particuliers de cette 
espèce d'alcyon à se réunir et à se former en sys- 
tènies autour de certains centres : la même disposi- 
tion est commune à toutes les espèces <!ongénères de 
celle-ci. Elle se retrouve même dans des genres étran- 
gers à cette famille, notamment dans les flustres : elle 
est tellement marquée dans les botrylles , que , malgré 
les judicieuses observations d'Ellis' sur ces animaux 
composés, chaque système de botrylle est considéré 
par les zoologistes actuels comme un seul polype, et 
chaque polype comme un seul tentacule. J'ai eu occa- 
sion d'examiner récemment une très-belle espèce de 
ce genre, qui m'a été communiquée par M. Desmarets 
fils , et je puis assurer que chacun de ces prétendus ten- 
tacules est pourvu d'une bouche, d'un intestin, d'un 
anus, de deux ovaires^ en un mot, est un animal 



» Ellis, ^ct, AngL tom. xlix, part, ii, n°. 6i, pfig. 449» '*'» Scholio 
ad ohseruatîonem Schlosserî, 



I" MÉMOIRE. ASCIDIÇS COMPOSÉES. 23 

ti€S-cooiplet. Ces systèmes , si bien ordonnés et doues 
de propriétés si extraordinaires, ne sont pas même néces^ 
saires à 1 existence particulière des individus : on trouve 
toujours quelques animalcules isolés et séparés des au- 
tres. Mais je reviens aux alcyons. 

J'ai dit que l'extraction et Texamen des polypes de 
la première espèce se faisaient sans difficulté. Il n'en 
est pas ainsi des polypes de la seconde espèce : on le 
croira sans peine, si l'on se représente que chaque po- 
lype n'est pas contenu dans une seule cellule, mais 
dans plusieurs : il y en a une pour le thorax , une pour 
l'abdomen , une pour l'ovaire; et ces trois cellules, qui 
n'ont pas toujours la même direction , ne communi- 
quent eutre elles que par deux fort petits trous. Il 
résulte de cette disposition singulière , qu'à l'ouver- 
ture du polypier, au lieu d'un seul raug d'animalcules , 
on croit en voir plusieurs rangs superposés les uns aux 
autres, et dont l'aspect présente beaucoup de confu- 
sion : ajoutez que la consistance molle et extensible de., 
l'enveloppe gélatineuse, qui la fait céder à l'instrument 
tranchant sans se diviser, s'oppose encore à leur extrac- 
tion. 

Quand on est parvenu à se procurer un polype bien 
entier, on est étonné qu'un animal si différent en 
apparence de l'espèce précédente y soit si semblable, 
en effet , par le nombre et l'organisation essentielle de 
toutes ses parties. La bouche, le cou, les tentacules, 
paraissent conformés de même. Le thorax est, rela- 
tivement, beaucoup plus grand; il présente d'ailleurs 
la même forme cylindrique , le même étranglement 



24 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

« 

vers le milieu, les mêmes tubercules devant et der- 
rière le couples mêmes vaisseaux bruus et ondulés 
sur le dos, le même appendice à la poitrine, et au- 
dessous la même ouverture, à laquelle aboutit aussi 
Fanus; l'ouverture est seulement plus spacieuse. Dans 
cette espèce , 1 anus sort à peu près au milieu du tho- 
rax : mais il y a d'autres espèces , voisines de celle-ci , 
dans lesquelles l'intestin monte plus haut et s'ouvre 
plus près du cou; la peau est lâche et semblable à 
une tunique par devant ; on voit courir, à sa surface 
et aux bords de son ouverture antérieure, quelques 
nervures qui descendent des tentacules, et qui s'ar- 
rangent avec beaucoup de symétrie. On remarque sou- 
vent au-dessus de Fanus une protubérance semblable 
à un petit jabot, mais qui est loin d'être un jabot 
véritable si elle est produite , comme je le pense , par 
un germe arrêté dans cet endroit , et non par les ani- 
malcules que le polype peut avoir avalés. Cette espèce 
en prend néanmoins d'assez gros, et j'ai trouvé dans 
son' premier ventricule des crustacés à quatorze pattes, 
qui diffèrent , par leurs tarses en pinceaux , des autres 
crustacés connus. 

En ouvrant ce ventricule, on voit que son entrée 
forme un bourrelet saillant, entouré de douze filets 
mobiles, cylindriques et courbés, dont six, plus longs, 
alternent avec les autres. Ce même ventricule est aussi 
garni d'un appareil bien propre à le soutenir et à en 
fortifier les parois; c'est une sorte de réseau transpa- 
parent , élastique, dont la structure est très - régu- 
lière : il çst composé, dans celte espèce, de trente 



I«' MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 2 5 

deux bandelettes, seize de chaque côté; dans d'autres, 
de vingt-quatre ou de trente-six, disposées horizon- 
talement, à égale distance, et unies verticalement les 
unes aux autres au moyen de traverses plus étroites : 
ces bandelettes se joignent, par devant, à une seule 
petite bande; et par derrière, elles s'attachent à deux 
autres bandelettes qui s'étendent le long du dos. Je 
n ai observé un semblable appareil que dans quelques 
espèces de cette famille; mais, dans toutes, le thorax 
of&e à l'extérieur des plis saiilans, plus ou moins pro- 
noncés , et je présume qu'ils sont dus à quelque chose 
d'analogue. 

L'abdomen , des deux tiers au moins plus petit que 
le thorax , est attaché à sa base antérieure , et semble 
n'y tenir que par un fil. On ne peut mieux , en cela , 
le comparer qu'au ventre d'un sphex ou d'une guêpe. 
Son pédicule donne passage à l'intestin grêle. Le ven- 
tricule abdominal se montre à travers la peau: il est 
charnu, lisse et simplement ovoïde. Le gros intestin 
se recourbe en arrière , et , faisant un tour de spirale 
sur lui-même, il moiîte en suivant le côté gauche de 
l'abdomen , traverse aussi le pédicule , et se porte au- 
devant du thorax. Les excrémens sont d'un gris clair , 
et forment assez souvent une longue chaîne de glo- 
bules , qui s'étend depuis le bas de l'intestin jusqu'à 
lanus. 

De même que l'abdomen est suspendu au thorax , 
Tovaire l'est à l'abdomen : il s'y attache à gauche par 
un petit pédicule , et se prolonge sous la forme d'une 
massue ovale, terminée par un long filet tubuleux. 



26 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

Les germes qu'il contient sont semblables à ceux de 
l'çspèce précédente, et fixés de même à quelques vais* 
seaux. 

Les polypiers que nous avons examinés jusqu'ici 
sont gélatineux ou cartilagineux. Celui de l'espèce 
dont je vais maintenant parler ( DiDEsrNUivi candidum) , 
est {dus opaque et comme fongueux ou spongieux : il 
s'étend sur les tiges des madrépores , qu'il enveloppe 
plus ou moins. Les incrustations qu'il y forme sont 
d'un blanc de lait, tant à Tintérieur qu'à Textérieùr: 
leur surface est couverte de mamelons saillans , fen* 
dus en six rayons et disposés à peu près en quinconce. 
Les polypes sont jaunes et très* petits : ils égalent à 
peine en volume deux graines de pavot. A la vérité , 
ils occupent seuleniient deux loges. Il n'y eu a qu'une 
seule pour l'abdomen et l'ovaire. 

La bouche de ces polypes ressemble à un entonnoir, 
dont le limbe supérieur serait découpé en six dents 
très-simples, écartées et pointues. Le thorax est couit , 
arrondi, sillonné transversalement; le dos, très-gib- 
beux et divisé par une gouttière longitudinale : la poi- 
trine est échancrée au-dessous du tubercule antérieur, 
où elle laisse voir l'anus à sa place ordinaire ; elle se 
prolonge ensuite en un filet auquel tient l'abdomen, 
qui par conséquent est pédicule , comme dans l'espèce 
précédente ; mais , au lieu d'être des deux tiers plus 
petit que le thorax , il est une fois plus grand : sa direo- 
lion est presque horizontale , et sa forme elliptique. Le 
ventricule abdominal en occupe la région supérieure 
et postérieure ; ce ventricule est ovoïde et charnu. 



I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 27 

Le gros intestin, après être descendu jusqu'au fond 
de l'abdomen, se replie en ayant et remonte vers le 
pédicule , par lequel il passe pour se rendre à Tamis. 
L'ovaire ne pend point : il est orbiculaire, et applique 
sur le cote gaudie de l'abdomen , qu'il dépasse sen- 
siblement. Il contient de très-petits grains. Je n'ai pu 
me rendre compte de leur disposition : je suppose 
qu'elle diffère peu de celle que j'ai observée dans l'es- 
pèce suivante. 

Gelleci (eucgeijum hospitiolum), qui est la qua- 
trième et la dernière, recouvre aussi les madrépores 
et d'autres corps marins , sur lesquels elle s'étend en 
petites plaques, qui sont d'un blanc laiteux, mais à 
leur surface seulement , car leur intérieur est mou et 
transparent comme une gelée : il recèle souvent des 
crevettes, auxquelles ces alcyons servent de refuge. J'ai 
voulu savoir à quoi tenait la couleur opaque et laiteuse 
de cette espèce et de la précédente , et , après en avoir 
placé quelques fragmens sous une forte lentille , j'y ai 
découvert une multitude d'atomes lenticulaires , héris- 
sés d'épines et comme radiés. Ces molécules calcaires 
ne sont pas des corps étrangers à la substance du po- 
lypier , comme on pourrait le croire , et comme le sont 
eii effet les grains de gravier qu'on rencontre quel- 
quefois ailleurs. 

Il y a donc une sorte d'analogie entre la troisième > 
et la quatrième espèce; mais elles diffèrent sous des 
rapports très-impqrtans. Les mamelons ovales dont la 
surface delà quatrième espèce est parsemée, ont une 
ouverture peu ou point apparente : ils ne représentent 



28 ANIMAUX SANS VERTÈBRES, 

point des étoiles à six rayons ; on aperçoit seulement , 
à travers leur demi-transparence , les beuts de huit à 
dix filets qui semblent sortir du ventricule thoracique. 
Les polypes sont très-,rapprochés de la surface de leur 
enveloppe, et ils n'occupent chacun qu'une seule loge. 
Leur bouche est portée par un cou plus ou moins grêle. 
Peut-être se deploie-t-elle en six veVitables tentacules ; 
mais je n ai jamais réussi à les voir s épanouir. J'y ai 
fait des efforts , et j'insiste sur ce point , parce que la 
nécessité d'observer ces organes n'est pas assez géné- 
ralement reconnue. Les naturalistes en font rarement 
mention dans l'exposition des caractères , et ils sem- 
blent n'avoir aucune idée fixe sur leur degré d'impor- 
tance. Il n^est pas rare de trouver dans un seul genre 
des espèces à tentacules ailés et à tentacules simples , 
à tentacules en nombre défini et en nombre indéfini, 
disposés sur un seul rang et disposés sur plusieurs. 
Cette négligence s'étend sitr les espèces elles-mêmes : 
n attribue-t*on pas au botrylle étoile des tentacules 
dont le nombre varie depuis trois jusqu'à vingt? On 
croirait que les parties rayonnantes des polypes ne sont 
pas soumises à des lois constantes. Elles le sont cepen- 
dant, comme les parties rayonnantes des plantes, 
comme les organes symétriques des autres animaux. 
Un système des polypes, fondé sur la seule considération 
des tentacules , ne serait ni moins naturel ni moins 
solide que les systèmes établis , par exemple , sur la 
simple inspection des mandibules et des mâchoires 
dans les insectes. On peut poser en principe qu a cer- 
taines exceptions près , qu'il serait facile de détermi- 



I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 29 

ner, la disposition, la forme, le nombre des tentacules, 
ne varient point dans les espèces du même genre, et, 
à plus forte raison , dans les individus de la même 
espèce. 

La bouche de celle que je décris occupe le sommet 
d un grand thorax , dont la peau délicate et transpa- 
rente laisse paraître de chaque côté six à sept lignes 
transversales , unies par des lignes longitudinales plus 
étroites, et décèle ainsi l'organisation de son ventricule 
intérieur. Ce thorax offre aussi deux tubercules supé- 
rieurs et deux vaisseaux dorsaux. L'intestin grêle est 
fort court: il aboutit à un ventricule abdominal charnu, 
très -renflé, presque globuleux, qui s'appuie sur le 
fond un peu prolongé du thorax. Le gros intestin des- 
cend obliquement en arrière : il éprouve deux étran- 
glemeus successifs dans le fond de l'abdomen, se relève 
ensuite toujours en arrière, et, décrivant une anse ar- 
rondie , il passe à droite sur la base du thorax , pour 
venir se fixer à son bord antérieur et suivre ce bord 
jusqu'au sommet. Il est rempli , comme à l'ordinaire , 
d'une pâte assez fine, jaune ou grise, moulée par pe- 
tites masses ; mais ce qu'il a de particulier, c'est qu'il 
paraît aboutir directement à un pore visible, percé sur 
un des côtés du mamelon, et qui ne peut en effet ré- 
pondre qu'à l'anus. Cette disposition , suffisamment 
constatée , et les observations de Gaertner sur les dis- 
tomes ', m'ont conduit à penser qu'il existait à la sur- 
face de tous les alcyons à six tentacules simples deux 

* Voyez la description da distomus variolosus ou alcyonmm ascidioîdes, 
ci-après, 3« mémoire. 



3o ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

pores pour chaque poljpe, un destine à l'entrée des 
alimens y et l'autre destiné sans doute à leur sortie , 
après l'entière digestion. Le nom d'anus que j*ai donné 
jusqu'à présent à l'orifice supérieur du gros intestin, 
lui suppose une issue au dehors. Si cette issue existe 
réellement, je dois convenir que, dans la plupart des 
espèces, elle est si petite ou si exactement fermée, 
qu'elle échappe à toutes les tentatives que Ton fait 
pour la découvrir. 

Il me reste à parler de l'ovaire. Il est orhiculaire , 
comme dans l'espèce précédente , et appliqué de même 
contre l'abdomen , non toutefois du côté gauche , mais 
du côté droit; il s'en détache facilement. On y distin- 
gue presque toujours trois, quatre ou qnq germes dis- 
posés en cercle , et attachés à un placenta central. 

Si j'ai réussi à mettre quelque clarté dans les des- 
criptions que l'on vient d'entendre, on a pu remarquer 
que les espèces qui en sont le sujet , ont des caractères 
communs qui permettent de les réunir en une seule 
famille, et des caractères propres qui autorisent à les 
distinguer en autant de genres. J'établis ces genres de 
la manière qui suit : 

l'e Section. Ovaire pendant , inférieur. 

1^^ Genre, aplidium. Polype occupant une seule loge; abdomen 

«t ovaire sessiles. 
Je le divise en deux tribus. 

i». Ovaire plus court que le corps ; 

2°. Ovaire beaucoup plus long que le corps. 

11^ Genre, polyclinum. Polype occupant trois loges ; abdomen 
et ovaire pédicules. 



I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 3i 

n^ Section. Ovaire applique , latéral. 

III* Genre, didemnum. Polype occupant deux loges ; abdomen 
pédicule. 

iv« Genre, eccœiium. Polype occupant une seule loge ; ab- 
domen sessile. 

Quant aux caractères communs à ces divers genres, 
il suffira, je crois, de rappeler ici les principaux. Je 
les "réunirai , sans aucun égard pour leur degré' d'im- 
portance, sous le titre de la famille aux espèces de la- 
quelle je conserverai provisoirement le nom A^ alcyons. 

Les ALCYONS ou alcyonées. Alcyoneje. 

Polypes simplement agre'ge's , renferme's dans les 
cellules d'une enveloppe commune , et n'ajant 
avec la substance gëlatitieuse ou cartilagineuse 
de cette enveloppe que de faibles adhe'rences ; 
six tentacules courts et simples; tronc divise 
en thorax et en abdomen , chacune de ces cavi- 
tés contenant un ventricule; intestin abdomi- 
nal unique , replie sur lui-même , termine par 
un orifice distinct; ovaire compris dans une 
poche séparée et munie d'un oviductus. . 

Après avoir rendu la famille des alcyons à des li^ 
mites naturelles, je devrais, pour consolider le re'- 
sultat de mes observations à son sujet ^ examiner par 
combien de points importans elle diffère des autres 
familles de polypes; mais cet examen exigerait remploi 
de plusieurs elemens que je ne puis encore reunir, ^e 
me contenterai d'observer qu'elle est très*- voisine des 
botrylles : ce sont , si Ton veut , deux familles d'un 



32 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

même ordre. Elle est au contraire éloignée des alcyo' 
nium exos , A. digitatum, A, arboreum, et de tous les 
autres alcyons arborescens à huit tentacules pinnés. 
Ceux - ci appartiennent à une famille particulière de 
polypes composes, que j'établirai dans les mémoires 
suivans \ Elle ne peut de même avoir que de faibles 
rapports avec les polypes nus , qui , comme les hydres , 
sont tout estomac, et n'ont , suivant les zoologistes , ni 
ovaire, ni intestins distincts. Enfin, il me paraît difficile 
de lui en supposer aucun avec Valcyonium bursa, déjà 
reclamé par les botanistes , ni avec les alcjonium fyn^ 
curium et cydonium, dont M. de Lamarck a fait, je 
crois, son genre téthie', genre qui doit, à mon avis, 
sortir de la classe des polypes. Mais on peut, jus- 
qu'à un certain point, la rapprocher des holothuries, 
comme on peut rapprocher les alcyons à huit tenta- 
cules des actinies et des zoanthes. Je dois faire re- 
marquer à ce sujet que M. de Lamarck , avec cette 
sagacité profonde qui lui est propre, et qui lui fait 
souvent prévoir et devancer les résultats de l'observa- 
tion, a placé depuis peu ^ les alcyons en tête des po- 
lypes et dans le voisinage des radiaires. A-t-il eu raison 
d'y mettre de même les théties et les éponges? je ne 
le pense pas. L'existence des polypes à l'égard des al- 
cyons est certaine. Elle est encore douteuse à l'égard 

^ La famille dont il 8''agit com- cisëment les ascidies, dont il sera 

prendra les pennatules, yérétiles, fait mention ci-après, 

coraux , gorgones , et les autres po- ^ Dans V Extrait du cours de zoo- 

lypes fixes ou flot tans, à huitj;en« logie du Muséum d'histoire natu- 

lacoles communément pectines. relie ^ sur les animaux sans verte- 

' Ces téthies diffèrent beaucoup hres* 
des tethya d'^Aristolc, qui sont pré- 



I«' MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 33 

des éponges , quoique d'illustres naturalistes aient tenté 
de i établir par des raisonnemens présentes avec beau- 
coup d'art, mais qui ne sauraient balancer le témoi- 
gnage des sens. Pourquoi n'admettrait-on pas une classe 
d'êtres privés d organes pour la digestion et le mouve- 
ment spontané, et conservant, sous cette apparence 
propre à la plante , quelques signes d'irritabilité? Ces 
êtres, parmi lesquels prendraient place les éponges, 
les téthies, et tant de genres qui leur sont analogues, 
mériteraient, à plus juste titre qu'aucun autre, le nom 
de zoophytes. Leur existence dans la nature peut n'être 
encore que vraisemblable ; mais tout me porte à croire 
que des observations prochaines et décisives viendront 
la confirmer '. 



* Le lectear qae ce point inté- xoopkyies, cVst-à-dire les éponges 
resse peut consulter , dans Tatlas , et les autres productions de même 
les planches qni représentent les nature. 



H. N. xxn. 



, : I il 



SECOND MEMOIRE. 



OBSERVATIONS. 



SUR LES 



ALCYONS A DEUX OSCULES 

APPARENS, 

SUR LES BOTRttLES ET SUR LES FTROSOMES, 
LUES A LA CLASSE DES SCIENCES DE l'INSTITUT. 



•MVW«l«/VV««llVlr«i«%l» 



Après avoir expose mes observations sur les alcyons 
à six tentacules , je me proposais de passer aux alcyons 
qui en ont huit ; mais je suis oblige de revenir sur les 
premier^. La classe, en me permettant de lui commu- 
ni(juer mon travail , m'a fait acquérir les moyens de le 
perfectionner. Les nouveaux faits que je vais rapporter 
sont dus à la bienveillance dont m'honorent ses mem- 
bres , et aux secours inattendus que quelques-uns d'en- 
tre eux m'ont ge'néreusement accorde's. 

Dans mon premier mémoire, j'ai prouve' que les al- 
cyons à six tentacules simples avaient une organisation 
compliquée , différente de celle que l'on suppose essen- 



Ile MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 35 

tielle à tous les polypes^ que leur bouche communi- 
quait d'abord avec une première cavité, qui pouvait 
prendre le nom de ventricule ihoracique ; qu'un seul 
intestin partait de cette cavité pour se rendre à une 
autre, que j'ai nommée ventricule abdominal; qu'au 
sortir de ce second ventricule, l'intestin, toujours 
unique, mais plus gros, se recourbait et remontait 
vers la surface du polypier, sous laquelle il se termi- 
nait par un orifice distinct où un anus. J'ai , de plus , 
observe que ce gros intestin était communément rem- 
pli d'une matière demi - liquide , divisée par petites 
masses et ressemblant à des excrémens. Enfin , j'ai re- 
marque que l'évacuation de ces excrëmens ne pouvait 
s'effectuer que par une ouverture extérieure correspon- 
dant à l'anus. Or, cette ouverture, indiquée d'une ma- 
nière équivoque sur quelques espèces, demeurait in- 
visible sur toutes les autres. Des organes si semblables 
en apparence à un système digestif auraient-ils eu une 
autre destination? La difficulté était fâcheuse; mais 
l'amour de la vérité ne me permettait pas de la dis- 
simuler. 

Il existait une espèce dont TeXamen attrait éclairci 
mes doutes : je veux parler de Valcyonium ascidioides , 
que Gœrtner avait réuni à quelques ascidies, et com- 
pris dans son genre distomus , parce qu'il avait ob- 
servé à la surface de ce corps des cellules proémi- 
nentes, pourvues chacune de deux oscules ou petites 
bouches. En supposant le fait exact , un des deux os- 
cules ne pouvait que servir d'anus. Mais deux ouver- 
tures parfaitement semblables , et couronnées égale- 

3. 



36 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

ment de six rayons, ne re'pondaient-elles, en effet, 
qu'à un seul animal? 

Celte question est aujourd'hui résolue. J'ai observe', 
dans la collection de M. Cuvier, deux espèces d'alcyons 
qui méritent, aussi bien que la pre'cëdente, le surnom 
d'ascidioïdes, parce que leurs petits animaux ont, de 
même, deux ouvertures tubuleuses, semblables pour 
la forme, quoique leurs relations soient très-diffe'- 
rentes , puisque l'une conduit à la bouche , et l'autre 
à l'anus. L'examen de l'organisation intérieure de ces 
espèces à deux oscules m'a prouve qu'elle ne diffe'rait 
point de celle des alcyons précédemment décrits. li 
est donc démontre' par l'analogie, que les alcyons gé- 
latineux pourvus de six tentacules simples, quel que 
soit le nombre apparent des ouvertures , en ont tou- 
jours deux à chacune de leurs cellules. 

La position el la forme de ces ouvertures, lors- 
qu'elles sont également visibles et qu'elles surmontent 
des cellules elles-mêmes proéminentes , donnent aux 
alcyons gélatineux l'aspect général des ascidies. Il pa- 
rait certain que les rapports de ces animaux entre eux 
ne se bornent pas à celte apparence extérieure , et que 
leur analogie s'étend très-loin. M. Cuvier, en examinant 
avec moi les dessins relatifs à mon premier mémoire, 
a cru y voir une organisation rapprocbée de celle des 
ascidies de sa quatrième division. La comparaison que 
nous avons faite aussitôt de Ces dessins et de ceux qu'il 
avait lui-même exécutés pour l'anatomie des ascidies, 
a confirmé ce soupçon. J'ai donc dirigé mon attention 
de ce côté; et, après avoir comparé de nouveau, sur 



II« MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 3; 

la nature, les ascidies et les divers genres d'alcj^ons ge'- 
latineux , scmpuleusement , organe par organe , je me 
suis convaincu qu'il manquait peu de chose à leur par- 
faite ressemblance, et que l'analogie se soutenait dans 
presque tous les points '. 

Ainsi le ventricule thoracique des alcyons répond 
au sac ou ventricule branchial des ascidies ; son entrée 
est garnie des mêmes filets; sa structure présente de 
même des vaisseaux longitudinaux se croisant à angles 
droits avec des vaisseaux transverses qui tiennent par 
un bout à une veine, et par l'autre vraisemblablement 
à deux artères pulmonaires : on doit donc penser qu'il 
sert aussi à la respiration. Ce qu'il y a de singulier, 
c'est la quantité d'animalcules dont ce ventricule res- 
piratoire est souvent rempli et gonflé. Un fait non 
moins remarquable est la grosseur et la solidité que 
ces vaisseaux, si fins dans les ascidies, prennent dans 
quelques alcyons : on en aura une idée quand on saura 
que le réseau presque cartilagineux que j'ai trouvé chez 
certaines espèces, et dont j'ai donné ci-devant une 
description détaillée, n'est autre chose que le tissu 
vasculaire de leur sac branchial. 

li'ouverlure, couronnée de six tentacules, par la- 
quelle l'eau et les alimens s'introduisent dans la cavité 
du thorax, ne peut être comparée qu'à Torifice bran-* 
chial des ascidies , lequel est aussi quelquefois marque 
de six plis. D'après ce principe , la véritable bouche du 

' Les personnes qui désireraient fail par M. Ciivier à la première 

connaître le degré d^imporlaocc que classe de riostilut , et imprimé dans 

les zoologistes ont attaché à ce ré- rédilion in-8° de mes Mémoires sur 

sultat , peuvent consaller le rapport les animaux sans vcrièbres. 



38 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

polype serait, comme dans l'ascidie, non Torificequi 
reçoit les alimens du dehors , mais la petite ouverture 
qui les transmet immédiatement au tube intestinal. 
Néanmoins, comme cette ociverture^ située au fond 
du sac branchial ' , n'a point de lèvres , on pourrait lui 
appliquer le nom de pharynx, et laisser celui de bou- 
che à l'orifice extérieur, dont les tentacules ou rayons 
charnus représentent, en effet, les tentacules des po- 
lypes proprement dits et les lèvres des mollusques 
bivalves. On supposerait alors le ventricule branchial 
forme par une dilatation de la partie du tube alimen- 
taire située entre les lèvres et le pharynx "*. 

Le premier intestin , que j'ai nommé intestin grêle, 
doit être considéré comme xin œsophage , et le ventri- 
cule qui lui succède, comme un véritable estomac. 
J'observe cependant que ce ventricule, lorsqu'il est 
profondément divisé, diffère beaucoup dû renflement 
qui constitue l'estomac de l'ascidie : d'ailleurs, chez 
celle-ci, l'estomac est souvept enveloppé dans un foie 
volumineux , et les animaux en question n'ont pas de 
foie bien distinct, ou, s'ils en ont un épais et faisant 
masse , comme celui des pyrosomes , il est autrement 
placé. Leur intestin , après être remonté sur lui-même , 

' La bouche des ascidies et des tréme fond, sortout dans les ascidies 

-animaux que je leur compare , est ordinaires : âTpilL il smit que les ar- 

placée -vers rextrémité inférieure de tères brancbiales, qui aboutissent 

la veine branchiale, à sa droite, et aussi vers la bouche, sont presque 

fait face au dos ou aux deux artères, toujours notablement plus longues 

Sa position, relativement à la cavité, que les veines, 

est tantôt plus haute, tantôt plus * Pour éviter Péqttivoqne, je 

basse ; on peut dire qu^elle nVst ja- substituerai souvent au mot bouche 

mais au-dessus de son milieu, mais le mot pharynx^ 
quelle est très-rarement à son ex- 



IP MEMOlKE. ASCIDIES COMPOSÉES. % 

se termine toujours par un anus libre , exactement 
comme dans les ascidies , chez I^quelles Textremitë du 
rectum flotte sous Torifice destiné à Tévacuation des 
excremens ' . 

La cavité' qui contient les intestins , ou Tabdomen , 
n'est pas placée de nijême dans les deux familles. Lés 
ascidies ont labdomen latéral; je veux dire qu'il est 
entièrement applique sur un des côlf^s du sac bran- 
chial, dont il ne dépasse point la base. Les alcyons 
gélatineux , au contraire , ont labdomen inférieur, et 
souvent même il est pédicule. Le rectum est la seule 
partie du tube intestinal qui s'ap^mie sur le thorax. Il 
j a néanmoins quelques ascidies , telles que Vascidia 
lepadtformis et Vascidia clai^ata, dont l'abdomen se 
rapproche par sa position de celui des alcyons. 

L'ovaire de ces derniers est toujours unique , tantôt 
appliqué sur le côté de l'abdomen , tantôt pendant au- 
dessous : celui de plusieurs ascidies est doublp ; il y en 
a un de chaque côté du corps. Nous trouverons aussi un 
ovaire double dans les botrylles et dans les pyrosomes. 

Tous ces petits animaux composés sont complète- 
ment hermaphrodites : leurs œufs sont des germes 
susceptibles de se développer sans fécondation préa- 
lable, du moins apparente. Ne peut-on pas en dire 
autant des ascidies et même de tous les mollusques 
acéphales ? En cela , cette classe d'êtres semble se rap- 
procher des polypes autant qu'elle s'éloigne des autres 
mollusques. 

' Cet oiifice , dans les ascidies , mais deux replis en forme de val- 
D^a point de filets comme Pautre, vules, ou un simple repli circulaire. 



4o ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

J'ai dit qu'on observait aux animaux des alcyons 
gélatineux deux tubercules : un entre le cou et l'ap- 
pendice de l'anus , et un autre derrière le cou. Le pre- 
mier, ou l'antérieur, qui se retrouve dans les asci- 
dies % près de leur ganglion, m'a paru, sur les al- 
cyons, avoisiner également un ganglion logé dans 
l'épaisseur de la tunique : ce ganglion est un peu 
allongé et fournit quelques filets (|ui se dirigent en 
sens contraire; les uns se portent à l'anus, les autres 
vont au cou du ventricule thoracique. En un mot, ce 
qu'on aperçoit du système nerveux des alcyons, des bo- 
trylles et des pyrosomes, rappelle entièrement celui des 
ascidies. Il en est de même du système sanguin , quoi- 
qu'on ne puisse assurer que l'identité soit complète; 
car le cœur de ces petits animaux est encore à trouver'. 

Du côté du corps opposé à l'anus, entre les deux 
bords des branchies , on voit , dans l'ascidie , quatre 
cordons jaunâtres , droits ou ondulés, qui descendent 
du tubercule postérieur et vont aboutir à une fossette 
située tout près du pharynx. Ces cordons occupent le 
profond sillon qui sépare les deux artères branchiales , 
et dont les bords se ferment sur eux : ils sont d'une 
substance molle ou friable, se détachant sans diffi- 
culté, et se divisant et subdivisant de même, surtout 
en travers. Les deux cordons extérieurs paraissent 

^ Il y paraU composé d'un filet se réunir en un seul tronc Letuber- 

roulé sur lui-même et décrivant plu- cule situé à la naissance des artères 

sieurs spirales. C'est au-dessous de branchiales, vis-à-yis le précédent, 

ce tubercule que leurs veines bran- n*esl viûble que dans quelques es- 

chiales se rapprochent, non pour pèces 

s^appliquer simplement Tune contre * Je Tai trouvé depuis. F'ojrez ci- 

Tautre , mais , à ce qu^il parait , ])our après. 



IF MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. iji 

quelquefois composes d'une se'rie non interrompue de 
lamelles minces et demi -circulaires ; ils sont plus gros 
que les inteneurs et borde's de deux autres filets. Je 
crois m*être aperçu que ces cordons , si délicats , 
n'étaient plus apparens dans les individus malades, 
ou moins bien nourris que les autres. Quoi qu'il en 
soit, ils existent dans tous les alcyons : c'est à leur 
pre'sence que sont dus les vaisseaux bruns et ondulés 
que nous avons vus parcourir le dos de chaque espèce 
dans le sens de sa longueur. 

La peau ou tunique qui enveloppe ces sortes de po- 
lypes, sans adhérer aux parois de leur cellule, ne dif- 
fère pas de la tunique propre des ascidies , laquelle ne 
tient, comme on sait, à leur manteau cartilagineux 
que par le pourtour des deux orifices supérieurs. Les 
bandelettes musculaires nécessaires à sa contraction 
constituent les nervures longitudinales que nous y 
avons remarquées. 

Enfin le polypier, c'est-à-dire le corps cartilagineux 
qui contient les polypes, est leur manteau 5 c'est du 
moins un manteau analogue à celui des ascidies, et 
nourri des mêmes vaisseaux : on ne peut trouver deux 
corps dont la substance, la cou texture, soient plus sem- 
blables ; mais je crois que le véritable manteau des asci- 
dies est leur tunique intérieure et musculeuse , et que le 
sac cartilagineux et extérieur auquel on donne commu- 
nément ce nom , est , de même que le polypier des al- 
cyons > plus analogue au test des mollusques bivalves '. 

* M. Cuyier compare aussi le sac exlérieur des ascidies à la coquille des 
biyaWefl. 



42 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

Une ressemblance si soutenue prouve qu'on peut 
considérer les polypes des alcyon$ à six tentacules 
comme de petites ascidies réunies en société', et dont 
les facultés sont coordonnéfss et soumises à de certaines 
lois. C'est un phénomène digne d'attention que cette 
propension de la nature à rapprocher des individus de 
la même espèce , et à régler tous leurs môuyemens de 
manière à les faire concourir à une action commune. 
Quand ils sont libres et agiles , comme les guêpes , les 
fourmis, les abeilles, elle les unit par l'instinct; quand 
ils sont privés de sens actifs et d'prganes propres à 
changer de lieu , elle les enchaîne par des Uens plus 
matériels , dont les effets diffèrent de ceux de l'in- 
stinct, mais ne sont ni moins certains ni moins ad- 
mirables. Ces associations intimes ne sont donc point 
la propriété exclusive d'une seule classée d'animaux. 
Il est à croire que les êtres agréés ou composés , au- 
jourd'hui compris sous la dénomination de polypes, 
appartiennent à des familles souvent très-éloignées, et 
qu'ils montreront une diversité d'organisation à la- 
quelle on ne s'attend guère, à mesure que les obser^ 
vations se multiplieront. 

Les genres que je dois ajouter à ceux que j'ai précé- 
demment établis, paro^ qu'ils s'en rapprochent par 
leur organisation compliquée, sont au nombre de six : 
deux nouveaux , diazona et sioillinâ ; et quatre déjà 
connus , distoma , synoïcum', botryllus et pyrosoma. 



*■ Les genres distoma et synoï^ J^ai cra pouvoir les y faire entrer 
cum ne m^ont été communiqués que pour éviter un supplément, 
depuis la lecture de ce mémoire. 



\ 



Ile MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 43 

Le genre que je nomme duzona a pour type une 
belle espèce ( diazona vîolacea ) , actuellement deposëe 
dans la collection de M. Cuvier, et découverte , il y a 
quelques années, dans le port dlviça, par M. de La- 
roche, jeune observateur, dont le zèle et les talens dis- 
tingués feront longtemps regretter la perte. Il lavait 
lui- même désignée comme un genre inédit : c'est un 
corps orbiçulaire, demi-gélatineux, transparent, blan- 
châtre , qui edt fixé par une base épaisse à quelque ro- 
cher, et dont les cellules proéminentes, inclinées en 
dehors, et disposées sur plusieurs cercles concentri- 
ques , se colorent d'un violet léger, plus foncé à leur 
sommet; elles s'élèvent, par degrés, du centre à la 
circonférence, et s'étalent en coupe ou en couronne. 
Chacune de ces cellules est comprimée et terminée par 
deux orifices inégaux, tubuleux, marqués de six plis, 
qui, lorsqu'ils viennent à s'épanouir, se transforment 
en six rayons de couleur pourpre. 

Les animaux que leur couleur cendrée fait distin- 
guer à travers la substance gélatineuse des cellules, 
n*ont pas moins de deux pouces de long; ils sont for- 
més d'un thorax auquel s'unit, par un pédicule grêle, 
un abdomen assez court. On voit celui-ci descendre 
dans la masse qui sert de base aux portions proémi- 
nentes des cellules, et dont la substance, plus com- 
pacte , offre beaucoup de ramifications vasculaires. Le 
thorax est oblong, surmonté de deux tubes pyrami* 
daux que couronnent six tentacules lancéolés , canne-^ 
lés en dessous. Le tube le plus élevé correspond au 
pharynx : on sait qu'il en est de même chez les asci- 



44 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

dies, où Torifice le plus saillant conduit à la cavité 
branchiale \ Le tube le plus court, qui, dans le sys- 
tème gene'ral, est aussi le moins éloigne du centre 
commun des cercles, reçoit lextremité du rectum. 
Des deux orifices descendent, sur la tunique, en- 
viron vingt bandelettes ou nervures musculaires , lon- 
gitudinales, croisées par des nervures transversès plus 
fines. Le tubercule situe entre les orifices est gros^ les 
vaisseaux dorsaux sont très-colore's, très-sinues. L'en- 
trée du ventricule branchial est garnie de quelques 
filets délies, inégaux, les grands çl les petits alternant 
ensemble; son réseau peu régulier, compose' de vais- 
seaux ondules , formant des mailles dont les jours sont 
interceptes par des vaisseaux longitudinaux très-grêles. 
L'œsophage descend de la base antérieure du thorax 3 
il s'unit au gros intestin pour produire ce long pédi- 
cule auquel est suspendu l'abdomen : il est toujours 
vide; ainsi les alimens ne s'y arrêtent point. L'esto- 
mac est médiocre, peu charnu, quoique glanduleux, 
de même qu'une portion de l'intestin, qui m'a paru 
garni , un peu au-dessous du pylore , de petits tubes 
verdâtres, simples, bifides ou trifides^ probablement 
hépatiques. Cet intestin se recourbe bientôt en de- 
vant, et remonte directement vers l'anus; il est rem- 
pli d'excrémens d'un gris clair, réduits en filamens 
au-dessous du pédicule, mais au-dessus moulés en 
cinq à six petites masses. L'ovaire est une poche pla- 
cée dans Tabdomen , et entourée par l'anse de Tintes- 

* Cet orifice, dans les ascidies, et souvent couronné de festons plus 
est aussi plus ouvert, que Pautre, nombreux. 



lie MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 45 

tin ; il est attache à un corps irrëgulier, compacte et 
blanchâtre : les œufs qu'il contient , et qu'on aper- 
çoit du côte' gauche, sont nombreux, petits et len- 
ticulaires. L'oviductus suit visiblement le pëdicule de 
l'abdomen pour se rendre à Tanus. 

L'espèce que je donne comme exemple du genre dis- 
toma ( DiSTOMA rubrum ) , parce qu'elle me paraît abso- 
lument congénère du distomus variolosus de Gaertner ', 
diffère beaucoup de la précédente par l'aspect ge'ne'- 
ral , quoique la conformation , la disposition même de 
ces petits animaux, semblent l'en rapprocher infini- 
ment. Elle offre des masses demi-cartilagineuses, ir- 
légulières, aplaties, d'un rouge vineux, garnies sur 
les deux faces de cellules un peu proéminentes, que 
les animaux qu'elles contiennent colorent en jaune : 
ces cellules se présentent à l'extérieur sous la forme 
de mamelons ovales, pourvus à chaque bout d'un ori- 
fice pourpré, fendu en six rayons, elles sont tantôt 
très- pressées , tantôt moins , et l'on voit alors qu'elles se 
disposent par groupes circulaires plus ou moins com- 
plets, mais dont la circonférence est toujours occupée 
par le gros bout et le grand orifice de chaque mamelon. 

Les animaux sont grêles , composés d'un petit tho- 
rax, auquel un abdomen un peu plus grand et en 

* Distomus variolosus. sunt ; singulum autem dupUci per- 

Crusta coriacea , tenax , cras' Joratum est orificio minimo cocci- 

siuscula , subtàs plana , supvà ver- neo , quod turgidulus margo , ejus- 

rucis crebris variœque magnitudinis dem coloris atque sex distinctus ra- 

conspersa, coloris vcl dilutè ruti- diis, quasi in tôt discissus fuerit 

cundi , vel ex croceo albîcantis, dentés ^ cingit. (^Gaerin. apud Pall. 

Vcrrucœ «eu ivhercu]» maximam Spicil. zool. fasc. x. ) 
partem ovalia et ex croceo ruhra 



46 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

massue tient par un long pe'dicule qui se recourbe 
communément en arrière. Le thorax est cylindrique , 
oblique à sa base, surmonte' d'un cou pyramidal, doBt 
l'ouverture est ronde et découpée en six tentacules 
courts et obtus. La tunique a , de chaque côté^ quel- 
ques nervures musculaires , longitudinales, fines et ré- 
gulièrement espacées. Les vaisseaux du dos sont tjrès- 
ondulés , et le tubercule postérieur parait plus gros que 
lantérieur. La mollesse et les sinuosités des parois de 
la cavité branchiale n'en laissent pas distinguer le 
tissu; c'est de sa base antérieure que descend l'œso- 
phage : il est fort mince , et parvient à un estomac 
charnu, simplement ovoïde. Au-«dessous du pylore, 
l'intestin , d'abord un peu renflé , se dirige bientôt 
en arrière, en formant une autre poche oblongue qui 
occupe le fond de l'abdomen : il se relève ensuite , 
monte sur le côté droit de l'estomac, suit le pédicule 
ou l'œsophage, et va s'ouvrir un peu plus haut sous 
un tube cylindrique, dont l'ouverture et les tenta- 
cules imitent parfaitement ceux de lorifice thoracique. 
L'ovaire est latéral, comme dans le genre cUazona, mais 
il est placé à droite ; et , au lieu d'être compris dans 
l'anse intestinale, il l'a recouvre entièrement : les œufs 
sont grands , au nombre de quinze à vingt , et disposés 
par lignes régulières. On en voit souvent de plus gros 
que les autres qui sont déjà engagés dans la base de 
l'oviductus. Celui-ci monte avec le rectum , et le dé- 
passe : son bout supérieur est presque toujours occupé 
par un de ces gros germes , qui fait saillie sur le de- 
vant du thorax, au-dessus de l'anus. 



Ile MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. ijj 

Cette espèce m'a offert un plieDomène que j'ai aussi 
remarque' sur quelques autres, notamment sur les aplU 
dium, dont les cellules sont profondes. A l'ouverture du 
corps gélatineux , on voit souvent avec surprise que les 
petits animaux qu'il contient sont à plusieurs lignes de 
distance de la surface extérieure, comme s'ils n avaient 
aucune communication au dehors. La véritable cause 
(le ce phénomène me parait exister dans la contraction 
violente et subite de ces animaux plongés dans l'alcool, 
contraction qui rompt leur adhérence avec les oscules 
de l'enveloppe et qui les repousse au fond des cellules. 
Un accident analogue arrive quelquefois à Vascidia 
intestinalis^ 

Le genre que j'appelle sigillina s'éloigne plus des 
ascidies que les précédens. Je n'en connais de même 
qu'une seule espèce ( siGiL^mA afustralis ). Elle a été 
trouvée sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande , 
à une profondeur de vingt brasses. Elle consiste en des 
cônes allongés, gélatineux, demi-transparens , suppor- 
tés et fixés {>ar des pédicules plus grêles. Il parait que 
ces cônes sont souvent rapprochés et groupés en fais- 
ceaux. Leur surface est garnie de mamelons ovales, 
colorés par W petits animaux qu'on aperçoit au tra- 
vers, et pourvus de deux orifices fendus en six parties. 
L'orifice inférieur , ou le moins éloigné de la base du 
cône, répond à la bouche , et est toujours le plus grand 
des deux. 

Le thorax, plus court du double que l'abdomen 
qui le termine , a la forme d'un demi-globe ou d'un 
globe aplati en dessus , comprimé par les côtés. Il est 



48 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

roux et opaque. Sa partie plate, qui est entourée d'un 
large anneau blanc-laiteux, laisse voir les orifices un 
peu tubuieux de la bouche et de 1 anus et les deux tu- 
bercules. L'orifice de la bouche occupe le centre 5 il 
est couronne de six tentacules arrondis. L'orifice do 
l'anus, découpe en six dents obtuses, est sur le bord 
antérieur; le plus petit tubercule est entre les deux 
orifices , et le plus gros sur le bord postérieur. Les cor- 
dons colores et ondules qui partent de celui-ci , décri- 
vent deux demi-cercles saillans avant de gagner Tab- 
domen. Le ventricule branchial a quatre ou cinq grands 
vaisseaux circulaires, qui s'unissent par des vaisseaux 
longitudinaux très - déliés. Son entrée est garnie de 
douze filets tentaculaires , disposés sur deux rangs et 
surmontés d*un anneau membraneux ; les filets supé- 
rieurs sont plus courts que les inférieurs, avec les- 
quels ils alternent. A l'extérieur, le contour du thorax 
est marqué de vingt-quatre nervures musculaires, qui 
descendent de son sommet et vont en convergeant abou- 
tir au pharynx. Gîlui-ci, percé au fond du sac bran- 
chial , est directement opposé à son orifice supérieur. 
L'abdomen n'est pas pédicule ; il est seulement rétréci 
à la base, et un peu en massue. La transparence de la 
peau permet d'examiner les viscères. On voit que l'œso- 
phage , ou premier intestin , descend tout droit , et 
qu'après avoir parcouru le premier tiers de l'abdo- 
men , il se renfle en un gros ventricule qui en occupe 
le second tiers. Ce ventricule est ovoïde, un peu com- 
primé , divisé de chaque côté en trois parties par deux 
sutures longitudinales. On pourrait donc le croire sub- 



II« MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. ig 

divisé en trois loges ; mais cette apparence est trom- 
peuse, et il est facile de s'assurer, en le coupant, qu'il 
est veVitablement uniloculaire. Il est ferme et compacte. 
Au-dessous de ce ventricule , l'intestin se dilate en une 
poche coniquejeûsuite il se recourbe en arrière, acquiert 
en remontant plus de diamètre , et , après avoir traversé 
obliquement le côté droit de l'abdomen pour suivre le 
devant du thorax, il se rétrécit de nouveau en arrivant 
à l'anus. Il ne contient jamais que peu d'excrémens. 

L'ovaire est un long filet tubuleux , pourvu de deux 
petits vaisseaux : il est d'ordinaire roulé en spirale près 
de son origine ^ et un peu dilaté à son extrémité infé- 
rieure , qui contient les germes et qui pénètre plus ou 
moins dans l'axe du cône et dans son pédicule. Le bout 
supérieur de ce filet , ou l'oviductns , s'engage sous la 
peau du côté gauche de l'abdomen , et suit le rectum. 

C'est après le genre sigiUina, et dans le voisinage 
des aplidium, que je placerais volontiers le synoiçum 
( S. turgens ) , publié pour la première fois par le ca- 
pitaine Phipps dans son Voyage au pôle boréal, et 
depuis associé, aussi mal-à-propos que tant d'autres 
espèces , au genre des alcyons , sous le nom A'alcjGiiium 
synoïcum. Il consiste en iin groupe de corps cylindri- 
ques , demi-cartilagineux , gris , un peu velus , légère- 
ment cannelés, réunis sur une tige courte et dicho- 
tome. Ces corps sont renflés à leur sommet , au centre 
duquel on observe une grande étoile en rose , conjtposée 
de nombreux rayons ^ et entourée d'un cercle de petites 
étoiles à six rayons égaux. Celles-ci, dont le nombre 
varie de cinq à neuf , correspondent aux bouches des 
H. N. xxii. 4 



5o ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

animaux particuliers renfernies dans chaque cylindre j 
tandis que la grande étoile centrale, analogue à Tbiatus 
frangé des polyclinum, est percée d'un nombre de trous 
égal à celui des anus. 

Les animaux que contiennent les cellules ou les cotes 
du cylindm, sont rangés circulairement autour d'un 
axe vertical comme eux. Us paraissent très-allongés^ 
mais Tovaire qui les termine fait la moitié de la lon- 
gueur totale: le thorax et l'abdomen y sont diacun 
pour un quart. La tunique, qui réouvre le tout, est 
une peau délicate et transparente, rayée de fines ner- 
vures. La cavité thoracique est rétrécie aux deux bouts, 
rectiligne piar devant, très-renflée par derrière; son 
orifix;e imite une petite fleur tubuleuse, découpée en 
six rayons, et son cou est garni d'un double cercle de 
filets tentaculaires , courts et renflés. Le réseau est très- 
visible et très-régulier : il se compose, des deux côtés, 
de quinze vaisseaux demi-circulaires , placés A des dis- 
• tances égales , et unis par des vaisseaux longitudinaux 
plus déliés. La veine à laquelle ils se réunissent par de- 
vant, est frangée d'un égal nombre de petits appendices. 
Les cordons colorés du dos et les deux tubercules se 
voient comme à l'ordinaire. 

Le pharynx est percé verticalement au fond du, tho- 
i*ax ; il est relevé en bourrelet , marqué de douze plis , 
et entouré par les deux derniers vaisseaux demi-circu- 
laires des branchies. L'œsophage , qui descend tout 
droit , subit un étranglement avant son insertion à l'es- 
tomac. Celui-ci est ovoïde , tronqué aux deux bouts , 
charnu, gafni de glandes vésiculeuses, et marqué, sur 



IF MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 5i 

le coté droit y de quelques plis qui s e'tendent du cardia 
au pilore. L'intestin éprouve , à peu de distance de Tes- 
tomac , un renflement transverse ; il se dilate ensuite 
en une poche oblongue , après quoi il se rétrécit extrê- 
mement : c'est le point où il se recourbe en se dirigeant 
en arrière. A peine commence-t-il à monter , qu'il se 
renfle une troisième fois pour donner un gros rectum , 
qui passe obliquement sur le côté droit de l'estomac et 
de Tceso^age, et va se terminer au-devant du pharynx 
par un anus bifide. L'orifice auquel correspond cet 
anus, se prolonge en un tube dont le bout est obli- 
quement tronqué et fendu en trois dents, sous les- 
quelles on en distingue souvent trois autres fort pe- 
tites , qui font voir que ce second orifice a , comme le 
premier , une tendance naturelle à se partager en six 
divisions. Les dents les plus longues font partie du 
limbe de la cavité centrale , de sorte que les rayons de 
la graQde étoile que figure cette cavité , sont en nom- 
bre trois fois égal à celui des animaux, et par consé- 
quent des petites étoiles qui l'entourent. 

L'ovaire est cylindrique et pendant sous Fabdomen 3 
il renferme, dans une substance muqueuse, beaucoup 
d'œufs ronds et jaunâtres , qu'on n'aperçoit bien que 
du côté droit. L'oviductus parait comme un gros fil , 
que l'on voit monter avec l'intestin. C'est donc uïie 
règle constante dans les animaux de cette famille qui 
n'ont qu'un ovaire , que le canal de cet ovaire s'attache 
à l'intestin et s'ouvre au même endroit que le rectum. 

Tous les alcyons à six tentacules sont dans ce cas; 
ils ne possèdent qu'un ovaire^ Les deftx genres qui 

4. 



5a ANIMAUX SANS TERTEBRES. 

vont suivre se distinguent par des caractères oppose's. 
Les botrylleset les pjrosomes ont deux ovaires, un 
de chaque côte du corps ; ils ont de plus les orifices de 
la bouche et de l'anus toujours très -distincts, mais 
aussi toujours prive's de tentacules extérieurs. 

L'établissement du genre botrylle est dû au célèbre 
Gaertner. Schlosser, Ellis, et Gaertner lui-même, ont 
successivement publié, sur ce genre, des observations 
fort curieuses relativement à ses facultés naturelles , 
mais qui ne nous ont pas dévoilé sa véritable organi- 
sation intérieure. Je vais essayer de l'exposer, en dé- 
crivant une espèce de ce genre que M. Desmarets fils 
. a trouvée sur nos côtes , et qu'il m'a permis de faire 
connaître *. 

4 

Ce botrylle ( botryllus polycyclus ) est , en quelque 
sorte , un corps parasite; car il enveloppe de ses expan- 
sions , comme d'un manteau , certaines ascidies , et 
d'autres êtres qui vivent ordinairement fixés au fond de 
la mer : il les recouvre d'une croûte mince, gélatineuse, 
demi- transparente, d'un gris-cendré clair, à la surface 
de laquelle on voit saillir des animaux ovoïdes, un peu 
claviformes , agréablement tachetés de bleu et de pour- 
pre, et formant différens systèmes proéminens, con- 
tigus les uns aux autres. Ces systèmes sont composés 
chacun d'un nombre d'individus indéterminé, (](uelque- 
fois de deux ou trois , quelquefois de quinze à vingt , 
disposés sur un seul rang, en ellipse, en ovale, en cer- 

« Je n^anrais pas profilé de ceUe yaiion sur rorganisation intérieure 

permission ,. si M. Desmarets ne des botrylles. li en a publié de- 

m^eût assuré le même jour qu^il puis dans le Nouveau Bulletin des 

D^aTait fait lui-même aucune obser- sciences et dans le Journ, de physiq. 



Ih MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 53 

de parfait, autour dune légère cavité, dont le limbe, 
membraneux et dentelé, peut s'élever, se prolonger en 
tube cylindrique ou conique , et , par ses contractions 
et dilatations successives, agiter et faire tourbillonner 
Teau. Le bord extérieur de la croûte gélatineuse offre de 
petits rameaux vasculaires , renflés en cylindre vers le 
bout, et terminés par un pore. Ces petits tubes, qui 
participent de la couleur des animaux, se rencontrent 
sur toutes les espèces de botrylles ; mais ils ne leur sont 
pas particuliers. La diazone en offre de tout semblables. 
Chaque animal est compris dans une cellule, dont le 
bout le plus étroit se prolonge sous la cavité centrale 
et commune à tous les individus du même système. Les 
deux ouvertures de cette cellule sont très-différentes : 
l'une , placée à la circonférence , est grande , circulaire, 
à rebord entier ou imperceptiblement crénelé ; elle con- 
duit à la bouche : l'autre , située dans la cavité du centre 
et comprise dans son limbe , est petite , tubuleuse , ré- 
tréeie en pointe ' ; elle répond à l'anus , et parait con- 
formée pour lancer au loin les excrémens» Le corps pro- 
prement dit est un ovoïde comprimé par les côtés , et 
incliné en arrière , dont la grande ouverture occupe le 
gros bout , et la petite , le milieu de la face supérieure. 
La tunique qui l'enveloppe est dépourvue de nervures , 
muqueuse et peu transparente : toutefois , elle laisse 

> Les dents qui termioent le le petit sillon longitudinal qui së- 

limbe répondent aux ouTertures pare les deux oscules. Ces rayons, 

anales. Suivant Gtertner, il en des- pendant la -vie, bsîUent de Péclat 

cend , dans le bolryllus stellatus, méiallique; mais, ^près la mort , 

des rayons jaunes ou blancs qui cet éclat s''évanouit, et fait place à 

se prolongent ju8qii''aux ouvertures une légère villosité. Voyez Pall* 

branchiales^ ils y sont divisés par loc. cit. 



54 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

apercevoir le ganglion , les tubercules et les vaisseaux 
colores postérieurs , à leur place ordinaire. 

Le ventricule branchial, qu'on peut examiner en 
ouvrant la tunique, est grand, à mailles très-visibles, 
formées par des vaisseaux coriaces , cylindriques, d'un 
violet fonce'. Les vaisseaux transverses sont gros , et 
seulement au nombre de six on sept de chaque côté ; 
ils sont croisés par des vaisseaux longitudinaux , fins . 
et serrés, dont trois sont communément plus gros que 
les autres. L'entrée de ce ventricule est garnie d'un cer- 
cle de huit filets tentaculaires , sétacés et inégaux, que 
l'animal a la faculté de produire au dehors '. 

L'œsophage sort de la partie antérieure et inférieure 
du sac branchial; il est assez court. L'estomac, au- 
quel il aboutit , est situé transversalement , à droite de 
ce même sac , contre le fond duquel il s'appuie par son 
bord supérieur, qui m'a paru pourvu d^n petit cœcum. 
Cet estomac est charnu , ovoïde , marqué de cannelures 
obliques, moins profondes sur cette espèce que sur 
quelques autres que je rapporte au même genre *. L'in- 
testin, après s'être un peu éloigné du pylore, se re- 
courbe , passe au-dessus de l'estomac , et se dirige vers 
le pharynx, pour se terminer un peu plus haut, sous 
l'ouverture destinée à l'anus. 

C'est immédiatement au-dessus des intestins , sur les 



« Tontes les ascidies ont de ces a nommés des dents : Ostia exte- 

filets, dont la direction est de bas "ora suh-octodentata. M. Renier, 

en haut, et qui se montrent néces- qui a décrit aussi le botrylle, et sur 

sairement quand Porifice branchial le travail duquel je rcTiendrai, n'a 

se dilate. Ce sont les huit filets ten- vu que quatre filets, 
taculaires du botrylle, que Gœrlner * Voyez le Système des ascidies. 



1I« MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSEES. 65 

deux côtes du sac branchial^ qu'on aperçoit les ovaires 
remarquables par leur blaodieur; ils sont attachés à 
la tunique, et composés, Tun et Tautre, d'oeufs ou de 
germes de divises grosseurs , aglomérés en une masse 
tantôt complètement orbiculaîre , tantôt incomplète et 
lunelée, suivant lage. Il parait que les germes, qui se 
détachent à leur maturité, gliss^fit dans un canal plus 
ou moins tortueux ; car on les trouve communément 
dispersés sous différens points de la tunique : néan* 
moins ceux du côté droit suivent assez souvent la direc- 
tion du rectum. Les ovaires, au nombre de deux , et la 
position un peu latérale de l'abdomen , donnent aux 
animaux du botrylle un air frappant de ressemblance 
avec certaines ascidies ; mais ces ascidies sont précisé- 
ment celles dont le sac branchial a de grands plis lon- 
gitudinaux , tandis que les branchies du botrjUe n'ont 
aucune sorte de plis. Ce qui est particulier à ce genre , 
c'est que les ovaires sont infiniment plus gros el plus sailr 
lans dans les jeunes individus que dans les adultes '. 
Ces petits individus ont une tunique mince, très«renflée, 
blanchâtre ou incolore , ainsi que leurs autres viscères. 
A quelque âge qu'on les examine , on les trouve tou- 
jours intercalés parmi les adultes , ou unis entre eux ; ce 
qui porte à croire^que les animaux du botrylle ne nais- 
sent pas isola , mais déjà tout assemblés en systèmes. 
Nous n'avons observé jusqu'ici que des corps fixés 
et, pour ainsi dire, immobiles au fond des ,eaux. Les 

* Proies sparsa ^ Jrequens , ad variât, prima suh - giohofa , dein 

intentUia daetfhrum; neque mi- ovata, tandem cla^itta, { G'mtin. 

nùs namerosa ad ipsum gelatinosœ apud. Pall. SpiciL. zonl. fascx-)- 
crustœ marginem :Ji^ura pro œtate 



56 AMMAUX SANS VERTÈBRES. 

pyrosomeë sont des corps flottans et libres ' ; ils n'en 
appartiennent pas moins à l'ordre des alcyons géla- 
tineux et des botrjlles. Nous verrons par la suite le 
même phénomène se reproduire dans des familles plus 
naturelles encore. Le genre pyrosome sl été découvert 
et décrit pour la première fois par MM. Pérou et 
Le Sueur : ils l'avaient d'abord considéré comme un 
polype simple; mais je sais que, dans un travail plus 
récent , ils ont réparé cette erreur involontaire '. Les 
observations que je donne ici me sont propres; je les ai 
faites sur une espèce que M. Cuvier a reçue de Nice, 
d'où elle lui a été envoyée par M. Risso. 

Ce pyrosome ( pyrosoma giganteum ) est un grand 
tube cylindrique, de substance gélatineuse, diaphane, 
dont un bout est fermé et arrondi, et l'autre tronqué 
et ouvert , mais rétréci à son entrée par un diaphragme 
annulaire qui n'est pas sans analogie avec le cercle 
membraneux des botrylles. La superficie de ce tube se 
compose d'éminences coniques , lisses et polies , de di- 
verses grosseurs , les unes simples et très-courtes , les 
autres plus longues et terminées par une pièce lancéo- 
lée. Chaque éminence est percée au sommet , derrière 
la base de la pièce lancéolée, quand celle-ci existe, d'un 
petit trou circulaire entouré d'un bord brun et saillant : 
ce trou est, suivant moi, l'orifice qui donne entrée à 
l'eau et qui conduit au pharynx. La parm intérieure 



■ Et qui répandent, la nuit, une panicalièrement à M. Le Saear, a 

lumière comparable à celle d^uoe paru avec celui. du même auteur et 

bougie. de M. Desmareta sur les botrylles. 

* Ce trayail , qui appartient plus • 



II* MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 67 

du tube offre de légers renflemens hémisphériques , qui 
correspondeut aux éminences coniques de la surface 
extérieure, et qui sont également percés au sommet : 
ces derniers trous, semblables aux précédons pour la 
forme comme pour le nombre , sont placés vis-à-vis 
des anus , et servent à la sortie des excrémens. 

C'est une nouvelle singularité des pjrosomes d'avoir 
ainsi les orifices de ces cellules diamétralement opposés; 
et c*est cette exacte opposition qui détermine la forme 
extraordinaire du corps total. Quant aux fonctions pro- 
pres à chacun de ces orifices , elles me semblent indi- 
quées par la seule position relative. Il est naturel de 
penser que , dans ce genre comme dans les précédens , 
c'est Torifice le plus proéminent qui transmet les ali- 
mens au pharynx, et qui aspire Teau nécessaire aux 
branchies : d'ailleurs cette eau , renouvelée sans cesse à 
la surface extérieure du tube, ne saurait l'être aussi 
rapidement ni aussi complètement à la surface inté- 
rieure. La disposition des viscères dans^ chaque animal 
se trouve conforme à ce premier indice. 

Pour décrire les animaux du pyrosome, on peut sup- 
poser le cylindre posé verticalement sur sa base ; je veux 
dire, sur son bout arrondi et fermé, car Touverture de 
ce corps en est évidemment le sommet. Chaque animal 
représente alors un sac elliptique , comprimé par les 
côtés , dont le grand axe est horizontal , et par consé- 
quent perpendiculaire à celui du cylindre; ce sac, formé 
d une tunique mince et diaphane , ne s'attache à la cel- 
lule qui le contient que par les ouvertures circulaires 
et opposées de ces deux bouts : l'extrémité tournée vers 



58 ANIMAUX SANS VERTÈBRE& 

Taxe du cylindre est simplement arrondie; Fextrëmité 
dirîge'e vers la circonférence est prolongée en un cou 
dont la longueur se proportionne à lia saillie qne la cel- 
lule fait à l'extérieur, et dont Forifice est garni de fes- 
tons membraneux. Le bord inférieur du sac laisse voir 
les mêmes vaisseaux bruns et ondulés que le dos des 
espèces précédentes , et doit, en conséquence, lui être 
assimilé. 

La cavité thoracique on branchiale est très-grande; 
elle occupe les deux tiers de la tunique les plus rappro- 
chés de la circonférence du cylindre : son fond , tout 
ouvert, communique librement avec l'autre tiers, qui 
est destiné aux viscères de Fabdomen ; ceux-ci sont pe- 
tits et situés à droite : l'espace qa ils laissent libre est 
ordinairement rempli par les fœtus qui viennent suc- 
cessivement s'y placer et s'y développer, comme nous 
le verrons plus bas. 

La conformation du sac branchial dans les pyro- 
somes peut faire croire que Feau absorbée par Forifice 
oral ressort par l'orifice anal. Ce serait un trait de res- 
semblance avec les biphores, chez lesquels cette direc- 
tion de Feau n'est pas douteuse. Quoi qu'il en soijL , le 
réseau qui tapisse la cavité est autrement organisé; il 
est lâche et composé de vaisseaux fins, ondulés, d'un 
blanc opaque , les uns longitudinaux , les autres trans- 
verses, croisant, les premiers, à angle droit; caractère 
qui , comme on le voit , ne se dément point , et appar- 
tient jusqU^à présent à tous les genres de cette famille. 
Ce réseau n'occupe pas la cavité lout entière , mais seu- 
lement ses deux parois latérales ; de sorte qu'il y a visi- 



II« MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 59 

hlement dans ce genre deux branchies séparées et oppo- 
sées, l'une à droite^ l'autre à gauche, qui sont même 
très-rétrécies , et par conséquent très-écartées à leur 
sommet. Dans les genres précédens, les deux branchies, 
quoique réellement distinctes, ne sont séparées que 
par derrière. Le pharynx est dans le fond de la ca- 
vité branchiale , vei*s l'angle supérieur. L'œsophage se 
courbe brusquement pour s^ii\^érer à une échancrure de 
Testomac, qui est situé derrière ce même fond. L'esto«- 
mac est dharnu , lisse , comprimé , de forme ovoïde ou 
approchant un peu de celle d'un cœur. L'intestin, très- 
grêle à sa naissance, se renfle subitement j un court 
trajet suffit pour le conduire au bord inférieur de la 
tunique, où il reçoit l'insertion d'un gros organe ana- 
logue au foie; il revient ensuite à l'estomac, derrière 
lequel il se termine par un anus simple et arrondi. Les 
excrémens sont homogènes, d'un jaune clair, divisés 
par petites masses, dont la dernière est souvent déjà 
engagée dans l'orifice anal -, ce qui semble prouver que 
le rectum a la faculté de s'allonger et de s'adapter à 
cet orifice. 

Je dois remarquer que le foie, ou l'organe que sa 
position peut faire considérer comme le foie, s'attache 
à l'intestin par un faisceau de canaux divergens; qu'il 
est arrondi, communément opaque, rose, jaune ou 
brun , étranglé au-dessus de son insertion , et divisé en 
huit à douze côtes par des sillon^ qui convergent de la 
hase au sommet : il est très-mou et susceptible de se 
décomposer en vésicules oblongues et pédiculées. J'ajou- 
terai, comme un fait remarquable , que, dans beaucoup 



6o ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

d'individus, cet organe n'a pas de couleur, et qu'il 
i*essemble à un globule celluleux et transparent: il 
varie aussi beaucoup pour le volume; tantôt , et le plus 
souvent, il est de la grosseur de lestomac, tantôt cinq 
à six fois plus gros. 

Le système nerveux des pyrosomes ne paraît pas dif- 
férer essentiellement de celui des animaux precédens. 
Il y a de même deux tu|)ercules , un de chaque côté 
du cou branchial. Le tubercule anteVieur ou supérieur 
semble laisser échapper quelques filets nerveux, dont 
quatre mo^itent sur ce cou , tandis que les autres vont 
du côté opposé. Lé tubercule postérieur, qui est ici 
rinférieur, très-apparent dans certains individus, est 
imperceptible sur le plus grand nombre : il en nait 
quatre vaisseaux opaques , jaunes ou bruns , qui par-^ 
courent le bord inférieur de la tunique. Ce sont évi- 
demment les quatre cordons du sillon dorsal des asci- 
dies : parvenus près du foie, ces quatre petits cordons 
se réunissent en un seul , qui se dirige vers l'insertion 
de ce viscère , et se perd en atteignant l'abdomen. 

Le long du bord supérieur, vis-à-vis les quatre cor- 
dons du sillon dorsal , se voient deux canaux larges , 
courts, d un jaune ou d'un brun nébuleux, parallèles, et 
tellement unis , qu'on les prendrait pour un seul canal 
replié en siphon , qui du milieu des branchies s'éten- 
drait jusqu'à l'œsophage , où aboutiraient ses deux 
extrémités : l'intérieur en paraît celluleux. Cet organe, 
qui est quelquefois vide et transparent, me semble 
avoir de l'analogie avec celui que M. Cuvier regarde 
comme l'ovaire des biphores, ou du moins comme leur 



no MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 6i 

ovîductus. Peut-être est-il en même temps roviductus 
et l'organe fécondant. 

Les ovaires sont orbiculaires ou piriformes, opposes 
symétriquement Tun à l'autre, et places sur les côtés 
du cou de l'orifice branchial , entre la tunique et le 
re'seau des branchies, qu'ils débordent le plus souvent: 
ils communiquent avec deux petits conduits, quelque- 
fois colores, qui embrassent le cou et descendent jus- 
qu'à l'anse formée par les deux canaux reunis en siphon. 
Ces ovaires contiennent une multitude d'oeufs arrondis, 
très- petits, mais très-distincts. 

Si je ne me fais pas illusion, la manière dont les 
germes parviennent à leur maturité est très-curieuse : il 
paraît qu'ils se détachent de l'ovaire très-petits, et suc- 
cessivement un à un , pour aller se placer entre Tin- 
testin et le fond de la tunique; c'est là qu'ils continuent 
de croître et de se développer jusqu'à leur expulsion 
définitive. 

En effet , on trouve presque toujours dans cet en- 
droit un germe isolé, qui varie beaucoup pour la gros- 
seur. Encore petit, ce n^est qu'un globule parfaitement 
blanc et transparent , auquel on distingue une ouver- 
ture ronde , en forme de bouche : un peu plus gros , ce 
globule, creux, montre déjà quatre petites taches rous- 
sâtres; plus gros encore, ces quatre taches sont deve* 
nues une chaîne de quatre petits fœtus bien distincts, 
qui entourent le globule aux trois quarts; enfin, s'il a 
toute sa grandeur, les quatre fœtus, pourvus de tous 
leurs organes , sont réunis et forment un anneau com- 
plet. Dans cet état , son volume équivaut au tiers de 



&1 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

celui de rindividu qui le renferme : c'est , comme on 
voit , un nouveau pyrosome déjà compose' de quatre 
animaux, et qui sera bientôt indépendant du grand 
pyrosome dans lequel il a pris naissance. Comment 
s'echappe-t-il? je l'ignore: si, comme il est probable, 
il sort par la même ouverture que les excrémens, il 
faut que cette ouverture soit susceptible de se dilater à 
un point excessif. 

Ces observations, réunies à celles que j ai faites sur 
le botrylle , démontrent que les corpuscules contenus 
dans les ovaires de ces animaux sont des germes com- 
poses^ non destinés à l'accroissement des systèmes , 
mais à leur multiplication. D'un autre côte , si l'on 
ouvre un pyrosome, un alcyon gélatineux, etc., on 
trouve entre les individus adultes des embryons plus 
ou moins de'veloppés, et qui ne peuvent provenir que 
des germes simples, dont l'existence se manifeste suc- 
cessivement. Ces derniers étaient donc tous contenus 
dans le germe composé et primitif. Ce serait peut-être 
ici le lieu de discuter les observations de Bohadsch sur 
certaines ascidies; mais le temps ne me permet pas de 
m'y arrêter. 

Si les botrylles, les pyrosomes et les autres animaux 
composés du même ordre, proviennent de germes eux- 
mêmes composés, il ne faut pas s'étonner que la dis- 
position des individ'us qui se trouvent réunis en un seul 
être , soit soumise à des lois si constantes. 

i®*" LOI. Les petits animaux qui constituent par leur 
réunion les êtres composés de tordre des alcjons géla- 
tineux , pyrosomes y etc. , sont essentiellement coordonnés 



1I« MÉMOIRE, ASCIDIES COMPOSÉES, 63 

en système où chaque animal particulier est comme un 
rayon ou l'origine d'un rayon qui aboutit à un ajce com- 
mun. Cet axe n'est pas toujours droit; il peut décrire 
une ligne plus ou moins tortueuse. De là naît l'irrégu- 
larité apparente de plusieurs de ces réunions. Cet axe 
n*est pas toujours unique : le même corps peut être 
formé d'un seul système; il peut l'être de plusieurs. 
Ainsi, comme il y a des animaux simples et des ani- 
maux composés, il y a aussi parmi ces derniers des 
agrégations simples et des agrégations composées. 

2® LOI. Dans tous les corps composés du m,éme ordre , 
Vorifice branchial des animaux particuliers tend tou- 
jours à se rapprocher de la circoitférence du système , 
et Vanus à se rapprocher de Vaxe owdu centre, 11 ré- 
sulte de cette loi que , loi^sque la position relative des 
oscules de tout un système est connue^ Taxe du sys- 
tème est aussi connu; et, réciproquement, si l'on con- 
naît l'axe du système, quelque ressemblance qu'aient 
les deux orifices de chaque animal , on ne peut prendre 
l'un pour l'autre. 

3® LOI. Le dos ou le côté du corps qui comprend les 
artères branchiales indiquées par les cordons très-colo^ 
rés qui les séparent, est toujours la partie de V animal 
la plus éloignée du système de taxe et la moins élevée. 

Après l'exposition de ces lois, j'en fais l'application 
aux dix genres précédemment décrits, et j'obtiens les 
résultats suivant : 

Dans le polyclinum, le centre extérieur du système 
est un hiatus rond et frangé : les animaux sont situés 
verticalement ou inclinés en dehors, et placés à des 



64 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

distances très-inégales de leur axe commun ; ils reprë^ 
sentent des rayons de diverses longueurs, tous poses 
sur le même plan. L'agrégation est généralement com- 
posée. 

Dans les aplidium, didemnum et eucœlium, la dis- 
position est très-différente de la précédente ; il n'y a 
pas d'hiatus visible : les animaux sont placés sur le 
même plan , mais à égale distance de leur axe, qui est 
souvent très-prolongé dans le sens horizontal, plus ou 
moins sinueux; de sorte qu'au premier coup d'œil les 
oscules semblent disposés en quinconce, ou semés sans 
ordre et comme au hasard. L'agrégation est composée. 

La diazone a des animaux inclinés en dehors , qui 
décrivent autour du même axe des cercles emboîtés les 
uns dans les autres , et posés à peu près sur le même 
plan. L'agrégation est simple. 

Les cônes pédicules du genre sigilUna sont aussi des 
agrégations simples. Le centre extérieur du système 
est au sommet du cône; les animaux sont très-inclinés 
en dehors : les cercles peu réguliers qu'ils décrivent ne 
sont point sur un même plan , mais sur des plans dif- 
férons, placés successivement les uns au-dessus des 
autres; disposition qui détermine la forme allongée et 
conique du corps total. 

Les systèmes du distome sont essentiellement les 
mêmes , aux hiatus près , que ceux du polyclînum. 

Les cylindres du synoïcum sont des systèmes très- 
simples : les animaux y sont disposés en cercle, sur un 
seul rang et sur un seul plan. 

Dans les botry lies , les Systèmes figurent des cercles^ 



!!• MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 6S 

des demi-cercles , des ellipses , etc. , communément for- 
mes d'un rang unique d'animaux : quand il y a plu- 
sieurs cercles pour un seul système ou pour une seule 
cavité, ils sont successivement plus petits et plus éle- 
vés, et , par conséquent , disposes en pyramide. 

Enfin, dans les pyrosomes, les cercles sont très- 
nombreux , tous du même diamètre et poses à plomb 
les uns sur les autres : ainsi l'axe du système est celui 
du cylindre creux forinë par la superposition de tous 
ces cercles , et vers lequel sont , en effet , diriges les 
anus des animaux particuliers. Si les cercles augmen- 
taient graduellement de diamètre , le pyrosome pren- 
drait la forme d'un cône creux ^ voilà pourquoi il y a 
dans ce genre des espèces cylindriques et des espèces 
coniques, La situation des quatre cordons colores dé- 
montre que les animaux sont places à peu près hori- 
zontalement, et que le sommet -de leur assemblage 
doit être rapporte à son ouverture annulaire. 

Les mêmes lois ou des lois analogues, paraissent 
poiivoir s'appliquer à d'autres familles , telles que les 
fhistres, les cellëpores, les cellulaires , sertulaires , etc., 
et fournir des résultats assez curieux : je ne puis qu'in- 
diquer ici cette théorie; ce n*est pas le lieu d'en donner 
les de'veloppemens. 

Les genres qui sont le sujet de ce second nlëmoire , 
différent de ceux décrits dans le premier par leurs 
deux orifices apparens. On peut, en s'en tenant aux 
caractères tires de l'organisation^individuelle, les dis- 
poser ainsi qu'il suit : 

H. N. xxn. 5 



66 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

i^« Bouche et anus surmontes de tentacules exté- 
rieurs. Un seul ovaire. 

Genre i. Diazona. Abdomen pédicule. Ovaire huerai ^ entouré par 

rinUstin, 
Genre 2. Distoma. Abdomen pédiadé. Oçaire latéral, dégagé de 

Fintestin. 
Genre 3. SigiIiLINA. Abdomen sessUe, Oçaire dégagé de Tintestin, 

pédicule , ir^érieur. 
Genre 4* Cynoicum. Abdomen sessUe. Oçaire sessUe ^ inférieur. 

2^. Bouche et anus non surmontes de tentacules 
ezteneurs. Deux ovaires. 

Genre 5. Botryllus. Branààes réunies par deçant, sans corn- 

munication açec Vor^ice anal. 
Genre 6. Pyrosoma. Brandùes séparées, communiquant açec Vori^ 

fice anaL 

La série la pins naturelle des dix genres dont l'ordre 
entier se compose , paraît être celle-ci : 

L CORPS FIXÉ. 

i'^ Division. Les deux ouvertures supérieures, à 
sir rayons réguliers. 

Genre i. DlAZONA. 
— ■ 2. Distoma. 

3^ SiGILLIIïA. 

2^ Division. Les deux ouvertures supérieures : tune 
à six rayons réguliers ^ Vautre irrégulière ou simple. 

Genre 4* Syiïoigum. 

5. Aplu)IUm. 

6. polyclinum. 

7. DiDEMKUM. 



n« MÉMoms. AscmiEs composées. 67 

5« Division. Les deux ouvertures supérieures et 
simples. 

Genre 8. ËUGŒLiuv. 

g. BOTRYLtUS. 

n. COBPS tIBBE. 

4^- Division. Les deux ouvertures aux deux bouts 
diamétralement opposés. 

Genre lo. Pyro^oma. 

Voilà donc un nouvel ordre d'anims^ux composes 
déjà formé de quatre divisions et de dix genres bien 
distincts. Il est à présumer que les recherches ulté- 
rieures augmenteront bientôt ce nombre. Quelques 
alcyons peu connus , tels que les atcjonium stellatum 
et comiculatum, quelques flustres^ semblent se ràp^^ 
procher de cet ordre. On n'a presque rien encore ob- 
servé de l'organisation de ces mêmes flustres , des cel- 
lulaires, des cellépores, et des autres polypes que j'ap- 
pelle agrégés. J'ai fait dessiner et graver avec soin^ 
dans l'atlas, un grand nombre d'espèces appartenant 
à ces genres % et ces figures seules suffiraient pour 
prouver que la structure de ces petits animaux est 
beaucoup plus compliquée qu'on ne l'avait cru jusqu'à 
présent*. 

■ Voyez POLYPBs ou àmthslidbs, par M. Léon Lecicrc, ont certaine- 
planches Yii et amyantes. ment un seul intestin et an anus. 

* Us paraissent pourvus d''un anus. Ces animalcules présentent d^abord 

Les brachions ou rotifères observés un grand sac ou pavillon supérieur, 

par M. Dutrochet, Ann, du Mus. dont Torifice reçoit- Forgane rota- 

iThist, naU, tom. xxx, pag. 355, et toire. Au fond de ce sac est située 

5. 



68 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

Ces considérations m'ont engage à continuer l'em* 
ploi du nom de polypes pour designer les animaux 
composes qui font l'objet de ces me'moires, quelle 
que soit d'ailleurs leur place naturelle dans le sys- 
tème zoologique. Je donnerai donc à ceux dont il a 
ete' particulièrement question , le nom de polypes as- 
cidiens : peut-»-être faiidra-t-il leur accorder celui de 
mollusques ; peut-être conviendra-t-il d'en créer quel- 
que autre. Ces animaux devront suivre le sort des as- 
cidies. Je ne déciderai rien que je n'aie acquis par de 
nouvelles recherches ' une connaissance plus approfon- 
die de ces dernières. 



la bouche, ou le pharynx, qui coin- manque pas de rapports avec celle 

mnnique par un cesophage avec Tes- des alcyons précédemmeni décrits , 

tomac. LUntestin qui naît de celui- elle en aurait de bien sensibles, si , 

ci monte et va aboutir à un anus comme le soupçonne M. Guvier ^ les 

antérieur et supérieur. Sous Tintes- organes ciliés des rotifères servaient 

tin pend un ovaire. Le corps entier à leur respiration, 

est contenu dans un étui cartilagi- > Ces recherches sont exposées 

neux , fixé par la base. Cette orgar dans le mémoire suivant, 
nisation , vue dans son ensemble , ne 



TROISIÈME MÉMOIRE. 



OBSERVATIONS 



SUR LES ASCIDIES 



PROPREMENT DITES, 



• 



SUIVIES DE CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA CLASSE 

DES ASCIDIES. 



%ivsf%.v%tvK\n/si%i 



Vj'est en examinant des corps dont les attributs exté- 
rieurs étaient loin de, rappeler ceux des ascidies ordi- 
naires , que nous sommes parvenus à la découverte de 
Tordre des ascidies composées ou sociales'. L'intérêt 
de cette découverte exige que nous abandonnions mo- 
mentanément la classe des polypes , pour nous occuper 
des êtres plus compliqués qui font lobjet de ce troi- 
sième mémoire. 



■ A proprement parler , ces asci- Gœrtneri novam indicat et perficit 

dies fiODt plutôt retrouvées que dé- ajffinitatis sefiem înter zoophyta et 

couYcrtes. Le genre distomus , pro- testacea bivalvia, per ascidia bas- 

posé par Gœrlner il y a quarante- teri seu priapos, quos Gœrtnerus in 

cinq ans, présentait la réunion déjà génère d i stomos voc^re amavit^ qui- 

effectuée des ascidies composées aux que sunt quasi bivaKia iestis exemta, 

ascidies simples. Voici ce que Pallas branchisque lamellaceis orbata ef ' 

dit à ce sujet : <c Alcyonium as- basi mpibus adnata. » ( Spicil. zool. 

cidioïdes seu dislomus variolosns fasc. x , pag. 35. ) Ces observations 



70 ANIMAUX «ANS VERTEBRES. 

Les ascidies ont Forganisation variée et l'aspect uni- 
forme. La configuration qui leur est affectée ^ ne per- 
met pas que les différences intérieures se manifestent 
au dehors par des signes foit sensibles. Aussi les dis- 
tinctions ne'cessaires à la parfaite connaissance des es- 
pèces sont-elles difficiles à tracer. Il ne me parait ce- 
pendant pas impossible de les diviser en plusieurs 
genres. Je vais essayer d'en établir quatre, et je ne doute 
pas que par la suite on n'en admette plusieurs autres. 

Les genres que je propose sont fondés sur les consi- 
dérations suivantes : le test des ascidies est coriace, ou 
il est gélatineux^ il est sessile, ou il est pédicule '. 



sont de 1 774. M. Renier , naturaliste les caractères sont pris dans la forme 

de Venise, a fait imprimer en 1798 , et les dimensions du sac branchial : 

dans les O^asco/î ^f itfiTa/io , t. XTX, i^. Sac branchial plissé longi- 

une longue lettre dont le but prin- tudinalement , descendant jpscpi^aa 

cipal est d^établir P affinité des bo- fond de la tunique propre sans B*y 

trylles avec les ascidies. Il est yrai recourber. — Ascidia mieroc&smus ^ 

qu'ail ne leur suppose d^autres Tis- A. papillota, 

cères qu^un tube courbé en siphon a^. Sac branchial non plissé , des- 

et allant d''an orifice à Pautre; c^est cendant jusqu^au fond de la tunique 

même ainsi qu^il les a représentés, propre sans s^y recourber. — Ascidia 

Mais il faut se rappeler qu^àPépoque phusca. 

où cet auteur écrivait , Porganisation 3® . Sac )>raQçhial descendant jus- 
intérieure des ascidies était à peu près qu^au fond de la tunique propre, se 
inconnue, et qu^au fond tous ces recourbant ensuite , et remontant 
rapprochemens avaient leur prin- jusqu''au milieu du cor ps.^^jcùft'a 
cipe dans des analogies extérieures. mamiUata, A, monachus. 
Je suis arrivé à la vérité en suivant 4^- Sac branchial ne pénétrant 
une autre voie ; et le -lecteur a pu pas jnsqu^au fond de la tunique 
remarquer que si ^existence des asci- ptopre. — Ascidia intestinaUs y A. 
dies composées nVst pas encore re- clat^ata, 

connue dans mon premier mémoire. Ces divisions sont très-simples et 

du moins y trouve-t-on tous les été* disposées très-naturellement. Je ne 

mens nécessaires pour la démontrer, m'en suis écarté que pour y ajouter 

■ M. Guvier { Mémoitvt du Mus. quelques dévelo'ppemens et donner 

d'hist. nat.y tom. 11 ) divise le genre upe sorte de priorité aux caractères 

des ascidies en quatre tribus, dont extérieurs. 



Ilh MEMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 71 

Je range parmi les ascidies à test coriace, celles dont 
Tenveloppe extérieure est d'une substance sèche, peu 
ou point transparente , dure à entambr, doublée inté- 
rieurement d'une peau dense , qui souvent a les reflets * 
de la nacre et son opacité; celles qui admettent dans 
l'épaisseur de leur enveloppe divers corps marins , et 
qui s'incrustent de gravier, de coquillages, de litho- 
phjtes , de fucus , etc. ; celles dont la surface , sans 
être ainsi incrustée , est profondément ridée , ou ver- 
ruqueuse, papillense, scabre, épineuse, velue. Les 
espèces auxquelles j'attribue un test gélatineux , se 
distinguent par des qualités contraires. Leur enveloppe 
est plus molle , plus tendre et plus facile à couper ; elle 
a la transparence de la gelée ou du cartilage. Elle est 
doublée d'une membrane mince et séreuse ; sa sur&ce 
est unie ou simplement bosselée , le plus souvent glabre 
et polie* Enfin , il est rare qu'elle reçoive dans sa sub- 
stance quelques corps étrangers. 

Ces deux divisions présentent encore les différences 
suivantes. Les ascidies à test coriace ont l'orifice bran- 
chial ouvert en quatre rayons; l'anal, de même, ou 
fendu transversalement. Les ascidies à test gélatineux, 
lorsqu'elles sont pourvues de rayons , en ont commu- 
nément de huit à neuf à leur orifice branchial , et pas 
moins de six à l'orifice anal \ 

Enfin , comme le nombre des rayons , dans les asci- 
dies contractées ou privées de vie, est souvent difficile 



> La tnniqae adhère moins forte» double ces orifices a moins d^épais- 
ment aax orifices dans cette seconde senr et de solidité. 
dWision ; la membrane veloutée qni 



72 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

à déterminer, s'il restait de l'incertitude sur la place 
d'un individu quelconque , on la ferait cesser par une 
simple section du sac branchial : car, toutes les espèces 
que je considère comme des ascidies à test coriace, ont 
leurs branchies divisées longitudinalement par des plis 
saillant à l'intérieur, réguliers et permanens ' ; et toutes 
celles que j'admets parmi les ascidies à test gélatineux, 
ont leurs branchies unies et sans aucun pli. 

Chacune de ces divisions possède des espèces sessiles 
et des espèces pédiculees, avec cette différence néan- 
moins que , dans la première division , le pédicule naît 
du sommet du corps , et , dans la seconde, de sa base; 
de sorte que chez les espèces de cette seconde division 
le corps est véritablement supporté par le pédicule, 
tandis que chez celles de la première il y est plutôt 
suspendu. 

Tels sont les résultats généraux des observations 
que j'ai pu faire sur les ascidies de ma collection et 
sur celles que ]VL Cuvier a bien voulu me commu- 
niquer. 

Les ascidies à test coriace et pédicule ^ composent le genre 

BOLTENIA ; 
Les ascidies à test coriace ^ sessihy le genre GYNTHIâ ; 
Les ascidies à test gélatineux y sessile, le genre phâllusià; 
Les ascidies à test gélatineux ^ pédicule, le genre CLAVELLINA. 

■ « Ces plis, suivant la remarque des ligamens et deç vaisseaux san- 

de M. Cuvier, sont maintenus con- guins qui traversent sur leur base et 

stans , quelles que soieRt d'^aiUeurs enveloppent ce sac comme autant 

les dilatations du sac branchial, par de cerceaux. » 



UV MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 78 

Genre Boltenia. 

Exemple. 
BoLTENIA ovifera. ( VorticeUa oçifera, Linn. ) 

Le corps est ovoïde, suspendu à un pédicule cylin- 
drique très-grêle et très-long ; tous deux couverts d'un 
poil ras , dur et serre. Les orifices extérieurs ou les os- 
cules sont fendus en croix, peu proeminens, place's du 
même côte', run très-près du pédicule, et Feutre vers 
1 extrémité opposée. C'est le premier qui répond à la 
cavité branchiale. L'entrée de cette cavité est garnie 
d'une rangée de filets teutaculaires divisés à leur bout. 
Je ne connais pas les plis des branchies ; je sais seule- 
ment que les gros vaisseaux forment entre eux des 
mailles carrées , et que ces mailles ont Içur jour inter- 
cepté par des vaisseaux longitudinaux très-fins, croisés 
eux-mêmes par deux vaisseaux transverses , de moyenne 
grandeur. Le pharynx est au fond de la cavité, plus 
bas que l'orifice anal ; il conduit à un estomac simple , 
% et privé de foie, à ce qu'il piarait. L'intestin monte, 
jusqu'au pédicule, mais il n'y pénètre pas , et redes- 
cend aussitôt parallèlement à lui-même : il se termine 
par un anus dentelé. Il y a deux ovaires très-inégaux : 
le plus petit est du côté des intestins, entre l'estomac 
^t le rectum^ et le plus grand, du côté opposé. Us sont 
tous deux allongés, placés longitudinalement , et ter- 
minés par de courts oviductus , qui aboutissent , comme 
on le pense bien , à l'orifice anal. Tous ces viscères sont 



74 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

enveloppes dans une tunique dont le sommet se pro- 
longe , s'amincît , et remplit comme une moelle l'inté- 
rieur du pe'dicule. Les muscles dont elle est garnie sont 
d'étroites bandelettes , les unes longitudinales , se por- 
tant aux deux orifices, les autres circulaires. Ces ban- 
delettes se croisent à angle droit , et simulent ainsi un 
réseau branchial ; mais le plus léger examen suffit pour 
dévoiler leur nature. L'insertion du pédicule se fait vi- 
jsiblement ici , non au milieu , mais sur le côté du som- 
met ; et c'est ainsi qu'Edwards l'a représentée. On con- 
çoit alors que le corps doit, par son poids ^ courber 
l'extrémité dii pédicule , quand celui-ci s'élève vertica- 
lement , et se remettre ainsi dans sa position naturelle. 
Dans une autre espèce que Bolten a décrite , et que la 
distance qui existe entre ses ouvertures me fait rappor- 
ter à ce genre , le pédicule naît directement du som- 
met , et ne parait pas disposé à perdre sa direction ver- 
ticale. Telle que cette espèce est représentée, le fond 
du sac branchial monte , au lieu de descendre ; de sorte 
que l'animal est, à proprement parler, dans une situa- 
tion renversée. 

Genre Ctwthia. 

Plusieurs espèces de ce genre ne se distinguent du 
précédent que par le défaut de pédicule : d'autres s'en 
éloignent encore par la présence d'un foie ; d'autres , 
par l'unité de l'ovaire ; d'autres , par l'interruption du 
tissu des branchies, etc. Elles doivent donc différer 
beaucoup entre elles. Le petit nombre de celles que 
j'ai examinées pourrait former quatre tribus, si l'on 



IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 7$ 

avait égard aux variétés d'organisation que présentent 
les exemples suivans. 

Premier exemple *. 

Cyiïthia Momus, — > mîcrocosmus , — • pantex , — gangelion , — 

papillata , — - daudicans , -— pupa. 

Les orifices plus ou moins tubuleux s^épanouissent 
en quatre festons non frangés. L'entrée de la cavité 
branchiale est pourvue d'un cercle de filets tentacu- 
laires composés, généralement pinnés ou sub-bipinnés. 
Cette cavité n'a pas moins de douze plis flottans dans 
son intérieur, et quelquefois elle en a dix-huit très- 
complets , neuf de chaque côté , qui tous suivent pa- 
rallèlement la courbure de la cavité, et vont aboutir 
à un petit espace lisse, situé au-dessous du pharynx. 
Les gros vaisseaux longitudinaux sont les plus saillans 
de tous i ils forment avec les vaisseaux demi-circulaires 
des mailles en carré long, que trois autres vaisseaux 
moins gros subdivisent en quatre mailles transverses. 
Ces dernières ont leur jour intercepté par des vais- 
seaux longitudinaux extrêmement fins. Le pharynx 
conduit à un estomac pourvu d'un foie verdâtre, 
grenu ou feuilleté. Ce foie, qui adhère d'une manière 
intime à l'estomac , l'enveloppe en tout ou en partie , 
et y verse la bile par des trous distincts percés au fond 
de certaines cavités. L'intestin est peu glanduleux^ il 
forme une anse peu élevée, toujours écartée du rec-? 

* Voye% les planches relaiives aux ascidies. 



76 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

tum, qui se termine par un anus découpe ou entier. 
Il y a au moins deux ovaires; ils sont attachés à la 
tunique, et appliques contre le sac branchial, l'un 
du côté des intestins , et Tautre du côté opposé. Ces 
ovaires sont terminés par de courts oviductus, dirigés 
vers Torifîce anal. 

Telle est l'organisation commune aux sept espèces 
indiquées ci-dessus , et que diversifient quelques carac- 
tères sujets à varier. \^. Le nombre des plis de la ca- 
vité branchiale : on en compte douze dans la cynihia 
gangelion; quatorze dans les C. microcosmus , pantex , 
pupa; seize dans la C papillata, dix -huit dans la 
C. momus; enfin, dix-sept ou même dix-neuf dans la 
C. claudicansy qui les a toujours en nombre impair. 
2''. La position du pharynx, qui s'éloigne plus ou moins 
du fond de la cavité ; ce qui peut beaucoup changer la 
proportion relative de ses plis. La C. momus, où il est 
le plus élevé, a les plis postérieurs ou voisins des ar- 
tères branchiales très-longs , et les plis voisins de la 
veine branchiale très-courts. 5^. La conformation de 
Festomac, dont l'intérieur, ordinairement simple, est 
garni de plusieurs feuillets saillans dans la C. papiUata. 
4^. La disposition du foie , que les C. momus, microcos- 
mus, pantex et gangelion , ont divisé en deux masses, 
dont une est à gauche du sac branchial , et comme hors 
de Tabdomen. 5^. Le nombre , la forme et la situation 
des ovaires. Du côté de l'abdomen, l'ovaire est tou- 
jours unique, mais tantôt compris dans l'anse de l'in- 
testin sans y adhérer, tantôt couché sur l'intestin et 
adhérant au rectum. Ce dernier cas est celui des 



m* MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 77 

C. papillata , claudicans et pupa. La C, microcosmus est 
la seule qui ait deux ovaires du cAte' gauche , et la C. pa-* 
pillata, la seule qui ait des deux côtes un ovaire re- 
courbe et termine par un oviductus à chaque bout. Je 
ne tiens pas compte ici de différences plus minutieuses , 
qu'on trouvera d'ailleurs enumërees ci-après , dans le 
Tableau systématique des espèces'. 

Second exemple. 
Cynthia dione. 

Cette espèce a les deux orifices extérieurs découpes 
en quatre lobes; les filets tentaculaires branchas et 
comme bipinnes ; quatorze plis flottans au sac bran- 
chial ; l'estomac enveloppé dans un foie cannelé' et 
verdâtre ; les ovaires au nombre de deux , un dans 
labdomen et contigu à l'intestin , quoique non com- 
pris dans son anse; l'autre du côté opposé. Elle semble 
donc partager la conformation des précédentes , et de- 
vrait, en effet, leur être réunie ^ si elle ne présentait 
deux caractères par lesquels elle se distingue non-seu- 
lement de ses congénères^ mais encore de toutes les 
ascidies simples et composées qui me sont connues. 

Le premier consiste en de petits filamens qui bor- 
dent les festons de ses orifices, et qui la font recon- 
naître pour l'espèce gravée dans Forskael, tab. xxvii, 
fig. E , à laquelle on trouve cette singulière frange de 
filets. 

' Voyez le Syatëcoe des ascidies. 



78 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

Le second et le plus important de ces caractères 
réside dans la disposition du tissu branchial y qui n'est 
pas continu sur les plis , mais interrompu à des dis- 
tances égales et de manière à dessiner une suite de 
festons très«réguliei*s. Chaque pli en a un second à sa 
base , qui n'est pas libre comme lui , et dont les points 
d'attache correspondent aux intervalles qui séparent les 
festons. La totalité des plis est ainsi de vingt-huit, 
quatorze de chaque côté : ils sont bordés par un égal 
nombre de grands vaisseaux longitudinaux. Les vais- 
seaux qui composent le tissu sont excessivement fins; 
les transverses cependant , moins déliés que les autres , 
moins serrés aussi, et s'accommodant très-bien par 
leur courbure à la circonscription des festons. Ce der- 
nier point est une légère exception à la loi qui veut 
que, dans cette famille, les vaisseaux des branchies 
s'unissent en formant des angles droits entré eux. 

Cette espèce est encore remarquable par la dispo- 
sition des fibres charnues de sa tunique , dont les prin- 
cipaux trousseaux , de chaque côté , descendent des deux 
orifices en convergeant, et se terminent brusquement 
avant de s'atteindre; ils sont peu nombreux, courts et 
épaissis par le bout. 

La cjnûiîa momus présente une organisation mus- 
culaire assez analogue : mais , dans les autres espèces 
de ce genre , les muscles circulaires des orifices se ré- 
pètent concentriquement sur tout le corps , en se croi- 
sant ; les muscles longitudinaux de ces mêmes orifices 
se prolongent aussi, et vont s'épanouir à la base; ils 
s'unissent avec les autres , et tous se serrent tellement , 



me MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 79 

dans les deux tribus suivantes , que la tunique ne pré- 
sente plus qu'un tissu continu sans distinction de £»!$• 
ceaux. A la vérité , les espèces d'ascidies dont la tu- 
nique intérieure est la plus musculeuse et la plus 
propre à lancer de longs filets d'eau ^ appartiennent 
à ce genre. 

Troisième exemple. 

Cynthia Canopus , — poljcarpa , — pomaria. 

On trouve à ces espèces des orifices à quatre lobes 
non frangés; des filets tentaculàires ti^s-simples; des 
plis branchiaux ; au nombre de huit seulement j quatre 
de chaque côté , à réseau continu i un estomac feuilleté 
intérieurement , dépourvu de foie et dé toute autre an- 
nexe â l'extérieur: enfin, un ou plusieurs ovaires sur 
chacun des côtés du corps. 

L'organisation viscérale semble simplifiée. La cavité 
branchiale à moins de plis^ et, en outre ^ des plis moins 
saillans} plus de filets tentaculàires divisés; plus de 
foie ; les glandes renfermées dans l'épaisseur des parois 
intestinales peuvent j suppléer. L'intérieur de l'intes- 
tin est pourvu d'une côte cylindrique qui s'étend du 
pylore à l'anus, et qui se montre ici pour la première 
fois. 

La conformation du tube alimentaire varie. La 
cjnthia Canopus a l'estomac très-*grand , cylindrique ^ 
et un très-long rectum* Dans les C. pofycarpa et po^ 
maria, l'estomac est très-^^petit ^ elliptique, et l'intes- 
tin très-court : il y a de plus un petit cœcum en 
avant du pylore. 



8o ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

Les organes de la génération montrent des diffé- 
rences plus frappantes et plus difficiles à concevoir. Les 
ovaires de la C. Canopus sont en nombre limité , deux 
ou quatre, au plus; ceux du côté droit contigus au rec- 
tum; tous teï^minés, comme à l'ordinaire, par des ovi- 
ductus ou des canaux propres à l'émission des œufs. 
A en croire les apparences , les ovaires des C. pofycarpa 
et pomaria seraient en nombre pour ainsi dire illimité , 
et n'auraient aucun oviductus. En effet , parmi les or- 
ganes que possèdent ces espèces , les seuls qu'on puisse 
prendre pour des ovaires , sont des corps hémisphéri- 
ques ou coniques, adhérens à la tunique charnue , au 
nombre de plus de cinquante , et disposés sur huit rangs 
qui correspondent à peu près aux huit plis du sac bran- 
chial : ils sont formés d'un amas de grains semblables 
aux œufs de quelques autres espèces , très - serrés , et 
dont l'ensemble imite exactement une baie composée, 
soutenue par un calice à cinq divisions. Ces ovaires, 
vrais ou faux, n'ont entre eux aucune communication 
visible , et paraissent ne posséder d'oviductus ni com- 
muns ni particuliers; ils sont accompagnés à leur base 
de vésicules gélatineuses, transparentes, sub-pédiculées : 
l'état de vacuité leur donne à eux-mêmes cette appa- 
rence vésiculeuse. La C. papillata, qui appartient à la 
première tribu , m*a offert aussi plusieurs rangées de 
vésicules gélatineuses, ridées, demi-transparentes, qui 
correspondent aux plis des branchies, et sont attachées 
à la base de leurs, principaux ligamens , sur la tunique 
charnue. Ces vésicules , non moins isolées que les corps 
précédens , ont quelques vaisseaux sanguins et parais- 



nie MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 81 

sent organisées^ On ne peut néanmoins les confondre 
avec les véritables ovaires, qui en sont ici très-dis- 
tinctS; Dans la C. microcosmus , les ovaires, dont la na- 
ture n'est pas douteuse , se composent de lobes gélati- 
neux f séparés comme les grains d'une grappe; et après 
rémission des œufs , ces lobes flétris deviennent diffi- 
ciles à distinguer des vésicules ridées de la cjnthia 
papillota. Je suis même porté à croire que ce sont les 
ovaires flétris du microcosmus, que M. Cuvier, ne sachant 
quelle organisation leur attribuer, a pris pour des pro- 
visions de substance nutritive, comparables à la graisse 
des autres animaux'. 

Quelles que soient les fonctions de ces diverses par- 
ties , on doit se garder de confondre des corps si régu- 
lièrement organisés et disposés , avec certaines excrois- 
sances spongieuses ou charnues qui pullulent sans ordre 
sur les parois de la tunique et jusque sur les intestins 
et les ovaires de quelques espèces. J'ai trouvé de sem- 
blables excroissances à une variété de la C. claudicaus, 
dont elles enveloppaient entièrement l'intestin; j'en ai 
même trouvé à Ja C* Canopus qui fait partie de cette 
troisième tribu , et je les ai fait dessiner. Au reste , 
toutes ces productions paraissent étrangères aux es- 
pèces de la quatrième tribu ^ et elles ne se représentent 
plus dans les genres suivans. 

Quatrième exemple^ 

Cynthia mytillgera , — solearis , — cînerea. 

Les deux orifices sont plus ou moins sillonnés j ils 

* Mémoire précné ^ pag. 54* 

H. N. xxiî. 6 



82 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

ne s'épanouissent néanmoins qu'en quatre festons, in- 
dique's par quatre angles inte'rieurs. Les filets tentacu- 
laires sont très-simples j la cavité' branchiale pourvue 
de huit pHs, quelquefois très-superficiels; le tissu res- 
piratoire essentiellement conforme' comme dans la pre- 
mière trîbu ; l'estomac feuilleté au-dedans , sans aucun 
foie à l'exte'rieur ; l'intestin petit, glanduleux, muni à 
l'inte'rieiir d'une côte qui s'e'tend du pylore à l'anus. 
Tous ces caractères se trouvent déjà réunis dans les 
espèces de la troisième tribu, dont celles-ci ne diffè- 
rent en effet que par l'unité de l'ovaire, et sa situation 
dans l'anse intestinale, qui Tembrassent exactement. 
Cest une différence de quelque valeur, parce qu'en sé- 
parant ces espèces à branchies peu plissées, et les iso- 
lant dans leur division , elle les rapproche en même 
temps delà division suivante , où l'ovaire est toujours 
unique et étroitement embrassé par l'intestin. 

Dans cette tribu , l'ovaire se présente sous la forme 
d'une poche membraneuse, qui fournit des points d'atta- 
che aux branchies, et qui se fixe elle-même à la tu- 
nique et au pourtour de l'anse intestinale. Je n'y ai 
jamais aperçu que quelques grains ronds et épars , assez 
semblables à d'autres grains qui tapissent la tunique et 
le dehors de l'intestin; mais ces derniers ne sont que 
de petites glandes généralement très-noires. Cette poche 
envoie un prolongement qui s'attache au rectum , mais 
si frisé, si irrégulier, si mince, que je n'ose le donner 
pour un oviductus. 

Les espèces en question sont celles dont les viscères 
abdominaux tiennent le moins de place^ Leur intestin 



IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 83 

est très-petit et très-maigre. Le sac branchial est géné- 
ralement d'un tissu ferme, fortifie par des ligamens 
fibreux très-compactes , et attaché à la tunique charnue 
par des brides ou des expansions prolongées de ces 
mêmes ligamens'. On voit qu'en se contractant il 
pourrait se réduire à un petit volume et laisser entre 
les côtés de la tunique et lui un assez grand espace , 
auquel l'orifice qui répond à l'anus ménagerait facile^' 
ment quelque communication au dehors. L'eau péné-* 
trerait-elle ainsi dans cet intervalle , qui est souvent 
rempli de gravier assez gros , sans qu'il se manifeste 
aucune lésion au tissu des branchies ^ ? Des observa- 
teurs si dignes de foi ^ ont vu les ascidies lancer l'eau 
en deux jets séparés, qu'on né peut guère douter que 
ce fluide ne soit quelquefois absorbé ou rejeté par l'ori- 
fice anal. 

Genre Phallusia. 

On sait déjà que ce genre diffère des précédens par 
ses branchies non plissées et tendues. A ce premier 
caractère elles en joignent un second plus difficile à 
observer : c'est que les mailles de leur tissu sont pour- 
vues , à chaque angle , de petites bourses ou papilles 
coniques qui marquent la jonction des vaisseaux lon- 
gitudinaunT aux vaisseaux transverses. Ces mailles ont 

■ Le sac branchial des ascidies anal j essai que Tétat des indÎTidua 

Q^adhère immédiatement à la tuni- que je possède ne m^a pas permis de 

que que par ses deux arêtes anté- tenter, 

nenre et postérieure. ^ Diquemare , Bruguière , Mûller, 

* On pourrait sVn assurer en in- Bosc, et^ plus anciennement, Ron^ 

jectant quelque liquide par Porifice delet. 

6. 



84 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

d'ailleurs leur ouverture interceptée, comme à Fordi- 
naire, par d'autres vaisseaux longitudinaux très-dëlies. 
Quant aux papilles, elles sont analogues aux filets qui 
bordent la veine branchiale dans beaucoup d ascidies ^ 
tant simples que composées , et qui indiquent aussi la 
réunion des vaisseaux transverses à cette veine. 

Il semble d'abord que ce genre ne puisse se subdi- 
viser aussi facilement que le pre'ce'dent : des filets ten- 
taculaires toujours simples ; des branchies toujours 
tendues et dont les mailles sont toujours essentielle^ 
ment les marnes; un ovaire toujours unique; jamais 
de foie à l'estomac: cet annexe ne doit plus reparaître, 
mais une côte intestinale qui s'ëtend toujours du pjlore 
à l'anus. Il y a donc ici un grand fond d'uniformité ; 
mais ce fond est varié par des combinaisons absolument 
étrangères aux deux premiers genres, et qui permettent 
d'établir dans celui-ci trois tribus naturelles très-dis- 
tinctes. Cest ce que je vais démontrer par autant 
d'exemples. 

Premier exemple. 

Phâllusia sulcata , — irigra , -^ arabica , — turcîca. 

L'enveloppe de ces quatre espèces est demi-cartila- 
gineuse, arrosée par des ramifications veineuses et arté- 
rielles très-visibles : ces petits vaisseaux proviennent 
d'un double tronc qui sort de la partie moyenne et pos- 
térieure du corps. Le pharynx n'est pas situé précisé- 
ment au fond du sac branchial , mais plus haut , vers 
son tiers ou son quart inférieur. Il conduit à un estomac 
horizontal et simple dans les trois premières espèces , 



IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 85 

mais vertical et garni de feuillets très-minces dans la 
Ph. turcica. L'intestin est peu glanduleux ; il forme une 
anse plus élevée que dans le genre précédent , et plus 
inclinée sur le rectum. L'ovaire ne s'est trouvé visible 
et rempli d*œufs que sur la première espèce, Ph, sulcata. 
Sa masse principale est comprise entre le rectum et 
l'anse intestinale, dans laquelle son tube se plonge pour 
suivre le contour inférieur de l'intestin jusqu'à l'anus. 

Au premier aperçu, la Ph. turcica semble une espèce 
anomale dans cette tribu. Son tissu branchial ne repré- 
sente point un réseau dont les mailles auraient leur 
ouverture interceptée par des fils plus fins : les vais- 
seaux longitudinaux j sont tous très-fins et très-égaux; 
mais les principaux d'entre eux n'en sont pas moins dis- 
tingués des autres par la position des papilles, et il est 
certain que, dans la plupart des espèces, le diamètre 
apparent des vaisseaux est plus ou moins augmenté par 
les ligamens qui les fortifient , ligamens qui sont ici 
d'une transparence parfaite. A y bien regarder, cette 
anomalie est donc à peu près nulle : mais il s'en trouve 
une plus embarrassante dans ladispositiou des intestins. 

En effet , c'est une règle générale parmi les ascidies , 
que la cavité branchiale occupe te côté gauche , et la 
cavité abdominale le côté droit du corps ' . La phallusia 
turcica déroge incontestablement à cette loi : son tube 
alimentaire est situé à gauche du sac branchial. Une 
autre règle est que l'intestin , après s'être éloigné du 
pylore, se recourbe en devant pour se rapprocher du 

■ Il ne faut pa» oublier que la droite des ascidies répond à la gau- 
che des biYaWes. 



86 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

bord supérieur de l'estomac avant de se porter à l'anus : 
dans la Ph. turcîca, l'intestin se courbe au contraire en 
arrière , et embrasse l'estomac par dessous , avant de 
donner le rectum. Cette double singularité, observée 
sur une seule espèce et sur un seul individu, m'ajant 
paru suspecte, j ai voulu recherclier si d'autres espèces 
ne présenteraient pas quelquefois des dérangemens ana*- 
logues. J'en ai en effet trouvé un dans la cynthia piomus, 
qui est plus extraordinaire encore , et qu'il me paraît 
utile de noter ici. Le tube alimentaire était de même 
à gauche : mais , par une interversion presque inexpli- 
cable, le pharynx avait quitté la base antérieure du sac 
branchial et s'était placé à son sommet postérieur; l'in- 
testin descendait jusqu'au fond delà tunique, se repliait 
en avant , et remontait parallèlement à lui-même pour 
se terminer vis-à-vis du pharynx, de sorte que l'anus 
et le pharynx s'ouvrent également sous l'orifice bran- 
chial. Quant à Torifice anal, il entrait dans les bran- 
chies et leur procurait une seconde issue au dehors. Cet 
individu avait des ovaires garnis d'œufs. Il paraissait 
néanmoins supporter cette organisation monstrueuse 
avec peine ; ses branchies , remplies de crevettes , attes- 
taient son état de faiblesse, et ce même état m'a paru 
décelé dans la Ph. turcîca par le grand nombre d'ento- 
mostracés qui en peuplaient l'intérieur. 

Une troisième différence^ mais assez légère, se re- 
marque sur la tunique , dont les muscles longitudinaux 
sont courts et terminés brusquement dans la phallusie 
en question, tandis qu'ils se prolongent et s'épanouis- 
sent dans les trois autres. 



nie MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 87 

Second exemple* 
Phallusiâ monachus , — mamiUatd. 

Quelque variée que soit l'organisation des divers 
groupes d'ascidies que nous avons examinés , ils se res- 
semblent tous par la forme générale du corps et les 
proportions relatives de ses parties principales. Ce corps 
est toujours droit; la cavité branchiale descend jus- 
qu'au bout de la tunique ; l'intestin n'est point sensi-^ 
blement dépassé par le fond de cette cavité, et lui- 
même il ne la dépasse point. Une conforniation si con- 
stante jusqu'ici disparaîtra tout-à-coup. Bientôt nous 
ne trouverons que des ascidies dont les intestins s'éloi- 
gnent du sac branchial , et dont l'abdomen abandonne, 
pour ainsi dire, le thorax. Mais, avant de suivre cette 
voie, qu'elle ne doit plus quitter, la nature semble se 
détourner brusquement et faire quelques pas en sens in- 
verse. Les ascidies de cette tribu n'ont pas seulement 
le sac branchial de la longueur de l'abdomen ; il se pro- 
longe au-delà en se recourbant en arrière , et semble 
forcer la tunique à se prêtera ce mouvement : il y force, 
en quelque sorte, l'abdomen lui-même; car l'estomac 
est réellement relevé et replié sur l'anse de l'intestin. 

L'enveloppe extérieure a la même consistance demi- 
cartilagineuse que nous lui avons vue dans la tribu pré- 
cédente, et montre les mêmes ramifications vasculaires. 
Le corps qu'elle contient, parvenu à son fond , se re- 
courbe à droite et en arrière pour remonter vers son 
milieu; elle se moule sur ce repli , et, pénétrant dans 



88 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

rintervalle que les deux parties laissent entre elles, elle 
les maintient dans leur position respective. C'est au- 
dessus de ce saptum que l'enveloppe reçoit du corps 
son principal vaisseau. La tunique a des trousseaux de 
fibres très-divises. Le sac branchial a, comme on le 
pense bien , beaucoup d'étendue : il est allongé et se 
recourbe immédiatement au-dessous du pharynx ; mais, 
comme l'entrée de la courbure est vaste , le pharynx ne 
laisse pas d'être éloigné de la base de l'enveloppe, cir- 
constance qui permet à l'estomac de se tenir au-dessous 
dans une ligne absolument verticale. Cet estomac, re- 
tourné sur l'intestin , a pris une situation inverse de 
celle qu'il affecte communément , c'est-à-dire que son 
bord antérieur et inférieur est devenu supérieur et pos- 
térieur. Quoi qu'il en soit , sa cavité est relevée de gros 
plis qui convergent, comme à l'ordinaire , du cardia au 
pilore; il est très-glanduleux , ainsi que tout l'intestin , 
dont l'anse est disposée comme dans la première tribu. 
Je n'ai point trouvé d'ovaire ; les petits grains dissémi- 
nés dans la masse des viscères sont évidemment des 
glandes. M. Cuvier indique cependant le conduit excré- 
teur de la génération; mais, en examinant la figure 
qu'il en a donnée , je crains qu'il n'ait pris pour tel 
l'extrémité de la côte intestinale. Cettç côte semble for- 
mée d'un paquet de petits tuyaux qui, partant du 
pylore, vont aboutir à l'anus et s'y terminer par une 
sorte de pavillon frisé. Je passe aux phallusies de la 
troisième tribu. 



III« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 89 

Troisième exemple. 

Phâllusiâ intestînalîs. 

C'est maintenant que l'abdomen des ascidies com- 
mence visiblement à descendre et à se séparer du thorax*. 
Cette nouvelle et importante modification semble an- 
noncer que la nature va passer des ascidies simples aux 
ascidies composées. On ne peut toutefois la considérer 
encore que comme le lien organique qui unit ce genre 
au suivant. 

L'enveloppe de la phallusie intestinale est gélati- 
neuse, transparente, cylindrique, et d'une forme qui in- 
diquequ'ellese prête à l'allongement des viscères.EUe n'a 
point de ramifications vasculaires visibles; les vaisseaux 
incolores qu'elle reçoit lui viennent de la partie infé- 
rieure du corps. Son épiderme est légèrement velouté ; 
les festons de ses orifices sont séparés par de gros points 
calleux, caractère dont on pourra tirer meilleur parti 
dans la suite, si on le trouve exclusivement propre à 
cette tribu. Les fibres longitudinales de la tunique des- 

* En un certain sens , Tabdomen PoTaire se sont prolonges au-des- 

nede8cendpas,ilnionte; et envoici sous du thorax, ne peut plus être 

la preuve. Uf^e ascidie dans sa posi- cpmparée qu^à un gastéropode dont 

tion naturelle représente un mol- les viscères abdominaux se seraient 

losque bivalve, aussi dans sa posi- déroulés en avant de la tête, et 

tion naturelle; et ce dernier, ^n qui n'aurait conservé dans la posi- 

mollusque gastéropode, une patelle, tion habituelle de Tabdomen que les 

par exemple^ la tête en bas et dans branchies et Panus. 

tine situation renversée. Il résulte de Ceci complète, en quelqqe sorte, 

là que les parties qui descendent re- Pinversion des expressions, que j''ai 

lativement à Pascidie, montent re- fait remarquer ci-devant, pag. 18» 

lativement au gastéropode. Ainsi, note *. 
\ine ascidie dont les intestins et 



go ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

cendent par faisceaux réguliers qui vont s'épanouir à 
sa base. La cavité branchiale est très-allongee, et le 
pharynx presque contigu à son fond , qui est ainsi faci- 
lement dépasse par labdomen. L'estomac, auquel con- 
duit un court œsophage , descend obliquement en 
arrière. Il est pourvu de quelques feuillets en dedans , 
et en dehors de glandes assez saillantes : on observe de 
semblables glandes sur une portion de Tintestin. L'anse 
de celui-ci est un anneau qui remonte à peine jusqu'aux 
branchies, mais qui est immédiatement suivi d'un long 
rectum. La masse de l'ovaire est comprise dans l'anneau 
intestinal , son fond s'attache à Tœsophage ; son tube 
monte avec le rectum et le dépasse. II. est à remarquer 
que dans cette espèce le péritoine commence à prendre 
plus de consistance et fournit une voûte membraneuse 
qui* circonscrit et protège en dessus la cavité abdo- 
minale. 

Genre Clavellina. 

Exemple. 

ClâVELLINâ borealîs. ( Ascidia daçata. Guv.) 

Quoique le genre des phallusies comprenne quelques 
espèces dont la masse des viscères se concentre entre 
le fond de la tunique et celui du sac branchial, ce der- 
nier très-allongé leur sert encore de point d'appui , et 
l'on peut dire que toutes les phallusies ont l'abdomen 
plus ou moins latéral. Il n'en est pas ainsi des clavel- 
lines : leur sac branchial ou leur thorax est fort petit ; 
leur abdomen est très-allongé et absolument inférieur j 



me MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. gi 

le pédicule qui le supporte le fait paraître encore plus 
long. Au reste , les proportions de ce prolongement , 
qui n'est rempli que par une production muqueuse de 
la tunique, peuvent varier j et je pense qu'on doit con- 
sidérer Vascidia lepadiformis de MûUer comme une es- 
pèce de clavelline dont le pédicule est fort court. 

L'existence du pédicule établit entre les clavellines 
et les boltenies une sorte de conformité extérieure qui 
tend à les faire confondre : mais , si Ton fait attention 
au point d'où part ce support, on trouvera bientôt que 
le caractère qui semblait rapprocher les deux genres , 
est précisément celui qui les éloigne , et qui oblige de 
les placer aux deux bouts de la série des ascidies 
simples. 

Les véritables rapports des clavellines sont avec les 
phallusies. Néanmoins, aux différences que l'on con- 
naît s'ajoutent des considérations moins importantes 
peut-être, mais dont la réunion me semble justifier 
pleinement l'établissement du genre. L'orifice bran- 
chial paraît privé de rayons; il est garni au-dedans de 
filets disposés sur deux rangs bien séparés. Le réseau 
de la cavité n'a point de bourses ou papilles vasou- 
laires ; il se compose de gros vaisseaux transverses , 
unis par des vaisseaux longitudinaux , très-fins et très- 
égaux. L'œsophage est long et grêle; il descend tout 
droit, et aboutit à un estomac perpendiculaire., qui a 
quelques feuillets au-dedans , mais qui n'est pas glan<r 
duleux. On ne voit point ici cette côte cylindrique qui, 
dans les phallusies , s'étend du pylore au bout du rec-* 
tum. Toute la. portion de l'intestin inférieure à l'esto^t 



ga ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

mac est remplie de petites glandes piriformes , qui ont 
la couleur jaunâtre ou verdâtre des tubes hépatiques ; 
elles sont contenues dans l'épaisseur des parois intesti- 
nales, et ne font aucune saillie. Au sortir du pylore, 
rintestin ne se relève pas pour former un anneau plus 
ou moins vertical : il descend au contraire perpendicu- 
lairement jusqu'au pédicule, et ne se recourbe que 
pour remonter directement vers l'anus en passant sur 
l'estomac ; exactement comme dans la plupart des as- 
cidies sociales , avec lesquelles celle-ci , par les propor- 
tions et le groupement de ses viscères, a des analogies 
que M. Cuvier a très-bien remarquées. 

La position de l'ovaire dans le repli de l'intestin ,, 
quoique semblable à celle que présente la phallusie in-* 
testinale, ne vient point infirmer les conséquences pré* 
cëdentes , parce que cette position est encore à peu près 
la même dans les genres diazona et distoma, qui sont 
des ascidies sociales. 

On peut prévoir, des rapports de la clavelline avec 
ces deux derniers genres , qu'en se bornant à considérer 
l'organisation individuelle, il ne se présentera aucune 
distinction réelle entre les ascidies simples et les asci- 
dies composées; et en effet, plus on les compare entre 
elles, plus les différences s'évanouissent. Hormis les 
distinctions qui caractérisent les genres chacun dans sa 
division , on peut dire que toutes les autres modifica- 
tions leur sont communes ". 11 y en a même qui , après 
avoir disparu dans lès unes , se montrent de nouveau 

' Les abeilles solitaires ne ressemblent pas davantage aax abeilles 
soqiales. 



III» MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. gS 

dans les autres. AÎDsi les petites bourses papilliformes 
des branchies du genre phallusia reparaissent dans le 
genre diazona; les ovaires doubles et appliques contre 
les branchies des cjnthies se retrouvent dans les bo- 
trjUes ; la portion très-releve'e de l'abdomen , si com- 
plètement e'trangère à la clavelline , revient jusqu'à un 
certain point dans ces mêmes botrylles et dans les eu- 
cëlies. Il y a même de très-insignifians ou très-minu- 
tieux détails d'organisation dont l'existence se soutient 
dans toute la série. Ainsi les botrjlles , les sigillines et 
les autres ascidies sociales dont nous connaissons les fi«- 
jets tentaculaires, les ont toujours montre's de longueur 
inégale, les plus petits séparant les plus grands et al- 
ternant avec eux. La même combinaison se retrouve 
dans les ascidies simples ; et si elle n'y est pas toujours 
aussi régulière, on voit que cela tient à la multiplicité 
des filets , qui en gêne et en contrarie plus ou moins le 
développement. 

Mais cette conformité dans les organes que nous 
avons examinés jusqu'ici , ne serait-elle qu'un masque 
commun sous lequel existeraient des natures réelle- 
ment différentes? Il est d'autres organes, en effet, 
que les zoologistes regardent comme plus essentiels^ 
et dont l'absence, la présence ou certaines modifica- 
tions, décident, suivant eux, du mode d'existence 
accordé aux divers animaux. Le cœur a été trouvé 
dans les ascidies simples : existe-t-il dans les ascidies 
composées? Je puis répondre à cette question par l'af- 
firmative j mais , pour arriver à une démonstration 
complète, il est nécessaire que j'examine la forme sous 



94 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

laquelle les ascidies ordinaires présentent cet organe. 

Dans tontes , le cœur est un renflement peu muscu- 
leux , oblong ou fusiforme , dont les deux extre'mités 
opposées se prolongent en deux vaisseaux d un dia- 
mètre presque égal au sien. Un de ces vaisseaux re- 
çoit, à ce qu'on croit, tout le sang des branchies; il 
prend le nom de veine pulmonaire. L'autre , beaucoup 
plus long , est V aorte, qui distribue le sang aux diverses 
parties du corps'. Cet appareil est renfermé dans un 
double fourreau membraneux. 

Dans toutes encore, le cœur est situé fort près de 
Testomac; la veine pulmonaire se porte d'abord vers le 
cardia , tandis que l'aorte se dirige en sens contraire. II 
y a ensuite des variétés qu'il importe de connaître. 

La cynthie papilleuse a le cœur placé horizontale- 
ment entre le fond de la tunique et le foie. La veine 
pulmonaire suit le bord inférieur et antérieur de l'es- 
tomac jusqu'au cardia , lieu où paraît toujours s'établir 
la communication de cette veine avec les branchies. 
L'aorte se recourbe d'abord brusquement , passe sous 
le cœur, revient sur elle-même, et monte quelque 
temps parallèlement aux artères branchiales avant de 
se diviser. 

La phallusie cannelée, première tribu, a le cœur 
situé plus en avant , mais toujours horizontalement et 
sous le bord inférieur de l'estomac, que la veine pul- 
monaire remonte jusqu'à l'œsophage, tandis que l'aorte 

' (( L^ascidie n^a, comme les gas- nion de la veine caye et des artères 

téropodes et les acéphales, qu^un pulmonaires. » Cuvier, Mém. pré- 

ventricule gauche ou aor tique, et il eue, pag. 3^. 
T^y a point de ventricule sur la réu- 



11I« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. gS 

se porte imme'dialement du côte' oppose', en suivant 
les artères branchiales , qu'elle abandonne vers le mi- 
lieu de leur longueur pour aller distribuer le sang à 
l'enveloppe. Dans tout ce trajet , elle est accompagne'e 
d'un autre gros vaisseau qui rapporte ce sang au corps. 

Dans la phallusia monachus, seconde tribu , le cœur 
est situé un peu obliquement derrière le pylore. Comme 
l'estomac est retourne' sur l'intestin , et que son bord 
inférieur est devenu supérieur, la veine pulmonaire se 
réfléchit pour suivre ce même bord jusqu'au cardia. 
Quant à l'aorte, elle monte, comme dans l'espèce pré- 
cédente, parallèlement aux artères branchiales , dont 
elle ne s'éloigne que pour arroser l'enveloppe et d'au- 
tres parties. 

Le cœur de la phallusie intestinale, troisième tribu, 
diffère des précédens par sa direction : il est situé pres- 
que, perpendiculairement, un peu au-dessus de l'esto- 
mac, à gauche, du côté opposé à l'ovaire. La veine 
pulmonaire contourne Festomac pour parvenir à Tœso- 
phage. L'aorte s'élève d'abord, et forme, en revenant 
sur elle-même, une petite anse verticale qui dépasse 
un peu celle de l'intestin; elle continue de descendre, 
mais dans une direction opposée à celle de la veine pul- 
monaire , et finit par se diviser en deux ou trois bran- 
ches qui se rendent à l'enveloppe et aux antres parties. 

Le cœur de la clavelline boréale est perpendiculaire 
comme le précédent , et situé de même du côté opposé 
à l'ovaire j mais la chute complète de l'anse intestinale 
l'a entraîné un peu au-dessous de l'estomac. La veine 
pulmonaire s'élève vers le cardia; l'aorte descend pa- 



/ 



96 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

vallèlemetit à l'intestin , et se divise près de sa cour- 
bure; l'ensemble représente un gros vaisseau tout droit. 

Voilà les diverses positions que m'a fait voir le cœur 
des ascidies proprement dites. Diquemare, qui a ob- 
servé cet organe dans l'ascidie intestinale , sans toute- 
fois le reconnaître, dit qu'il s'allonge et se raccourcit 
alternativement avec beaucoup de vivacité''. On né 
peut donc douter de sa nature et de ses fonctions : c'est 
par conséquent le même organe qu'il s'agît de retrou- 
ver dans les ascidies sociales. 

Le genre diazona en pre'sente un tout semblable; il 
est,. comme dans la clavclline, situé perpendiculaire- 
ment au-dessous du pylore , du côté opposé a l'ovaire : 
la veine pulmonaire monte de même à la base de l'œso- 
pbage ; l'aorte descend vers le fond de la tunique , puis 
elle se recourbe et s'élève en montant du côté du rec- 
tum; elle se divise néanmoins avant d'atteindre le pé- 
dicule de l'abdomen. 

Je n'ai examiné le cœur que sur celte ascidie com- 
posée; la petitesse des autres m'a détourné d'une telle 
recherche : mais il ne serait pas plus raisonnable de leur 
contester cet organe que de balancer à l'accorder à tous 
les petits mollusques céphalopodes ou gastéropodes, 
dans lesquels on ne l'a pas observé, et où vraisembla- 
blement on ne le cherchera jamais. 

Ainsi les ascidies sociales ont un cœur, un centre de 
circulation semblable à celui des ascidies solitaires. 
Elles leur ressemblent encore par la place qu'occupe le 
centre principal des sensations. M. Cuvier a fait voir 

• Journal de physique^ année 1777, pag. i38. 



III« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 97 

que le plus gros ganglion des ascidies ordinaires était 
placé entre les productions de la tunique, moins près 
cependant de lorifice branchial que de l'anal'. Il est 
allongé, et donne à chaque bout deux branches qui en* 
voient des rameaux aux viscères, mais dont les divi- 
sions principales se portent très -visiblement aux deux 
orifices. 

Pour expliquer cette distribution des filets nerveux , 
il faut se représenter que Vascidie , emprisonnée sous 
une écorce a peu près insensible , et souvent incrustée 
de corps étrangers, n'a de communications et de sen- 
sations directes à Textérieur que par les deux orifices. Il 
paraît même que celui de l'anus, ordinairement plus 
rapproché du ganglion, est le siège dune sensibilité 
plus vive. Les mouvemen3 de dilatation et de contrac- 
tion qu'il laisse apercevoir, sont si souvent répétés, que 
MûUer a cru qu'il était employé à prendre la nourri- 
ture , et que le supérieur servait uniquement à rejeter 
l'eau. 

Les ascidies sociales offrent la même organisation et 
les mêmes phénomènes. J'ai parlé ailleurs de leur gros 
ganglion, fet je ne reviendrai pas sur ce sujet. Je me 
contenterai de remarquer que, quoique l'agrégation 
des enveloppes particulières soit complète et intime, la 
communauté des sensations semble n'exister que par les 



* (c Ce ganglion , dit M. Copier , ne permet pas de douter que cel an- 
donne des branchies que Ton sait neau ne soit le cerveau. Le ganglion 
aisément, parmi lesquelles on en répond à celui qu^on trouTe dans les 
dislingue, dans les grandes espèces, bivalves, entre les branchies, et 
deux qui se rendent à ToBSophage et vers Torigine du tube qui amène 
^^enlourent d^un anneau. L^analogie Teau. 1» ( Mémoire précité y p. a4;) 

H. N. XXII. n 



\ 
V 



98 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

orifices de l'ânns. On les voit tendre constamment à se 
rapprocher, à se mettre en contact; et, quand ils par- 
viennent à s*umr, on les voit se créer un centre ner- 
veux , et produire par leur expansion un nouvel organe, 
qui est celui de la sensibilité et de la volonté géné- 
rales'. Le hotrjlle, qui réunit toutes les conditions 
précédentes , jouit au plus haut degré des prérogatives 
de l'animal composé : ranàtomie était en quelque sorte 
nécessaire pour dévoiler sa vraie nature, et Ton peut 
dire que sans elle les animaux dont se forme chaque 
étoile du botrylle eussent toujours été considérés comme 
un seul animal ^ 



' Si Ton irrite xkn oscule à la cir- bum centralem in conum apice per- 

conférence d^un système de boirylle, pium {seu infundibuium) , è tener^ 

cet oscule se contracte seul ; si Ton rima et diaphona memhranà formai 

irrite le milieu de la cayité centrale /am, erigitt Jortioris. sine duhio e% 

du système , tous les oscules se coo- amplioris vorticis excilandi g^alid. 

tractent à-la-fois. Conservé dans Centra aîvum deponehs retrahît lim- 

Teau filtrée , c( épuisé par un long hum ilîum , ut vix e/us supersit vesti- 

jeûne, Fanimal élèye davantage le gium; atque tune ex Jhramine in- 

limbe délicat qui entoure la cavité terno dactylorum granulatœ fieces 

centpale ; il lui donne la forme d^une tantâ vi exploduntur, nt ingenti saltu 

trompe conique, et cherche, en oppositum Jb^eœ marginem transi- 

Tagitant, à exciièv un tourbillqu liant, (Gœrtn. apud Pall. Spicil, 

plus étendu ou plus rapide. S'il a ^ool: fasc. x, pag. 38.) 

pris et digéré de la nourriture, il > Pallas se faisait une idéesingu- 

relire à lui le limbe tout entier ;> les lière de ces étoiles : il les regardait 

orifices intérieurs lancent alora les comme des animaux pourvus de plu- 

excrémens par petits grains avec sieurs té(es, et qui en acquéraient 

tant de vivacité, qu'ails Irur font dé- tons les jours de nouvelle?^ Quis 

passer là cavité centrale d'un seul jet. enîm è Gœrtneri observationibus non 

Irritato osculo externo dactjrli, concludat singulam hujus crustœ 

illud unicè contrahitur, immotis per" Zoùphjftœ steUam non unum esse 

sistenlibus religuis ; sed , irritatâ flosculum sen unicum caput , sed 

parte centrait sLellœ, omnia oscula Polypum quasi muliicipitem 9 etsub- 

simul clauduntur. In aqua marina nascenlibus continua no fis capitibus 

filtrata detentum et longd inediâ pullulantem ? ( Spicil. zool. fasc. x , 

vexatum , animal singulœ stellœ iim* pag« 35. ) 



IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 99 

On voit aussi que , si un degré trop élevé dans l'or- 
ganisation s'oppose à la réunion matérielle de plusieurs 
individus en un seul être, un degré moyen pourrait 
bien lui être favorable, puisque le système nerveux des 
ascidies , loin de nuire aux facultés de Tanimal composé 
par elles, lui en procure d'éminentes qu'on chercherait 
peut-être vainement dans les classes inférieures. 

Le propre, l'essence des ascidies comppsées, réside 
donc dans la convergence et dans l'union plus ou moins 
directe des orifices de l'anus, union qui établit la ré- 
ciprocité de certaines impressions et la société ou la 
vie commune» Voilà le caractère qui résulte de leurs 
qualités actuelles et positives. Quant à l'origine de ces 
qualités , il faut la chercher dans la composition même 
de l'œuf; car il est évident que le dépôt successif de 
plusieurs germes indépendans, quelque régulier et sy^ 
métrique qu'on le suppose, ne produirait jamais que 
des groupes analogues à ceux de 1 ascidie rameuse ou de 
l'ascidie lépadiforme , dont les individus s'attachent les 
uns aux autres , sans que ce rapprochement puisse éta- 
blir entre eux aucune véritable liaison organique* 

Nous avons déjà prouvé l'existence de ces germes 
eomposés, qui seule exclut les suppositions qu'on 
pourrait faire à l'aide des germes simples* Je conviens 
que le nombre apparent des embryons particuliers est 
très-borné dans chaque œuf. Celui d'un pyrosome qui 
aura quelques niiilliers d*individus , n'en offre que qua- 
tre; et je n'oserais assurer que ceux des botrylles et de^ 
autres ascidies sociales en montrassent autant de, bien 
distincts. Mais ne doit^on pas supposer que l'accroisse^ 



OXFORD 



loo ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

ment antérieur de ces fœtus visibles est nécessaire à 
1 apparition et aux premiers deVeloppemens des fœtus 
invisibles, qui profitent de leur nourriture, et qui, 
s'alimentant bientôt eux-mêmes , provoquent à leur 
tour l'apparition de nouveaux embryons , de sorte que 
l'accroissement de 1 être total s'opère successivement , 
mais dans une progression toujours accélérée , et ne 
s'arrête qu'au dernier germe contenu dans lœuf? car 
le nombre des embryons, quoique varié, n'est jamais 
infini : un système de synoicum peut se composer de 
dix individus , mais non de cinquante ; un système de 
botrylle , de trente individus , et non de cent ; et quoi- 
que , dans certaines espèces dé py rosomes , le nombre 
des individus paraisse s'élever à plusieurs milliers, ces 
glands assemblages ont des limites qu'ils ne dépassent 
point; circonstance qui concourt â prouver que Tac- 
croissement ne se fait point par une addition indéfinie 
de nouveaux germes , mais par le développement gra- 
dué et successif des seuls germes contenus primitive- 
ment dans le même œuf. 

Ce développement s'opère dans l'intérieur même de 
l'être, entre les individus plus grands qui le composent , 
et souvent loin de la surface extérieure. On peut l'ob- 
server jusqu'à un certain point , et je ne doute pas 
qu'avec le temps on ne parvienne à en déterminer ri- 
goureusement le mode pour chaque genre. Il suffira 
ici de remarquer que ce mode doit varier en raison de 
la forme du système, et qu'il ne peut être exactement 
le même pour celui du botrylle , qui ne s'étend qu'en 
circonférence, et pour celui du pyrosome, qui croit en 



m* MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. loi 

circonférence et en hauteur» Cet accroissement en tout 
sens devient absolument inexplicable par la juxta-po-« 
sition , et achève de l'exclure , du moins pour les corps 
qui, comme les pyrosomes, sont formés d'un seul sys- 
tème. 

-Quant à ceux qui le sont de plusieurs, comme ces 
divers systèmes n'ont pas de centre commun, on peut 
supposer que des germes fortuitement rapprochés se 
sont confondus en un seul corps. Néanmoins, si Ton 
fait attention que les germes ne grossissent et ne sortent 
que quelque temps l'un après Vautre, et que, dans les 
corps en question, l'organisation est continue et uni- 
forme dans toute la masse, on sera porté à donner aux 
agrégations plus compliquées la même origine qu'à 
celles qui le sont moins , et à croire que s'il existe des 
œufs composés, il en existe aussi de surcomposés'. 

L^ascidie sociale apporte donc en naissant les pro- 
priétés qui la distinguent de l'ascidie solitaire : elle les 
possédait déjà dans l'œuf, et je ne sais s'il peut en être 
autrement de tout animal véritablement composé. Ou 
doit supposer qu'il existe quelque chose d'analogue dans 
les biphores, aptres sortes d'ascidies dont les associa- 
tions forment de longues chaînes flottantes très-remar- 
quables et très-nombreuses sur certaines mers. 

Désirant vérifier sur la nature même les rapports con- 
nus des biphores avec les ascidies , je me suis adressé à 
M. Cuvier , qui m'a permis de disposer des nombreuses 



■ M. Renier observe que lors-^ le sjsième Toisin du point irrité ne 
qu^on irrite Tivement le bas de Pen- se contracte pas seul, mais que tous 
veloppe gélatineuse d'un boirylle, les autres, auxquels TinipressioD se 



103 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

espèces de sa collection. Je me suis borné à examiner 
les salpa octofera et cylindrica, dont la connaissance 
suffisait à mon objet. 

Ce qui m'a d'abord frappé le plus, ce sont les quatre 
petits cordons mous et colorés de la cavité branchiale. 
Leur existence ne m'a pas surpris chez des êtres que 
M. Cuvier a placés si près des ascidies'. Us y sont éga- 
lement renfermés dans un sillon dorsal, qui aboutit, 
d'un côté, à l'ouverture par où entre l'eau, et, de l'au- 
tre, au fond des branchies , non loin du pharjnx. Leur 
aspect est le même que dans le pyrosome, et rien ne 
porte à croire que leurs autres relations soient changées. 
Les observations qui suivent sont rédigées dans cette 
hypothèse. 

I®. Les biphores ont le corps déprimé; l'orifice 
branchial n'est ni tubuleux ni rayonné : c'est une fente 
grande et transverse, qui termine le corps par un bout, 
tandis que l'orifice anal, qui n'est pas moins grand, 
s'ouvre à l'autre bout , soit qu'il le termine , soit qu'il 
se fasse jour en dessous. Le premier n'a point de filets 
ni de membrane festonnée à l'intérieur; mais il est 
pourvu d'une valvule mince , formée par un repli de 
la lèvre supérieure ou dorsale, valvule dont l'objet est 
de forcer l'eau absorbée par cet orifice de s'écouler par 
l'orifice opposé? 

2^r La tunique intérieure est garnie de larges bandes 
musculaire^ généralement tranverses. Elle est unie de 

couimuDÎque de proche en proche, daos les Annales du Muséum d'his- 

se coQi raclent de même successi- toiré naturelle, ipme iv, page 36o, 

irement. el le Mémoire sur les ascidies, ci* 

» Voyez le Mémoire sur les salpa devant cité. 



IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. io3 

tous côtés à l'enveloppe extérieure , qui est mince , gé- 
latineuse, d'une transparence parfaite, et quelle doit 
forcer d'ohéir à ses mouvemens, maiâ dont elle parait 
plus propre à faire varier le diàmëtra transveitsal que la 
longueur. 

5^. Le sac des branchies adhère intimement à la tu-» 
nique, ou plutôt se confond avec elle. Il est entièrement 
ouvert aux deux bouts. Son entrée , privée , comihe je 
lai dit, de filets, ne se distingue que paii un petit cer- 
cle artériel; son autre iissue laisse au-dessus d'elle la 
cavité abdominale. Le tissu vasculaire ne s'étend pas 
sur les parois de ce sac; il n occupe que le bord des 
deux replis ou feuillets longitudinaux, d'inégale lon- 
gueur. Le principal feuillet est opposé au sillon dorsal , 
et, par conséquent, obligé de traverser le diamètre de 
la cavité du sac d avant en arrière tet de bas en haut, 
pour arriver au pharynx : il n'est ainsi fixé que par les 
extrémités. L'autre feuillet est si petit, que personne, 
je crois, ne l'a encoié remarqué : il s'étend de la base 
du précédent au sillon du dos. Il peut donc prendre le 
nom de branchie supérieure au postérieure, et le plus 
grand, celui de branchie itiférieure ou antérieure, àé^ 
nominations qui ne pourraient convenir aux organes 
analogues de l'ascidie qui tapissent les parois latérales 
de leur cavité. Quelque disproportionnées que soient 
les branchies des biphores , elles sont symétriques 
relativement au corps entier, dont elles occupent la 
ligne longitudinale moyenne, tandis que les bran-^ 
chies égales de l'ascidie, symétriques relativement à 
leur cavité propre, ne le deviennent à l'égard du 



io4 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

corps que lorsque Tabdomen descend au-dessous d'elles. 

4^; La surface respiratoire est principalement compo- 
sée de vaisseaux tfansverses. Il n'y en a qu'un seul rang 
de chaque côté, des feuillets dans la sàlpa cylindrica : 
mais dans la sàlpa octofera il y en a plusieurs rangs; 
ce qui suppose l'existence de plusieurs vaisseaux longi- 
tudinaux, et rapproche ce tissu branchial de celui des 
ascidies. , 

5^. La cavité abdominale , souvent très-circonscrite, 
est située en arrière des branchies, dans la partie supé- 
rieure du corps, c'est-à-dire dans le dos et sur la ligne 
moyenne; position déterminée par la seconde ouverture 
du sac branchial. Les intestins y sont ramassés en pe- 
loton. La bouche, percée eiitre les deux brîinchies, ne 
diffère en rien de celle des ascidies; il en est de même 
de l'extrémité du rectum, qui, dans les espèces dont il 
s'agit particulièrement , est libre et tournée directement 
vers l'orifice anal. 

6^. Le cœur , logé dans un péricarde membraneux , 
s'observe derrière le fond du sac branchial , entre la tu-* 
nique et l'intestin; situation analogue à celle qu'il pré* 
sente dans les ascidies, et spécialement dans la phaU 
lusia intestinalis , - 

7®. On: n'aperçoit distinctement ni ganglions, ni 
filets nerveux; mais, derrière un petit anneau vascu- 
lalré qui marquera naissance de la grande branchie, 
on voit très-bien le tubercule qui , dans les ascidies, est 
contigu au gros ganglion. Il a l'opacité et ia couleur 
jaunâtre, de celui des pyrosomes. 

Au. résumé, l'organisation des biphores, la même 



III« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. io5 

pour le fond que celle des ascidies, possède cependaut 
en propre quelques points faciles à remarquer , tels que 
la direction opposée des ouvertures et la clôture de 
lune d'elles par une valvule, ladhërence de la tunique 
intérieure au sac extérieur , les deux issues de la cavité 
respiratoire , Tinëgalite' des branchies , la re'duction du 
réseau branchial, etc. La plus importante de ces parti* 
cularités ne parait pas être l'opposition des orifices, que 
les pyrosomes montrent également. Je ne la vois même 
pas dans la singulière conformation des branchies ; je 
croirais plutôt que l'adhérence complète de la tunique 
musculaire, ou de l'organe spécial du mouvement, à 
la tunique gélatineuse , a déterminé les autres modifi- 
cations. En effet, Tenveloppe extérieure, obligée de se ' 
prêter au jeu des muscles dans l'inspiration et l'expi- 
ration de l'eau, devait être mince et délicate % et ces 
premières qualités lui en procuraient nécessairement 
une autre que ses relations plus intimes avec les viscères 
ne pouvaient que Ëivoriser ; je veux dire une sorte de 
sensibilité que le test plus compacte ou plus épais des 
ascidies ne parait pas avoir'. Cette sensibilité du corps 

■ Quoicjne les ascidies, en g^né- loppe lorsque cette contraction a 

rai , se renflent qnand elles absor- lien. 

bent Peaa, affaissent, se rident , * Les ascidies très-gélatineuses» 
qnaod elles la rejettent , les diverses comme Vascidia intestinalis , sont 
circonstances où l^on trouve ces ani- plus sensibles à PextiSrieur que les 
maux, prouvent que les monvemens antres ; mais elles jouissant de la fa- 
de Tenveloppe extérieure ne sont culte de faire rentrer et de mettre à 
pas absolument nécessaires à ceux couvert les parties proéminentes et 
de là tunique charnue. On est obligé délicatesde leur enveloppe. Au reste , 
de penser que celle-ci peut se con* tout ce paragraphe suppose certai- 
tmeter seule, sans néanmoins pou- nés restrictions : si j'^omets d^en no- 
voir décider quelle est la substance ter quelques-unes, f espère que le 
qui s''inlerposc entre elle et Penve- lecteur y suppléera. 



io6 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

à' la surface était incompatible avec la privation totale 
' de la locomotion. Comment imaginer des êtres exposes 
sans cesse aux impressions des agens extérieurs , et dans 
l'impossibilité absolue d'en éviter aucune? Lesbipliores 
ont donc obtenu les moyens de changer de lieu; et l'on 
ne peut qu'admirer ceux qu'elles ont reçus d'une orga-- 
nisation si simple, et, en apparence, si peu propre à les 
fournir'. De là sont venues la conformation, la situa^ 
tion des deux orifices , et vraiseniblablement celle des 
branchies, qui, étendues sur les parois de la tunique 
intérieure, eussent supporté avec peine des contractions 
trop souvent répétées. Mais ce n'est pas sur les seuls 
individus , c'est encore sur leurs agrégations que l'adhé^ 
rence des deux sortes de tuniques a exercé son inévi- 
table influence. Les tuniques extérieures pe pouvaient 
plus se toucher par tous les points et confondre leur 
substance : cette liaison générale des enveloppes, s'op- 
pbsant à leurs mouvemens particuliers, eût équivalu 
pour chacune à la plus grande rigidité, et eût de même 
arrêté tous les phénomènes de l'absorption et de l'ex- 
pulsion de l'eau". Les agrégations des biphores devaient 
donc différer beaucoup de celles des ascidies : aussi ces 
mollusques ne tiennent-ils les uns aux autres que par 
quelques protubérances gélatineuses, disposées de ma- 
nière à ne point gêner les mouvemens des muscles. 

* On sait qu^ils avancent en ab- cidiesintimement agrégées, les mou- 
sorbant Feau par Fouverture bran- yemens individuels d^inspiraiion ou 
çbiale et la rejetant avec violence d^qxpiration sont parfaitement si- 
par Fouverture anale. Voye^ Fors- multaoéset isocbroaes; supposition 
kael, Bosc, Pérou, etc. à laquelle les faita connus ne con- 

' Pour admettre le contraire , il duiscnt pas. 
faudrait supposer que, dans les as- 



ni« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 107 

Leur union n'est même que temporaire, a A un certain 
âge y dit M. Përon, ces animaux se séparent; tous les 
grands individus sont solitaires. » Le même Tojageur 
pense que les chaînes de biphores viennent au jour 
toutes formées : il parait , suivant d'autres , qu^elles sont 
constamment composées d'individus de même âge et 
de taille égale. Si ce dernier fait est exact , il prouve 
combien ces associations conservent peu d'analogie avec 
celles des ascidies , dont les systèmes naissent tout for* 
mes, mais continuent de s'accroître par 1 apparition et 
le développement successif de nouveaux animaux, et se 
composent long-temps d'individus de toute grandeur. 
Ajoutez que la disposition symétrique des unes et celle 
des autres ne se ressemblent aucunement. Les biphores, 
soit qu'ils s'étendent en chaîne, soit qu'ils se rassem- 
blent en cercle , sont toujours placés dos à dos. En gé- 
néral , les chaînes sout composées de deux rangs d'in- 
dividus tellement combinés, que chaque biphore répond 
â deux autres du rang adossé au sien : ceux de tout un 
rang ont l'orifice branchial formé d'un côté de la 
chaîne; ceux de l'autre rang sont du côté opposé. Cet 
arrangement suppose des moyens de communication 
que nous ne connaissons ppint;. moyens qui existent 
toutefois, si, comme les observateurs l'assurent, les; 
mouvemens individuels sont si bien coordonnés, qu'une 
chaîne de quelques centaines d'animaux n'en représente 
réellement qu'un ^ 

Quelles que soient, au reste, les connexions de l'en- 
veloppe extérieure avec les parties internes , sa nature , 
dans les ascidies et les biphores , reste la même : elle^ 



io8 ANIMAUX SANS VERTÈBRES. 

est tQaJQurs souple , humide , et distitictement orgam-* 
see; et c est par ces qualités qu'elle continue de faciliter 
les agrégations singulières que nous avons cherché à 
faire connaître. C'est en quoi elle diffère beaucoup de 
lenveloppe des conques ou mollusques bivalves, dont 
le test pierreux, sans fluides ni vaisseaux a pparen s, 
semble exclure toute possibilité d'une pareille liaison 
organique. Remarquons de plus que la nature a donné 
à ces derniers mollusques un organe de la locomotion 
approprié à leur pesanteur , une sorte de pied muscu- 
leux, qui non-seulement manque aux biphores et aux 
ascidies, mais que leur organisation ne coniporte point. 
Son existence dans les conques est , au contraire , favo- 
risée par la division du test en deux valves mobiles , par 
l'ouverture du manteau et la position symétrique des 
branchies aux deux côtés du corps, sur lequel il fait 
aisément saillie. Je ué parlerai pasf des autres distinc- 
tions qui accompagnent celle$-ci , et qui cependant mar- 
queraient encore mieux la distance qui sépare les bi" 
valves des ascidies et des biphores. Il me suffit d'avoir 
exposé les caractères qui rapprochent ces derniers ani^ 
maux, ceux qui les éloignent, et d avoir montré que^ 
si leur commune structure et leur commune propension 
à former des êtres composés exigent qu'on les réunisse 
dans une même classe, ils conservent néanmoins encore 
assez de différences entre eux pour constituer , dans cette 
petite mais importante division des invertébrés , deux 
ordres distincts. 



EXPLICATION 



SOMMAIRE 



DES PLANCHES 



DONT LES DESSINS ONT 1&TÉ VOUENIS 



PAR M. J. C. SAVIGNY, 



POtIR L'HISTOIRE NÂTCKELLE DE L'OCTVSAGE. 



/ t 



ANIMAUX INVERTEBRES. 



/ 



NOTE 

Concernant l'Explicatioit sommaire des Planches 
dont les dessins ont été fournis par M. J. C* Savi- 
GTx^ypour l'Histoire naturelle de l'ouvrage. 



Le ig mars i8a5, Son Exe. le Ministre Secrétaire d'état 
au département de Tintérieur, informé que la position phy- 
sique de M^ Savigny ne lui permettait plus , depuis un an , 
de se livrer a aucun travail , et craignant que la branche de 
zoologie dont ce naturaliste est chargé dans l'ouvrage , ne se 
trouvât suspendue pour un temps indéfini, lui écrivit la lettre 
qui est rapportée à la fin de la présente Note. Quatre-vingt- 
six planches représentant les animaux invertébrés, la plupart 
finies depuis plusieurs années, se trouvaient, par un trop 
long retard, exposées a des accidens fôcheux et .même a des 
chances de destruction; le Ministre prit en conséquence la 
résolution d'arrêter les mesures nécessaires pour fairç termi- 
ner et imprimer ces planches avec une explication sommaire, 
dans l'espacç de six mois. Les gravures dont i) s'agit appar- 
tiennent a dix-sept classes ou séries d'animaux , formant cent 
vingt-cinq planches : trente-neuf d'entre elles avaient déjà 
paru dans les pjrécédentes livraisons de la Description de 
C Egypte, avec leurs numéros d'ordre, et il était impossible 
de retrancher les quatre-^vingt-six autres sans laisser des 
lacunes choquantes dans l'ouvrage. D'un autre côté j ces 
quatre-vingt-six planches se rapportent a un volume sou« 
vent cité , compris dans tous les prospectus annoncés au pu-» 
blic et promis aux souscripteurs depuis l'origine. Enfin, les 



112 NOTE SUR L'EXPLICATION SOMMAIRE 

soins précieux apportés a l'exécution des gravures, les re- 
cherches anatomiques et scientifiques dont elles renferment 
les résultats , et les dépenses consacrées à ce travail , étaient 
encore de puissans motifs pour en désirer la publication , 
dans l'intérêt commun et de l'auteur et de la science. Dé- 
terminé par ces diverses considérations , le Ministre a écrit 

r 

a la Commission d'Egypte, en même temps qu'à M. Savigny, 
qu'il chargeait M. Audouin, naturaliste et son élève, de 
mettre ces planches en état dé paraître, en y inscrivant les 
noms généraux et toutes les désignations nécessaires , et en 
rédigeant une explication très-sommaire, suffisante pour l'in- 
telligence des figures : mais en même temps Son Excellence 
a réservé a M. Savigny tous ses droits comme auteur; son 
intention étant que les explications fournies par M. Audouin 
ne puissent nuire aux travaux scientifiques du premier , et 
qu'elles se rapportent constamment aux parties déjà faites, 
de manière que M. Savigny puisse un jour donner à ses re- 
cherches la suite qu'il jugera convenable. 

Avaqt de prendre les mesures prescrites par le Ministre, 
la Commission s'est entourée des lumières dont elle avait 
besoin; plusieurs médecins et amis de M. Savigny ont été 
consultés et invités a assister aux conférences et a donner 
des renseignemens positifs sur sa situation. Il a été reconnu 
et constaté qu'on ne pouvait absolument assigner aucune 
époque certaine pour son rétablissement ; que , même après 
l'amélioration de son état actuel, on avait a craindre qu'il 
ne lui fût pas permis de se livrer au travail des planches. Les 
mêmes personnes ont déclaré qu'en ce moment il ne pourrait 
fournir à la Commission aucun renseignement ni aucun pa- 
pier; qu'il serait impossible et même imprudent de IVntre- 
tenir de ses travaux scientifiques et de lui confmuniquer la 
décision du Gouvernement : cette dernière déclaration a été 
réitérée plusieurs fois de vive voix et par écrit. 



DES PLANCHES D'ANIMAUX INVERTÉBRÉS. ii3 

Après avoir pris connaissance de l'état des planches, de 
l'avancement du travail et ^de la gravure de la lettre, la 
Commission a engagé M. Audouin a s'occuper sans délai de 
fournir les indications diverses à inscrire sur ces gravures, 
d'après vingt-cinq planches-modèles déjà puhliées dans les 
diverses classes , et lui a remis deux exemplaires de chacune 
d'elles ; elle a décidé que les planches dont la gravure n'était 
pas entièrement terminée , seraient confiées sans retard aux 
artistes les plus hahiles, pour être amenées, autant que pos- 
sible, au même peint de perfection que les autres. M. Prêtre, 
peintre d'histoire naturelle, auteur d'un grand nombre des 
dessins de la collection de M. Savigny, a bien voulu se char- 
ger de revoir ces planches et de coopérer a cette partie du 
travail. Mais la Commission , n'ayant dans les mains qu'une 
partie des dessins, et ne possédant aucun des manuscrits de 
l'auteur, s'est trouvée dans l'obligation d'inviter M. Au- 
douin a commencer son travail avec ces seuls matériaux : en 
même temps, sur la proposition du commissaire du Gouver- 
nement, il a été arrêté qu'il serait publié en tête de cette 
partie de l'ouvrage une Note indiquant la nécessité impé- 
rieuse où s'est trouvée la Commission , par suite des ordres 
du Ministre, de publier, quoique encore imparfait, le tra- 
vail de M. Savigny j Note où l'on annoncerait, d'après les 
renseignemens qui ont été communiqués antérieurement, 
que les matériaux d'une description complète des genres et 
des espèces sont réunis dans les mains de l'auteur , notam- 
ment la description des arachnides, entièrement finie et a 
moitié imprimée; que l'état de sa santé l'a empêché jusqu'ici 
de la mettre au jour, et que tous les développemens de ce 
travail sont destinés k paraître ultérieurement. M. Audouin 
a pris aussitôt l'engagement de s'occuper du travail qui lui 
est confié par le Ministre, de mettre sur les planches les 
inscriptions demandées, de s'assujettir en tout point au plan 
H. N. xxiT. 8 



ii4 NOTE SUR L'EXPLICATION SOMMAIRE 

tracé par le naturaliste dans les planches publiées, et dans 
vingt-une autres planches dont la lettre était déjà gravée ; 
enfin, de se cpnformer, a cet égard, aux instructions du Mi- 
nistre et au désir de la Commission d'Egypte. 

La Commission , malheureusement privée de la coopéra- 
tion de l'auteur, croit convenable, en publiant ces re- 
marques, d'annoncer que Pachèvement et l'impression des 
planches dont il est question dans la présente Note , ont été 
effectués sans le concours de M. Savigny, que son état ne 
lui a pas même pern^s d'en prendre connaissance; elle se fait 
aussi un devoir de déclarer que ce naturaliste , après avoir 
consacré les soins les plus assidus et les plus attentifs a la 
confection des dessins de zoologie, s'était occupé jusqu'à 
ces derniers temps, avec non moins de zèle et de persévé- 
rance, de surveiller la gravure des planches de concert avec 
le commissaire du Gouvernement. Elle doit ajouter que c'est 
par suite d'un travail opiniâtre , que ce naturaliste, victime 
de son dévouement a la science et de son désintéressement, 
se trouve aujourd'hui dans l'impossibilité momentanée de 
mettre lui-même la dernière main à son ouvrage. 



Copie de la Lettre adressée par Son Exe, le Ministre deXintérieur, 
le 19 mars 1825, à M. Savignt, membre de V Académie des 
Sciences. 

« Monsieur , depuis deux ans les Chambres n'allouent plus de 
« fonds pour \à Description de VEg/pte, et cet état de choses m'a 
(c mis dans la nécessité de prendre des mesures urgentes pour 
« rachèvement d'un ouvrage aux dépenses duquel il ne me serait 
<c plus possible de pourvoir. 

« Parmi les mesures adoptées , se trouve la publication immé- 
u diate des planches d'histoire naturelle qui sont gravées et qui 



DES PLANCHES D'ANIMAUX INVERTÉBRÉS. ii5 

* devaient faire partie d'un travail que l'état de votre santé ne 
« vous a malheureusement pas permis d'achever"^ dans les délais 
« fixés. 

« Cependant, Monsieur, en prescrivant la publication immé*- 
•r diate de ces planches , j^aî pris des dispjositions pour que les 
«t explications sommaires qui devront les accompagner ne nuisent 
*< pas aux travaux que vous aviez commencés , et que je conserve 
« l'espoir de vous voir reprendre plus tard, lorsque vdtre santé 
« sera rétablie. 

« C'est dans ce but, et pour vous prouver l'estime que m'ont 
« inspirée l'étendue de vos connaissances et votre caractère , que 
« j'ai choisi l'un de vos élèves , M. Audouin , pour dresser ces 
« explications. Comme son travail se rapportera aux descriptions 
« complètes qui pourront vous devoir le jour, la science n'est 
« pas moins intéressée que l'administration à ce qu'aucune er- 
« reur grave ne se glisse dans l'explication des planches qu'on 
« va publier. 

« Je vous prie donc , monsieur , de donner à M. Audouin 

« tous les renseignemens dont il aurait besoin pour bien remplir 

« sa tache , et de mettre à sa disposition les matériaux qui seront 

« disponibles entre vos mains. 

« Afiréez, etc. » 

Signé CORBIÈRE. 



Distribution des Planches dk Zoologie 
dont les dessins ont été fournis par M. Jules-César Savigny'. 

Premier volume. — Animaux VERTÉBRis. 

Planches. 

Mammifères (caraassiers) i. 

Oiseaux * 14. 

Reptiles (serpens, couleuvres, lézards, etc.^. 5. 

Poissons G. 

A reporter ao, 

» Vqyeg le Tableau général et som- V Egypte, joint au troisième grand porte- 
^4re dea planches de ia Descriptirm de feuille. 

8. 



ii6 NOTE SUR L'EXPLICATION, ETC. 

Plancbefl. 

Report 20. 

Deiucième volume. — Animaux iNVBRTiBRis. 

{Céphalopodes i. 
Gastéropodes 3. 
Coquilles. i4* 

Aonelides ,- 5. 

Crustacés i i3. 

Arachnides 9. 

Insectes. ...( Myriapodes 1 . 

( Orthoptères, néyroptères, hyménoptères. . 3o. 

ÉchiDodermes.. 9. 

Zoophyies 3. 

Ascidies i. 

Polypes 14. 

Algues ^. . , 2. 

Total laS. 

jy. B, L'HisToiRB NATURELLE de Pouvrage est terminée par la Bota- 
nique, soixante-deux planches, et par la Minéralogie, quinze planches^ 
formant la seconde partie du 2" Yolume. 

Paris, i^*" novembre 182$. 



Signé Lafont, Président f Girard, Foukier, Desoenettes, 
Geoffroy Saint-Hilaire, DEviLLiEas, Jollois, Lb 

PÈRE, JOMARD. 



EXPLICATION SOMMAIRE 

DES PLANCHES^ 



DE MOLLUSQUES 

DE L'EGYPTE ET DE LA SYRIE, 
Publiées par,Jules-Cesab SAVIGNY, 

MSMBRS DB X.*tirSTITTJT ; 



orFaANT V7X EXPOSÉ DBS CARACTitllBS NATURBLS DBS GBMRES 
ATBC LA DXSTUCTIOV DBS BSPiCBS, 

PAR VICTOR AUDOUIN*. 



0B8ER FA TI0N8 FRÉTsIMINAIRES, 

Xje grand embranchement des mollusques a été diiffé- 
remment circonscrit par les naturalistes de diverses 
époques. Aujoui'd'hui même on ne s'accorde pas tou- 
jours sur l'étendue de ses limites. Il n'est pas nécessaire, 
pour l'objet que nous nous proposons, d'adopter telle 
méthode de préférence à telle autre. M. Savignj, dans 

* Voyez ci^dessos, page m, la ont été fournis par M. J.-G. Savi- 
2^ote concernant VexpUcation som" grt pour /'histoire naturelle de 
maille des planclws dont les dessins l^ouvrage. 



ii8 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

rarrangement de ses planches , se rapproche tantôt de 
la dassifieqff ip|i {le pL I0 c^^lif r^cjè %j^ttmrsk , et tan- 
tôt de celle de M. le baron Cuvier : d'autres fois, la 
disposition de ses figures ne .sendileL, au premier abord ^ 
assujettie à aucun ordre. 

-^uivîaqi^.€HjWQr„iqr m0llupqi»eai^sotat des ajiiq^d^x 
sans vertèbres^ ayant -an -syâ4ème -nerveux ganglion- 
naire , dont les principales masses , placées sur l'œso- 
phage, constitiient -le cerveau j une respiration aqua- 
tique oti aérienne; une circulation double à un seul 
ventricule , qui est aortique , et quelquefois en outre 
un ventricule pulmonaire (les céphalopodes); le sang 
blanc ou bleuâtre; le corps et les appendices mous sans 
articulation; la peau nue , très-sensible , offrant le plus 
souvent une expansion (m manteau, qui secrète une 
coquille plus ou moins grande, plus ou moins solide, 
et ordinairement calcaire. 

M. Cuvier divise l'embranchement des mollusques 
eu six classes : les céphalopodes , les ptéropodes , les 

GASTÉROPOD^^ IçS AÇÉ;EaiAl^S , j^S BR^LÇSUpi^QpES et IcS 
CIRRHOPODES. 

h?i classe peu nombreuse des ptprQPodes et çiel|ejdes 
brachiopodes sont les seules, dont o^ ne trp,uye;poir|t ici 
de figure :^ais M. Savignj n'avait pas ppi^r but, (Jp re- 
présenter une série cc^plète. des genres de moUq^qt^eSy 
il s*est borué.^ quelques-uns. On ne voit npipt jpjpfi plps 
figi^er parmi le^ mollusques le genre des asc^(j^i^s, 
dont M. "Cuvier fait le second ordre des acéphales. 
M. Savîgny Je considère comme une classe distincte : 
ou le trouvera ailleurs. 



MOLLUSQUES. itg 

Les planches de mollusques sont au nombre de dix- 
huit, savoir' : 

CÉPHALOPODES.. Poulpcs, sèches PI. I. 

ÎDoris. . • PI, I. 

Tritonies, aplysîes, onchidics. . • . PL a. 
Plettrobranchesy emargioules, osca- 

brîons .PI. 3. 

Patelles , fissurelles , émarginules , 

balanes, gastrochènes PI. i. 

Hélices, bulimes, ampullaîres , pla- 

norbes, paludines PI. a. 

Monodontes, scalaires 9 mélanies , 

paludines. PL 3. 

|Cerithes9 murex, strombes, buccins. PL 4* 
Bulles, nérites , phasianelles , sabots , 

troques • . PL 5. 

Pourpres , nasses , casques , c6nes , 

v-OQUiLLES*. . . .^ olives, porcelaines PL 6. 

Anodontes, mulettes, anatines, so- 

IPsapnmobies, Vénus, lancines, tel- 

lines, donaces. . . • PL 8. 

Cythérées, bucardes PL 9. 

Tridacnes, pétoncles, arcbes PL 10. 

Moules, avicules PL 11. 

Crénatules PL la. 

Marteaux, peignes, yulselles PL i3. 

Yulselles, buttres, cames, arrosoirs. PL 14.. 

■ Cinq de ces planches avaient de numéros d^ordre et de Bgnres. 
paro Jaes les livraisons précédentes * Sons le nom de coquilles, M. Sa- 
de rouvrage, savoir : la planche i'" vigny a réuni tous les mollusques 
des Céphalopodes, la planche 1'* pourvus d^on test calcaire, tant gas- 
des Gastéropodes, et les planches 4» téropodes qu'acéphales, pour les- 
II et 1 4 des Coquilles. Presque ton- quels il n'ayait pas représenté Tani- 
tes les autres étaient dépourvues mal. 



EXPLICATION SOMMAIRE 



DES PLANCHES. 



vvwMtiy^itA/vyvyv^nnMtMvtnnMyiiytHiytiytHt^yytm/^tMtnHnMttyt/uvuv^tittvvvvv^ 



MOLLUSQUES.- CÉPHALOPODES 



PLANCHE I 



POULPES, SECHES. 



Genre POULPE, OCTOPUS. 

FXG. I ET 2. 

Ce genre, que Linhë confondait avec les sèches, et 
que M. dé Làmarck en a distingue' , offre pour carac- 
tères essentiels d'avoir ^e corps contenu dans un sac 
de'pourvu d'ailes , et huit bras allonges munis de ven- 
touses. Il comprend des espèces remarquables par leur 
taille : M. Cuvier ' a très-bien fait connaître leur ana- 
tomie. 

I. r. OcTOPUs vulgaris, jPow^e commun, Lam. 

Cette espèce, qui est fort commune dans les mers d^Eu- 
rope , avait été assez mal figurée jusqu^à présent, et son 

» Mémoires pour servir à l'histoire et à l'anatomie des mollusques. 



I. 


/. 


1. 


w. 


I. 


w. 


I. 


2. 



MOLLUSQUES. - CÉPHALOPODES. PL. i. lai 

organisation extérieure se trouvait si imparfaitement dé- 
crite, que Denis de Montfort, qui l'examina le premier 
avec soin , ne reconnut pas en elle Tespèce des auteurs , 
et se crut autorisé à en établir une nouvelle sous le nom 
de poidpe fraisé. Le caractère qui avait échappé aux na- 
turalistes consiste dans l'existence de plusieurs prolon- 
gemens coniques de la peau : M. Savignj les a très-bien 
vus, et il les représente exactement. On en remarque 
trois au côté interne des j^eux , et plusieurs sur le dos , 
dont trois principaux disposés en triangle. 

Individu mâle vu en dessus, w^. Les bras. 

Portion d'un des bras coupé transversalement. 
IV. Ventouse vue de face. 

Une ventouse isolée, vue de trois quarts. 

Le même individu vu en dessous , ouvert^ et 
dont oa^ a coupé les bras près de leur base. 
C. Orifice de l'entonnoir, servant de cloaque, 
et laissant échapper les excrémens, la laite et 
Pencre. F. F. Branchies situées dans la cavit^ 
qui leur est propre. H. Anus s'ouvrant à la 
base de l'entonnoir. M. Extrémité de l'organe 
mâle. bb. Pourtour de l'orifice branchial, c. 
Repli de la tunique enveloppante ou de la 
bourse , et qui se prolonge k la partie moyenne 
en forme de cloison. ffS", Epaisseur de cette 
tunique, gg. Deux ouvertures donnant cliacune 
dans une grande cavité spéciale qui contient 
les principaux troncs veineux, et que M. Cu- 
vier nomme k cause de cela cavités veineuses. 
I. 3. Portion tlu même individu avec l'orifice buccal 

mis en évidence et situé au centre de la ca- 
vité conique formée par la réunion des bras. 
B.' Orifice branchial. C; Orifice de l'entonnoir. 



I 



123 EXPLICATION DES PLANCHES. 

I. 4- Orifice buccal vu de face, et entouré d'un cercle 

de petites ventouses au nombre de huit, et 
qui correspondent a l'origine des huit bras. E. 
La bouche, a. Mandibule supérieure (lèvre 
supérieure, Sav.). u. Mandibtîfe inférieure 
( lèvre inférieure ou seconde mâchoire, Sav. ). 

I. 6. Bouche vue de profil et isolée des parties qui 

l'entourent, afin de montrer l'appareil muscu- 
laire, a. Mandibule supérieure, u. Mandibule 
inférieure, "b. CMEsophage. 

1 . 61 La mandibule inférieure u , entourée de ses mus- 
cles , et offrant a sa base la naissance de l'oeso- 
phage, 
a. Mandibule supérieure isolée. 

I. u. Mandibule inférieure isolée. 

I . y. Parties plus intérieures d^e la bouche, i. Lames 

charnues enveloppant la langue, et qui pour 
M. Savîgny seraient les vraies mandibules. 

I. 8. Les mêmes parties offrant d'autres détails, i. Une 

des lames mandibulaires renversée en dehors , 
et laissant voir la langue e et l'ouverture du 
pharynx j^. "b. L'œsophage. 

1 . e. Langue excessivement grossie , vue de face. cee. 

Epines extérieures et intérieures qui la gar- 
nissent. . 

1. e.*^ La même langue vue de profil, eee. Ses épines. 

I. a. Poulpe hideux, Octopus horridus. 

Cette espèce'paraît nouvelle ; MM. de Férussac, d'Orbîgny 
et moi avons cru devoir lui imposer ce nom tiré de son 
aspect. Nous ne savons pas quelle était sa couleur. L'in- 
4îvidu figuré £st un mile. 



i 



MOLLUSQUES. - CÉPHALOPODES. PL. i. ia3 

Genre SÈCHE, S£PIJ. 
Fxo. 3. 

Le genre sèche de Linnë comprenait un grand nom- 
bre de moHusqnes céphalopodes, qui depuis ont été 
répartis dans de nouvelles divisions. M. de Lamarck 
les restreint aux seules espèces qui offrent pour carac- 
tères distinctifs, dix bras garnis de ventouses, dont 
deux plus longs et pédoncules; une nageoire charnue 
le long de chaque côté du sac; coquille ou os ovale, 
libre, spongieux, opaque, situé versée dos. 

L 3. Sepia olHcinalis, Sèche commune. IL. 

Cette espèce, très-commune dans l'Océan et dans la Mé- 
diterranée , acquiert un pied et plus de longueur. 

3. y. Individu mâle de taille moyenne , vu en dessous 

et ouvert, yr. Les huit bras externes très-courts 
jet garpis de' quatre rangées de ventouses, v. 
Lçs bras intérieurs ou en massue garnis de 
ventouses seulement a Pextrémité. E. Cavité 
de la bouche. C. Orifice de Tentonnoir. DD. 
Nageoires charnues du sac , ou nageoires abdo- 
minales. FF. Brsinchies. H. Anus. M. Extré- 
mité de Porgaae mâle. œ. Yeux. bbbb. Disques 
creux de la base de l'entonnoir , servant a clore 
la bourse, et limitant le pourtour de l'orifice 
branchial, gg. Ouverture des deux cavités 
veineuses. <r<r. Epaisseur de la tunique qui 
constitue là bourbe, 

3. IV. Une ventouse des bras en massue , excessivement 

grossie et vue de face. 



124 EXPLICATION DES PLANCHES. 

3. iv^ La même ventouse vue de profiL 

3. iv.^Une ventouse des bras extérieurs, vue de troîs 

quarts. 

3. 2. Orifice buccal vu de face. E. La bouche, a. Man- 
dibule supérieure (lèvre supérieure, Sav.). 
u. Mandibule inférieure (lèvre inférieure ou 
seconde mâcboirè, Sav.). 

3. 3. Bouche vue de profil et dégagée de la tunique 

qui l'enveloppe, a. Mandibule supérieure, u. 
Mandibule inférieure, "b. Œsophage. 

3. 4» Bouche vue de profil et de trois quarts en dessus. 

u. Mandibule inférieure entourée de muscles ^ 
et montrant Pentrée du pharynx^. 

3. \ a. Mandibule supérieure isolée. 

3. u. .^andibule inférieure isolée. 

3. 6, Parties internes de la bouche, vues de profil et 

très-grossies. i. Partie charnue et épineuse 
appliquée de chaque côté contre la langue, et 
qui pour M. Savigny serait l'analogue des 
mandibules : il en existe une de chaque côté; 
celle du côté gauche est ici renversée, e. La 
langue dans sa position naturelle, et laissant 
voir une rangée de ses épines e. y. Pharynx, 
"b. OEsophage. 

3. e. I-.a langue vue de face, et montrant les rangées 

d'épines qui la garnissent, ee. Ces rangées au 
nombre de sept. 

3. e^ La même langue vue de profil, ee. Ses épines. 

3. '^f. Deux divisions d'une des branchies. 

3. -t. Paquet d'oeufs réunis eioi grappe. 

3. 6*. Une jeune sèche retirée d'un des œufs. 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. i. ia5 



,%<»l<tW<IW<»%»ll<lW^<IIM<>WW»WWW<t<llt<IW>W»)tW)IWIt>|il>|<| ^ 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. 



PLANCHE I. 



DORIS. 



Genre DORIS, BORIS. 

Le genre doris appartient , dans la méthode de 
M. Guvier, à Tordre des nudibranches , ou à cette di- 
vision assez nombreuse de mollusques gastéropodes 
prives de coquille, et dont les branchies sont à nu sur 
quelques parties du dos; il se reconnaît aux caractères 
suivans : l'anus est perce sur la partie postérieure du 
dos , au centre d'une espace de rosace formée par les 
branchies f qui constituent de petits arbuscules très- 
compliqués; la bouche est formée par une trompe avec 
deux petits tentacules coniques. Il existe deux tenta- 
cules très-deVeloppés à la partie supérieure du manteau ; 
enfin , les organes de la génération ont leur ouverture 
sous le bord droit. Ces détails, donnés par M. Cuvier 
dans son excellent travail sur les doris , se trouvent con- 
firmés par M. Savignj, qui a pousçé encore plus loin 
l'analyse de l'organisation extérieure. 



laS EXPLICATION DES PLANCHER. 

I. ï. DoRis limbata, Doris a limbe. Cuv. 

II nous reste quelques doutes sur cette détermination; le 
dessin , en nous faisant connaître ses couleurs , les aurait 
Caidlement levés. 

I. /. Individu de grandeur naturelle vu en dessus. 

I. 2. Le même vu eu dessous. 

I. ^. Le même vu de profil. F. Branchies. L. Orifices 

des deux sexes, jj. Antennes (tentacules supé- 
rieurs de M. Cuvier). 

I. 4, Houppes branchiales étalées et très-grossies. F. 

branchies dont les rameaux sont très-distincts. 
H. Anus. q. Ouverture donnant issue a une 
liqueur spéciale, sécrétée par une glande, que 
M. Cuvier n'a pu distinguer du foie propre- 
ment dit. 

I . ^. Appareil buccal très-grossî. O. Tunique muscu- 

leuse entourant la trompe, o. Trompe propre- 
ment dite, saillante, offrant une ouverture 
triangulaire, et au fond le palais tenant lieu 
de premières mâchoires. 

X. €. Appareil buccal ouvert, ii. Les deux lobes de la 

trompe placés comme les mandibules, et en 
tenant lieu. u. Sorte de lèvre inférieure ou 
lobe médian, e. Langue, "b. OEsophage. 

I. j. et jr^ L'anteane excessivement grossie, vue en dessus 

et en dessous. 

I. a. Doris immaculata, jDoa7j Jâ^/z^ /ocÂe. 

Cette espèce, autant qu'il est permis d'en juger sur la gra- 
vure, paraît nouvelle; nous lui avons donné le nom 
^immaadata, de concert avec MM. de Férussac et d'Or- 
bigny, qui vont publier un excellent et magnifique ou- 
vrage sur les Mollusques nus. 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. i. 127 

3. /. Lidividtt de grandeur naturelle et de profil; la 

trompe fait une saillie assez prononcée. 

a. 2. Le même vu en dessous. 

a. 3, Partie antérieure du corps très-grossie et vue en 

dessous , pour montrer la trompe o , renfermée 
dans un fourreau musculaire, lequel sort d'une 
ouverture du pied , qui offre une bride g^ dont 
la texture est musculaire ou plutôt ligamen- 
teuse. 

L 3. DoRis tigrina , Dons tigrée. 

Cette espèce est éYÎdemment nouvelle : la disposition de ses 
taches suffit pour la caractén«er. MM. de Férussac, 
d'Orbigny et moi lui avons imposé, à cause de cela, 
le nom de tigrée, tigrina. Elle se distingue encore par 
la convexité de son dos et Fintervalle considérable entre 
le manteau et le pied. 

3. /. Espèce de grandeur naturelle, vue de profil. 
3. 2. Le même individu grossi et vu de profil* on re- 
marque le très-grand allongement de la trompe. 

3. 3, Le disque branchial : au centre est Tanus H, et 

autour de lui les branchies F , qui sont très- 
peu saillantes. 

L 4« DoRis tuberculata, Doris tuberculée. Cuv. 

MM. de Férussac, d'Orhîgny et moi pensons que cette 
espèce doit être rapportée au doris tubercidata de M. Cu- 
yîer; elle en est du moins très-voisine par les petits 
points élevés qui recouvrent entièrement le manteau , et 
qui le font ressembler à du chagrin. Cette espèce est 
encore très-remarquable par son aplatissement et le dé- 
veloppement excessif du manteau , qui déborde le pied 
de toutes parts , surtout en arrière. 

4. 1' Individu de grandeur naturelle, vu eu dessus. 



ia8 




4. 


a. 


4. 


3. 



EXPLICATION DES PLANCHES. 

Le même vu en dessous. 

Partie antérieure du corps très-grossie et vue en 
dessous. On remarque la bouché E faisant 
saillie, et munie de deux antennes intérieures 
coniques Y , que M. Cuvier nomme les tenta- 
cules de la bouche. La bouche adhère par sa 
base a un ligament transversal g. 

4. 4. Disque très-grossi, formé par six rameaux de 

branchies F. Sur la ligne moyenne, mais non 
au centre du disque, est située l'ouverture 
anale H, et a sa droite une cavité ovalaire q, 
qui donne sortie a une humeur particulière, 
que sécrète a l'intérieur du corps une glande 
remarquable entrelacée avec le foie. 

^, 6. Partie la plus antérieure du corps excessivement 

grossie , vue en dessous , et ouverte pour mon- 
trer les parties àh la bouche, j. Antennes exté- 
rieures ou tentacules supérieurs, v. Antennes 
intérieures ou tentacules inférieurs. E. Ou- 
verture de la bouche, e. Langue formée par 
l'assemblage de plusieurs rangées de crochets. 
e. Deux rangs de crochets grossis et dans leur 
position naturelle, e^ Un des crochets isolé , 
très-grossi et vu de profil, i. Parties faisant 
fonction de mandibules, et entre elles des 
espèces de mâchoires o. 

4. j. Une des antennes isolée et très-grossie. 

I. 5. DoRis concentrica, Doris concentrique. 

Cette espèce nous a paru nouvelle; nous lui imposons, 
avec MM. de Fénissac et d'Orbîgny, le nom de concen- 
trique, concentrica, k cause de la disposition très-remar- 
quable des petits tubercules arrondis qui recouvrent son 



ï 



\ 



5. 


*. 


5. 


« 

2. 


5. 


3. 


5. 


m 

1. 



MOLLUSQUES. - GASTEROPODES. PL. i. 129 

manteau. Cette doris offre encore quelques particularités 
curieuses dans les deux échancrures de la partie anté- 
rieure de ce manteau , qui est trés-développé , dans le 
froncement du pied et dans ses branchies, qui sortent 
du dos par une fente transversale , légèrement courbe , 
très-étroite, et dont la concavité est en avant : on ne 
voit que leur sommet. 

Individu de grandeur naturelle, vu de profiL 
Le même très-grossî, vu en dessus. 
Le même en dessous. 

Une des antennes extérieures de profil et très^' 
grossiCé 

ï. 6. Doris tomentosa, Dor*is tomenteuse. Cuv. 

Ne connaissant pas la couleur de l'espèce figurée par 
M. Sâvigny, c'est avec quelque doute que MM. de Fé- 
ttissac , d'Orbîgny et moi la rapportons au doris tomen-^ 
tosa de M. Cuvier. 

6. K Individu de grandeur naturelle, vu de profil- 
6. 2. Le même ttès-grossî et vu eu dessus. 
6* 3. Le même en dessous. 

I- 7- Boris aharmorata, ï)orù marbrée. 

MM. de Férussac , d'Orbigny et moi croyons être bien cer- 
tains que cette espèce est nouvelle : les marbrures du 
manteau et du pied permettent de la distinguer facile- 
ment ; mais elle est surtout caractérisée^ par les an- 
tennes , qui paraissent sortir d'un godet , et encore par 
l'allongement excessif du pied , qui dépasse en arrière le 
manteau. 

Individu de grandeur naturelle, vu de profil. 
Le même très-grossi, vu de profil. 
Le même en dessus. 
Le même en dessous. 
H. N. xxiT. 



7' 


1. 


7- 


1. 


7- 


3. 


7- 


4- 



i3o EXPLICATION DES PLANCHES. 

7. ^. Le disque de la partie postérieure du corps for- 
mée par onze rameaux de branchies F', qui 
ne sont qu'en partie visibles au dehors, et dont 
tous les sommets sont tournés vers l'anus H. 

PLANCHE a. 

TRITONIES, ALYSIES, ONCHIDIES. 



Genre TRIT6NIE, TRITONIA. 

t 

FiG. I. 

Ce genre , qui appartient à l'ordre des gastéropodes 
nudibranches , se distingue facilement par un grand 
nombre de caractères : les branchies ont la forme d ar- 
brisseaux , et occupent toute la longueur des deux côtes 
du dos; l'orifice des organes de la génération et l'anus 
sont situés sur le côté droit du corps; la bouche est 
garnie de lèvres , et munie en dedans de deux mâchoires 
cornées et tranchantes; il existe deux antennes ou ten- 
tacules supérieurs. 

IL T. Tritowia elegans, TWto/îjfe c/fga/^^e. 

Cette espèce , que nous croyoï^s nouvelle et dont nous pos- 
sédons le dessin , est très-remarquable par Télégance de 
ses couleurs ; le ^corps est fond blanc avec des marbrures 
d^un beau rouge légèrement orangé' : les troncs et les 
ramifications 'des branchies sont blanchâtres; mais les 
ramuscules pinnalifides qui les terminent sont du rouge 
le q}us vif. 



■ La gravure a indiqué ces marbrures rouges par une teinte très-fbocée. 



\ 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 2. i3i 

T. /. Variété de la tritonie élégante, de grandeur na- 
turelle, vue par le dos; les rameaux des bran^ 
chies sont réunis postérieurement sur la ligne 
nàoyenne du corps. 

I. 2. Autre variété de la tritonie élégante, de gran- 
deur naturelle : le côté droit est convexe et 
plus étendu que le côté gauche; les branchies 
de droite sont aussi plus développées. 

I. 3, Tritonie élégante, probablement aussi de gran- 
deur naturelle : dans cet individu, le côté 
gauche parait convexe et plus développé que 
le côté droit. 

1 . ^. La même , vue de profil et du côté droit : on dis- 
tingue ea avant et en bas Torifice des organes 
génitaux; plus loin et plus en haut est l'anus. 

1. 6. Partie antérieure du corps, vue en dessous pour 

montrer la masse charnue de l'orifice buccal , 
qui est situé entre le pied et le bord antérieur 
du dos ; celui-ci se termine par une large mem- 
brane, dentelée sur ses bords ^ et qui surmonte 
la bouche comme un large voile. 

1. 6, Une des branchies isolée et trè^-grossie : on voit 

a sa base un des petits arbrisseaux qui, sur 
le corps de l'animal, alternent avec les plus 
. grands. 

I. y. Une des antennes supérieures ou tentacules très- 

grossie : elle se compose d'un bourrelet sail- 
lant y duquel sort une espèce de gland déchi- 
queté en lanières; on voit dans son centre un 
prolongement tubuleux , qui est l'antenne ou 
le tentacule proprement dit. 

1. 8. Les deux mâchoires réunies et vues de profil. 

9- 



i32 EXPLICATION DES PLANCHES. 

I . ^. Les mêmes mâchoires vues de face : la langue 

est placée entre elles. 
I . /o. Une des mâchoires isolée et vue^en dedans. 
I . //. La langue isolée et vue de profil : elle est garnie 

de ses papilles. 
I. /2. Les papilles qui garnissent la langue, vues de 

face. 

Ces diverses figures des organes de la mastication 
s'accordent parfaitenfient avec les descriptions que 
M. Cùvier a données des mêmes parties dans son ana-« 
tomie de la tritonia Humhergiù Voici comment il s'ex- 
ppme : « Les mâchoires forment la base de tout cet 
appareil : leur substance est corneej leur couleur, d'un 
jaune-brun; et leur forme^ très-extraordinaire pour un 
organe de ce genre, ne peut être mieux comparée qu'à 
celle des ciseaux avec lesquels on tond les moutons. 
Qu'on se repre'sente seulement qu'au lieu de jouer sur 
un ressort commun, les deux lames jouent sur une ar- 
ticulation, et qu'au lieu d'être planes, elles sont un 
peu courbes; de manière que leur articulation , située 
en avant , se relève un peu par rapport à leur corps. 

« Ces deux lames sont fort tranchantes , et il n'est 
rien de vivant qu'elles ne puissent couper, lorsque 
l'animal en fait glisser les deux branches Tune sur 
l'autre. 

« Les alimens une fois coupe's par les mâchoires sont 
aussitôt saisis par les papilles de la langue, qui, étant 
aiguës et recourbées en arrière , conduisent continuel- 
lement, par leur mouvement, péristaltique, les matières 
alimentaires dan s, l'œsophage : il faut pour cela que ces 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 2. i33 

matières montent et qu'elles se reportent en avant j car 
lœsophage commence à la partie supériisure de la masse 
maxillaire, et plus près de son bord antérieur que 
ravant-bouçhè n'avait fini. » 

Genre APLYSIE, APIYSIA, ' 

FzG. a. 

Le genre aplysie, connu vulgairement sous le nom 
de lièv^re marin , offre des caractères tellement tranches , 
qu'il est facile de le distinguer dé toys les mollusques"^ 
gaste'ropodes tectibranches; L'espèce figure'e ici pre'sente 
une grande analogie avec les aplysies^ mais elle s'en 
distingue essentiellement par l'absence complète de la 
coquille, qui, chez ces dernières, recouvre la. cavité' 
branchiale : cette particularité' ^ jointe à quelques autres 
assez importantes, autorisait la formation d un nouveau 
genre. M. de Blainville Ta e'iabli sur un individu dçg 
mers des Indes, auquel notre espèce ressemble, quant 
aux principaux traits d'organisation. Voici les carac- 
tères gene'fiques de ce nouveau genre, que son auteur 
nomme bursatelle , bur^atella ' .* corps subglobuleux , 
offrant înferîeurement un espace ovalaire, circonscrit 
par des lèvres e'paisses indiquant le pied ^ supe'rieure- 
ment,. une fente ovalaire à bords e'pais, syme'trique, 
farme'e par la re'union complète des appendices nata- 
toires du manteau, et communiquant dans une cavité' 
où se trouvent une très-grande branchie libre et l'anus: 

* Manuel de malacolo^e et de conchyliologie, page 473. 



i34 EXPLICATION DES PLANCHES. 

quatre tentacules fendus , ramifies , outre deux appen* 
dices buccaux. Aucune trace de coquille. 

Ces caractères génériques diffèrent ua peu de ceux 
que M. de Blainville avait précédemment donnés ' ; car 
il ne parle plus d'un organe tentaculaire qu'il indiquait 
sur le milieu de la tête , et qu'on retrouve dans l'espèce 
représentée par M. Savigny. 

Au reste, M. de Blainville nomme bursatelle de 
Leach, hursatella Leachii, la seule espèce qu'il a eu 
occasion d'observer; il la figure' et la décrit dans ces 
termes : « Elle est presque grosse comme le poing, 
d'une couleur d'un blanc jaunâtre, comme translucide; 
tout son corps est parsemé de petits appendices tenta- 
culiformes irrégulièrement disposés; ce qu'on nomme, 
peut-être à tort, les tentacules dans cçtte famille, et le 
bord antérieur de la tête, en ont de plus longs. » Au- 
tant qu'il est permis d'en juger par cette description, 
notre individu diffère essentiellement de cette espèce; 
mais il offi e les principaux caractères du genre bursa- 
telle. 

II, !^, , pyii3ATJELi^A, S^vîgniafli^ , Bursatelle de ^vigny. 

Çatte «^pèce 3Qra dédiéd à M. Savigay; eUe se dîscîtigue 
par sa taille , p^r.^a forme alloi^gée , par s^ qç^lefi^ d'un 
grîs verdâtre , et par son pied assez étendu y mincç , d'un 
gris jaunâtre. La partie de l'animal qui déborde en arrière 
le manteau, est parsemée supérieurement de petits os- 
Gules noirâtres; ia ligne moyenne présente quatre tenta- 
cules dig^té^ , e|: )çs câtiés en offrent ^\if. , dp9^ U jptrei3»ière 

* Supplément du Dictionnaire des Sciences natuï^llès, tom. v, p. i^. 

* Cest la figure 6 de la planche xliii de son Manuel de malacologie: 
elie «""a pas encore paru. 



2. /. 

2. 2. 

2. 3, 

2. ^. 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 2. i3S 

paire seulement est déchiquetée en lanières , tandis que 
les deux autres $pnt simples , coniques , courbes et diri- 
gées en arrière. Le manteau lui-même est couvert de 
tentacules tous digités, d'un bleu-grisâtre, avec des 
taches noirâtres à leur base. 

Individu de grandeur naturelle , vu eu dessus. 
Le même vu en dessous. 
Le même individu vu de profil. 
Le tentacule droit de la seconde paire très-grossi 
et montrant son oreillon. 

2. 6. La branchie très-grossie et vue dans sa position 

naturelle. 

2. 6, La même branchie vue de profil et en dessous. 

2. 7. "Partie antérieure très-grossie et vue en dessous 

pour montrer l'ouverture extérieure de la' 
bouche. 

2. 8, Probablement la bouche ouverte, dépourvue de 

mâchoires proprement dites, mais garnie de 
deux masses charnues, qui supportent deux 
espèces de cornes, sans doute d'une nature 
plus consistante. 

2. s- La langue vue de profil : elle est garnie d'un 

appareil propre, formé par ^assemblage d'une 
quantité d^ petits crochets, dont les figures 
suivantes donnent la disposition et la forme. 

2. /o. Langue vue de face. 

2. 41, La même, vue en dessus. 

2. /2. Portion de la langue excessivement grossie, of- 
frant trois rangs des crochets qui la garnissent. 

2. i3. Cinq rangs des crochets qui garnissent la langue : 

trois des rangs ont l'extrémité des crochets 
relevée , afin de montrer comment leur pointe 
est Hbre et se redresse. 



i36 EXPLICATION DES PLANCHES. 

Genre ONCHIDIE, ONCHIDIUM. 

Fio. 3. 

Ce geare , établi par Buchannan ' , a été adopté par 
M. Cuvier , qui l'a augmenté de plusieurs espèces ; entre 
autres , de l'oncUidie 4e Péron. M. de Blainville a con- 
sidéré celle-ci comme le type d'un nouveau genre qu'il 
a nommé Péronie , Peronia. Cette distinction avait été 
sentie par M, Cuvier , qui trouvait entre l'espèce de 
Buchannan et celle de Péron des différences notables. 
Le genre onchidie a pour caractères', d'avoir un large 
manteau en forme de bouclier, débordant le pied de 
toutes parts , recouvrant même ^a tête quand elle se 
contracte; deux longs tentaculeç rétractiles et deux 
autres semblables à des lèvres triangulaires et compri- 
mées j l'anqs et l'orifice de la respiration sous le bord 
postérieur du manteau ; près d'eux à droite ^ l'organe 
femelle de la génération , qui se prolonge en un sillon 
marchant le long du côté droit du pied : au contraire, 
l'organe mâle a la partie antérieure près du tentacule 
droit, M. de Blainville adopte, à peu de chose près, ces 
caractères pour son genre Péronie* Les seules différences 
bie^i notables que présente l'espèce figurée ici, consistent 
dans la petitesse des tentacules et le développement de 
l'organe mâle , qui est double , ainsi que M. Cuvier 
l'avait entrevu. ^Jne autre particularité digne de re- 
marque consiste dans le développement des tubercules 

« Transactions ofthe Linnean So- » M. Cuvier , Règne anim. , t. ii , 
cietjr, t. V, p. i32, lab. 5, fig. i-3. pag. 4io. 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 2. 187 

de Textremitë postérieure du corps , qui ont plutôt 
l'apparence de ramuscules vasculaires : nous crojons 
même devoir émettre ici l'opinion que ces tubercules 
postérieurs sont de véritables branchies, qui existent 
indépendamment de l'appareil pulmonaire , dont l'ori- 
fice est situe un peu à droite et derrière l'anus. L'on- 
ckidie aurait donc en même temps un appareil pulmo- 
naire et un appareil de branchies; et cette structure est 
parfaitement en rapport avec ce qu'on sait des habitudes 
de ce mollusque : Peron dit qu'il est aquatique j au 
contraire , M. Cuvier , sans l'autorité de cet observateur , 
l'aurait cru terrestre. Voici comment il s'exprime^ après 
avoir décrit les organes de la respiration : « D'après 
cette ressemblance du poumon avec celui des mollus- 
ques terrestres de notre pays, d'après la nature même 
de son organisation , beaucoup plus analogue à celle des 
vrais poumons des quadrupèdes , ou surtout des rep- 
tiles, qu'à celle des branchies de poissons, j'aurais cru 
que l'onchidie était aussi un mollusque terrestre ; et il 
m'a fallu , pou^ m'en dissuader , la certitude qu'a 
M. Peron de l'avoir toujours trouve' dans l'eau : je 
pense du moins qu'il vient à la surface ouvrir son ori- 
fice, et prendre, pour respirer, de l'air en nature, 
comme le font nos bulimes et nos planorbcs, qui, 

bien qu'aquatiques , ne respirent cependant que de 

1» • 
air. » 

Nous pensons que l'onchidie , au moins l'espèce figu- 
rée iciy jouit de la propriété de respirer dans l'eau à l'aide 
des tul)ercules rameux qui garnissent l'exremitë poste'- 
rieure de son corps, sans qu'il soit nécessaire qu'elle 



r 



i38 EXPLICATION DES PLANCHES. 

vienne sans cesse à la jsurface; ce qui est assez difficile 
pour un animal dont la confornaation indique qu'il 
rampe avec lenteur au fond de Teau. Quant à l'orifice 
pulmonaire, il uous indique que l'onchidie respire aussi 
Vair en nature^ et nous devons supposer que plusieurs 
fois dans sa vie elle se trouve dans la condition de ^e 
faire. Nous ignorons si M. Savigny partagerait notre 
manière de voir. 

IL 3. OwcHiDiUM Peronii , Onchidie de Péron. 

M. Cuyier, à qui nous avons conununiqué le dessin de 
M. Savîgny, a cru y reconnaître l'onchidie de Péron : 
celle qu'on représente ici est d'une belle couleur verte 
tirant un peu sur le jaunâtre. 

Individu de grandeur naturelle^ vu de profil. 
Le même individu vu en dessous. 
Un autre individu , sans doute de grandeur na- 
turelle y vu en dessos : tout son corps est cou- 
vert de masses tuberculeuses , et postérieurer 
ment ces masses sont ramifiées. 

3. 4. Tête détachée et vue en dessus : on remarque les 

lèvres de la bouche faisant saillie , les antennes 
ou tentacules , et Torgane mâle qui est double. 

3. ^' Une des masses tuberculeuses de l'extrémité pos- 
térieure du corps excessivement grossie. 

3. 6*. La plaque linguale très-grossie : elle est d'une 

couleur jaune assez foncée. 

3. 7. Partie antérieure du corps considérablement gros- 
sie et vue en dessous 5 on distingue l'orifice 
buccal , et le double organe mâle , consistant 
en.deux bourses : de l'une d'elles sort un long 
filet qui parait tubuleux, assez consistant; 



3. /. 
3. 2. 
3. 3, 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 3. iSg 

l'autre bourse ne laisse pointer qu'un petit ap- 
pendice, qui pourrait bien être semblable a 
l'autre. 
3 . 8, Les trois orifices de la partie postérieure du corps 

très-grossie : Pouverture linéaire est celle de 
Porgane femelle; a côté est l'anus, et plus en 
arrière l'orifice pulmonaire, qui s'écarte de la 
ligne moyenne du corps. 

PLANCHE 3. 

PLEUROBRANCHES, ÉMARGINULES, 

OSCABRIONS. 



Genre PLEUROBRANCHE , PLEUAOBRANCHUS, 

Fie. 1. 

On doit la Connaissance de ce genre à M. Cuvier , 
qui en a donne l'anatomie dans ses Me'moires sur les 
mpUnsques. Voici ce qui le caractérise : un corps de'- 
borde par le manteau et par le pied j* offrant un sillon 
circulaire , dans la partie droite duquel est située la 
branchie; une bouche en forme de trompe, et surmon- 
tée d'une lèvre et de deux tentacules tubuleux et fen- 
dus; les orifices de la génération en avant, et l'anus en 
arrière de la branchie. Ces divers caractères se voient 
très-nettement sur l'individu que nous rapportons ai^ 
genrcpleiyobranche. 



i4o EXPLICATION DES PLANCHES. 

IIL I. Pleurobranchus oblongus, P/cMno^. oWo/zg". 

Ce pleurobFanche , qui diffère certainement du pleurobran- 
chus Peronii, est peut-être nouveau ; il serait possible 
q^'îl fût une des espèces de la Méditerranée, que M. Cu~ 
yier se borne à désigner , mais quHl ne décrit pas : au 
reste, nous serions très-embarrassés de parler de sa 
couleur, n'ayant pas eu à notre disposition le dessin 
d'après lequel on a fait la gravure. MM. d'Orbigny et 
de Férussac la croient aussi nouvelle, et la désignent 
avec nous sous le nom à^oèlongus» 

I. /. Individu de grandeur naturelle, vu de pro&l et 

du côté droit. 

1. 2. Le. même très-grossi, et offrant distinctement 

toutes les parties extérieures de l'animal , et 
surtout celles qui sont propres au côté droit : 
on voit la trompe qui fait une saillie assez pro- 
noncée; la lèvre ou le voile qui la surmonte; 
le pi^d un peu moins long que le manteau , 
celui-ci très-épais et convexe; Içs tentacules; 
un des yeux situé k leur base; les organes 
générateurs mâles; l'ouverture de l'organe 
femelle située au-dessus; la brancliie; enfin, 
l'anus. 

1 . 3, "Le même vu en dessus : on remarque que le pied 

déborde le manteau de chaque côté , mais non 
en arrière» 

I. ^. Le même vu en dessous : ici la trompe ne fait 

point saillie. 

I . ^. Trompe vue de profil et excessivement grossie , 

pour montrer la disposition des fibres muscu- 
laires qui la constituent. On remarque au-des- 
sus le fragment d'une plaque hexagonale, qui 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 3. i4i 

pourrait bi«n appartenir a la membrane Iln^- 
guale, laquelle, suivant M* Cuvier, est dis- 
posée sur deux plans aux deux côtés de la 
bouche. 

I. 6. Coquille qui se trouve cachée dans Pintérieur 
du manteau; elle est vue en dessus et en 
dedans. 

1. 7. La branchie isolée, excessivement grossie pour 

montrer la disposition de la lame principale, 
de laquelle partent en haut et en bas des es- 
pèces de feuillets qui sont plutôt alternes 
qu'opposés) on en compte deux de plus à la 
rangée supérieure , le terminal étant considéré 
comme appartenant a cette rangée. 

tertre ÉMARGINULE, EMARGINULA. 

FiG. a. 

Ce genre des mollusques gastéropodes , confondu 
d'abord avec les patelles , en a e'te distingué avec raison 
par M. de Lamarck, et tous les naturalistes ont adopté 
ce changement. M. Cuvier '^ place les émargiuules dans 
Tordre des scutibranches , en leur assignant pour carac^ 
tère propre une petite fente ou écbancrure à la partie 
antérieure de leur coquille et de leur manteau , elle pé- 
nètre dans la cavité branchiale; les bords du manteau 
enveloppant et couvrant en grande partie ceux de 
la coquille; des tentacules coniques portant les yeux 
sur un tubercule de leur base antérieurje; les bords du 
pied garnis d une rangée de filets. Si l'on compare cette 

' Règne animal, tome ii, page 449* 



V 



Ua EXPLICATION DES PLANCHES. 

description avec la figure qu'a donnée M. Savigny, on 
jugera que M. Cuvier a bien vu l'animal, et que tout 
ce qu'il en a dit est beaucoup plus exact et plus com- 
plet que ce qu'on trouve dans quelques ouvrages recens 
de conchyliologie. M. de Lamarck ne mentionne que 
deux espèces^ on en connaît un bien plus grand nom- 
bre dans les collections. 

in. 2. Emarginula Cuvieri, Êmarginule de Cui^ier. 

L'espèce figurée ici diffère , à bien des égards , de l'émar- 
gînule treîUîssée (^emargimda fissura , Lam.), à laquelle 
j'étais tenté de la rapporter : sa taille est moindre , et les 
dessins de la coquille ne sont pas exactement les mêmes ; 
ce qui ]a distingue encore , c'est la disposition des côtes 
longitudinales , qui , siîr la ligne médiane , s'écartent et 
constituent une gouttière , tandis que , dans les individus 
de l'émarginule treillissée que nous avons examinés , on 
voit une côte médiane aboutissant à Téchancrure. Nous 
nous croyons donc autorisés à la considérer comme es- 
pèce distincte, et nous la dédions au savant auteur des 
Mémoires sur l'anatomi« des mollusques. 

2. #. Individu de grandeur naturelle, vu de profil et 

un peu en dessus. 

2. 2. Lé même grossi et vu de profil. On distingue 

très-bien le manteau , dont les bords sont rele- 
vés , et qui, en avant, est séparé du pied par 
une sorte d'échancrure très-profonde. Celui-ci, 
moins étendu que le manteau^ dont il est très- 
distinct, a sa base garnie d'une série de ten- 
tacules; le corps est terminé antérieurement 
par la tête. Cette figure donne une idée très- 
exacte de l'organisation extérieure de cet élé- 
gant mollusque. 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 3. 1^3 

2. 3. Le même très-grossi et vu en dessus : par cette 
figure on peut juger l'étendue du manteau, et 
la manière dont il recouvre de toutes parts 
les bords de la coquille , en laissant a sa partie 
antérieure une fente qui aboutit a l'ouverture 
brancbiale. 
2. 4. lue même animal vu en dessous : on remarque 

que le manteau déborde le pied de toute<; 
parts; celui-ci est contracté et présente la dis- 
position qu'aurait raninml, s'il était fixé a 
quelque corps; la tête est rentrée, et ne laisse 
voir que l'ouverture buccale et l'extrémité des 
tentacules. 

a. 6. Extrémité antérieure de la coquille très-grossie ; 

elle est vue en dessous, et montre la fissure 
médiane de son bord : on remarque aussi 
l'adhérence du corps de Panimal, dont la 
tête, représentée seulement au trait, est in- 
fléchie. 

^. 6*. Tête et proportion antérieure du pied vues en 

dessus et très-grossies : la trompe , les antennes 
ou tentacules, le tubercule oculaire de leur 
base et l'origine dés tentacules coniques du 
pied, sont fort distincts. 

'^. y. La même portion du corps vue en dessous , pour 

montrer l'ouverture de la trompe. La repré- 
sentation fidèle de toutes ces parties et les 
limites dans lesquelles nous sommes tenus de 
nous restreindre , nous dispensent d'en parler 
plus au long. 



i44 EXPLICATION DES PLANCHES. 

Genre SIPHONAIRE, SIPHONARIA, Sow. 

fiG. 3. 

\ 

I 

M. Sowerby a établi ce genre aux dépens de celui 
des patelles , et cette distinction semble devoir être ad- 
mise , non-seulement à cause de la forme de la coquille ^ 
dont le côte droit est plus ou moins prolonge en canal 
ou gouttière ^ mais encore par l'organisation toute par- 
ticulière de l'animal. Déjà Adanson ' avait signale sous 
le nom de lepas mouret une coquille du même genre, 
qui le frappa à cause de la structure du mollusque qui 
rbabitait. « Je ne connais point d'espèce de le'pas , dit- 
il , dont la figure s'e'loigne davantage de ses congénères , 
que ne fait celle-ci. Les yeux et les cornes sont si pe- 
tits, que l'on peut dire qu'elle n'a ni les uns ni les 
autres. S^ tête est faite en demi-lune, et coupée par le 
milieu par une large crënelure qui semble la diviser en 
deux parties égales. Le cordon que j'ai remarque sur le 
manteau de la première espèce "^ manque dans celle-ci, 
et les bords, au lieu d'être franges, sont légèrement 
crénelés : dan&le sinus qu'il fait avec le dessus du pied, 
on ne trouve point les douze stigmates dont j'ai parlé 3 
on voit seulement sur la droite une petite membrane 
plissée , qui est dans une agitation continuelle; c'est le 
tuyau de la respiration. Son pied n'a point non plus 
ce sillon circulaire de la première espèce. » Ces parties 

■ Histoire naturelle du Sénégal, Coquillages, pag. 34* pi* II, figr 5. 
' Cette première espèce qu^il mentionne appartenait au genre patelle 
proprement dit. 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES, PL. 3. i45 

extérieures ainsi décrites se reconnaissent parfaitement 
dans ranimai dont voici ici la figure : on les retrouve 
toutes , et de plus on en distingue quelques-unes qui 
avaient échappé à Adanson; entre autres, le cordon de 
petits feuillets qui règne véritablement autour du man- 
teau , et qu'Adanson a très-bien vu daiis les patelles. 

in. 3. SiPHoiTARiA, Siphonaire. 

n serait difficile de se prononcer sur Pidentîté de Tindividu 
qu^on Toît ici avec telle ou telle autre espèce connue : 
tout ce que nous pouvons dire , d'après la comparaison 
que nous avons faite, c'est qu'elle nous a semblé nou- 
velle; nous n'en sommes pas cependant assez certains 
pour lui assigner un nom. 

5. ^. Coquille simplement au trait', de grandeur natu- 
relle, et renfermant l'animal qui en a été 
extrait, et qu'on voit représenté au-dessous 
et de profil. 

3. 2. L'animal extrait de la coquille et excessivement 

grossi : il est vu de profil \ on distingue le pied , 
le manteau , les organes de la respiration et la 
trompe. Il n'existe pas de tête proprement dite. 

3. ^. Le même vu en dessous et contenu dans sa co- 
quille , qui le déborde de toutes parts : on voit 
le pied dépassé par le manteau. 

3. 4, Tue même animal, extrait de la coquille et vu en 

dessus : on remarque les organes respiratoires, 
le manteau , quelques viscères et les muscles. 

3. 6, Partie antérieure de Panimal très-grossie , et qui 

parait offrir les deux lobes de la boucbe vus 
en dessous. 

H. N. XXII. 10 



46 EXPLICATION DES PLANCHES. 

Genre OSCABRION, CHITON, 

FiG. 4, 5» ^> 7> 8, 9. 

Ce genre de mollusques gastéropodes, que M. Cu- 
vier range dans Tordre des cyclobranches , a été fondé 
"^ par Linné sous le nom de chiton : il se fait remarquer 
par un test composé de valves symétriques au nombre 
de huit , et enchâssées le long du dos du manteau; il se 
distingue aussi par labsence dyeux, de tentacules et 
de mâchoires ; il existe à l'intérieur un appareil lingual 
très-compliqué , armé de dents ou d'épines : les organes 
de la respiration consistent en des branchies pyrami- 
dales , occupant de chaque côté le rebord du manteau ; 
les bord^ de celui-ci sont coriaces et garnis d une peau 
tantôt nue, et tantôt recouverte d'écaillés, d'épines ou 
de poils. Le pied est beaucoup moins large et sensible- 
ment moins long que le manteau; l'animal s'en sert 
pour ramper , et surtout pour adhérer aux rochers et à 
différens corps sous-marins. 

M. de Blainville a publié dernièrement ' un travail 
assez étendu sur les oscabrions; il y établit plusieurs 
sections auxquelles on peut rapporter les individus re- 
présentés ici : quant à la détermination spécifique , on 
conçqit combien elle doit être difficile quand il faut 
suivre les descriptions sur des figures en noir. Nous 
dirons. même que plus celles-ci sont exactement faites, 
plus, il devient impossible de les comparer aux figures 
que les auteurs citent à l'appui de leur phrase descrip- 

* Dictionnait'e des sciences naturelles , tome zxxvi, page 619. 



MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 3. xl^-j 

tive , la plupart étant mauvaises et ne retraçant pas les 
caractères qui sont représentés ici très en détail et avec 
la plus grande exactitude. Nous avons parlé ailleurs de 
cette difficulté, et c'est ici le cas d'apprécier la justesse 
de notre observation. Noui? n'avons donc cru recon- 
naître avec certitude que les deux espèces mentionnées 
sous les n*". 5 et 9; nous avons distingué les autres par 
des chiffres, attendant des circonstances plus favo- 
rables pour leur imposer des noms. 

La figure 4* ^ représente en dessus une espèce d'os- 
cabrion de grandeur naturelle, et la figure 4* ^ le mon- 
tre vu en dessous; on remarquera le développement 
excessif des deux rangs de branchies qui atteignent le 
bord antérieur du pied. La figure 5 est Toscabrion fas- 
ciculaire, chiton fascicularis , Linn. La figure 5. 2 le 
représente de grandeur naturelle, vu de profil et muni 
de ses faisceaux de soie ' j — 5. 2,, le même grossi et vu 
en dessus; — 5. 3^ le côté gauche dune des valves 
excessivement grossie , pour montrer la disposition des 
espèces de taches qui la recouvrent; — 5. 4, le même 
individu vu en dessous; — 5. ^, un individu qui, par 
la place qu'il occupe dans la planche, paraît avoir été 
voisin de celui qui précède, mais dont la forme est ce- 
pendant assez différente; il est vu en dessus et repré- 
senté en partie au trait : les détails qui suivent parais- 
sent lui appartenir; — 5. 6, une portion des branchies 
de forme pyramidale et à composition lamelleuse ; — 

' Cette figure, comme toutes cel- binatcur s^est trompé en mettant dix 

les au trait, est destinée à donner la faisceaux au lieu de neuf, f^ojrez la 

grandeur naturelle de ranimai: aussi figure 5. 2. 
ne doit-oD pas étro surpris si le des- 

10. 



i48 EXPLICATION DES PLANCHES. 

5. 7^ la langue clans toute sa longueur : on compte de 
chaque côte cinquante-quatre dents latérales rangées en 
se'rîe , et adhérentes par leur base à des espèces d'ar- 
ceaux moyens; on voit, en dehors des dents, de nom- 
breuses plaques hexagonaks, constituant une espèce de 
carrelage. La partie antérieure de tout cet appareil offre 
d'autres dents coniques au nombre de huit, rangées 
sur deux séries , et ajant au milieu trois petits tuber- 
cules, également coniques. Poli avait déjà représenté 
la langue de Toscabrion , mais avec moins de détails et 
dans une autre espèce'. — 5. 8. Deux paires de dents 
excessivement grossies , et adhérentes à leur pièce cen- 
trale. 

Les figures 6, 7 et 8 représentent des espèces aux- 
quelles nous n'oserions assigner un nom. La figure 6 
est une très-petite espèce, qu'on voit de grandeur na- 
turelle, et adhérente à une tige de madrépore, sous le 
n^..6. z. La figure 7 est une espèce plus grande, repré- 
sentée de profil sous le n°. 7. i. — 7.2, la montre exces- 
sivement grossie, et l'on remarque que les bords du 
manteau sont unis , c'est-à-dire non recouverts de 
poils ou d'écaillés. — 7. 3 est un détail de ses valves 
antérieure, moyenne et postérieure. La figure 8 est une 
espèce de même taille à peu près, mais dont les bords 
sont écailleux; les écailles ont une forme et une dispo- 
sition particulière, qui se trouvent parfaitement ren- 
dues dans la figure 8. 3. Cette espèce a beaucoup d'ana- 
logie avec la suivante. La figure 9 paraît être l'oscabrion 
écailleux, chiton squamosus , Linn. — 9. 2 le représente 

' Tesiacea utriusque Sicilias , planche III , figures 6 , 7 et 9. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. 1^9 

de grandeur naturelle et de profil; — g* ^, très-grossi 
et vu en dessus; — 9. 3, très-grossi et vu en dessous. 
— 9- 4 et 9. 5 montrent les branchies vues en dessus 
et en dessous; elles sont pyramidales : les feuillets qui 
s'insèrent à la tige moyenne, sont grêles et assez écartes 
les uns des autres. 



*fy*ttMnM% v iitiyu»iyttyytt^n0m0*Mmytnnn0tiyvt/t0tt¥tiuttv¥»Hivmyvym v vv9/itvv¥y*iy*Mn/y*^^ 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. 



PLANCHE I. 



PATELLES, FISSURELLES, ÉMAROmULES, 
BALANES, GASTROCHÈNES. 



Genre SIPHON AIRE, SIPHONARIA, 



FiG. I. 



M. Sowerby a fonde' sous. ce nom un genre très- voi- 
sin des patelles , et dont Adanson avait distingue l'ani- 
mal; nous en avons indique déjà les caractères* : l'es- 
pèce figurée ici parait nouvelle et offre une varie'te'. On 
la voit en dessus , en dedans et de profil. 

> Voyez ci-dessus, Gastéropodes, page i44> ^^ planche 3, figure 3. 



i5o EXPLICATION DES PLANCHES. 



Genre PATELLE, PATELLA, 



« 



FXG. 1 KT 3. 



Le genre patelle , très-ancîennement formé , appar- 
tient, dans la me'lhode de M. Cuvier, à Tordre des 
gasle'ropodes cyclobranches, et a pour caractère essen- 
tiel d'avoir une coquille d'une seule pièce, plus ou 
moins eVasée. L'animal , qui y est entièrement contenu, 
a le corps circulaire , muni d'un pied épais , plus étroit 
que le manteau; un cordon de petits feuillets bran- 
chiaux règne sous le bord de ce dernier , et en avant on 
distingue la tête ayant deux tentacules pointus, des 
yeux à leur base et une trompe. Les espèces de patelles 
sont très-nombreuses et fort difficiles à distinguer, 
surtout lorsqu'on n'est pas aidé par les couleurs. La 
figure 2 offre en dessus , en dessous et de profil , une 
espèce d'assez grande dimension. La figure 5 en pré- 
sente une autre, vue seulement en dedans ; elle est plus 
petite que la précédente, dont on pourrait la croire 
une variété. 

Genre FISSURELLE, FISSURELLA. 

Fm. 4, 5, 6, 7. 

Les fissurelles , qui appartiennent à l'ordre des gas- 
téropodes scutibranches, avaient été confondues d'abord 
avec les patelles : Bruguières les en a séparées , et cette 
distinction a été adoptée généralement. Elle est fondée, 
quant à la coquille, sur la perforation de son sommet; 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. i5i 

à ce trou aboutissent Taiius et l'ouverture de la cavité 
branchiale, qui est pratiquée dans le ihanteau. Celui-ci 
déborde toujours le pied de l'animal , et souvent aussi 
les bords de la coquillo* Les espèces propres à ce genre 
sont nombreuses, difficiles à distinguer et assez mal 
connues. 

Les figures 4 6t 5 offrent deux espèce^ d'assez grande 
dimension, très-différentes l'une de l'autre par leur 
forme. Le n^. 6 est une espèce bien distincte, mais 
fort petite, à en juger du moins par la figure 2^ La 
figure 6. z, bien qu'elle soit au trait, est sans doute 
grossie; on remarque le petit crochet situé en arrière 
de l'ouverture. 

La figure 7. i' est une espèce de fissurelle excessive- 
ment petite. Les figures 7. i, 7. z, 7. 3, la montrent 
très-grossie et vue en dessus , en dedans et de profil. 
On est frappé de la forme du trou qui est percé à la 
base d'un prolongement du sommet. M. d'Orbigny 
pense que la position de ce trou est due au développe- 
ment encore incomplet de la coquille; à. mesure qu'elle 
grandit, le trou occuperait, suivant lui^ plus d'étendue 
en arrière : cette espèce serait donc un très-jeune indi- 
vidu. 

Genre CABOCHON, CAPULUS. 



FiG. 8. 



Le genre cabochon, que M. de Lamarck désigne 
sous le nom de pileopsis, appartient aux gastéropodes 
de l'ordre des scutibranches , et se trouve caractérisé 
par une coquille conique, à sommet fermé et recourbé 



i52 EXPLICATION DES PLANCHES. 

en arrière. L'animal offre deux tentacules coniques 
ayant des yeux à la base exte'rieure, une trompe assez 
longue et des branchies sur une rangée au bord anle'- 
rieur de la cavitë branchiale. Les espèces connues sont 
peu nombreuses ; celle qui est figurée ici paraît très- 
petite, i' est sa grandeur naturelle. 8. i la repre'sente 
en dedans, et 8. z de profil. 

Genre ÉMARGINULE, EMARGINULA. 

FiG. 9. 

Nous avons fait connaître les caractères de ce genre, 
en donnant l'explication de la planche 5 des gastéro- 
podes'. La coquille repre'sente'e ici pourrait bien ap- 
partenir à l'animal qui a été figure avec tant de soin : 
cette espèce paraît différer de celles qui ont été décrites 
par M. de Lamarck; elle a des rapports avec Vemargi" 
nula fissura^ et est voisine aussi de Vemarginula rubra, 
l' la montre de grandeur naturelle; — 9. ^, en dessus; 
— 9. X, en dedans ; — 9- 3> de profil. Nous la nomme- 
rons emarginula Cuvieri, émarginule de Cuvier. 

Genre PARMOPHORE, PARMOPHORUS. 

FiG. 10. 

M. de Blain ville a établi ce genre dans un mé- 
moire lu à la Société philomathique , au mois de dé- 
cembre 1816*; et il a caractérisé plus tard l'animal et 

* Gastéropodes, p^ge i4i* 

* Bulletin de la Société philomathique y année 1817, page 25. 



MOLLUSQUES. - COQUIU.ES. PL. i. i53 

I 

la coquille de la manière suivante : corps épais , ovale , 
allonge, peu bombe en dessus ; et couvert, dans une 
plus ou moins grande partie du dos, par une coquille 
à bords caches par un repli de la peau; le manteau dé- 
passant le corps; tentacules épais, coniques, avec les 
yeux saillans à leur base externe. Coquille allongée, 
très-de'primée ; le sommet bien post-mëdial peu mar- 
que, et évidemment incliné en arrière; ouverture aussi 
grande que la coquille; les bords latéraux droits et 
parallèles, le postérieur arrondi, l'antérieur tranchant 
et subéchancré au milieu; empreinte musculaire large, 
à ovale très-allongé, à peine ouverte en avant. 

M. de Blainville assigne la place de ce nouveau genre 
extrait des patelles , tout près des émarginules et des 
fissurelles. Il est à remarquer que M. Savigny, qui a 
composé cette planche à une époque bien antérieure, 
a fait aussi ce rapprochement; peut-être connaissait-il 
Tanimal, ou bien jugeait-il cette ressemblance sur la 
forme de la coquille. M. de Blainville a d'abord admis 
trois espèces vivantes; mais il n a plus parlé que de 
deux dans un ouvrage récent \ Celle qui est représentée 
ici est très-petite : z' la montre de grandeur naturelle; 

— lo. i, très-grossie en dessus; — lo, a, en dessous; 

— 10.3, de profil. 

■ Manuel de malacologie, page 5oa. 



# 



iH EXPLICATION DES PLANCHES, 

DES BALANES. 

FiG. XI, 12, l3 ET 14. 

Le genre des balanes , qui a e'të assez bien circons- 
crit par Bruguières, renferme un grand nombre de 
mollusques qui , s'ils ont entre eux des traits de res- 
semblance , offrent aussi plusieurs caractères qui auto- 
risent des distinctions assez tranchées. M. Cuvier les 
reunit sous le nom de' glands de mer ^ halanus , et il 
leur trouve à tous, pour pièce principale de leur co- 
quille , un tube conique , fixe à divers corps , et dont 
l'ouverture supérieure se ferme par quatre battans 
mobiles. Les parois du tube sont creusées de pores et 
de chambres, dans lesquelles pénètrent, par la base, 
des productions du manteau. Les branchies, ajoute 
M. Cuvier , sont deux grands feuillets garnis de petites 
lames et adhërens aux côtés du manteau. 

Il est évident que toutes les espèces connues ne pré- 
sentent point l'ensemble de ces caractères , et qu'on peut 
former parmi elles de petits groupe» ou genres bien 
distincts. M. l'abbé Ranzani en mentionne déjà huit 
dans un mémoire spécial, sous les noms de asemus, 
ochthosia, balanus, chthamalus, coronula, çetovirus, dia^» 
dema^ et tuhinicella. On trouve encore dans M. de La- 
marck d'autres coupes; ce sont les petits genres acasta, 
creusia et pyrgoma. M. Savigny a représenté ici des 
espèces appartenant à quelques-uns de ces genres. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. i55 

Genre CHTHAMALE, CHTHAMALUSk 

FiG. II. 

On ne connaît que deux espèces propres à ce genre; 
le lepas depressa et le lepas stellata de Poli, Nous rap- 
portons à cette dernière l'espèce repre'sentee par M. Sa- 
vigny. Poli' et l'abbé Ranzani^ Vont de'jà figurée. 
11.2^ chthamale étoile, chthamalus stellatus, grossi et 
vu en dessus; — i', de grandeur naturelle;— ii. z, 
grossi et vu en dessous; — 1 1* 3^ grossi et vu de pro- 
fil; — 1 1. 4, l'opercule vu de profil. 

Genre PYRGOME, PYRGOMA, 

FxG. la. 

L'établissement de ce genre est dû' à M. Savigny ; 
mais on ne le connaissait encore que par la description 
qu'en avait donnée M. deLamarck^. Ce savant le carac- 
térise ainsi : coquille sessile, univalve, subglobuleuse, 
ventrue, convexe en dessus , percée au sommet; ouver- 
ture petite, elliptique; opercule bivalve. M. de Lamarck 
n'avait pas connaissance de l'animal , et , à cet égard , 
nous sommes dans la même ignorance; car on sait que 

' M. Pabbé Ranzani assigne pour datum, per musculos hasi adhœ- 

caractères aa genre chthamalus : rens, 

Tuhus areis prominentibus suhœ* * Testaceautnusque Siciliœ ,1.1^ 

quaUbus; aperturâ tetragonâ, late- tab. t, fig. 18-20. 

rihus suhœquaUbus; lamina interna ' Memoriedislorianaturale,ôec. 

hrevi; parielibus ad basim, multo prima, tab. 11, fig. 21 -24* 

crassioribus ; opercuium quadrivalve 4 Histoire des animaux sans ver" 

J'erè horizontale f ab vix pyrami^ tèbres, tome v, page 4oo- 



i56 EXPLICATION DES PLANCHES. 

nous ne possédons aucune note pour la rédaction de 
notre texte. Les figures , parfaitement exécutées et 
grossies, ne représentent que la coquille; mais elles 
donnent une idée très-exacte de ses compartimens. On 
voit que la pièce principale n'offre aucune division, et 
ressemble assez bien , en dedans , à une fissurelle : mais , 
lorsqu'on la voit à l'extérieur, et surtout de profil, elle 
présente une organisation toute particulière; la sur&ce 
est couverte de tubercules rayonnant du centre à la 
circonférence; le bord est droit et formé par une série 
de vingt-huit côtes obliques, séparées les unes des 
autres par des enfoncemens distincts, et parcourues 
elles-mêmes par un sillon longitudinal. Au dedans de 
cette sorte de coquille patelliforme, on trouve d'autres 
pièces qui, réunies, constituent l'opercule. Les pjr- 
gomes sont contenues dans l'épaisseur de polypiers du 
genre astrea. M. de Blainville a réuni ce genre aux 
creusies. M. Leach admet une espèce que M. de La- 
marck conserve; c'est la pyrgome rayonnante, pyrgoma 
cancellata, et très-probablement celle qui est repré- 
sentée ici. La figure i' donne la grandeur naturelle; 
— 12. z, un individu vu en dessus : on aperçoit l'ou- 
verture du sommet fermée par les valves, et la surface 
couverte de tubercules rayonnans; — 12. x, le même, 
vu en dedans, et dont on a retiré les valves : alors 
Touverture du sommet est libre , et la circonférence de 
la base offre des espèces d'épines tronquées et échan- 
crées ; ce sont les extrémités des côtes obliques , qui 
vont de l'ouverture de la coquille' au bord de l'espace 
dorsal; — 12. 3, le même individu, vu de profil : on 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. iS; 

distingue très-bien la partie dorsale couverte de tuber- 
cules et la série de côtes toutes obliques qui vont de 
cette partie dorsale au pourtour inférieur dé la coquille; 
— 12. 4^ les pièces operculaires cachant l'animal, qui 
deT)orde en arrière; — 4', cette même partie de gran- 
deur naturelle; — 12. 5, les valves de l'opercule vues 
en dedans; — 12. 6*^ les valves vues de profil. La per- 
fection des figures rend inutile d'entrer dans d'autres 
détails. 

Genre BAL ANE, BAL ANUS. 
Fio. x3. 

Ce genre , dont la distinction est due à Bruguières , 
a ëtë subdivise depuis en plusieurs groupes génériques, 
de telle sorte que les balanes proprement dites, bien 
qu'elles soient encore très-nombreuses , ne renferment 
plus que les espèces ayant pour caractères : coquille 
conique, sessile, avec ou sans support calcaire bien 
distinct , fixée , et paraissant formée de six valves sou- 
dées entre elles; ouverture située au sommet, fermée 
par un opercule de quatre pièces articulées.. La coquille 
figurée ici pre'sente les divers caractères du genre ba- 
lane : elle est très-voisine de la balane œuvee, baJanus 
ovularis de M. de Lamarck , qui ne paraît pas différer 
du lepas halanoïdes de Linnë, figure' par Poli*. Il ne 
peut y avoir de doute pour la détermination qu'entre 
cette espèce et la balane chëtivq, halanus miser de La- 
marck, dont la figure de Chemnitz ne donne qu'une 
idée très-imparfaite; — i5. i représente un groupe de 

' Loc, cit, tab« y, 6g. a-6. 



i58 EXPLICATION DES PLANCHES. 

balanès de grandeur naturelle j — i3. a montre un in- 
dividu très-grossi et vu de trois quarts en dessus ; — 
1 5. 3 > le même individu représenté de trois quarts en 
dessous; — i3. 4, section verticale d'une balane à 
laquelle on a enlevé l'opercule j — i3. 4, section à 
l'intérieur et de face de l'opercule , pour montrer la 
jonction, des pièces operculaires ; — i3. 6, deux des 
pièces operculaires vues en dehors et de face; — i5. y, 
l'opercule entier, c'est-à-dire les quatre pièces réunies 
telles qu'elles le sont dans l'état naturel, et lorsqu'elles 
bouchent l'ouverture de la coquille; 7', cet opercule 
de grandeur naturelle; — i3. 8, lopercule vu de profil. 

Genre CREUSIE, CREUSIA, 

Fxo. 14. 

M. Leach a établi ce petit genre aux dépens des ba- 
lanès, et il a été généralement adopté. M. de Lamarck 
lui assigne pour caractères : corps sessile, subglobu- 
leux, enfermé dans une coquille operculée; trois ou 
quatre paires de bras tentaculiformes ; bouche sans 
saillie, à la/ partie antérieure et supérieure du corps; 
coquille sessile, fixée, orbiculaire, convexe-conique, 
composée de quatre valves; les valves inégales, réunies, 
distinctes par leurs sutures ; opercule intérieur, bivalve. 
Ces divers caractères se reconnaissent parfaitement dans 
l'individu que M. Savigny a fait représenter. On dis- 
tingue très-bien dans ces figures la manière dont les 
valves de la coquille sont réunies entre elles, et la dis- 
position curieuse des pièces operculaires. M. de Blain- 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. iSg 

ville a établi des divisions dans ce genre : notre indi- 
vidu appartient évidemment à la section comprenant 
les espèces très-dëprimees , striées , quelquefois avec 
des indices de la division en quatre pièces et à opercule 
bivalve. Il cite la creusie épineuse, creusia spinulosa 
de Leach\ à laquelle appartient peut-être l'individu 
de M. Savigny : celui-ci offre aussi quelque ressem- 
blance avec les espèces mentionnées par Lamarck sous 
les noms de stromia et de vemica, et représentées par 
Mûller et Chemnitz j mais les figures de ces deux zoolo- 
gistes sont tellement imparfaites, qu'il serait difficile 
de pouvoir arriver à une détermination précise par un 
examen comparatif. 

i^. i, trois individus de grandeur naturelle, fixés 
sur un madrépore; — i4* ^> individu très-grossi et vu 
de trois-quarts en dessus : l'opercule est appliqué obli- 
quement sur l'ouverture de la coquille , qu'il ferme en 
grande partie ; — 1 4* 3 > ^^ même , vu de profil avec 
l'animal, dont les cirres , au nombre de douze, sortent 
par une ouverture du sommet; — 14. 4^ le même, vu 
en dessous et montrant le support calcaire de la base , 
au moyen duquel la coquille adhère au polypier pie;*- 
reux; — i4- 5> deux des valves de la coquille, très- 
grossies et isolées pour rendre évident le mode de con- 
nexion de ces pièces; — i^. 6, opercule montrant ces 
deux pièces réunies; — i4- 6"^, les pièces de l'opercule 
disjointes. 

> La figure citée par M. de Blain- nous empêche de lui comparer celle 
-ville n^a pas encore paru ; ce qui de M. Sarigoy. 



iGo EXPLICATION DES PLANCHES. 

Genre GASTROCHÈNE, GJSTROCHQENJ, 

Fio. i5. 

Ce genre , établi originairement par Sprengler , 
adopte ensuite par M. Cuvier et par M. de Lamarck ^ 
a pour caractères, suivant ce dernier auteur : coquille 
bivalve , équivalve , presque cunéiforme , très-bâil- 
lante; à ouverture antérieure très-grande, ovale, obli- 
que; la postérieure presque nulle; charnière linéaire, 
marginale , sans dents. M. de Lamarck le range à côté 
des pholades , c'est-à-dire qu'il croit ces coquilles dé- 
pourvues du fourreau tubuleux qui caractérise les 
arrosoirs , les tarets , les fistulanes , etc. Cependant 
M. Turton a fait connaître , dans sa Conchyliologie 
hritanniquç, que ce tube existait dans une espèce qu'il 
a eu occasion de trouver sur Jies côtes d'Angleterre; et 
M. Deshayes , ayant vérifié l'exactitude de cette obser- 
vation , a conclu que le genre gastrochène devait être 
réuni à celui des fistulanes. On sait que les gastrochènes 
sont des mollusques térébrans, c'est-à-dire qu'ils se 
creusent des demeures dans les madrépores et les 
roches calcaires. 

La coquille figurée ici, figure i5. i, a, 3, paraît 
être un gastrochène. M. Savigny a placé cette coquille 
acéphale sur cette planche, peut-être à cause de son 
habitation dans l'intérieur des madrépores : elle est, 
méthodiquement parlant, hors de rang. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 2, 161 



PtAKCHE a. 



HÉLICES, BULIMES, AMPULLAIRES, 
PLANORBES, PALUDINES. 



Genre MAILLOT, PUPJ. 
Fio. I. 

Ce genre se distingue au premier abord des hélices 
par sa forme cjlindracee, et par le dernier tour de 
spire, qui n'est pas sensiblement plus grand que celui 
qui précède. M. de Lamarck caractérise ainsi les mail- 
lots : coquille cjlindrace'e, en ge'ne'ral e'paisse; ouver- 
ture irre'gulière, demi-ovale, arrondie et subanguleuse 
infe'rieurement ; à bords presque égaux, re'fle'chis en 
dehors, disjoints dans leur partie supérieure; une lame 
columellaire^ tout-à-fait appliquée, s'interposant entre 
eux. Ces caractères se reconnaissent dans la petite 
espèce figurée ici , et qui est très-remarquable par la 
carène élevée et linéaire qui se voit sur le dernier tour 
de spire. Cette particularité, qui n'est relatée dans 
aucune des espèces décrites par M. de Lamarck, nous 
porte à croire que ce maillot est uue espèce nouvelle : 
nous lui proposerons le nom de pupa Lamarckii, mail- 
lot de Lamarck. La figure i. 2 le montre très-grossî, 
et z' de grandeur naturelle; i. z, de profil, du côté 
de la bouche ; 1.3, en dessus. 

H. N. xxîi. II 



i62 EXPLICATION DES PLANCHES. 

Genre HELIX, HELICE. 
FiG. a-ao. 

Les hélices ou les. escargots constiluent un genre 
très-nombreux en espèces, et dont la coquille varie 
singulièrement pour la forme; ce qui a engage quelques 
auteurs à les diviser en plusieurs genres qu'ils ont crus 
bien distincts. L'animal de ces mêmes coquilles offre 
au contraire une organisation peu variable; et les zoolo- 
gistes qui ont attaché une plus grande importance à 
cette considération, n'otit cru devoir adopter les divers 
genres que comme des sections d'un seul et même 
groupe : M. de Férussac a fait une étude spéciale de 
ces coquilles \ 

Parmi les espèces dont on voit ici la figure et que 
nous avons pu reconnaître sans autre secours malheu- 
reusement que la gravure, nous citerons 2. i, 2. z, 
2. 3, heùjc ligata, Var. Fér. : elle est vue sous diver- 
ses faces; — 5. i, x, 3, helijc melaiiostoma , Drap. 
Fér.j — 4- ^> ^> 3> helijc spiriplana. La figure 5. i, 
z, 3, n'en est peut-être qu'une variété. Les figurés 6. 

l, Z, 3; 8. l, 2., 3; 9. /, 2, 3; 10. 2, Z; II. /, z,3, 

et 12. /, z^ paraissent appartenir à Yhelix irregularisy 
Fér., dont elles seraient des variétés. La figure 7. r, 
z, 3 , offre peut-être le jeune âge de cette même espèce. 
Les figures i5,j, z, 3,4> 5 9 ^ ^^ 7> semblent être 
Vhelix simulata. Les figures i4- 2, Z,3;i5. ly Zj ^y 

' Histoire générale et particulière des mollusques terrestres etfluvia- 
tiles. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 2. i63 

4, et 16. z, z, 3, sont probablement une seule et 
même espèce se rapportant à Vhelix pisanay MuU. 
Lam. On pourrait considérer les figures 17. 2, z, 3; 
18. ly 2,3, et surtout la figure 19. 2, 2-? 3> comme 
de jeunes individus de cette dernière espèce, La fig. 20. 
2 et z est bien certainement Vhelix àlgira de Linné'. 

Genre miUME, BULIMUS. 
Fio. ai BT aa. 

L'animal des coquilles du genre bulime ne diffère en 
rien de celui des hélices; de sorte que la distinction de 
ce genre devient très-fugitive , puisqu'elle n'est base'e 
que sur quelques modifications de forme dans le test , 
modifications elles-mêmes très-variables. Deux espèces 
sont repre'sente'es ici : figure 21. 2 , le bulime aigu, 
hulimus acutus de Bruguières (Jieîix acuto); et fig. !22. 
^9 ^9 3 9 ^6 bulime décollé, bulimus decollatus Ç hélix 
decollata^. 

Genre AURICULE, AURICULA. 

Fio. a3. 

Les auricules, confondues par Bruguières avec les 
bulimes, en ont été distinguées nettement par M. de 
Lamarck , qui leur assigne pour caractère générique : 
coquille subovale ou ovale-oblonguej ouverture longi- 
tudinale, très-entière à sa base et xétrécie supérieure- 
ment où ses bords sont désunis; columelle munie d'un 
ou de plusieurs plis; labre à bord, tantôt réfléchi en 

II. 



i64 EXPLICATION DES PLANCHES. 

dehors, tantôt simple et tranchant. L'espèce figurée 
sous le n^. 23. i et x est Vauricula villosa^ Fer.; i' 
offre sa grandeur naturelle. 

Genre AMBRETTE, SUCCllSEA. 

FiG. a 4. 

Drapamaud a le premier distingue ce genre, et il lui 
a donne' pour caractères : coquille ovale-ohlongue j ou- 
verture grande oblique; columelle eVasee, formant 
dans rinte'rieur une rampe en spirale; plan de l'ouver- 
ture , très-incliné par rapport à l'axe de la coquille. Ces 
caractères se dénaturent beaucoup chez certains indi- 
vidus , et l'animal ne diffère pas bien sensiblement des 
hélices : aussi plusieurs auteurs reunissent^ils les am- 
breltes à ce dernier genre. Quoi qu'il en soit, l'espèce 
Tepre'sente'e sous le n°. nl^^i elx paraît être l'ambrette 
amphibie, succinea amphibiay Drap. : elle est grossie, 
et la figure i^ donne sa grandeur naturelle. M. Risso 
nous a dit qu'elle était très-voisine d'une espèce nou- 
velle , qu'il va décrire sous le nom d^^legans. 

Genre AMPULL AIRE , JMPULLARIA. 

FiG. 25 ET 3l. 

M. de Lamarck, qui a établi judicieusement un si 
grand nombre de genres dans la classe des mollusques , 
a le premier distingue les aropullaires des hélices et des 
bulimes, avec lesquels on les confondait; elles ont pour 
caractères : coquille globuleuse, ventrue, ombiliquee 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 2. , i65 

à la base, sans callosité au bord gauche^ ouverture 
entière, plus longue que large, à bords réunis, le 
droit non re'flechij un opercule. La figure 25. z et z 
est TampuUaire ovale, ampullaria ov^ata d'Olivier, et 
la figure 3i. i , z, 3, 4, 5, paraît être FarapuUaire 
carence , ampullaria càrinata d'Olivier , trouvée pre'ce'- 
demment par ce savant naturaliste dans les canaux 
d'Egypte 5 3i. 3 et 4 offre deux variete's de cette co-p 
quille ; 5 1. 5 est l'opercule. M. Savigny , en éloignant 
cette espèce de Vampullaria ovata, avait peut-être eu 
l'intention de la distinguer gënériquement. En effet , 
elle a une forme très-remarquable ; mais les différences 
qu'elle présente disparaissent quand on examine com-^ 
parativement un grand nombre d'ampullaires. 

Genre PLANORBE, PLANORBIS. 

Fia. a6. 

Mûller le premier et ensuite Bruguières ont distin- 
gué les planorbes des hélices, avec lesquelles Linné les 
confondait. Les caractères génériques sont, d'après 
M. de Lamarck : coquille discoïde à spire aplatie ou 
surbaissée , et dont les tours sont apparens en dessus et 
en dessous 9 ouverture oblongue, lunulée, très-éoartée 
de Taxe de la coquille et dont le bord n'est jamais 
réfléchi : point d'opercule. L'absence dé l'opercule dis- 
tingue essentiellement ce genre de certaines espèces 
d'ampullaires qui sont également discoïdes et pourvues 
d'un opercule corné. Les planorbes sont des coquilles 
d'eau douce. 



i66 EXPLICATION DES PLANCHES. 

La âgUre 36- i , z, 3 , paraît être le planorbe orien- 
tal , pUmorbis orientçiUs d'Olivier. 

Genre PHYSE, PHYSJ. 
Fio. «7. 

Cestià Draparnaud qu'on doit rétablissement de ce 
petit genre, qui ne renferme que des espèces d'eau 
douce , et qui fut confopdu avec les bulles par Linnë , 
et avec les bulimes par Bruguières. Lamarck lui assigne 
pour caractères : coquille enroulée , ovale ou oblongue, 
à spire saillante; ouverture longitudinale, rétrecie su- 
périeurement; columelle torse, bord droit très-mince, 
tranchant , s'avançant en partie au-dessus du plan de 
l'ouverture : point d'opercule. On ne connaît encore 
qu'un petit nombre d'espèces : celle que représente la 
figure 27. 2.et z paraît être la ptiyse tronquée , phjsa 
truncata de M. de Férussac ; elle est grossie : 1 ' donne 
sa grandeur naturelle. 

Genre PALUDINE, PJLUDINJ.. 
Fio. 28, 29, 3o. 

La distinction de ce genre est due à M. de Lamàrck. 
Avant lui , les espèces qui le composent étaient disper- 
sées parmi les cyclostomes , les bulimes et les turbos ; il 
leur a donné pour caractères propres : coquille conoïde , 
à tours arrondis ou convexes , modifiant la cavité spirale ; 
ouverture arrondie , ovale , plus longue que large , an- 
guleuse au sommet ; les deux bords réunis , tranchans ^ 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 3. 167 

jamais recourbes en dehors; un opercule orbiculaire et 
corne'. Ces coquilles vivent poiir la plupart dans les 
eaux douces j on en rencontre aussi dans les eaux sau- 
mâtres et salées. La figure 28. 2 et z parait être la 
paludina huUmoïdes de Fërussac* La figure 29. i et 2. 
pourrait bien être une variété de la paludine sale , palu- 
dina impura de M. de Lamarck ) elle semble grossie : 
i^ indiquerait sa taille naturelle. La figure 3o. 2 et :t est 
la paludine unicolore , paludina unicolor d& Lamarck , 
ou la cjdostokia unicolor d'Olivier^ Elle. paraît propre à 
rÉgypte. 

PLAIf€H£ 3. 

MONODONTES, SCALAIRES, MÉLANIES, 

PALUDINES. 



Genre MONODONTE, MONODONTA. Lam. 

FiG. I-II. 

M. de Lamarck ^ qui a établi ce genre , le caractérise 
ainsi : coquille ovale ou conoïdej ouverture entière, 
arrondie, à bords désunis supérieurement; columelle 
arquée , tronquée à sa base ; un opercule. La précision 
/Je ces caractères n'est qu'apparente ; ils s'évanouissent 
successivement lorsqu'on passe en revue un grand nom- 
bre d'espèces : on voit alors qu'on doit réunir les mono- 
dontes aux turbos , et que ce dernier genre ne se dis- 
tingue que difficilement des troques; il en est de même 



iG8 EXPLICATION DES PLANCHES. 

de plusieurs petits groupes génériques établis par les 
auteurs , et qui tous pourraient être considérés comme 
autant de sections ou de sous-genres des troques , que 
Ton considérerait alors comme le genre principal. Les 
monodontes de M. de Lamarck sont nombreuses en 
espèces : très-peu ont été représentées avec soin j ce qui 
rend très-diflGciles la cqmparaison et par suite la déter- 
mination des figures gravées qu'a fait exécuter M. Savi- 
gnj. Les figures i. i, z, 3, 2. i, z, 3, ii. i, %, nous 
montrent trois espèces d'assez grande dimension; nous 
avons reconnu que le n®. 1 1 était la monodonte articu- 
lee 9 monodonta articùlata de M. de Lamarck , qui igno- 
rait sa patrie. Cette coquille fait partie du cabinet de 
M. le duc de Rivoli , dont la noble obligeance est con- 
nue et appréciée par tous les naturalistes. 

Les autres espèces représentées sous les n°*. 3 , 4 > ^ , 
6, 7, 8, 9, 10, paraissent grossies : i^ indique plutôt 
leur grandeur naturelle que leur jeune âge. La plupart 
de ces espèces sont probablement nouvelles j il faudrait 
connaître leur couleur pour leur assigner des noms et 
tenter de les décrire. Toutes étant distinguées par des 
chiffres , on pourra les citer facilement lorsqu'on aura 
occasion de les rencontrer, soit dans les collections, soit 
dans la nature. 

La figure 1 2. i eXx est une coquille assez singulière, 
qui semble imparfaite, et qu'on pourrait rapporter au 
grand genre trochus; elle est grossie : i^ indique sa taille 
p^turelle. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 3. 169 

Genre SCALAIRE, SCJIJRIJ. 

FiG. Z3 ET 14. 

Les scalaires constituent un genre très*-distinct , éta- 
bli par M. de Lamarck et caracte'risé de la manière sui- 
vante : coquille subturriculee , garnie de côtes longitu- 
dinales , élevées , interrompues , presque tranchantes ; 
ouverture obronde; les deux bords réunis circulaire- 
meiit , et terminés par un bourrelet mince , recourbés. 
Les espèces de ce genre sont toutes marines : on n'en 
connaît encore qu'un petit nombre; M. de Lamarck 
n'en décrit que sept. Il parait qu'il en existe plusieurs 
d'une très-petile taille, et qui n'ont pas encore été 
étudiées ; celles qu'on voit figurées ici sont très-certai- 
nement nouvelles. La figure i3 offre une de ces sca- 
laires excessivement grossie; nous la nommerons sca- 
laire de Férussac, sealarià Ferussacii : 2^ donne sa 
grandeur naturelle. La figure i4- ^ et z nous semble 
être encore une scalaire dont la dimension plus grande 
est représentée au n°. z' .- elle portera le nom de sca- 
laire de Jomard , scalaria Jomardi, 

Genre PALUDINE, PALUDINA. 

Genre MÉLÀNIE, MELANIA. ) Fig. i5— 45. 

Genre RISSOAIRE, RISSOA. 

Il y aurait un travail à faire sur toutes les coquilles 
qu'on voit associées ici. M. Savigny en avait sans doute 
le projet \ le soin qu'il a mis à les représenter avec 



I70 EXPLICATION DES PLANCHES. 

beaucoup de détails et trës-grbssies ^ l'indique assez. 
Ces espèces sont presque microscopiques , et leur gros- 
sissement nous révèle des formes et une organisation 
toutes particulières. Nous avons fait des tentatives pour 
en reconnaître quelques-unes : mais nous nous sommes 
bientôt convaincus qu'elles étaient nouvelles; nous 
avons alors cherché à les rapporter aux genres connus j 
et là nous avons encore trouvé bien des difficultés. Les 
dessins et surtout les coquilles elles-mêmes nous eussent 
été très-utiles pour juger ^ d'après la couleur et la nature 
plus ou moins calcaire du test , si elles étaient marines 
ou fluviatiles ; ce qui aide bien souvent à la détermina- 
tion du genre. 

Nous avons cru reconnaître des paludines dans 
les n'*. i5. 1,2,, 16. 2 , z , et peut-être 17. i , z.Ce 
genre se trouve déjà représenté à la planche précédente; 
mais les trois espèces qu'on y voit figurées sont d eau 
douce , tandis que celles dont il s'agit paraissent ma- 
rines : cette différence dans Yhabitat entraîne une dis- 
tinction générique. M. de Férussac fait de ces espèces 
le sôus-genre littorine , littorina : ces petites littorines 
sont nouvelles. Les figures 18 et 19 pourraient former 



un nouveau genre. 



Les trois espèces qui suivent doivent être rapportées, 
dans rétat actuel et très-imparfait de la science, au 
genre rissoaire, rissoa, qui lui-même n'est pas très- 
rigoureusement caractérisé. Ces espèces sont excessive- 
ment petites ; leur grandeur naturelle est placée à côté 
de chacune d€lles et indiquée par le chiffre 2^. La 
figure 20 sera la rissoaire de Fréminville, rissoa Frc" 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 4- 171 

minyillii; la figure 2i portera le nom de rissoaire de 
Desmarest, rissoa'Desmarestii ; et la figure 22 sera 
appelée rissoaire de d'Orbîgny , rissoa DorbîgniL 

La figure 25 a quelque ressemblance avec les me'- 
lanies; on peut en dire autant de la figure 26. La 
figure 24 est une turritelle , qui serait ici tle grandeur 
naturelle. 

Les figures 26, 27 , jusques et y compris la dernière 
ou le n**. 45 ^ offrent quelques-uns des caractères du 
genre rissoaire, et ces espèces peuvent être considere'es , 
dans tout cas , comme une division du grand genre 
paludine. La figure 3i paraît être le rissoa truncata , 
encore jeune. M. Risso en fait un genre sôus le nom 
de truncatella. 

PLANCHE 4- 

CÉRITHES, MUREX, STROMBES, BUCCINS. 

Le genre rissoaire , dont un grand nombre d'espèces 
ont été' représentées dans la planche qui précède, se 
retrouve figuré ici sous les n°*. i , 2 et 5. M. Risso les 
place dans un nouveau genre sous le nom de man- 
zelia. Nous proposerons pour la figure i le nom de 
M. Risso ; et pour la figure 2 , celui de BerthoUet. La 
figure 3 n'est pas représentée dans son entier j mais 
ce qu'on en voit indique assez qu'elle diffère des précé- 
dentes. 



17a EXPLIC/VTION DES PLANCHES. 

Genre CÉRITHE, CERITHIUM. 

Fxo. 4-Z1. 

Bruguières a le premier distingué ce genre des mu- 
rex ', des strombes et des troques , avec lesquels Linné 
avait confondu les cérithes : tous les naturalistes ont 
adopté cette réforme , et M. de Lamarck a caractérisé 
les cérithes de la manière suivante : coquille turriculée; 
ouverture oblongue, oblique, terminée à sa base par 
un canal court , tronqué ou recourbé, jamais échancré; 
une gouttière à l'extrémité supérieure du bord droit j 
un opercule petit , orbiculaire et corné. 

Ce genre est très-nombreux non-seulement en espèces 
vivantes , mais encore en espèces fossiles , abondantes 
dans certains terrains de formation marine; leur déter- 
mination est difficile et encore fort peu avancée. Les 
figures qu'en ont données les auteurs sont très-impar- 
faites : celles qu'on voit ici n'ont pas cet inconvénient ; 
elles sont exécutées avec le soin le plus scrupuleux. Les 
figures 4^ 5,6,7. ' et z, n'ont pu être déterminées 
bien certainement j la figure 8. z et z paraît voisine du 
cerithium atratum de Bruguières j les figures 9. i , x, 
10. 1 , 2, , 3 , restent indéterminées, et sont probable- 
ment nouvelles. L'espèce représentée au n^. n z et 2, 
est la cérithe tuberculée, cerithium tuherculatum de ' 
M, de Lamarck. -' 



f 

I 

f 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 4. 173 

Genre BUCCIN, BUCCINUM. 

FiG. la, z3, i5, 90, ai. 

Le genre buccin de Linné a été réduit de beaucoup 
3)ar Bruguières , et ensuite par M. de Lamarck , qui 
lui assigne pour caractères : coquille avale ou ovale-co- 
nique; ouverture longitudinale, ayant à sa base une 
édbancrure sans canal ; columelle aplatie , renflée dans 
sa partie supérieure. 

Les espèces représentées ici, fig. 12, i5, i,5, 20. 
î y X, 2iw i etx, et de grandeur naturelle t', sont, à 
l'exception d'une seule , excessivement petites , et la 
détermination spécifique n'est guère possible dans l'état 
actuel de nos connaissances ; c'est même avec doute que 
nous rapportons quelques-unes de ces espèces au genre 
buccin. Les figures 1 5 et 21 semblent être des murex. 

Genre PYRULE, PYRULA, fig. 16. 
Genre FUSEAU, FUSUS, fig. 17, 18 et tg. 
Genre FASCIOLAIRE, FASCIOLARIA, fig. 14. 
Genre PLEUROTOME, PLEUROTOMA, fig. 34. 

Bruguières réunissait sous le nom de {useatu ^ fusus , 
un grand nombre d'espèces, qui en ont été distinguées^ 
et qui fout aujourd'hui partie des genres pyrule , pleu- 
rotome , fasciolaire , etc. M. de Lamarck a restreint de 
la manière suivante les limites de chacun de ces genres. 

Les pyrules ont pour caractères : coquille subpyri- 



174 EXPLICATION DES PLANCHES. 

forme , canalîculëe à sa base , ventnie dans sa partie 
supérieure , sans bourrelets en dehors , et ajant la spire 
courte, surbaissée quelquefois; columelle lisse; bord 
droit sans echancrure. Nous avons reconnu dans la 
figure i6. i et x la pyrule rayée, pyrula Uneata de 
M. de Lamarck. 

Le genre fuseau est caractérise ainsi : coquille fusi- 
forme ou subfusiforme , canaliculée à sa base , ventrue 
dans sa partie moyenne ou inférieurement , sans bour- 
relets extérieurs, et ayant la spire ëlevee et allongée; 
bord droit sans echancrure; columelle lisse ; un oper- 
cule corne'. On voit ici la figure de deux espèces très- 
grandes. Nous n'avons pu déterminer positivement le 
n^ 17. ï et a. Quant à la figure 18. i , x, elle paraît 
représenter le fuseau sillonné ^fusus sulcatus de M. de 
Lamarck. La figure 19 , qui est excessivement grossie, 
et dont on voit la taille naturelle en i', ressemble à un 
très-jeune fuseau. 

Le genre fasciolaire offre pour caractères : coquille 
subfusiforme, canaliculée à sa base, sans bourrelets 
persistans , ayant sur la columelle , près du canal, deux 
ou trois plis très-obliques. C'est avec quelque doute que 
nous rapportons à ce genre la figure 14. i , x; nous 
oserions encore moins en donner la détermination spé- 
cifique : cependant elle a quelque analogie avec la fas- 
ciolaria tarentina de Lamarck. 

Le genre pleurotome est ainsi distingué par M. de 
Lamarck : coquille , soit turriculée , soit fnsiforme , 
terminée inférieurement par un canal droit , plus ou. 
moins long ; bord droit , muni dans sa partie supérieure 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. l^. 175 

d une entaille ou d'un sinuSf Les espèces de ce genre 
sont assez nontibreuses : nous n*en avons trouvé aucune 
identiquement semblable à celle qui est ici figurée sous 
le n^. 24* ^ > ^9 ^^ q^i pourrait bien être nouvelle. 

Genre MUREX, MUREX. 

FiG. aa ET a3. 

Linné avait réuni dans ce genre un grand nombre de 
coquilles assez différentes, qui en ont été distraites par 
divers auteurs , et , entre autres , par Bruguières et 
M. de Lamarck. Ge.dcrnier conchyliologiste a singuliè* 
rement réduit le genre des rochers ou murex, en le 
limitant aux espèces encore très-nombreuses qui offrent 
pour caractères : coquille ovale ou oblongue, canalicu- 
lée à sa base , ayant à l'extérieur des bourrelets rudes , 
épineux ou tuberculeux; ouverture ari'ondie ou ova- 
laire : bourrelets triples ou plus nombreux sur chaque 
tour de spire; les inférieurs se réunissant obliquement 
avec les supérieurs par rangées longitudinales ; un oper- 
cule corné. On voit ici deux espèces : la figure 22. i ,x, 
reste indéterminée; la figure 25. i, x , est voisine du 
murex fascié , murex trunculus de M. de Lamarck. 

Genre STROMBE, STROMBUS. 
FiG. 25, a6 ET 27. 

C'est Linné qui originairement a fondé ce genre , et 
c'est M. de Lamarck qui l'a modifié , en créant à ses 
dépens les sous-genres ptérocère et rostellaire. Les 



176 EXPLICATION DES PLANCHES. 

strombes de cet auteur ne renferment plus que les 
espèces ayant pour caractères : coquille ventrue, ter^ 
minée à sa base par un canal court, echancré ou tron-^ 
que; bord droit ^ se dilatant avec l'âge en une aile 
simple, lobe'e ou crénelée supe'rieurement , et ayant 
inferieurement un sinus séparé du canal ou de l'échan- 
crure de sa base. La figure 25. i, x, repte'sente un 
strombe voisin du strombe rayé , strombus lineatus de 
M. de Lamarck , quant à la taille et à la disposition des 
couleurs : le dessin colorié n'aurait laissé aucun doute 
à cet égard. Les figures 26 et 27 pourraient être des 
variétés de la même espèce, au moins la figure 26. 

Genre VIS, fTJERjEBRJ. 
FiG. a8. 

Le genre vis a été fondé par Bruguières aux dépend 
des buccins de Linné. M. de Lamarck ladoptê en lui 
donnant pour caractères î coquille allongée , turriculée, 
très-pointue au sommet; ouverture longitudinale, plu- 
sieurs fois plus courte que la spire , échancrée à sa base 
postérieure; base de la columeile torse ou oblique. 
L'espèce représentée fig. 28 semble appartenir à ce 
genre; mais il serait difficile de reconnaître l'espèce, 
dont la grandeur naturelle est représentée au n^. i^. 

Genre PLANAXE, PLJNJXIS. 
FiG. ag. 

C'est à M. de Lamarck qu'on doit l'établissement de 
ce genre; il le place entre les turbos et les phasianelles , 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 5, 177 

en lai assignant pour caractères : cbqnille * ovale-co- 
nique, solide 5 ouverture ovale, un peu plus/longue 
^ue large; columelle aplatie et tronquée à sa base, 
séparée du bord droit par un sinus étroit; face inte'- 
xieure du bord droit sillonnée ou rajee ^ et une cal- 
Ipsité courante sous son sommet. M. de Blainville 
signale un opercule ovale , mince , corne et subspiral : 
M. de Lamarck ignorait son existence. L'espèce gravée 
figure 294 1,7., serait-elle la planaxe sillonnée ^ -pla-- 
naxis sulcata de M, de Lamarck? Je le croirais volon* 
tiers, maigre plusieurs différences que j'observe, et 
que je suppose être individuelles. 



PLAirCHE 



è. 



BULLES, NÉRITES, PHASI ATTELLES, SABOTS, 

TROQUES. 

La coquille représentée fig. 1. i , x, doit constituer 

un genre nouveau; il a de l'analogie avec les cadrans , 

solarium, et offre extérieurement quelque ressemblance 

avec la coquille des Argonautes. Nous donnerons à ce 

joli genre le nom d'anatole, anatola^, et nous dédie* 

rons l'espèce à Mé le baron de Humboldt , anatola 

Sumboldtii* 

Genre BULLE, BULLA. 

FzG. a, à, 4, 5, 6, ^. 

Ce genre de Linné renferme des coquilles qui ont 
été caractérisées par M. de Lamarck de la manière 

' L^nne des heares, dont le nom sigoifle le lever, 

H. N. XXII. la ' 



178 EXPLICATION DES PLANCHES. 

suivante : coquille univalve, ovale-globuleuse, en-^ 
roulée, n'ajant point de columelle, ni de saillie à 
spire; ouverture dans toute sa longueur à bord droit 
tranchant. Toutes les espèces qu'on voit ici sont exces-^ 
sivement petites , et ne paraissent avoir été observées 
par aucun conchjliologiste : leur grandeur naturelle 
est représentée en z^ Nous n'assignons pas de nom à 
la figure 2 , que M. Risso nous a dit avoir décrite dans 
l'ouvrage qu'il va publier incessamment^ La figure 3 
sera la bulle de Girard, buna Girardi; la figure 4' 
sera la bulle de Villiers, huila Villersîi; la figure 5 
portera le nom de M. Fourîer , bulla Fourierii; la 
figure 6 , celui de M. Desgenettes , bulla Desgenettii ; 
enfin, la figure 7 sera dédiée à Monge, bulla Mongii: 
tous collaborateurs de cet ouvrage. 

Genre STOMÀTELLE, STOMATELLA. 

iPtOé S, g, 16. 

» 

M. de Lamarck , auteur de ce petit genre j le Carac- 
térise ainsi : coquille orbiculaii'e où oblongue, auri-^ 
forme, imperforée; ouverture entière^ ample, plus 
longue que large; hotA droit, évasé, dilaté, ouvert. 
Les espèces représentées ici sont de petite dimension et 
grossies; les figures l' placées à côté de chacune d'elles 
indiquent leur grandeur naturelle. La figure 8. / , 
^y 3> ^st assez voisine de la stomatelle sulcifere, stoma- 
tella suïcîfera de M. de Lamarck; la figure 10. i^x, 3, 

» M. Risso doit fonder, sous le qui comprendra, nous a-l-il dit, les 
nom de hullina, un genre nouyenu , espèces représentées sons les n"'. 4 9 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 5. 179 

parait être la stomatelle auricule, stomatella auricula 
de M. de Lamarck; la 6gure ^. i,%, est peut-être nou- 
velle. 

* 

Genre NÉRITINE, NERITINJ. 

Fio. XX. 

M. de Lamarck distingue Ce genre de celui des 
nérites par les caradtëres suivans : coquille mince, 
demi-globuleuse ou ovalè, aplatie en dessous, non 
ombiliquee ; ouverture demi-ronde ; le bord gauche 
aplati ei tranchant ; aucune dent ni crënelure à la face 
interne du bord droit j opercule muni d'une apophyse 
ou d'une pqinte latérale. Cette distinction générique 
est quelquefois très-difficile à saisir, et les néritines ne 
diffèrent des nérites que parce que le test est beaucoup 
plus mince, et qu'elles sont fluviatilçs. L'espèce figurée 
ici , quoique denticulée , semble appartenir au genre 
néritine; elle est très-pelite : i' donne sa taille natu- 
relle, et II. / , z, la représente irès-grossie. Bien que 
nous ne connaissions pas ses couleurs , nous crojons 
pouvoir assurer qu'elle est nouvelle : nous proposons 
de la nommer néritine de Feuillet, jicritfwa FeuiUetii \ 

5 et 6; leur forme est réellement mon excellent ami JVI. Feuillet, bi- 

très-dlfféréïite des bulles propre- blidlhécaire de Fltiâlittit, Tuii dei 

ment dites. bommes les plus distingués de notre 

■ On m^approuvera sans doute de époc^ue par Té tendue de ses coq- 

donner ce témoignage dVstime à naissances. 



12. 



i8o EXPLICATION DES PLANCHES. 

Genre NÉRITE, NERITJ, 
FiG. la, z3, z4, z5, x6« 

Ce genre, tel qu'il a ële' fonde' par Linné, em- 
brassait un très-grand nombre d'espèces. M. de La- 
marck Fa restreint en lui donnant pour caractères: 
coquille solide , demi-globuleuse , aplatie en dessous , 
non ombiliquee ; ouverture entière , demi-ronde ; le 
bord gauche aplati , septiforme , tranchant , souvent 
dentéj des dents ou des crenelures à la face interne du 
bord droit ; opercule muni d une apophyse. 

La figure i^. z ^ z^ est la nérite polie, neritapolita de 
Linnë, suivant la détermination du cabinet de M. de 
Lamarck' : la figure 1 3. 1,2., paraît être la nérite 
albicille, nerita àlbicilla de Linné, et les figures i4« 
/, z, i5 et 16, pourraient bien être des variétés de 
celle-ci* 

Genre NATICE, NATICA, 

FiG. 17. 

Cest Bruguières qui , le premier, a distingué les no- 
tices des nérites , auxquelles Linné les associait. M. de 
Laniarck leur donne pour caractères : coquille subglo- 
buleuse, ombiliquee; ouverture entière, demi-ronde j 
bord gauche oblique , non dçnté , calleux , la callosité 
modifiant l'ombilic, et quelquefois le couvrant; bord 
droit tranchant, toujours lisse à l'intérieur; un opercule. 

■ Anjourd^hui le cabinet du duo de Rivoli. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 5. i8i 

La figure 17. z ^ z, a quelque ressemblance de forme 
avec la natice flammulee, natica canrena de M. de La- 
marck : toutefois , nous la croyons distincte. 

Genre PHASIANELLE, PHASIJNELLJ, 

Fxo. z8-a4. 

Les phasianelles constituent un genre assez distinct , 
çt que son auteur, M. de Lamarck, a caractérise ainsi : 
coquille ovale ou conique, solide; ouverture entière , 
ovale , plus longue que large , à bords de'sunîs supé- 
rieurement; le droit tranchant, non re'fle'chi; columelle 
lisse , comprimée , atténuée à sa base ; un opercule cal- 
caire ou corné. Les espèces représentées ici, fig. 18, 
19, 20, 21 , 22, 25 et 24) sont grossies : la plupart 
sont nouvelles. M. Rîsso pense qu'elles rentrent toutes 
dans son genre tricoUa, qu'il doit incessamment dé- 
crire. L'espèce 21 lui est connuç, c'est la tricolia 
pwictata; le n**. 20 n'en diffère peut-être pas essentiel- 
lement. La figure 22 est son tricolia nicensis. Nous 
nommerons la figure 18 tricolie de Risso, tricolia 
Rissoi; la figure 19., tricolie de Draparnaud, tricolia 
Drapamaudii ; \dL figure 23, tricolie de Brongniart, 
tricolia Brongnartii ; et I9 figure 24, tricolie de Guérin , 
tricolia Guerini. 

Genre SABOT, TURBO. 

Fig. aS, a6, 37^ â8, Si, 3a , 33. 

Les sabots ou turbos constituent un genre très-an-^ 
ciennement établi et fort nombreux en espèces. M. de 



i8a EXPLICATION DES PLANCHES. 

Lamarck le caractérise de la manière suivante : coquille 
conoïde ou subtunriculee , à pourtour jamais com* 
primé; ouverture entière^ arrondie, non modifiée par 
ravant-dernier tour, à bords désunis dans leur partie ' 
supérieure; columelle arquée, aplatie^ sans troncature 
à sa hase ; un opercule. 

La détermination des espèces de ce genre est très- 
difficile et fort peu avancée : plusieurs de celles qui 
sont figurées ici sont probablement nouvelles. Les 
figures 25 et 26 sont de grandeur naturelle. Les co- 
quilles représentées sous les n". a-y et 28 sont gros- 
sies. La figure 3i est encore un sabot , peut-être très- 
jeune : les figures 33 et 55, qui sont très-grossies , 
s'éloignent des sabots proprement dits par la forme de 
la bouche, et font le passage aux troques, en consti- 
tuant sans doute un genre nouveau. 

Genre SÇISSURELLE, SCISSURMLLA. 

Fi&. «ag, 36. 

M. d'Orfaigny a fondé sous ce nom ' un genre très* 
curieux de la famille des trochoïdes; il le caractérise 
ainsi ! coquille univalve , libre , ombiliquée ^ à spire 
surbaissée; bouche subarrondie, sans canal, à lèvres 
sans péristome et désunies , dont le bord droit est en* 
taillé par une scissure profonde , qui a suivi l'accroisse- 
ment des tours de spire, s'est oblitérée jusqu'à une 
petite distance du bord de l'ouverture , et a tracé sur 

• Mémoires de, la Société d'histoire naturelle de Paris, t. !•', p. 34 o. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 5. i83 

]e dos de la coquille une espèce c)e carène. M. Defrance 
avait établi dans sa collection , sous le nom de pleuro^ 
tomaire, un genre auquel il a rapporte trois espèces 
fossiles, et qui offre une très-grande analogie avec 
celui de M. d'Orbigny , surtout à cause de la fente du 
bord droit de la coquille. Cependant M, d'Orbigny, 
qui, le premier, a fait connaître les caractères de ce 
nouveau genre , doute encore que les espèces de M. De- 
france lui appartiennent. Celles qu'a décrites M* d*Or- 
bigny sont vivantes ; il a eu occasion de les observer 
dans les sables de la Méditerranée. 

La figure 29. i , x, ^^ est la scissurcUe treillissée, 
scissurellfl. decussata de M. d'Orbigny : i ' indique sa 
grandeur naturelle. La figure Zo. i , x, j, est une 
espèce voisine de la scissurelle lisse , scissureUa tœvigata 
de M, d'Orbigny : sa taille naturelle est représentée 
en 1'. Nous la croyons nouvelle, et nous la dédierons 
à M. d'Orbigny , sous le nom de scissureUa Dorhignii. 

Genre TROQUE, TROCHUS. 
Fio. 34-40. 

Les troques, qu'on désigne aussi sous le nom de 
toupies, sont des coquilles marines formant un genre 
très-nombreux en espèces , et que M. de Lamarck a 
caractérisé ainsi : coquille conique , à spire élevée , quel- 
quefois surbaissée, à pourtour plus pu moins angu- 
leux , souvent mince et tranchant ; ouverture déprimée 
transversalement , à bords désunis dans leur partie su- 



i84 EXPLICATION DES PLANCHES. 

périeure; columelle arquée, plus ou moins saillante à 
sa base ; un opercule. 

La distinction des espèces n*est pas moins difficile 
que parmi les sabots : elle est presque toujours incer- 
taine lorsqu'on manque des objets en nature, et lors- 
qu'on se voit re'duit à comparer les descriptions des 
auteurs à des figures en noir. 

La figure 54- ' est le troque pyramidal , trochus pjr^ 
ramidalis de M. de Lamarck : son opercule est repré- 
senté au-dessous sous le n^. 34» ^* Quelques-unes des 
espèces qui suivent sont de grandeur naturelle : ce sont 
les figures 67, 38 et Sg. D'autres sont grossies , et se 
voient auxli'*'. 35, S6 et o. 

PLAirCHE 6. 

POURPRES, NASSES, CASQUES, CONES, METRES, 

OLIVES, PORCELAINES. 



Genre POIJRPRE, PURPURA, 

Fio. ly a. 

Le genre pourpre, que Linné réunissait aux murex 
et aux buccins, a pour' caractères distinctifs, suivant 
M. de Lamarck : coquille ovale , soit mutique , soit tu- 
berculeuse ou anguleuse; ouverture dilatée, se termi- 
nant inférieurement en une échancrure oblique subca- 
naliculée ; columelle aplatie , finissant en pointe à sa 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 6. i85 

base. Ce genre est fort nombreux : nous avons cru 
reconnaître les deux espèces représentées ici : l'une, 
fig. I. 2^ z^ est la pourpre maiTon d'Inde, purpura 
hippocastanum de M. deLamarck; l'autre, figure ^2^ 
parait très-voisine de la pourpre lie'mastome , purpura 
hœmastoma de M* de Lamarck. 

Genre NASSE, NJSSJ. 
Fio. 3, 4» 5. 

Les nasses ont d'abord éié distinguées des buccins 
par M. de Lamarck, qui les a reunies ensuite à ce der- 
nier genre^ en les rangeant dans une section particulière 
qui comprend les espèces assez nombreuses dont la co- 
lamelle est calleuse : ce caractère, qui est plus ou 
moins sensible, se combine avec quelques différences 
de formes. La figure 5. i , x, paraît être une nasse à 
columelle non calleuse : elle est très-grossie ; 2 ' est sa 
taille naturelle. La figure l^. i ,x, esl plutôt un buccin 
également grossi , et dont on voit en j' la grandeur. 
La figure 5. i , x, semble être le buccin renflé , bucci'- 
num inflatum de M* de Lamarck; il appartient peut- 
être à la division des nasses. 

Genre CASQUE, CASSIS, 

Fio. 6, 7. 

] 

Le genre casque, distingué des buccins par Bru- ^ 
guières, a pour caractères, suivant M. de Lamarck : 
coquille bombée ; ouverture longitudinale étroite, ter- 



i86 EXPLICATION DES PLANCHES. 

jninëe à sa base par un canal court , brusquement re- 
courbé vers le dos de la coquille; columelle plissée ou 
ridée transversalement; bord droit presque toujours 
^ente\ On reconnaît manifestement ces caractères dans 
la figure 6. i, x, qui est le casque^baudrier , cassis 
vibex, La figure f reste indéterminée. 

Genre COLOMBELLE, COLVMBELLA. 

Fio. 8, 9, lo, XI. 

Cest à M. de Lamarck qu'on doit la distinction de 
ce genre, que Linné confondait avec les volutes j il est 
établi sur les caractères qui suivent : coquille ovale, 
à spire courte, à base de l'ouverture plus ou moins 
échancrée et sans canal; des plis sur la columelle; un 
renflement à la paroi interne du bord droit, rétrécis- 
sant l'ouverture. Ces caractères se voient dans les espèces 
représentées ici. Les figures 8 et 9 sont extrêmement 
petites; leur grandeur naturelle est représentée en z'; 
elles semblent nouvelles : le n°. 9 pourrait être un jeune, 
individu. La figure 10. i , x, est la colombelle étoilée, 
columbella rustica de M. de Lamarck, ou bien la co- 
lombelle réticulée, columbella reticulata du même au- 
teur ; l'inspection des dessins qui ont servi à la gravure 
ne laisserait aucun doute à cet égard. La figure 1 1 
p'est peut-être qu'une variété. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 6. 187 

. Genre CONE, CONUS. 
Fio. la, i3, 14, i5, x6. 

Les cônes, nommés aussi cornets, constituent un 
genre fort nombreux en espèces, et qui a été fondé par 
Linné. M. de Lamarck le caractérise ainsi ; coquille 
turbinée ou en cône renversé, roulée sur elle-même; 
ouverture longitudinale, étroite, non dentée, versante 
à sa base. 

La figure 12. i , x, est le cône piqûre-de-mouches, 
conus arenatus; le n°. 12. i montre de face la spire 
de cette espèce. La figure i3. i , z, représente une 
espèce asses^ voisine du. cône vierge, conus virgo de 
Linné , mais CQUStituant peut-être une espèce distincte. 
La figure 1 4* i , x, pourrait n'être qu'une variété de 
Tespèce précéden1;e , d<iDt elle se rapproche beaucoup. 
La figure i5. i, x, est un cône assez voisin de l'ané- 
mone, conus anémone de M. de Lamarck. La fîg. i6. 
i , X, montre une espèce très- voisine du cône méditer- 
ranéen , conus mediterraneus de Bruguières , mais plus 
grande que celles que nous avons vues dans les col- 
lectippSf 

Genre MARGINËLLE, MJRGINELLA, 
Fio. 17 y z8, a5, a6. 

M. de Lamarck a établi, aux dépens des volutes,^ 
deux genres, les volvaires et les margînelles, qu'on 
peut très-bien réunir en un seul , auquel on imposera 



i88 EXPLICATION DES PLANCHES. 

le dernier de ces noms : en effet , les caractères distinc- 
tifs que M. de Lamarck leur assigne sont assez peu 
tranches. Les marginelles sont des coquilles ovales- 
oblongues, lisses , à spire courte et à bord droit, garni 
d'un bourrelet en dehors ; la base de Touverture est à 
peine echancree , et les plis de la columelle sont presque 
égaux. Les volvaires sont des coquilles cylindracëes , 
roulées sur elles-mêmes , à spire presque sans saillie ; 
l'ouverture est étroite , aussi longue que la coquille : il 
existe un ou plusieurs plis sur la partie inférieure de la 
columelle. 

Les espèces figurées ici sont excessivement petites. 
La figure 17 paraît être la volvaire grain-de-mil, vol-- 
varia miliacea de M. de Lamarck ; elle est excessivement 
grossie, et la grandeur naturelle se voit en ^^- la fig. id 
est une espèce un peu plus grande. La figure 25 pour- 
rait être prise ppur une petite tornatelle; mais le bour- 
relet du bord droit la rapproche des marginelles. La 
figure 26 a de grandes analogies avec les marginelles , 
à cause de son bord garni d un bourrelet ; mais on ne 
voit aucune trace d'ëchancrure à la base de l'ouverture : 
cette espèce est excessivement petite; 2' donne la gran- 
deur naturelle. 

Genre MITRE, MITRA. 
Fig. 19, ao, ai. 

M. de Lamarck, qui a fondé ce genre aux dépens 
des volutes , la caractérisé de la manière suivante : co^ 
quille turriculée ou subfîisiforme , à spire pointue au 



MOLLUSQUES. - COQUILLES, PL. 6. 189 

sommet, à base echancrëe et sans canal; columelle 
chargée de plis parallèles entre eux, transverses, et 
dont les inférieurs sont les plus petits ; bord columel- 
laire mince et applique'. 

Les espèces connues sont très - nombreuses. Les 
figures ig» i , z, et 20 , demanderaient de longues re- 
cherches pour être déterminées : le temps nous presse , 
elnous ne pouvons les entreprendre. La figure 21. i, z, 
a' des rapports de forme avec la mitre pontificale, mitra 
pontificalis de M. de Lamarck; maïs elle en est évidem- 
ment distincte. 

Genre OLIVE, OLIFA. 
Fia. 22, 23 ET 24. 

Les olives constitaent un des genres les plus nom- 
breux et les plus riches en belles coquilles. M. de La- 
marck lui assigne pour caractères : coquille subcylin- 
drique , enroulée , lisse , à spire courte , dont les sutures 
sont canaliculees; ouverture longitudinale, echancrëe 
à sa base; columelle située obliquement* On reconnaît 
ces caractères dans la figure 23. i , x, qui ressemble 
sous plusieurs rapports à l'olive musteline, oliva mus^ 
telina de M. de Lama^ck. On les retrouve aussi dans la 
figure 24* i , z : cette espèce appartient , ou à Tolive 
ondée, oliva undata, ou à Folîve enflée, oliva inflata, 
de M* de Lamarck. Quant à la figure 22. i , z, l'es- 
pèce qu'elle repre'sente n'a pu être déterminée; elle a 
plusieurs des caractères propres aux ancillaires. 



igo EXPLICATION DES PLANCHES- 

Genre PORCELAINE « CYPBMA. 
FxG. 27, a8y 29, 3o, 3x, 3a. 

Les coquilles comprises dans ce genre ont la plus 
grande analogie entre elles, et sont désignées par ces 
caractères : coquille ovale , ou ovale-oblongue convexe , 
à bords roule's en dedans; ouverture e'troite, dentëe 
des deux côtes, versante aux deux bouts j spire très- 
petite , à peine apparente. 

La figure 27. z ^ z, 3, est une fort jolie espèce, qui 
paraît nouvelle : nous lui assignerons le nom de Kunth, 
cjprœa Kunthii. La figure 28 est la porcelaine ara- 
bique, cjprœa arabica de Linne\ La figure 29. i , x, 
si j'en juge d'après des individu^ étiquetes dans la col- 
lection du Muséunï par M. de Lâmarck, est la porce-, 
laine rougeole , cyptœa variolaria^ La figuré 5o. t , 11, 
reste indéterminée. La figure 5i. i, %, a quelques 
rapports avec la porcelaine océllee, éyprœa ocellata 
de Linné'. La figure 5a offre qiiélque ressemblance 
avec celle-ci ; mais re'chancrure itifërieure est beaucoup 
plus prononcée. 



IHOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 7. 191 



PLANCHE 7. 

ANODONTES, MULETTES, ANATINES, SOLENS. 



Genre ANODONTE, ANODONTA. 

FXG. 1. 

Le genre anodonte, distingue par Bruguières, com- 
prend un grand nombre d'espèces , qui toutes vivent 
dans les eaux douces des lacs et des étangs. M. de La- 
marck caractérise ces coquilles bivalves de la manière 
suivante : coquille equivalve , inequilateVale, trans- 
verse; charnière linéaire sans dent; une lame cardinale^ 
glabre, adnee, tronquée ou formant un sinus à son 
extrémité antérieure, termine la base de la coquille; 
deux impressions musculaires écartées , late'rales , sub- 
geminees; ligament linéaire, extérieur^ s*enfonçant, à 
son extrémité antérieure, dans le sinus delà lame car* 
dinale. L*espèce représentée figure i. i, z et3, paraît 
être Tanodonte nougèâtre , anodonta rulens de M. de 
Lamarcké 

Genre IRIDINE, IRIDINA. 

FiG, 2, 

M. de Lama^ck a établi sous \t nom d'iridiné un 
genre dé toqûille trèâ-voisin des anodontés, et qurne 
devrait tout au plus en être distingué que comme xiti 



iga EXPLICATION DES PLANCHES. 

sous-genre. Il le caractérise ainsi : coquille equivalve, 
inequi latérale , transverse, à crochets petits, recourbés, 
presque droits; impressions musculaires comme dans 
les anodontes; charnière longue, linéaire, attéhuee 
vers le milieu , tuberculeuse dans sa longueur , presque 
crénelée, à tubercules inégaux, fréquens : ligament 
extérieur marginal. La figure 3. 2 , z, et 3, a été nom- 
mée par M. de Férussac , iridine du Nil , iridina JVilo- 
tica* Selon nous , cette espèce est plutôt une anodonte 
qu'une iridine : en effet, nous ne voyons aucun tuber- 
cule à la charnière. 

m 

Genre MULETTÉ, UNÏO. 

FiG. 3, 4, 5, 6. 

Oti doit à Bruguières la distinction de Ce genre, qui 
est très-voisin des anodontes , et qui n'en diffère essen- 
tiellement qtie par une charnière plus compliquée. 
M. de Lamarck lé caractérise ainsi : coquille équîvàlve, 
inéquilatéralé , libre, à crochets écorchés, presque 
rongés; impression musculaire postérieure composée; 
charnière à deux dents sur chaque valve , Tune cardi- 
nale, courte^ irrégulière, simple ou divisée en deux, 
substriée; Tautre allongée, comprimée, latérale, se 
prolongeant sous le corselet : ligament extérieur. Les 
espèces représentées ici sont nouvelles : elles ont été 
rapportées dernièrement d'Egypte par M. Caillaud; et 
M* de Férussac, qui les, a examinées , leur a déjà im- 
posé des noms, et doit les décrire dans l'ouvrage de ce 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 7. . 193 

voyageur. Nous y renvoyons pour ne pas faire de double 
emploi. 

Genr^ CYRÈNE, CYRENJ. 

Fxo. 7. 

Les cyrènes sont des coquilles fluviatiles. M. de La- 
marck en a fait le premier un genre ayant pour carac- 
tères : coquille arrondie-trigone , enflée ou ventrue, 
solide , inequilatërale , ëpidermifère , à crochets ecor-» 
ches, charnière ayatit trois dents sur chaque valve ; les 
dents latérales presque toujours au nombre de deux , 
dont une souvent est rapprochée des cardinales ; liga-^ 
ment exle'rîeur sur le côté le plus grand. L*espèce qu'on 
voit ici a été dernièrement recueillie en Egypte par 
M. Cailliaud : c*esl la cyrena consotrina de M. de Fe- 
russac. 

Genre ANATINE, JNJTINJ. 
FiG. 8. 

Ce genre a été institué par M. de Lamarck, qui la 
distingué des myes et des solens par ces caractères : 
coquille transverse subéquivalve , bâillante aux deux 
côtés ou à un seul; une dent cardinale nue, élargie , en 
cuilleron , saillante intérieurement, insérée sur chaque 
valve, et recevant le ligament; une lame ou une côte 
en faux, adnée, obliquement courante sous les dents 
cardinales dans la plupart. On voit ces caractères dans 
la figure 8. z , z, 3^ qui paraît être, sinon lanatine 
subrostrée, anatina subrostrata de M. de Lamarck, au 
moins une espèce voisine. La figure 8. 4 est une por* 
H. N. XXII. i3 



194 EXPLICATION DES PLANCHES. 

lion de la coquille prise vers son bord ; elle est très- 
grossie pour montrer les petites épines qui le garnissent* 

Gesnre SOLENj, SOLEN. 
Fio. 9. 

Les solens , vulgairement nommes manches de cou^ 
teau, sont des coquilles bivalves qui constituent un 
genre assez ancien, et que M. de Lamarck caracteVise 
ainsi : coquille bivalve, e'quivalve, allongée transver- 
salement, bâillante aux deux bouts, à crochets très- 
petits, non saillans; dents cardinales petites, en nom- 
bre variable , quelquefois nulles, rarement divergentes, 
plus rarement s'inserant dans des fossettes; ligament 
exte'rieur. La figure 9. t, 2,, 3, est le solen coutelet, 
soleil cultellus de Linnë. 

PLAIVCHE 8. 

PSAMMOBIES, ÉRYCINES, VÉNUS, LUCINES, 

TELLINES, DONACES. 



Genre PSAMMOfilE, PSJMMOBIJ^ 

Fio. I et a. 

Les psammobies avaient été confondues avec les tel* 
lines et les solens; M. de Lamarck les en a distinguées, 
en les caractensant ainsi : coquille «transverse, ellipti* 
que ou ovale»Qblongue , planiuscule, un peu bâillante 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 8. igS 

de chaque côte, à crochets saillans; charnière ayant 
deux dents sur la valve gauche, et une seule dent în- 
trante sur la valve opposée. Ces caractères sont assez 
tranches, et se reconnaissent très-hien dans les deux 
espèces représentées ici. La figure i. t , x, 3, est la 
psammohie maculée, psamniohia maculosa de M. de La- 
marck; la figure :i. t, x, ^, parait être la psammohie 
allongée ) psammohia eloUgata de Mé de Lamarck. 

Genre VÉNUS, VENUS. 
Fia. 3, x6. 

Très-nomhreux en espèces , ce genre est quelquefois 
fort difficile à distinguer de ceux qui Favoisinent. 
M. de Lamarck le caractérise ainsi : coquille equîvalve , 
inequilaterale , transverse ou suhorhiculaire; trois dents 
cardinales rapprochées sur chaque valve, les late'rales 
divergentes au sommet; ligament exteneur recouvrant 
Vecusson. La figure 5* t, x, ^, 4, paraît être une 
Venus : 3« t est un très-petit individu grossi , et dont la 
taille naturelle est indiquée par t^ : x' donne la gran- 
deur naturelle d'un autre individu plus grand , et qu'on 
voit très-grossi sous les n"". 5. z^ 3, 4. La figure 16. 
z, X, 3, est la Venus géographique, F'enus geogra^ 
phica de Gmelin. 

Genre MACTRE, MACTRA, 

FiG. 4 ET 5. 

M. de Lamarck a fait suhir des changemens impor- 
tans au genre mactre de Linné', en le réduisant aux 

i3. 



196 EXPLICATION DES PLANCHES. 

espèces , encore fort nombreuses , qui offrent .pour ca^- 
ractères : coquille transverse, inëquilatërale , subtrî»- 
gone, un peu bâillante sur les côle's, à crochets pro- 
tube'rans; une dent cardinale comprimée, plîe'e en 
gouttière sur chaque vaive, et auprès une fossette en 
saillie j deux dents late'rales rapprochées de la char- 
nière, comprime'es, intranlesj ligament inte'rieur înse'rë 
dans la fossette cardinale. Les deux espèces repre'sentees 
fig* 4- ^> 2,, 3, et 5. z, 2, 3, paraissent être des 
mactres 3 mais leur de'termination reste incertaine : la 
première, autant qu'on peut en juger d'après la gra- 
vure et sans l'assistance des dessins colorie's, a de 
l'analogie avec la mactre lisor, mactra nultorum de 
Gmelin. 

G^re ÉRYCINE, ERYCINA. 



FiG. 6. 



Les e'rycines ont de grands rapports avec les mactres. 
M. de Lamarck les a distinguées piar ces caractères : 
coquille transverse, subine'quilalërale, e'quivalve, rare- 
ment bâillantej deux dents cardinales inégales, diver- 
gentes, ayant une fossette interposée j deux dents laté- 
rales oblongues comprimées , courtes, intrantes; liga- 
ment inte'rieur fixe' dans les fossettes. La coquille re- 
pre'sente'e figure 6. t^ x^ ^, parait être une e'rycine, 
différente de l'e'rycine cardioïde de M. de Lamarck. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 8. 197 

Genre iJlJCINE, LUCINA, 
Fio. 7, 8, 9. 

Ce genre, e'iabli par Bruguîères, a e'te' re'formé par 
M. de Lamarck, (jiii le caractérise ainsi : coquille 
suborbiculaire> ine'quilatcrale , à crochets petits, poin- 
tus, obliques; deux dents cardinales divergentes, dont 
une bifide, et qui sont variables ou qui disparaissent 
avec lage; deux dents latérales, la postérieure plus 
rapprochée des cardinales j deux impressions muscu- 
laires, très-se'pare'es , dont la postérieure forme.un pro- 
longement en fascie quelquefois fort long. La figure 7. 
/, z, 3^ a quelque ressemblance avec la Lucine éden- 
tée, Lucina edentula de M. de Lamarck; Tignorance 
où nous sommes de sa couleur laisse un grand doute 
sur cette détermination. La figure 7. 4 et 5 semble être 
la même coquille très-jeune. La figure 8. x et 3 est une 
espèce difficile à reconnaître, qui est peut-être grossie, 
à moins que le n°. 8. i n'indique la taille d'un jeune 
individu , et non la grandeur naturelle. La figure 9. 
?^ 2.^ 3 , est une autre espèce à côtes très-dislinctes , qui 
sont divisées par des lignes courbes; chaque côte est 
ensuite subdivisée près du bord de la coquille : la 
figure 9. 4 indique cette disposition. 

Genre TELLINE, TELLINA, 

FiG. xo, II, la ET i3. 

Linné a établi ce genre , et M. de Lamarck Ta mo-^ 
difié en le caractérisant de la manière suivante : coquille 



igS EXPLICATION DES PLANCHES. 

transverse ou orbiculaire, en gênerai aplatie, à côlé 
antérieur anguleux , offrant sur le bord un pli flexueux 
et irregulier ; une seule ou deux dents cardinales sur la 
même valve; deux dents latérales souvent écartées. La 
figure 10* t,Xj ^^ repre'senteune espèce ayant quelque 
ressemblance avec la telline staurelle, tellina staurella 
de M. de Lamarck : elle offre des stries transversales 
dont la disposition est très-rbien rendue par la fîg. lo. 4. 
La figure 11* t, %y ^, parait être la telline ostracee, 
tellina çstraçefi de M. de Lamarck; la fiigure 12, t, x, 
est une jolie espèce grossie et se rapprochant des Venus 
par sa forme ge'ne'rale; la figure i5. i,x,^, est la tel- 
line roslree , tellùia rostrata de M, de Lamarck , ou du 
moins elle s'en rapproche beaucoup. 

Genre DON ACE, DONJX, 

Fio. ^4 ;et i5. 

Les donas de Linnë constituent un genre nombreux 
en espèces , que M* de Lamarck a circonscrit par ces 
caractères ; coquille transverse equivalve^ inequilatë- 
rale , à côte' ante'rieur très-court . très-obtus; deux dents 
cardinales, soit sur chaque valve , soit sur une seule ; 
une ou deux dents latérales, jplus ou moins écartées; 
ligament extérieur, court, à la place de la lunule. La 
figure 14* t, ^^3, représente la donace tronquée, 
donax trunculus de Linné'. La figure i5. t^ Zy est une 
autre espèce de forme assez diffe'rente. 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 9. 199 

Genre CYTHÉRÉE, CTTBE^JSJ. 

Fio. 17. 

Les c^thërëes , confondues avec tes Venus par Linné , 
«il ont ëte' distinguées par M. de Lamarck, qui les 
f^ractérise ainsi : coquille équivalre, inécfuilatérale , 
suborbiculaire , trigone ou transverse; quatre dents car- 
dinales sur la valve droite , dont trois divergentes, rap- 
prochées à leur base, et xine tout-à-fait isolée , située 
sous la lunule; trois deptç cardinales divergentes sur 
Vautre valve, et une fossette un peu écartée, parallèle 
BU bord; dents latérales nulles. La figure 17. îji z, 3, 
est la cjthérée pectinée, cytherea pectinata dç M. de 
Lamarcb. 

PLANGHJE 9. 

CYTHÉRÉES, BUCARDES. 



Suite du Genre CYTHÉRÉE, CYTHEREA. 

• FiG. 1-7. • 

La figure i . 1^2,3, offre ))éaucoup de ressemblance 
avec la cythérée cedo-nuUi , cytherea erycina de M. de 
Lamarck , et se rapproche aussi de la cythérée sans 
pareille, cytherea impar du même piiteur; en sorte 
qu'il n*est guère possible de décider, da^près une 
simple gravure , à laquelle des deux espèces elle appar*^ 



OXFORD 



aoo EXPLICATION DES PLANCHES, 

tient réellement. La figure 2.z,z,^,estl3. cjtheVee 
rugifère, cyiherea rugifera de M. de Lamarck. La 
figure 5. t, z, 3^ 4, 5, s'en rapproche, ainsi que la 
figure 5. i, X, 3. La figure 4. t, x, est assez voisine 
deia figure 6. ^^ 2., 3, 4^ qui est la çythëree ara- 
Hqûe.^ cytherea arabica de M. de Lstniarck : ses va- 
riéte's.sont nombreuses; La figure 7. ï, Zy 3> appar- 
tient peut-être encore à la même espèce* 

. ^ ..fi..- 

. I Qe^re ^UCARDE, CARDIUlHf, 

Fro. 8-14. 

• • • • • . » 

Ce genre de Linné' renferme un gratid nombre d'es- 
pèces qui, suivant JIVL de Laniarck, oiit toujours ces 
caractères : coquille e'quî valve, subcordiforme> à cro- 
diets protuberans , à valves dentées ou plissees en leur 
bord interne; charnière ayant quatre dents sur chaque 
valve, dont deux cardinales rapprochées et obliques, 
s'articulant en croix avec leurs correspondantes , et 
deux latérales écartées, intrantes. La fig. 8, i, z, 3^ 
paraît être le bucarde marbré, cardium marmoreum 
de M. de Lamarck. Il serait hasardeux de se pronon- 
cer sur la figure g. i, z,^, 4. La figure 10 est une 
espèce voisine du bucarde crénulé, cardium crenu- 
latum de M* de Lamarck; la figure 1 1 représente peut- 
être le bucarde sourdon , carvliiim eJuZe de Linné; et la 
figure 12. i , z, ^, semble être une variété de la même 
espèce : les n"**. 12. 4 et 12. j* offrent deux groupes de 
cette même espèce à l'état fossile. La figure i3* t,z, 
3, 4> est le bucarde cœur-de-Diane, cardium retusum 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. lo. aoi 

de Linnë; celte espèce fait partie de la division des 

liëmicardes de M. Cuvier, La figure 14. t, a, 3> est 

un fort joli bucarde, dont la grandeur naturelle est 

xepre'sente'e en t^. Le n^ i5. 4 montre la disposition 

particulière des côtes : nous la crojons nouvelle, et 

nous la dédions à M. Achille Richard, cardium Ri- 

çhardi. 

PLANCHE 10. 

TRIDACNES, PÉTONCLES, ARCHES. 



Genre TRIDACNE^ TRTDJCNA. 

FiG. I. 

C'est Bruguières qui, le premier, a distingue ce 
genre de celui des chames , auquel Linné le réunissait. 
M- de Lamarçk, en adoptant cette distinction , a carac- 
térisé ce genre de la manière suivante : coquille régu- 
lière , e'quivalve , ine'quilate'rale , transverse , à lunule 
bâillante; charnière à deux dents comprimées, iné- 
gales, anticales et inlrantes^ ligament marginal exté- 
rieur. La figure i. i, x, ^, 4, paraît être la tridacne 
faîtière, tridacna squatnosa de M. de Lamarck' : la 
figure I. 4 paraît être un jeune individu de la même 
espèce. 

> M. deLAmarek parait aToir fait pas la même espèce que la âgore de 

quelque confusion' dj^us la citation r£ncjrclopédie(pl. a35,fig. 4)9Àla- 

des figures; celles de Gnaltieri qu^l quelle il reoToie. Notre espèce doit 

cite, ne représeiktent certainement être rapportée à cette dernière. 



aoa EXPLICATION DES PLANCHES. 

* 

Genre PÉTONCLE, PECTUNCULUS. 

FiG. a, 3 XT 4. 

M. de Lamarck, qui a fondé ce genre aui dépens 
des arches de Linné, lui impose pour caractères : co- 
quille orbiculaire, presque lenticulaire, équivalve, 
subéquilatérale , close; charnière arquée, garnie de 
dents nombreuses, sériales, obliques, intrantes; celles 
du milieu étant obsolètes , presque nulles j ligament 
extérieur. 

La figure n. i, x, offre quelque ressemblance avec 
le pétoncle pectiniforme, pectunculus pectiniformis de 
M. de Lamarck. La figure 5. t,z, ^,4, est une espèce 
curieuse par la disposition de ses côtes , rendue sen- 
sible dans les figures 5. 4 et 5. /;. La figure 4- 2> 2,, 
3,4, est une petite esj^ce, offrant quelque analogie 
avec le pétoncle petites^côtes , pectunculus pectinatus de 
M.^ de Lamarck, dont il serait un jeune individu. Il est 
possible qu'il constitue une espèce distincte ^ la dispo- 
sition des côtes se voit dans la figure 4* 4- 

Genre ARGHE, JRCA, 

... ' ' . , " 

- jFîG. 5- 12, . 

Le genre arche de Linné a été restreint par M. de 
Lamarck aux espèces qui offrent pour caractères : co- 
quille traqsverse, subéquivalve, inéquilatérale, à cro- 
chets écartés, séparés par la facette du ligament; char- 
pière en ligne droite , sans côtes aux extréçiités , et 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. ii. ao3 

garnie de dents nombreuses, seriales et intr^ntes; liga- 
ment tout-à-fait extérieur, 

La figure 5. i, x, 3, est l'arche barbue , arca iar- 
hata de Linné'. La figure 6, i/x, 3, 4, 5, est une 
espèce fort distincte et grossie; les n". t, z, paraissent 
donner sa grandeur naturelle sur l'une et l'autre face. 
La figure 7. 2, z, est une petite arche qui pourrait 
être un jeune individu. La figure 8. /, z, 3 , est l'arche 
auriculee , àrca auriculata <de M. de Lamarck. La fig. 9. 
lyX, 3, est l'arche anadara , arca antiquata de Linné' : 
les figures 10. z et 10. a appartiennent peut-être à la 
même espèce , et repre'sentent des individus non adultes. 
La figure 11. i, x, j, 4, est l'arche te'tragone , arca 
tetragona de Poli. La figure 12. i, x, ^, 4, pourrait 
bien appartenir à la même espèce, et repre'senter un 
individu non adulte : le n°. x est la grandeur naturelle; 
le n*^. z est le même grossi et dépourvu d'e'piderme; les 
n"". 3 et 4 font voir la coquille par le bord dorsal et 
par le bord infe'rieur. 

PliAirCHE II. 

MOULES, AVIGULES. 



Genre LITHODOME, LITHODOMUS, 

FîO. I, 

M. Cuvier a e'tabli ce sous-genre aux dépens de celui 
des modioles, qui lui-même a e'te' extrait du grand 
genre moule de Linné'* Les caractères des lithodomes. 



2o4 EXPLICATION DES PLANCHES. 

ne sont pas fort tranches; ce sont des coquilles oblon- 
gues, presque également arrondies aux deux bouts, 
avec les sommets tout près du bout anle'rieur j elles se 
creusent dans les roclies des cavite's qu'elles habitent. 
La figure i. i, x, représente une petite espèce, dont 
la grandeur naturelle se voit en 2^. 

Genre MODIOLE, MODIOLJ. 
FxG. a, 3 ST 4. 

Ce genre , qui a ete' fonde par M. de Lamarck ai\x 
dépens de celui des moules , en diffère , suivant lui , 
par ces caractères : coquille subtransverse , equivalve , 
régulière, à côte' postérieur très-court j crochets pres- 
que latéraux, abaissés sur le côté court; charnière sahs 
dent, latérale, linéaire; ligament cardinal presque in- 
térieur, reçu dans une gouttière marginale; une im- 
pression musculaire sublatérale allongée et en hache. 

La figure 2. î,x, ^, paraît être la raodiole cpurbée, 
modiola cinnamomea de M. de Lamarck. La figure 5. 
î, X, ^, offre les caractères de la modiole discordante, 
modiola discors de M. de Lamarck : l'individu observé 
était très-petit; i^ indique sa taille naturelle. La fig. 4 
est peut-être la modiole adriatique, modiola adriatica 
de M. de Lamarck. 

Genre ISIOVLE, MYTILUS. 
Fig. 5. 

Ce genre de Linné était d'abord fort étendu; M. de 
Lamarck a de beaucoup restreint ses limites, en lui 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. ii. aoS 

assignant des caractères plus précis , et qu'il énonce de 
la manière suivante : coquille longitudinale, e'quivalve, 
régulière , pointue à sa base , se fixant par un byssus j 
les crochets presque droits , terminaux , pointusj char- 
nière late'rale , le plus souvent e'dente'e; ligament mar- 
ginal, subinte'rieur j une impression musculaire allon- 
gée , en massue , sublate'rale. La seule espèce reprësen- 
te'e fig. 5 ne semble pas différer de la moule rôtie , 
mytilus exustus de Linné. 

Genre AVICULE, JFICULA. 
Fio. 6, 

Les avicules ou arondes constituent un genre très- 
beau , peu nombreux en espèces , et que M. de La- 
marck a cru devoir restreindre, 'en créant à ses dépens 
le genre des pintadines, meleagrina. Ce groupe peut 
être consideVé comme une simple division des avicules, 
ou tout au plus comme un sous-genre. 

Quoi qu'il en soit , M. de Lamarck caracle'rise ainsi 
le genre avicule : coquille inequivalve, fragile, sub- 
mutique, à base transversale , droite, ayant les extre- 
mite's avance'es et l'antérieure caudiforme; une e'chan- 
crure à la valve gauche ; charnière linéaire unidenle'e , 
à dent cardinale de chaque valve sous les crochets; 
facette du ligament marginale , étroite en canal , non 
traversée par le byssus. Le même auteur distingue les 
pintadines par les caractèrtjs suivans : coquille subequi- 
valve, arrondie presque carrément, ecailleuse en de- 
hors, à bord cardinal inférieur, droit antérieurement. 



2oB EXPLICATION DES PLANCHES. 

sans queue ; un sinus à la base postërieut'e des valves 
pour le passage du byssus j la valve gauche étant ici 
étroite et échancre'e; charnière linéaire, sans dent; 
facette du ligament marginale, allongée, presque ex- 
rieure , dilatée dans sa partie mqyenné. 

Les espèces qu'on voit sur cette planche, depuis le 
n^. 6 jusqu'au n^. 1 3 , sont , ou des avicules proprement 
dites, ou des pintadines. La figure 6. t, x, ^, 4, est 
une avicule que nous n'avons pu déterminer avec cer- 
titude; la figure 7. 2, z, 3, est la pintadine mère-perle, 
meleagrina margaritifera de M. de Lamarck ; la fig« 8. 
z, z, ^, est une autre espèce du même genre; la fig. g. 
z, z, ^, est une avicule qui paraît avoir été distinguée 
par les auteurs anglais : les espèces qu^on voit sous les 
n**. 10, 11^ 13 et i5, offrent les caractères essentiels 
des avicules ; l'espèce de la figure 1 3 fait le passage au 
genre marteau , malleus. 



iPLAirCHE 13. 



Genre CRENATULE, CRENATULJ. 

Fio. i-ii. 

Ce genre curieux a été distingué par M. de Lamarck % 
qui le caractérise ainsi : coquille subéquivalve , aplatie, I 
feuilletée , un peu irrégulière ; aucune ouverture ou fos- \ 
setle particulière pour le byssus; charnière latérale,- 
linéaire, marginale, crénelée; crénelures sériales , caW 

i 

' Annales du Musèwn et histoire naturelle, tome 211, page a5. « 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i3. ao; 

leuses , creusas en fossette , et qui reçoivent lé ligament 
Les crenatules sont des coquilles minces, un peu dif- 
formes, et qui sont assez difBciles à distinguer entre 
elles. M. de Lamarck n'avait d'abord connu que deux 
espèces; il en a décrit depuis cinq autres. La figure i. 
t, SL, jy parait ctre la crenatule mytiloïde, crenatula 
tnytiloida de M. de Lamàrck. Les figures 2 , 5 , 4 1 ^ 9 
6, ont toutes de Fanalogie avec cette espèce; mais elles 
semblent différentes , et M. Savigny a fait sentir les 
caractères distinctifs , en représentant de profil ces di- 
verses espèces. La figure 7. 2,2^,5,4, offre de la res- 
semblance, surtout les n"^. i et 3, avec la crenatule 
aviculaire , crenatula avîcularis de M. de Lamarck. 11 
serait difficile de donner la de'termi nation précise des 
figures 8 , g , 1 et 1 1 , qui sont peut-être -des espèces 
nouvelles; cependant la figure 10. i, 2,, ^, est voisine 
de la crenatule modiolaire, crenatula modiolaris de 
M. de Lamarck. 

PLAIfCHE i3. 

MARTEAUX, PEIGNES, VULSELLES. 



Genre MARTEAU, MALLEUS. 
FiG. X, 2f 3, 4. 

Les marteaux , confondus pendant long-temps aved 
les huîtres , en ont été distingués par M. de Lamarck , 
qui les caractérise ainsi : coquille subéquivalve« rabo- 
teuse, difforme, le plus souvent allongée, sublobée à 



2o8 EXPLICATION DES PLANCHES. 

sa base , à crochets petits , divergens ; charnière sans 
dent; une fossette allongée, conique, située sous les 
crochets, traversant obliquement la facette du liga- 
ment; celui-ci presque extérieur, s'inserant sur la fa- 
cette courte et en talus de chaque valve. 

Les espèces de ce genre sont encore peu nom* 
breuses, et assez difficiles à bien caractériser; nous 
avons dû nous borner à distinguer les espèces par des 
chiffres. 

Genre PEIGNE, PECTEN. 
Fio. 5, 6, 7, 8, 9. 

Le genre peigne, que Linné' confondait avec les 
huîtres et que Bruguières en a nettement distingué, 
se trouve adopté par tous les naturalistes. M. de La- 
raarck lui assigne ces caractères : coquille libre, régu- 
lière, inéquivalve, auriculée, à bord inférieur trans- 
verse, droit, à crochets contigus; charnière sans dent, 
à fossette cardinale tout-à-fait intérieure, trîgone , re- 
cevant le ligament. 

Les espèces sont très-nombreuses , de couleurs très- 
variées et très-variables; ce qui rend fort difficile la 
distinction des espèces. Le temps et les moyens nous 
manquent pour entreprendre la détermination des cinq 
espèces représentées ici. 

Genre VULSELLE, FULSELLJ^ 
Fia. to ET II. 

Ce genre, assez voisin des huîtres, a été institué par 
M. de Lamarck, qui le caractérise de la manière sui- 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i4. 209 

vante : coquille longitudinale, subéquivalve , irregu- 
lière, libre, à crochets égaux; charnière ajant sur 
chaque valve une callosité' saillante, déprimée en des- 
sus , et offrant l'impression d'une fossette conique et 
obliquement arquée pour le ligament* 

Ces caractères se voient dans les espèces représentées 
ici. La figure 10. z, z, pourrait bien être un très- 
jeune individu de la vulselle ridée , vuîselîa rugosa de 
M. de Lamarck. La figure 11. t, z, ^, 4, ^, ^ aussi 
quelque rapport avec la vulselle ride'e : le n°. 11. z 
semble être yne variété de la même espèce j cette vul- 
selle est représentée sur une de ses faces, ouverte par 
le dos ou du côté de la charnière et de profil. 

PLAifCHE 14. 

^ 

VULSELLES, HUITRES, CAMES, ARROSOIRS. 



Suite du Genre VULSELLE, FULSELLA. 

FiG. Ty â, S. 

La figure i. t, z, ^, représente une vulselle vue sur 
une de ses faces , sur le dos et de profil. La figure 2. t, 
^> 3y 4f S» est la vulselle des éponges , vulsella spon- 
giarum de ]VL de Lamarck; le n^ 2. i montre un 
groupe fixé et engagé sur une éponge. La figure 3. i, 
^> 3j 4j Sy ^^^^ vulselle bâillante, vulsella hîans de 
M. de Lamarck; le n^. 5. t représente un individu qui 
n'est peut-être pas arrivé à Tétat adulte. 

H. N. XXII. i4 



2IO EXPLICATION DES PLANCHES. 

Genre PLICATULE, PLICATULA, 

\ FxG. 4, 5, 6, 7. 

Le nom gënërâl d'huîtres , qu'on voit en bas de la 
planche, et qui s'applique à ses diverses espèces , ne 
saurait tout au plus convenir qu'au n^. 4*^^ ^> ^^^ 
autres figures représentent des coquilles ayant les carac- 
tères que M. de Laôiarck assigne à son genre plicatule , 
et qu'il énonce de la manière suivante : coquille inéqui- 
valve, inauriculëe, rétrécie vers sa base, à bord supé- 
rieur arrondi, subplissé; à crochets inégaux et sans 
facettes externes ; charnière ayant deux fortes dents sur 
chaque valve; une fossette entre les dents cardinales, 
recevant le ligament, qui est tout-à-fait intérieur. 
M. de Lamarck mentionne cinq espèces vivantes : les 
figures 5, 6 et 7 , qu'on voit ici , pourraient bien être 
des espèces nouvelles. 

Genre CAME, CHAMA. 
Fio. 8. 

Le genre came de Linné a été reconstruit par Bru- 
guières; et M. de Lamardc, en adoptant cette nouvelle 
circonscription , a caractérisé ces coquilles de la manière 
suivante : coquille irrégulière, inéquivalve, fixée, à 
crochets recourbés, inégaux; charnière à une seule 
dent épaisse, oblique, subcrénelée, s'articulant dans 
une fossette de la valve opposée; deux impressions 
musculaires distantes, latérales; ligament extérieur, 



MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 14. an 

enfoncé. L'espèce représentée figure 8. i, a,3> parait 
. être la came gryphoïde , chanta gryphoïdes de Linne'^ 

Genre ARROSOIR, ASPERGILLUM, 

Fio. 9. 

C'est Brugiiières qui le premier a distingué ce genre 
curieux , et lui a donné le nom d arrosoir , ppmcillus. 
La plupart des naturalistes ont adopté cette distinc-^ 
tion, et M* de Lamarck, en particulier, a caractérisé 
ce genre de la manière suivante : fourreau tu)>uleux , 
testacé, se rétrécissant insensiblement vers sa partie 
antérieure, où il est ouvert, et grossissant en massue 
vers l'autre extrémité j la massue .a)^ant dun côté deux 
valves incrustées dans sa paroi ; disque terminal de la 
massue convexe, percé de trous épars, subtubuleux, 
ayant une fissure au centre. Animal inconnu. 

L'espèce représentée ici est Tarrosoir à manchettes , 
aspergiltum vaginiferum de M. de Lamarck. La fig. 9. t 
est l'arrosoir vu de face et du côté des valves. La fig. 9. x 
est une coupe longitudinale , le côté qui ne supporte 
pas les valves étant enlevé; on remarque supérieure- 
ment l'impression de ces valves , et au-dessous la moitié 
d'une cloison septiforme, criblée de trous. La fig. 9. 3 
représente le disque terminal vu de face , et percé par 
des trous tubuleux. La figure 9. 4 montre la cloison 
intérieure du tube; elle est percée de trous assez grands 
et irréguliers. La figure 9. 5 fait voir , en dedans et de 
face , une des lames en manchette. La figure 9. 6 offre 
Textrémité antérieure de l'arrosoir vue de profil; la 

14. 



ai2 EXPLICATION DES PLANCHES, 

paroi est comme criblée d'anfractuositës. La fig. 9. 7, 
qui est vue de face, offre aussi cette particularité, qui, 
si elle n'est pas naturelle , et si elle ne constitue pas une 
variété, pourrait résulter de l'enlèvement successif de 
toute la lame extérieure du tube , qui est lisse et mince* 
La figure 9. 8 met sous les yeux plusieurs des lames 
foliacées et plissées qui garnissent une des extrémités 
du tube; elles sont comme emboîtées Tune dans l'autre, 
et vont en augmentant de diamètre. La figure 9. 9 
montre une portion du tube terminé par une seule lame 
foliacée. 

M. Savigny se proposait sans doute de faire con- 
naître cette espèce dans tous ses détails; et l'on aura 
encore à regretter ici qu'aucune note ne nous ait été 
fournie pour le travail dont nous nous sommes chargés. 



EXPLICATION SOMMAIRE 



DES PLANCHES 



D'ANNELIDES 

DE L'EGYPTE ET DE LA SYRIE, 
Publiées par Jules-César SAVIGNY, 

MlMBaS DI L*IirSTITUT ; 



orrK&XT 



VV BXPOfJS DES CARACTERES NATURELS DBS GENRES ÀTEC LA DISTIMCTXOK 

ET QUELQUEFOIS LE NOM DES ESPiCES , 

I 

PAR VICTOR AUDOUIN. 



OBSERFATIONS PRÉLIMINAIRES, 

JuA classe des annelides, établie par M. Cuvier et 
adoptée par M. de Lamarck, qui lui a impose' le nom 
sous lequel on la désigne généralement aujourd'hui, 
renferme un grand nombre d'êtres fort singuliers , qui ^ 
à cause de leurs formes , avaient ëtë rangés long-temps 
parmi les vers. Un examen plus attentif de l'organisa- 
tion intérieure de ces animaux, a montre qu'ils étaient 
beaucoup plus composés qu'on ne Tavait cru d'abord , 
et rétude approfondie qu'a faite M. Savigny de leurs 



\ 



212; OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

parties extérieures , a pleinement confirmé cet aperçu 
lumineux. Des organes , dont on connaissait mal la na- 
ture, ont été analjsés par lui dans les moindres détails j 
il a dévoilé leurs formes , et il a trouvé , dans les modi* 
fications nombreuses qu'elles subissent, d'excellens ca- 
ractères pour distinguer la classe en ordres , en familles , 
en genres , et pour reconnaître avec certitude les espèces. 
De cette étude comparative , faite à l'occasion des anne** 
lides recueillies en Egypte , est né un système général 
de classification , que l'auteur a présenté à l'Académie 
royale des sciences ', et sur lequel MM. Cuvier et La- 
treille ont fait un rapport "^ : cette classification , qui a 
déjà paru dans la Description de l'Egypte % nous dis- 
pense d'entrer dans de plus longs détails. M* Savigny 
a décrit toutes les espèces qui sont venues à sa connais- 
sance , mais il n'a figuré que celles propres à l'Egypte; 
nous n'aurons donc à nous occuper que de ces dernières 
dans l'explication succincte qui va suivre. 

Les planches sont au nombre de cinq , et renferment 
différens genres; savoir : 

Clymènes 

Térébelles > Planche i. 

Amphîctènes 

* Cette classification a été précé- * Ce rapport est imprimé tex- 

dée d^un premier mémoire, qui a tuellement daos les Mémoires du 

été présenté à F Académie, dans la Muséum d'histoire naturelle, t. vi, 

séance du 19 mai 181 7 , sous le titre page 93. 

de Recherches pour servir à la clos- 3 Système des annelides , H. N. , 

sification des annelides, tome xxi, page 325. 



ANNELIDES. 

Euphrosines 

Pléîones ; > Planche 2. 

Arîsténîes 

Polynoés \ 

\ Planche 3. 
Hésîones ; 

Lycoris ) 

> Planche 4. 
Syllis ) 

Léodîces 

Aglaures 

> Planche 5. 
Œnones 

Planaires 



2l5 



EXPLICATION SOMMAIRE 

DES PLANCHES. 



t< > l<»%>WW<»l<»^»»»W<W>>^^<VV«WW«lW<l<»>«»WM<%<>>ll»<l<t)WV<ll%|<><l> W W^^ 



PLANCHE I*. 



# t 



CLYMENES, TEREBELLES, AMPfflCTENES. 



Genre CLYMENE, CLYMENEiK 

FiG, I. 

Ce genre , qui appartient à Tordre des serpulees et à 
la famille des maldanies , a ëte fonde par M. Savigny, 
qui lui a donne pour caractères distinctifs : point de 
branchies, bouche inférieure, point de tentacules, 
rames ventrales portant toutes des soies à crochets, pre- 
mier segment dépourvu de soiçs , mais termine par une 
surface operculaire. Ce genre comprend trois espèces 
distinctes , dont une est indigène de la mer Rouge. 

I. 1, Clymene AMPHISTOMA9 Cljmerie amphistome. 
Sav. 

Cette espèce 9 dont la couleur générale est rougeâtre avec 
quelques reflets , habite des tubes très-fragiles , compo- 
sés de grains de sable et de coquilles. «* 

* On remarquera qu^il n^existe ' Sjrst, des anneUdes ^ par M. Sa- 
pas dans cette planche de figare a. vignj, H. iV., tome zxi, page 895. 



ANNELIDES. PL. i. 217 

I. 1. Individu du golfe de Soueys, très-grossi et dé- 
pouillé eu grande partie, et surtout anté- 
rieurement, de son tube, l' le même de gran- 
deur naturelle. 

I, ?• Autre individu très-grossî, et dépourvu anté- 
rieurement, vers le milieu de son corps et 
postérieurement , du tube qui l'enveloppe. Cet 
individu est renversé de manière que l'anus 
est placé en haut : on voit que le corps est 
singulièrement divisé vers cette partie par des 
espèces d'étranglemens très-serrés. ^' le même 
dans une position également renversée et de 
grandeur naturelle. 

i« 3. Les deux premiers segmens antérieurs du corps 

excessivement grossis et vus de profil; on re- 
marque dans cette figure et dans les sui- 
vantes, que le premier segment est dépourvu 
de pieds, et qu'il est entouré de créuelures 
charnues, qui rejoignent deux prolongemens 
membraneux, ayant la forme d'un voile. Ce 
même segment présente une bouche à deux 
lèvres saillantes et cannelées ; le second seg- 
ment supporte la première paire de pieds am- 
bulatoires. 

I. ^. Le premier, le second et le troisième segment 

du corps très-grossis, vus de face et en des- 
sous; on remarque le voile, les lèvres de la 
bouche et les deux premières paires de pieds 
ambulatoires. 

î , ^. Lé premier segment vu par la face supérieure. 
1 . 6*. Les trois premiers segmens du corps vus de face 

et en dessus : les pieds ont une rame dorsale , 



2i8 . EXPLICATION DES PLANCHES. 

munie d'un faisceau de soies subulées; mais 
ils manquent de rame ventrale et de soies k 
crochets. 

I. 7. Plusieurs des derniers anneaux du corps grossis; 

on distingue les trois dernières paites de pieds, 
qui n'ont point de rame dorsale. 

I. 8. Une portion de la même partie excessivement 

grossie, montrant le dernier segment infun- 
dibuliforme et muni de rayons découpés en 
lanière; Tanus est situé au centre. 

I. ^. Ce dernier segment vu de face; les rayons sont 

épanouis, et Panus parait au milieu. 

I. 20 et ^z.Deux des pieds ambulatoires a rame dorsale 

pourvus d'un faisceau de soies subulées , et à 
rame ventrale figurant un mamelon transversé 
garni d'une rangée de soies a crochets. 

Genre TÉRÉBELLE, TEREBELLJ\ 

FiG. 3. 

Le genre te're'belle de M. Cuvier fait partie de Tordre 
des serpulees, et appartient à la troisième section de 
la famille des amphitrites ( les amphitrites terébel- 
LiEivNES de M. Savigny ) ; les caractères distinctifs de 
ce genre sont : bouche semî-infeneure , tentacules très- 
longs, entièrement découverts; six, quatre ou deux 
branchies complètement libres , supérieures , arbuscu- 
}iformes, à subdivisions nombreuses; premier segment 
dépourvu de soies et sans disque operculaire. M. Sa- 

* Savigny, loco citato, H. N. , tome xxi, page 4i9* 



ANNELIDES. PL. i. 219 

vîgny a décrit sept espèces, et n'en a figure' qu'une 
seule trouvée dans la mer Rouge. 

I. 3. Terebella MEDUSA, Térébelle méduse. 

Cette espèce assez semblable sous plusieurs rapports à la 
térébelle coquillière, habite des tubes flezueux faits de 
cailloux et de gros fragmens de coquille ; on la trouve 
dans la mer Rouge. 

3. /. Individu du golfe de Soueys , dç grandeur natu- 
relle et sorti de son tube ; il est vu en dessus. 

3. 2. Le même vu en dessous j on peut compter les 

dix- sept paires de pieds thoracîques, et les 
soixante-dix paires de pieds caudaux. 

3. 3, Le même individa renfermé dans son tube et vu 

de profil. 

3. 4* Partie antérieure du corps vue en dessus, et a 

laquelle on a enlevé a dessein les tentacules 
et les branchies. On remarque dans cette figure 
la lèvre supérieure qui est avancée et n'a point 
de division , les quatre lobes ou prolonge- 
ment des premier et troisième segmens, les 
insertions des branchies au nombre de six, 
• enfin les deux premières paires de pieds tho- 
racîques. 

3. 6. Bouche vue inférieuremeût et très-grossie : la 

lèvre supérieure est large et avancée, la lèvre 
inférieure est étroite et plissée en travers. 

3. 6*. Un des tentacules préhensile très-grossi vu en 

dessous , pour montrer le sillon qui le parcourt 
dans le sens de sa longueur; ce sillon est frisé 
sur ses bords. 

'i*^, 8eX g. Pieds thoraciques vus sous différentes faces, et 

qu'on peut reconnaître en place dans la fig. 3. 2. 



220 EXPLICATION DES PLANCHES. 

3. 10. Anneaux de la queue munis de leurs pieds et 

vus de profil. 

3. //. Portion de la queue vue en dessous et montrant 

deux paires de pieds : ces pieds sont dépourvus 
de rame dorsale; la rame ventrale est garnie 
d'une double rangée de soies à crochets. 

3. /2. Faisceau de soies a crochets détaché du pied. 

3. i3. Une des soies excessivement grossie , laissant voir 

la disposition des crochets. 

3. /^. Les quatre derniers segmens de Pabdomen vus 

en dessous ; on distingue l'anus qui est circu- 
laire et plissé. 

Genre AMPHICTÈNE, JMPHICTENE^, 

FiG. 4. 

M. Savigny place ce genre dans Tordre des serpu- 
lees; il appartient, ainsi que le précèdent, à la troi- 
sième section de la famille des amphitrites (les amphi- 
TRiTES TÉRÉBELLiENNEs) j et il a poui caractèrcs distinc- 
tifs : bouche exactement inférieure y tentacules recou- 
verts à leur base par un voile membraneux dentelé; 
quatre branchies incomplètement libres, înfeVieures, 
pectiniformes, à divisions minces et simples; premier 
segment pourvu de soies rangées, comme les dents 
d'un peigne, sur une surface plane et operculaire. 

M. Savigny a décrit trois espèces; celle qui est figu- 
rée ici est nouvelle , les deux autres sont des amphi- 
trites pour M. Cuvier. 

■ Savigny, Icco cUato, H. N., tome zxi, page 434- 



ANNELIDES. PL. i. 221 

I. 4- Amphictene JEGYPTiA, Amphictene égyptienne. 

Cette espèce , des côtes de la mer Rouge , habite un tube 
membraneux, revêtu de grains de sable et de petites 
coquilles régulièrement disposées. 

4. *. Individu du golfe de Soueys de grandeur natu- 
relle , vu en dessus et sorti de son fourreau. 
4. 2. Le même grossi et vu en dessous : on distingue, 

en allant d'avant en arrière, le voile oral, les 
tentacules; les quatre premiers segmens ano- 
maux dissemblables , avec des appendices ano- 
maux ; les branchies courbées en faux et au nom- 
bre de deux paires ; la première , la deuxième 
et la troisième paire de pieds a rame dorsale , 
sans rame ventrale; la quatrième paire de pieds y 
et ensuite toutes celles qui sont visibles , a rame 
dorsale et a rame ventrale lunulée; enfin l'anus. 
4. ;?. Le même individu de grandeur naturelle , vu de 

profil et renfermé dans son fourreau. 
4. 4. Voile oral vu en dessus et excessivement grossi ; 

le bord est dentelé et est surmonté en arrière 
par les deux peignes antérieurs , formés chacun 
de dix-sept soies presque droites. 
4. ^ et 6. Deux des tentacules préhensiles isolés , très-grossis 

et dans un état un peu différent de contrac- 
tion; ils sont striés circulairement, et parcou- 
rus en dessous par un sillon. 
4. 7. Partie postérieure du corps vue en dessous et 

grossie ; on distingue la manière dont les seg- 
mens se comportent pour constituer une queue 
courte, terminée inférieurement par l'anus. 
4. ^. Anus très-grossi vu de face; il est ovale et en- 
touré de plis. 



222 EXPLICATION DES PLANCHES. 

4. ^- Quatrième paire de pieds très-grossie, dans la- 
quelle on reconnaît la rame dorsale, munie 
d'un faisceau de soies subulées , qui se dirige 
en avant et en dehors , et la rame ventrale lu- 
nulée. Toutes les autres paires de pieds y jus- 
qu'à la seizième inclusivement, présentent une 
conformation analogue. 

4. ^Oé Paraît être un détail microscopique, peut-être de 

quelque membrane ou de la ligne granuleuse, 
qu'où distingue a la partie inférieure du corps 
dans la figure 4- ^• 

PLANCHE 2. 

EUPHROSYNES, PLÉIONES, ARISTÉNIES. 



Genre EUPHROSYNE, EUPHROSTNEK 

FiG. X BT a. 

Ce genre, de Tordre des ne'rëidees et de la famille 
des amphinomes, a été' distingue par M. Savigny , qui 
lui donne pour caractères distinctifs : trompe sans pa- 
lais saillant ni stries dentelées ; antennes extérieures et 
mitoyennes nulles , l'impaire subulee; branchies subdi- 
visées en sept arbuscules rameux, situés derrière les 
pieds , et s'étendant d'une rame à l'autre' ; un cirre sur- 
numéraire à toutes les rames supérieures. Ces caractères 

* Savigny, loco citato, H. N., tome xxi, page SgS. 

* C'esL'à'dire, de la base des rames dorsales à ceUe des r^pes ventrales. 



ANNELIDES. PL. a. 228 

sont très-reconnaissables dans les deux espèces nou- 
velles décrites et figurées par M. Savîgny. 

n. I . EuPHROSTNE laureAlTa , Euphrosyne laurifere. 

Cette espèce se trouve assez communément sur les côtes 
de la mer Rouge ; les branchies sont d'une belle couleur 
rouge ; le corps est d'un gris-rougeâtre tirant au violet. 

I. /. Individu grossi vu en dessus^ le nombre des an- 

nea'^x du corps est de quarante-un. i* le même 
de grandeur naturelle. 

I. 2. Individu grossi et vu en dessous. 

I. 3, Partie antérieure du corps très grossie, vue en 

dessus , et montrant la tête munie d'une ca- 
roncule qui supporte les yeux; on distingue 
au devant d'eux, et sur la ligne moyenne du 
corps, une petite antenne subulée; les pieds 
sont très-visibles j on reconnaît facilement le 
cirre surnuméraire , le rang de soies supérieur 
et les branchies , qui dépassent toutes ces par- 
ties et cachent un peu le cirre supérieur. 

I. ^. La même partie antérieure du corps en dessous; 

on voit les deux lobes qui appartiennent a la 
tête, et en arrière la bouche, dont la trompe 
est rentrée^ les pieds sont très-distincts; on 
reconnaît le cirre inférieur, le rang inférieur 
de soies et les extrémités rameuses des bran- 
chies. 

I . <^. La même partie antérieure et inférieure du corps , 

avec la trompe saillante. 

I. 6*. Trompe détachée du corps et laissant voir son 

ouverture circulaire. 

I. 7. Un des pieds vu par devant :>toutes les parties 



224 EXPLICATION DES PLANCHES. 

qui le composent sont rendues très-distinctes 
par l'excessif grossissement qu'on lui a donné; 
on aperçoit les branchies qui représentent des 
espèces d'arbrisseaux alignés transversalement , 
et étendus de la base des rames dorsales a celle 
des rames ventrales : ces parties sont encore 
plus visibles dans la figure x. 8. 
I. ft Le même pied vu par derrière : on reconnaît fa- 
cilement les diverses parties qui le constituent. 
En examinant cette figure d^ dehors en dedans 
ou de droite a gauche, on voit d'abord le cirre 
inférieur et le faisceau inférieur de soies ; puis 
les branchies, entre lesquelles on distingue, 
vers le quart interne du pied , le cirre supé- 
rieur , qui est droit, et plus loin le cirre surnu- 
méraire , qui est légèrement flexueux et obli- 
que. Vers le quart interne du pied, les deux 
cirres et les arbuscules de branchies masquent 
le faisceau supérieur de soies ; elles sont roides 
et aiguës , et alignées transversalement comme 
les dents d'un peigne. 

1 . ^. Partie po'^lérieure du corps vue en dessous et très- 

grossie : on remarque la dernière paire de pieds 
réduite a deux petits appendices globuleux, 
que M. Savigny considère comme des cirres 
rudimentaires. 

IL 2. EuPHROSYNE MYRTOSA , Euphwsyne mjfrti/ere. 

Cette espèce, beaucoup plus petite que la précédente, 
habite comme elle les côtes de la mer Rouge; elle est 
d'une couleur violet foncé avec quelques reflets. 

2. /. Individu du golfe de Soueys, très-grossi et vu 

en dessus j on compte trente-six anneaux au 



ANNELIDES. PL. 2. aaS 

corps» Du reste , l'organisatiûil eitérieure est 
très^analogue à ce qu'on remarque dans Peu- 
phrosyne laurifère; ce qui nous permettra 
d'abréger l'explication des détails, z' indique la 
grandeur naturelle^ 

2. 3. Partie antérieure du corps très-grossîe et vue en 

dessus ; la caroncule offre un double silloné 

2. 4- La même partie vue en dessous. 

2. 6i Un des pieds excessivement grossi , vu en devant j 

on remarquera que les soies supérieures dépas- 
sent les branchies , ce qui est le contraire de ce 
qu'on voit dans l'espèce précédente : le cirre 
surnuméraire , le cirre supérieur et le cirre in- 
férieur sont visibles» 

2» 6*. Le même pied vu par derrière; toutes les parties 

en sont parfaitement reconnaissables : l'inser- 
tion des branchies et de la rangée de soies , 
tant supérieures qu'inférieures, est fort dis- 
tincte. On voit aussi les trois cirres , c'est-à- 
dire en allant de dedans en dehors de la figure : 
le cirre surnuméraire , le cirre supérieur et le 
cirre inférieur. 

Genre PLÉIONE, PLEIONEK 
FiG. 3. 

M. Savigny, qui a établi ce genre, le place dans 
Tordre nombreux des néréide'es et dans la famille des 
amphinomes , entre les cloës et les euphrosynes , dont 
il le distingue par ces caractères : trompe pourvue d'un 
double palais et de stries dentelées, antennes extérieures 

' Sayigny, loco citato, H. N., tome zzi, page 390. 

H. N. XXII. i5 



aa6 EXPLICATION DES PLANCHES. 

et mitoyennes sul^ulees , l'içipaire de même ; branchies 
en forme de houppes ou de buissons touffus , recouvrant 
U base des rames supérieures; point de cirres surnu- 
méraires. 

M. Savigny a décrit six espèces : une seule est propre 
à la mer Rouge ; il la représente ici avec détails. 

II. 3. Pleiowe alcyouîa, Pléione alcyonienne. 

Cette petite espèce est commune sur les cfttes de la mer 
Rouge ; elle est d'une couleur bleu-violet à reflets légers. 

3. / . Individu du golfe de Soueys , grossi et vu enr des- 
sus 9 on compte soixante-sept anneaux, l' gran- 
deur naturelle. 

3. 2. Le même vu en dessous. 

3. 3. Partie antérieure du corps vue en dessus et très- 

grossie : on distingue parfaitement , sur la ligne 
moyenne, la caroncule, qui est ovale et on- 
dulée sur ses bords; au devant d'elle on voit 
l'antenne impaire beaucoup plus petite que les 
quatre autres; celles-ci sont d'abord les deux 
antennes mitoyennes, et, plus en dehors^ les 
deux antennes extérieures; viennent ensuite 
le$ pieds , auxquels on reconnaît distinctement 
des cirres supérieurs , des cirres inférieurs, des 
' soies et des branchies : ces dernières ne com- 

mencent qu'à la seconde paire. \ 

3. 4: La même partie , c'est-a-dire la tête et les quatre 

premiers anneaux du corps vus en dessous. 

3. 6, Un des pieds excessivement grossi et vu en de- 
hors et en dessus : la rame ventrale et la rame 
dorsale se ressemblent beaucoup; celle-ci est 
pourvue postérieurement de branchies très- 



ANNEUDES. PL. a. 227 

courtes, consistant en des rameaux cylindri- 
ques a peu près égaux : les soies sont très- 
nombreuses et capillaires; on remarque au 
milieu d'elles le cirre supérieur, qui est plus 
long que l'inférieur ; la rame ventrale est pour- 
vue d'une touffe de soies plus courte et d'un 
petit cirre ; elle n'a point de branchies. 
3. 6*. Le même pied vu en dedans et en dessous : dans 

ce sens, la branchie de la rame supérieure se 
trouve cachée. 

Genre ARISTÉNIE, ARISTENIAK 

FiG. 4. 

M. Savigny, dans son Système des annelides ^ a parle 
très-succinctement de ce nouveau genre , de l'ordre des 
ne're'îde'es : il pense qu'on doit le rapporter à la famille 
des amphinomes ; et comme il avait à son égard plu- 
sieurs points à éclaircir , il se reservait d^en parler en 
détail dans TExplication sommaire des planches ; il se- 
rait donc possible que la figure qu'on a sous les yeux ne 
fût pas de'finitivement achevée, et qu'elle eût dû subir 
quelques changemens. Quoi qu'il en soit, on remarque 
que ce genre diffère essentiellement de tous ceux de la 
famille des amphinomes , par le nombre des cirres , qui 
n'est pas moins de sept pour chaque pied. On ne con- 
naît encore qu'une espèce. 

n. 4- Aristenia conspurcata, Aristénie boueuse. 

Cette espèce a été recueillie sur les côtes de la mer Roug^. 

' Savîgnj, loco cUatOy H. N., tome xzi, page 396. 

i5. 



328 EXPLICATION DES PLANCHES. 

4. t> Individu gtossi et vu -en dessus; 4'cxtréinîté la 

plus grêle paraît incomplète. ^' le même de 
grandeur naturelle. 

4. «. La grosse extrémité du corps tres-grossie et vue 

en dessous. 

4* 3. La même partie vue en dessus ; on distingue 

très-bien l'insertion des branchies. 

4. 4* Un des segmens du corps vu en dessous et grossi 

excessivement. L'absence de tout renseigne- 
ment ne nous permet pas d'entrer dans de plus 
longs détails'. 

PLANCHE 3. 

POLYNOÉS, HÉSIONES. 



Genre POLYNOE, POLYNOEK 

FiG. I ET a. 

Le genre poljnoé a ete distingue des aphroditcs par 
M» Savîgny , qui le classe dans l'ordre des ne're'idëes , 
et le rapporte à la famille des aphrodites, en lui assi- 
gnant pour caractères distinctifs : trompe pourvue de 
mâchoires cornées , couronnée à son orifice de tenta- 
cules simples j branchies cessant d'alterner avec la vingt- 
troisième paire de pieds; des e'iytres. M. Savîgnjr a 
décrit avec soin sept espèces qu'il a eu occasion d'ob- 
server 9 et il en a mentionne sept autres , qu'il n'a pu 
voir : il a représenté deux espèces de la mer Rouge. 

' Savigoy, loco ciuuo, H. N., tome xzi, page 345. 



ANNELIDES. PL. 3. aag 

m. j . PoLYNOE muricata , Polynoé épineuse. 

Cette espèce est commune dans le golfe de Soueys; elle 
rampe au fond de l'eau , sur les pierres. On Ta confon- 
due avec les oscabrîons. 



/. 



Individu très-grossi vu en dessus ; on peut comp- 
ter facilemeut les élytres qui recouvrent tout 
le corps y en s'imbriquant très-exactement avec 
celles du côté opposé. i' est la grandeur natu- 
relle de cette espèce. 

I. 2. Le même individu très-grossi et vu en dessous^ 

on distingue la série des pieds qui sont trop 
courts pour dépasser les élytres ^ et sont cachés 
par elles. 

1 . 3» Partie antérieure du corps excessivement grossie 

et vue en dessous j on a détaché les deux pre- 
mières paires d'élytres. Il est facile de recon- 
naître la nature des appendices nombreux qu'on 
' s^perçoit. En procédant de dedans eu dehors , 

on -voit que l'antenne impaire manque ; mais il 
existe deux antennes mitoyennes , menues, de 
deux articles, et, en dehors , deux autres an- 
tennes beaucoup plus fortes et plus longues ^ 
sans articulations distinctes. Plus extérieure- 
ment encore , on voit les cirres tentaculaires , 
qui sont un peu moins avancés que les antennes 
extérieures j enfin , on distingue les premières 
paires de pieds. Les yeux sont au nombre de 
quatre j deux sont très- visibles , et les deux au- 
tres cachés. 

I . i/. La même partie antérieure du corps en dessous, 

laissant voir plus distinctement les pieds et les 
cirres tentaculaires. 



23o EXPLICATION DES PLANCHES. 

I . . ^. Trompe excessivement grossie , ipontri^nt , dans 

leur position naturelle , les mâchoires au nom- 
bre de quatre et tridentées. 

1 . 6*. Mâchoires vues de profil , en dedans et en de- 
hors. 

I. 7. Une des élytres excessivement grossie et repré- 
sentée au trait pour montrer son contour. 

1 . & Un des pieds de la partie moyenne du corps , vu 

en arrière et très-grossi : on reconnaît que les 
deux rames sont très-rapprochées et réunies en 
une seule} on distingue supérieurement un 
long appendice, c'est le cirre supérieur; on 
voit au-des$ous le çirre ii][férieur, qui est co- 
nique et très-court y et, entre eux, le faisceau 
de soies inférieur, qui, dans cette position, 
masque un fçiisceau supérieur, composé de 
soies plus fines et rayonnantes. 

1. ^. Le même pied vu en devant et montrant le fais- 

ceau supérieur, dont les soies sont fines, flexi- 
bles , touffues et très-divergentes. 

2. /o. Un des pieds grossi et manquant de cirre supé- 

rieur, 
a. f /. Un des pieds de la partie postérieure du corps; 

il est pourvu d'un cirre supérieur et d'un cirre 
inférieur , a peu près également développés. 

III. 2. PoLTiroE iûipatiens, Pol/pioé "vésiculeuse. 

Cette espèce , dit M. Savîgny, chemine sur le sable , en se 
balançant avec assez de vivacité. 

2, z. Individu très-grossi vu en dessus; on n'a laissé 

subsister que trois élytres , mais il est aisé de 
reconnaître de chaque côté leur point d'inser- 
tion , ou les pédoncules qui leur donnaient atta- 



ANNELIDËS. PL« 3. a3i 

che ; on ea compte douze paires. 2' indique la 
grandeur naturelle. 

a. 2. Le même vu en dessous. 

a. 3. Partie antérieure du corps vue en dessus et très- 

grossie. 

a. 4- La même partie vue en defôou«, av^ec la trompe 

peu saillante. 

a. 6, Trompe saillante , montrant a l'extérieur ses ten- 
tacules, et intérieurement quatre mâchoires 
simples. 

a. 51 Partie postérieure du corps très-grossie et vue 

en dessus. 

a. 7. Une des élytres (la seconde qu^on voit a gauche 

dans la figure) extrêmement grossie, et sem- 
blant remplacer le oirre supérieur. 

a. ^,,9, /o. Trois sortes de pieds pris à divers points du 

corps , et dans lesquels on distingue les diffé- 
rentes parties qui ont été énumérées dans l'es- 
pèce précédente. 

Geni^ HÉSIONË, HESIONËK 

FiG. 3. 

m 

C'est à M. Savîgny que ron doit rétablissement de 
ce nouveau genre , de Tordre des ne're'ide'es et de la fa- 
mille des néréides , section des néréides glycériennes; 
il a pour caractères distinctifs, suivant lui : trompe 
sans tentacules à son orifice; antennes égales; première, 
deuxième , troisième et quatrième paires de pieds con- 
verties en huit paires de cirres tentaculaires; tous les 

■ Savigny, loco ciuuo, H. N., tome xzi, page $67. 



232 EXPLICATION DES PLANCHES. 

cirres très-longs , filiformes et rëtractiles ; point de bran- 
chies distinctes. 

M. Savignj ne décrit que deux espèces; celle <ju*il 
figure est très-remarquable. 

III. 3. Hesicke splendida, Hésione éclatante. 

Cette espèce, qui habite la mer Ronge, se trouve aussi 
sur les côtes de llle-de-France; sa couleur est le gris de 
perle avec de très^beaux reflets; une bandelette plus 
éclatante occupe le ventre, et est étendue de la trompe 
à l'anus. 

3. ;. Individu du golfe de Soueys, grossi et vu en des- 
sus; on4;ompte dix-huit anneaux au corps et 
dix-sept paires de pieds , dont la dernière paire 
est excessivement petite , et située sur un an- 
neau arrondi qui porte l'anus. Antérieurement 
on voit huit paires de cirres tentaculaires , ré- 
tractiies^, et comme groupés entre eux. z' est 
la grandeur naturelle. 

3. 2. Le même individu grossi et vu en dessous. 

3. 3. Partie antérieure du corps vue en dessus et très- 

grossie : on distingue parfaitement les huit 
paires de tentacules; deux d^entre elles sont 
rétractées. En arrière on remarque la première 
^ paire de pieds. 

3. 4' La même partie antérieure du corps vue en des- 
sous , laissant voir la trompe. 

3. 6, Partie postérieure du corps vue en dessus, et 

montrant les deux derniers anneaux avec leurs 
deux paires d'appendices. 

3. ^et 7^ Deux paires de pieds ambulatoires, vues de trois 

' Il y eo a deux pairçs rétractées. 



ANNELIDES. PL. 4. 233 

quarts en dessous ; ils sont composés d'une seule 
rame, et n'ont qu'un faisceau de soies; les cir- 
res sont rétractiles, les supérieurs sont plus 
longs que les inférieurs , et ressemblent beau- 
coup aux cirres tentaculaires. 

PLANCHE 4* 

LyCORIS, SYLUS, 



Genre LTCORIS, LYCORISK 

FiG. X KT a. 

Ce nouveau genre, dont rétablissement appartient à 
M. Savigny, prend place dans l'ordre des ne're'ide'es et 
dans la famille des néréides , section des LYcoRiEivrnss. 
Ses caractères distinctifs sont : trompe sans tentacules 
à son orifice ; antennes extérieures plus grosses que les 
mitoyennes; première et seconde paires de pieds con- 
verties en quatre paires de cirres tentaculaires; des 
branchies distinctes des cirres. 

Ce genre , dont les espèces sont nombreuses, en ren- 
ferme deux assez remarquables , que M. Savîgny a re- 
présentées dans les moindres détails. 

IV. I . Ltcoris œgyptia , Lycoris égyptienne. 

Cette espèce est ordinairement logée dans un fourreau 
membraneux ; elle est commune dans les interstices des 
roches et sons les fucus. 

* Savigny, loco citato, H. N., iCiiic xxi, page 355. 



234 EXPLICATION DES PLANCHES. 

I . /. Individu du golfe de Soueys , grossi et vu en des^ 

sus; sa couleur, dit M. Savigny, est gris-rou- 
geàtre, tirant au vineux, plus intense sur h 
dos, près de la tête, et sans beaucoup de re- 
flets ) les rames dorsales sont marquées d'une 
tache brune, et entourées d'un petit cercle 
brun a la base de la branchie; la ligne médiane 
parait rouge dans l'animal vivant ; le corps est 
généralement composé de cent seize segmens. 
i' portion de cet. individu de grandeur natu- 
relle. 

T. 2. Portion antérieure du même grossie et vue en 

dessons 

1 . 3, Partie antérieure du corps trës-grossie et vue en 

dessus : on distingue la tête, qui est libre et 
rétrécie en devant ; elle supporte quatre yeux 
et quatre antennes : deux mitoyennes , courtes , 
filiformes, insérées devant le front, et deux 
extérieures , placées sur les côtés , et beaucoup 
plus grosses , comme urcéolées; de chaque côté, 
les cirres tentaculaires allongés, détachés et 
inégaux ; postérieurement on voit la première 
paire de pieds ambulatoires, et Panneau du 
corps qui la supporte. 

I. i^. La même partie, en dessous; on voit l'ouverture 

de la trompe qui est rentrée. 
T . 6, Partie antérieure du corps vue en dessus , avec 

la trompe allongée et les mâchoires saillantes. 
■\. 6. Une des mâchoires excessivement grossie; elle 

est dentelée , pointue et courbée en faux. 
\ . ^, Partie postérieure du corps très-grossie et vue en 

dessus ; on remarque quatre anneaux suppor- 



ANN£LU>£S. PL. 4- ^35 

tant chacun une paire de pieds ambulatoires, 
et le dernier segment donnant insertion a deux 
longs appendices, que M. Savigny désigne 
sous le nom de pieds stjrlaires, 

8. Coupe transversale d'un anneau pris vers la par- 
tie moyenne du corps, et muni de ses pieds 
ambulatoires. 

^. Un des pieds ambulatoires excessivement grossi, 
et pris xà la partie antérieure du corps. En 
procédant de haut en bas , on voit le cirre su- 
périeur plus long que l'inférieur, et dépassant 
les branchies, ce qui n'a lieu qu'à la partie 
antérieure et postérieure du corps; au-dessous 
sont les branchies au nombre de trois , et figu- 
rant trois appendices cylindriques égaux entre 
eux; plus bas est le cirre inférieur; près du 
bord de la branchie moyenne , on voit l'extré- 
mité de quelques-unes des soies du pied. 

10. Un des pieds ambulatoires excessivement grossi, 
et pris a la partie moyenne du corps; on peut 
le partager en rame dorsale et en rame ven- 
trale : il existe trois branchies inégalement 
développées; la première se voit sous le cirre 
supérieur , qui ne la dépasse pas ; la seconde , 
sous la rame dorsale, elle fixe en quelque sorte 
sa limite ; la troisième est placée sous la rame 
ventrale, au-dessus du cirre inférieur. Indé^ 
pendamment de ces diverses parties, on aper- 
çoit a la rame dorsale un faisceau unique de 
soies , et a la rame ventrale deux faisceaux de 
soies. 

Un des pieds ambulatoires excessivement grossi. 



//. 



236 EXPLICATION DES PLANCHES. 

et pris en arrière du corps : on reconnaît les 
diverses parties constituantes du pied ; le cirre 
supérieur dépasse la première branchie, les 
autres branchies vont en décroissant. 

IV. 2.* Ltcoris nuntia, Lycoris messagère.^ 

Cette espèce, qui est très-agile, ne paraît pas avoir de 
fourreau. 

2. /. Individu du golfe de Soueys, grossi et vu en des- 
sus ; sa couleur est d'un gris d^ perle avec de 
beaux reflets 3 le corps est formé de cent dix- 
huit segmens et plus. Cette espèce offre, quant 
aux parties essentielles , beaucoup d'analogie 
avec la précédente; ce qui nous dispensera 
d'entrer dans de longs détails pour la détermi- 
nation des divers organes extérieurs, t' gran* 
deur naturelle. 

2. 2. Portion antérieure du corps grossie et vue en 

dessous. 

2. 3. Partie antérieure très-grossie et vue en dessus : 

on distingue nettement la tête , les yeux , les 
deux sortes d'antennes, la trompe saillante , 
» les mâchoires, les cirres tentaculaires et la 
première paire de pieds ambulatoires. 

2. ^. La même partie vue en dessous. 

2. 6. La même partie antérieure très-grossie et vue de 

profil ; la trompe est rentrée. 

2. 6, Extrémité postérieure du corps très-grossie : on 

* On trouve dans le Système des M. Savigny, 2 au Heu de 3 : en c fet, 

annelides, H. N. , t. xxi, page 36o, on retrouve la même citation de la 

la figure 3 citée pour cette espèce, figure 3 à la page 373, méis^e vo> 

II y a évidemment erreur typogra- lume , pour une espèce du genre 

phique; il faut lire , dans le texte de syllis. 



ANNELIDES. PL. i^. aS; 

distingue les pieds ambulatoires et les deux 
pieds terminaux ou stylaires. 

2. ;7. Coupe transversale d'un anneau moyen du corps , 

pourvue de sa paire de pieds ambulatoires : 
ces pieds se distinguent essentiellement de 
ceux de l'espèce précédente, par la longueur 
presque toujours excessive du cirre supérieur. 

a. 8. Une des premières paires de pieds ambulatoires. 

2. ^. Pied ambulatoire pris à la partie moyenne du 

corps. 

2. /o. Pied de la partie postérieure du corps. 

Genre SYLLIS, SYLLISK 

FiG. 3. 

Ce genre , fonde' par M. Savigny , appartient à son 
ordre des nerëidees et à sa famille des ne'reides , section 
des sYLLiÈNES , il a pour caractères distinctifs : trompe 
sans tentacules, mais armée d'une petite corne à son 
orifice 3 autennes extérieures et impaires moniliformes, 
les mitoyennes nulles ; première paire de pieds conver- 
tie en deux paires de cirres tentaculaires monilifo^mes, 
les cirres supérieurs de tous les pieds suivans également 
moniliformes ; point de branchies. 

Ce nouveau genre ne renferme encore qu'une espèce. 

IV. 3. Syllis monilaris, Sjllis monillaire. 

Cette espèce est commune sur les côtes de la mer Rouge ; 
elle agite continuellement ses cirres lorsqu'elle se dé- 
place, et se meut en serpentant. 

> Savigoj, loco citato, H. N., tome xxi, page S^a. 



■f-H- 



238 EXPLICATION DES PLANCHES. 

3. / . Individu du golfe de Soueys , grossi et vu en des- 
sus; sa couleur est d'un gris-rougeâtre avec 
quelques reflets : on a compté jusqu'à trois 
cent quarante-un segmens dans un individu 
complet. 2^ grandeur naturelle. 

3. 2, Portion antérieure du corps grossie et vue en 

dessous : on remarque le profond sillon qui 
parcourt le ventre. 

3. 3. Partie antérieure du corps très-grossie et vue en 
\ dessus : on distingue la tête dont le front est 
échancré; elle supporte quatre yeux et deux 
espèces d'antennes moniliformes; une impaire y 
située sur la ligne moyenne du corps, et deux 
extérieures. On voit un des cirres tentacu- 
laires moniliformes, et deux paires de pieds 
ambulatoires, dont le cirre supérieur est égale- 
ment moniliforme, et peu différent des an- 
tennes et des cirres tentaculaires. 

3. i^. La même partie vue en dessous, montrant l'ou- 
verture de la trompe; cette trompe n'a point 
de mâchoires. . 

3. ^. Extrémité postérieure du corps très-grossie et 

vue en dessus : on distingue plusieurs segmens 
pourvus chacun de leurs pieds ambulatoires , 
et le dernier muni de deux pieds stylaircs, qui 
sont encore moniliformes. 

3. 61 Section transversale d'un des anneaux du corps, 

muni de sa paire de pieds. 

3. 7. Un des pieds ambulatoires excessivement grossi : 

ce pied est très-simple, il n'a qu'une seule 
rame; on voit le cirre supérieur moniliforme 
et très-développé, le faisceau de soie qui est 



\ 



. ANNELIDES, PL. 5. aSg 

unique , et le cirre inférieur inarticulé et co- 
nique. 
3. 8. Un des pieds ambulatoires vu supérieurement ^ 

et peut-être détaché de la partie postérieure 
du corps. 

PLANCHE 5. 

LÉODICES, AGLAURES, QENONES, BDELLES, 

PLANAIRES. 



Genre LÉODICE, LEODICEK 

FiG. I. 

Ce genre, cre'e' par M. Savigny aux dépens de celui 
des eunices , appartient à l'ordre des néreidées et à la 
famille des eunices j il avoisine les œnones , les aglaures 
et surtout les Ijsidices; mais il est distingué de tous 
par ces caractères : trompe armée de sept mâchoires , 
trois du côté droit ,. quatre du côté gauche ; les deux 
mâchoires internes et inférieures très-simples; antennes 
découvertes, les extérieures longues, iSliformes, les 
mitoyennes et l'impaire de même ; branchies pectinées ; 
front à deux ou à quatre lobes» 

M. Sayigny a décrit huit espèces , et en a figuré une« 

V. I. Leodice antennata, Léodice antennée. 

Cette espèce nage en agitant ses branchies ; on la trouve 
communément sur les côtes de la mer Rouge, entre le» 

' SaTÎgDjr, lœo ciUtto, H. N., tome xxi, page 377. 



a4o EXPLICATION DES PLANCHES. 

m 

interstices des roches et dans les cavités des madrépores 
ou des coquilles. 

I . /. Individu du golfe de Soueys , grossi et vu en des- 
sus : il est de couleur cendré-rougeâtre clair 
avec les beaux reflets du cuivre de Rosette ; le 
corps plus ou moins long, suivant qu^il est 
formé de quatre-vingt-treize, quatre-vingt- 
dix-neuf, cent trois, cent neuf et cent dix- 
neuf anneaui^. i' grandeur naturelle d'un indi- 
vidu; 2" grandeur naturelle d'un second indi- 
vidu. 

I . z. Portion antérieure du corps d'un individu grossi 

et vu en dessous. 

1 . 3. Partie antérieure du corps très-grossie : on voit 

les deux lobes arrondis de la tête , et au-dessus 
l'anteime impaire plus longue que les autres , 
et située sur la ligne moyenne du corps; en 
debors sont les deux antennes mitoyennes, et 
plus extérieurement les antennes extérieures ; 
en arrière on voit le premier segment qui sup- 
porte deux cirres tentaculaires plus courts 
que lui et non articulés; vient ensuite le pre- 
mier segment a pieds ambulatoires. 

I. <^. La même partie vue en dessous, avec la trompe 

cachée. 

I. 5. Partie antérieure grossie et vue en dessous, 

avec la bouche saillante : on distingue les mâ- 
choires, dont on va voir le nombre et la 
structure. 

I . ff. La même partie vue de profil : les mâchoires sont 

très-distinctes; en n'examinant qu'un côté, et 
en allant de gauche a droite, on remarque 



* 



ANNELIDES. PL. 3. 24 1 

une première màclioire étroite , non dentée , 
pointue; puis une seconde large, aplatie, 
profondément crénelée, articulée sur le dos 
de la première; vient la troisième mâchoire, 
qui est demi-circulaire, concave et crénelée; 
on voit, enfin, la troisième mâchoire égale- 
ment circulaire, également crénelée et voûtée : 
cette mâchoire , suivant M. Savigny, n^a point 
de correspondante du côté opposé. La figure 
laisse voir en outre les insertions des an- 
tennes, du cirre tentaculaire et du pied du 
côté gauche. 

I. 7. Tête vue en avant avec les mâchoires saillantes. 

I. 8. Bouche vue en dessous avec les mâchoires écar- 
tées : on en compte quatre au côté gauche de 
Panimal et trois à droite. 

t. ^. Toutes les mâchoires détachées de ta houche et 

vues en dessus : on peut en distinguer quatre 
k gauche et trois k droite. 

1 . ;o. Troisième et quatrième mâchoires isolées et gros- 

sies. 

I . ;/. Première et seconde mâchoires détachées et mon-' 

trant la manière dont elles sont unies entre 
elles. 

I . zz. Deux appendices qui paraissent être la lèvre in- 
férieure. 

1 . 23. Partie postérieure du corps grossie et vue en des- 
sous : on distingue plusieurs paires de pieds 
ambulatoires, et la dernière qui est changée 
en deux filets terminaux; ce sont les pieds sty- 
laires. 

1 . 24. Section transversale d'un anneau pris k la partie 
H. N. XXII. 16 



2it2 EXPLICATION DES PLANCHES. 

moyenne du corps. U est pourvu de bran- 
chies» 
I. z5. Un des pieds ayant le cirre supérieur, le cirre 

inférieur et les soies fort distincts, 

1. iG. Un des pieds de la partie moyenne du corps, 

pourvu d'un beau rameau branchial, qui 
s'élève au-dessus du cirre supérieur. 
i. tj. Autre pied pris a la partie postérieure du corps, 

et offrant les mêmes parties moins dévelop- 
pées^ le cirre inférieur est moins conique et 
plus allongé. 

Qenre AGLAURE, AGLAURAK 

Fio. d. 

Ce nouveau genre , qui appartient à l'ordre des ne'- 
réidees et à la famille des eunices , a éié fonde par 
M. Savigny , qui lui a donne' pour caractères distinc- 
tifs : trompe armée de neuf mâchoires , quatre du côté 
droit , cinq du côté gauche^ les deux mâchoires inté- 
rieures et inférieures fortement dentées en scie ; an- 
tennes couvertes , les extérieures nulles , les mitoyennes 
et l'impaire très-courtes ; branchies indistinctes j front 
caché sous la saillie antérieure du premier segment, 
qui est divisé en deux lobes. 

V. 2. k&iuîLVBjLtvX^iàdL^ jiglaure éclatante. 

Cette espèce , la seule que l'on comiaîsse , a été recueillie 
sur les côtes de la mer Kouge. 

2. z. Individu grossi et vu en dessus; il est de couleur 

cendré-bleuâtre, imitant celle de l'opale, avec 

i Sayigny, loco citatOy H. N., tome xxi, page 385. 






ANNELIDES. PL. 5. ^43. 

des reflets très-éclatans; le corps est long de 
dix pouces y on lui compte deux cent cin- 
quante-trois segmens. i' est une portion an- 
térieure du corps de grandeur naturelle. 
2.. Portion antérieure du même individu , vue en 
dessous et grossie. 

5. Les trois segmens les plus antérieurs du corps, 
vus en dessus : le premier segment est très- 
grand et bilobé, on aperçoit entre les deux 
lobes Tantenne impaire ^ le troisième segment 
supporte la première paire de pieds ambula- 
toires. 

4. La même partie vue en dessous : on distingue la 

tête y qui était cachée par le prolongement du 
premier segment ; entre elle et celui-ci appa- 
raissent les trois antennes, Pantenne impaire 
et les deux antennes mitoyennes; elles sont 
très-courtes et coniques. 

5. La même partie de profil et montrant distincte- 

ment les mêmes organes. 

6. Les mâchoires très-grossîes, vues en dessus. Il en 

existerait, suivant M. Savigny, cinq a gauche 
et seulement quatre a droite; si on observe la 
mâchoire postérieure du côté droit j on s'aper- 
çoit qu'elle est profondément échancrée et ter- 
minée par un double crochet , comme si elle 
résultait de deux dents soudées entre elles. 
En adoptant cette manière de voir, on trou- 
verait h droite le même nombre de dents qu'a 
gauche. Les deux dents postérieures sont fixées 
sur une tige commune beaucoup plus longue 
qu'elles. 

16. 



%l^ EXPLICATION DES PLANCHES. 

2. 7. Mâchoires du côté gauche, vues de profil et ea 

dedans. 

a. %. Lèvre inférieure formée par deux pièces distinctes. 

2. Q. Coupe transversale d'un segment de la partie 

moyenne du corps. 

2. 10. Un des pieds voisins de la tête : on distingue très- 
bien les soies et les deux cirres^ Pun supérieur 
et l'autre inférieur; ils sont ovales-oblongs, 
et moins saillans qu^aux paires de pieds plus 
éloignées de la tête. y 

2. II. Un des pieds pris a une grande distance de la 

tête : on reconnaît les mêmes parties que dans 
le pied précédent; les deux cirres sont propor- 
tionnellement très-longs. 

Genre ŒNONE, ŒNONEK 
Fia. 3. 

M. Savigny est l'auteur de ce nouveau genre ; il le 
place dans l'ordre des nërëidees , et le rapporte à la 
famille des eunices , en lui assignant pour caractères 
distinetifs : trotnpe armée de neuf mâchoires , quatre 
du côte droit, cinq du côte gauche; les deux mâchoires 
intérieures et inférieures fortement dentées en scie; 
antennes comme nulles ; branchies indistinctes; front 
cache sous le premier segment , dont la saillie antérieure 
est arrondie. 

On ne connaît encore qu'une espèce. 

V. 3. Œjxonè lucida, Œnone brillante. 

Cette espèce a été recueillie sur les côtes de la mer Rouge. 
' Savigny, loco càato, H. N., tome xxx, page 386. 



ANNELIDES. PL. 5. a^S 

3. /. Individu grossi et vu en dessus : le corps est de 

couleur cendré-bleuàtre avec de riches reflets j 
sa longueur totale est d'un pouce , et il est formé 
de cent quarante-deux segmens. i' indique la 
grandeur naturelle. 

3. %. Extrémité antérieure du corps très-grossie : la 

tête est bilobée, et se trouve ordinairement 
cachée par le premier segment, qui est arrondi 
en avant et fort grand j le second segment est 
plus long que le troisième, celui-ci supporte 
la première paire de pieds; les yeux sont peu 
distincts, mais cependant visibles. 

3. 5, La même partie vue en dessous avec la trompe 

assez saillante. 

3. 4. La même partie vue de profil. 

3. 5. Les mâchoires très-grossies et vues en dessus et 

en avant : on en compte cinq à gauche et qua- 
tre k droite; la mâchoire intérieure, ou la plus 
grosse du côté droit, offre deux crochets comme 
dans le genre précédent; on pourrait la consi- 
dérer comme double. 

3. 6. Les mêmes mâchoires vues en dessous : on dis- 
tingue la lèvre inférieure représjçntée au trait 
dans sa position naturelle. 

3. 7. Partie postérieure du corps grossie : chaque seg- 
ment est pourvu d'une paire de pieds ambu- 
latoires. 

3. 8. Coupe transversale d'un segment du corps. 

3. ^. Un des pieds du segmeat précédent très-grossî : 

on reconnaît les deux rames ayant chacune 
leur cirre; le faisceau inférieur de soies est 
très- visible. 



246 EXPLICATION DES PLANCHES. 

Genre BDELLË, BDELLA^. 

Ce genre , de Tordre des hirudinees et de la famille 
des sangsues , a été fondé par M. Savigny , qui lui a 
donné pour caractères distinctifs : ventouse orale assez 
concave , à lèvre supérieure demi-circulaire , creusée par- 
dessous d'un canal en triangle j mâchoires grandes j 
ovales , sans denticules ; huit yeux disposés sur une 
ligne courbe , les deux postérieurs un peu isolés ; ven- 
touse anale, obliquement terminale. Ces caractères, 
mis en opposition avec ceux des genres sangsue, hae- 
mopis, nephelis et elepsinë, rendent la distinction 
facile* On ne connaît encore qu'une seule espèce de 
bdelle. 

V. 4* Bdella Nilotica , Bdelle du NiL 

Elle habite les eaux douces de TÉgypte. 

4* t> Individu de grandeur naturelle, figuré dans un 

état d'extension; il est de couleur brun-mar- 
ron en dessus, et d'un roux vif en dessous. 

4* 2. Le même individu contracté et vu du côté gau- 
che. 

4* 3, Le même également contracté et vu en dessous : 

on remarque, vers la partie antérieure, deux 
orifices pour les organes générateurs ; le pre- 
^lier livre passage a la verge, et le second est 
Couverture de la vulve. 

4* 4* Partie antérieure du corps vue en dessus et très- 

■ SavigDy, loco citato, H. N., tome zxi, page 4^4* 



ANNELÈDES. PL. 5. 2^7 

grossie : on distingue les huit yeux ; six sont 
placés transversalement sur le premier anneau y 
les deux autres sont situés plus en arrière^ sur 
le troisième segment du corps j on les distingue 
moins facilement. 
4- S. Ventouse orale grossie et représentée de face : 

on voit que la lèvre supérieure est interrom- 
puç inférieurement par un canal triangulaire; 
on aperçoit nettement les trois mâchoires. 

4. 6. Ventouse orale très-grossie, semblant appartenir 

au même individu : on a fendu la bouche pour 
montrer la forme des mâchoires latérales et 
l'entrée de l'œsophage. 

M. Savîgnj, voulant sans doute faire ressortir les caractères 
des parties de la bouche du genre bdelle , a représenté , à 
côté , la ventouse orale d'une espèce du genre hsemopis. 

5. 2, Ventouse orale d'une espèce du genre hœmopîs ' : 

la lèvre supérieure est très-avancée j les mâ- 
choires sont armées de deux rangs de denti- 
cules. 
5. :i. La mâchoire impaire excessivement grossie \ ou 

lui compte neuf doubles denticules noirâtres. 



Nota. M. Savîgny a fait ajouter, dans les planches des Sme- 
lîdes et à la suite des sangsues , deux figures de planaires. On sait 
qu'il existe des doutes sur la place qu'il convient d'assigner à ce 
genre curieux ; les uns le rapportent à la classe des vers , les 
autres pensent qu'il avoisîne les sangsues : M. Savîgny semble 
avoir adopté cette dernière opinion lors de la confection des 
planches de cet ouvrage ; mais il l'a sans doute abandonnée plus 

' Cest probablement la sangsue de cheval , hœmopis sanguisorha. 



348 EXPLICATION DES PLANCHES. 

tard, puisque le gepre igilan^ire ne se trouYe pas mentîoimé dans 
son Sjrstème des anndides^. Quoi qu^il en soit de cette question, 
qu'il n'est pas nécessaire de décider ici 9 M. Sayigny a fait repré- 
senter deux espèces très-différentes de planaires sous les n®'. 6 
et 7. Elles paraissent nouvelles : nous proposons de donner à 
l'espèce figure 6 le nom de M. MuUer, planeaia MuSeri; l'es- 
pèce figure 7 sera dédiée à Pallas , planana PàUasti. Nous ne pos-^ 
sédons aucun renseignement sur ces deux espèces. 

> Savigoj, Içço cUatOy H. N., tome xzi, page 3a5. 



EXPLICATION SOMMAIRE 



DES PLANCHES 



DE CRUSTACÉS 

DE LTÊGYPTE ET DE LA SYRIE, 
Publiées par Jules-Césab SAVIGNY, 

BIimaE DE l Tjwitut ; 



07F1UHT un BXPOSi DB8 CÀKACTXRSS HÀTmLBLS DBS OBHKBS 
ÀYEC LÀ DMTINCTXOH DB» BSrikCBS, 

PAR VICTOR AUDOUm*. 



KMWfcmtH M WIWl 



OBSERKiTIONS PRÉUMINJIRES. 

Vjixtte grande classe du règne animal comprend tous 
les animaux articules , h pieds articules et respirant par 
des branchies. Leur circulation a lieu de la manière 
suivante : le sang, qui a respiré, se rend des branchies 
dans le cœur, qui le distribue à tout le corps, d*où il 
revient aux branchies ' . Ces branchies sont des pyra- 



* Voyez ci-demiB, page m, la oinr,|KMirl'auTOiUBiiATinuiLX>Bi» 

Not0 concemani PJBxpUcaUoniom^ L^mmAOB. 

maire des planches dofU les dessins ' Ce mode de circulation a été 

ont éiéjhumis par M. J.-C. Sati- démontré par les recherches que 



25o OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

mides composées de lames ou hérissées de filets , de pa- 
naches ou de lames simples, et qui tiennent en général 
aux bases d'une partie des pieds. Ceux-ci ne sont jamais 
en faombre moindre de cinq paires , et prennent des 
formes variées selon le genre de mouvement des ani- 
maux : il y a généralement quatt'e antennes , des mâ- 
choires proprement dites et des pieds-mâchoires. Tels 
sont les caractères essentiels de la classe des crustacés. 
Nous n'entrerons ici dans aucun détail qui allongerait 
lexplication très^sommaire que nous devons donner 
des planches. Les lieux d'habitation des crustacés sont 
très-variés; les uns, et c'est le plus grand nombre, 
habitent la mer, et vivent sur la plage, entre des ro- 
chers ou bien à de grandes profondeurs; les autres se 
rencontrent dans les eaux douces; plusieurs sont ter- 
restres , recherchent l'humidité , se cachent sous les 
pierres, et se creusent quelquefois des terriers assez 
profonds. Les espèces propres à cette classe sont très- 
nombreuses : M. Savigny a eu occasion d'en observer 
plusieurs qui se rapportent à des ordres, à des familles 
et à des genres différens. 

MM. y. Aadouio et Milne Edwards ' cadéibie , paraîtront bi«aii6t dans le 
ont présentées dernièrement à Tin- Recueil des Saisons étrangers, 
stitnt, et qnî; par décision de TA- 



4 



CRUSTACES. 25 1 



■<»W<l)><<W>Ml<MIWW<l>flWl<l»IW>IW<tW>WI«WW<>IIW>WWIlllW^ 



r / 



EXPLICATION GENERALE 

DES LKTTEES ET AUTRES SIGNES AFFECTÉS A CHAQUE ORGANE, 

ET QUI ONT ixi EMPLOTISS 
DANS LEg FLANCHES DES CRUSTACis. 



Lettres et lignes. 

a ou â, la lèvre supérieure isolée ou réunie au chaperon (ce- 
lui--ci n'ayant pas alors de lettre qui le désigne spécia- 
lement). — a', chaperon. 

e, la langue. 

i , les mandibules , qui correspondent aux mandibules des 
insectes. — i^, les mêmes au simple trait; o, palpe des 
mandibules ; o', détails de cette partie. 

o , les premières mâchoires ou mâchoires proprement dites 
des insectes ; — i, leur lame intérieure ; ^ - ô , leur 
palpe. 

u , les secondes mâchoires ou la lèvre inférieure des insectes. 

y, le pharynx. 

ae , les yeux. 

œ , les organes de Touïe. 



j , les antennes extérieures ou inférieures. 

V , les antennes intérieures ou supérieures. — v', les mêmes. 

au simple trait , ou Men un détail grossi d'une ou de 

plusieurs de leurs parties. 

b , premières mâchoires auxiliaires des crabes (elles coires-. 
pondent à la première paire de pattes des insectes). 



25a OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

Lettrcf cl signet. 

c, secondes mâchoires auxiliaires (dans plusieurs crustacés 

ces deux m&choires sont encore converties en véri- 
tables pattes ; dans les arachnides, elles constituent les 
forcipules). 

d, troisièmes mâchoires auxiliaires. 

f, premières patteâ des crabes, ou quatrièmes de la série, à 

partir de la bouche proprement dite. 

g, secondes pattes, ou cinquièmes de la série. 
h, troisièmes pattes, ou sixièmes de la série. 
k, quatrièmes pattes, ou septièmes de la série. 
1 , cinquièmes pattes , ou huitièmes de la série. 

m, premières pattes abdominales dans tous les crustacés, ou 

neuvièmes de la série, 

n, deuxièmes pattes abdominales, 

p , troisièmes, 

q, quatrièmes, 

r, cinquièmes. 

s, sixièmes, converties ordinairement en larges appendices, 

t, dernier anneau ou plaque d^ l'abdomen. 

Les pièces qui coiixposeat les. appendices articulés, a quel- 
que partie du corps que ceux-ci appartiennent, sont dési- 
gnées par des lettres italiques propres a chacune d'elles : 

Lettres et signes. ^ 

b, hanche (un article seulement, ou bien deux, en y com- 

prenant le premier article de la cuisse, quand celle-ci 
en a trois). 

c, cuisse. — r, ^ division extérieure de la cuisse , lorsqu'elle 

est bifide. ^^ ç, article terminal de cet appendice ex- 
térieur. 

d, jambe. — df, son second article. 

/, tarse (dans certaines parties ce taiç'se concourt à former 
la pince). 

D, abdomen. 
H , anus. 



CRUSTACES. 253 

Lettres et signet. 

(/> , est le signe du mâle* 
$ , est le signe de la femelle. 

Il n^a pas toDJoars été facile de distinguer les sexes, lorsque les figures 
n^étaient Tues que sur le dos. 

IiCttKs et signes. 

*^, ce signe indique qu'un organe déjà figuré se trouve re-^ 

présenté sous une autre (ace , soit de profil , soit en 

dedans. 
^, ces deux traits signifient qu'un organe déjà représenté 

sous deux aspects , est figuré une troisième fois sous 

une autre &ce. 

I y 2, 3, 4? ^9 6, etc., etc. Ces chififres servent à distinguer les 
espèces entre elles. 

1 , z, 3, 49^9^9 ^' 9 ^' Ces chifiEres italiques sont appliqués 
aux différentes figures d'une même espèce ^ soit que 
ces figures représentent l'animal en entier, ou seule- 
ment certaines parties de son corps. 

4'y 2^, etCé, indiquent la grandeur naturelle de l'animal, repré- 
senté en entier, ou seulement dans une de z&& parties. 



EXPLICATION SOMMAIRE 



DES PLANCHES. 



90vti¥ % %i¥¥U»nAiu*M¥vvv¥tnithi»iyvy»ivtMuyytiiivyfi*MtM»mitit^Hiti¥ytnitMy ^ 



PLAIVGHE I. 



CRABES CAVALIERS". 



Genre OCYPODE, OCYPODE. Fabr. 

PlG. I ST a. 

Ce genre de crustace's décapodes, fonde' par Fabri- 
cius et placé par M. Latreille ' dans la famille des bra- 
clijures, section des quadrilatères, a été caractérisé 
par ce dernier savant de la manière suivante : test pres-^ 
que carré > front infléchi, n'occupant que le milieu du 
test; pédicules oculaires étendus, presque cylindriques, 
pouvant se loger chacun dans une cavité ovalaire et 
profonde du bord antérieur de la carapace; pattes lon- 
gues , propres à la course. 

On ne connaît encore que six à sept espèces qui ap- 
partiennent évidemment au genre ocjpode. 

La figure i • / montre Tocypode chevalier , ocjpode 

" Cette dénomination générale peut être appliquée à ces espèces qui 
Isont très-habiles à la course. 

* Règne animal de Guyier, tome m, page i6. 



CRUSTACÉS. PL. i. aSS 

ippeus d'Olivier : il a été assez bien figuré par ce sa- 
vant zoologiste'. La figure i. n fait voir ce même indi* 
vidu en dessous : les pattes ont été tronquées* La 
figure I. 3 représente au trait et dans la même posi- 
tion, le thorax et l'abdomen de la femelle : la partie 
antérieure du corps est indiquée par un simple con- 
tour. Le n^. I. 4 offre l'abdomen de la femelle, isolé 
et vu par sa face inférieure. Le n^. i. 5 est celui du 
mâle. Les autres figures portent toutes des lettres qui 
en donnent naturellement Icxplication , et dont la va- 
leur a été indiquée à la page 25 1. 

La figure 2. i parait être rocYPODE rhombe, ocj- 
pode rhombea , Fabr. Cette espèce est caractérisée par 
les angles antérieurs de la carapace ; elle a été rappor- 
tée de rile-de-France par Mathieu , et de Pondichéiy 
par Leschenault* M* Labillardière la possède dans $a 
collection : il dit l'avoir trouvée sur les côtes de Syrie. 
La figure 2. z représente l'abdomen du mâle appliqué 
contre la face inférieure du thorax. 

Genre MICTYRE, MICTYRIS. 

M. Latreille , qui a établi ce genre , le range aujour-, 
dliui à côté des ocypodes , et lui assigne pour carac- 
tères propres : corps presque ovoïde , un peu plus large 
et tronqué postérieurement , renflé , mou , avec le mi- 
lieu de Textrémité antérieure du test rabattu ; yeux si^ 
tués sur les côtés de cette partie terminale , saillans ^ 

> Vcfagis dans V empire othoman, Atlas, pi. xxx, fig. a. 



256 EXPLICATION DES MANCHES. 

portes sur un petit pédicule et globuleux; les quatre 
antennes très-petites; dernière paire de pieds-mâchoi- 
res ayant les articles infe'rieurs très-larges, foliacés et 
très-velus ; première paire de pattes grandes , avancées, 
formant vers leur milieu un coude très-prononcé; les 
autres pattes longues , à tarses pointus, comprimés et 
sillonnés. 

La figure 5. t est une espèce évidemment différente 
du mictyris longîcarpus de M^ Latreille4 Les sillons de 
la carapace sont très-prononcés : on pourrait donner à 
cette espèce le nom de migtyre sillonné , mictyris suU 
catus; le doigt supérieur des pinces est dépourvu de 
l'espèce de dent qu'on voit dans le mictyris langicarpus; 
la taille naturelle est donnée par le n^. 5é z^ qui 
montre la carapace en dessus. La figure 5. z montre 
cet individu de profil et privé de ses pattes, qui ont 
été tronquées à leur base. La figure 5. 3 représente en 
dessous la partie antérieure du corps de ce crustacé : on 
remarque que les pieds-mâchoires extérieurs, élargis 
outre mesure , ferment entièrement la cavité buccale , 
et se confondent sur les côtés avec la carapace. La 
figure 3. 4 fait voir la face inférieure du thorax , sur 
laquelle est appliqué l'abdomen é 



CRUSTACÉS. PL. 2. 35; 



PLAKGHE 2« 



CRABES ALÉSIDESS POTAMONS ou CRABES 

FLUVIATILES. 



Geme MACROPHTHALME, MJCROPSTHJZMUS. 

Fia. X ET a. 

Ce genre , récemment établi par M. Latreille , cota- 
prend plusieurs espèces qui ont h Jades des giapses , 
mais dont le test est manifestement transversal ; elles 
diffèrent surtout par les yeux porte's sur de. longs pédi- 
cules naissant près du front, et par des pieds-mâchoi- 
res contigus au bord interne , et ne laissent pas de vide 
entre eux. 

La figure i> z et it représente une espèce de macro- 
phthalme qui semble nouvelle, et qui, à part la cou- 
leur que nous ne connaissons pas, se fait remarquer 
par des pattes de'pourvues de poils et par une carapace 
glabre sans e'chancrure à ses bords late'raux; elle est 
petite, sa grandeur naturelle est indiquée sous le 
n®. 1. z' : nous lui donnerons le nom du savant doc- 
teur Leach, macrophthalmus Leachii. La figure i. 3 
offre la partie antérieure de ce crustacé, vue en dessous; 
la figure i. 4 montre Fabdomen du mâle recourbé sur 
la face inférieure du thorax : on voit la même partie 
dans la femelle, sous le n^. i. 5. 

' Oa crabes de mer* 

H. N, XXII. m 



258 EXPLICATION DES PLANCHES. 

La figure 2, t et z offre une. autre espèce, de même 
taille à peu près que la préce'dente, et qui s en dis- 
tingue essentiellement par les poils qui garnissent les 
pattes et le test, ainsi que par la carapace profonde- 
ment e'chancre'e à chaque bord late'ral , vers leur quart 
antérieur. Nous dédierons cette espèce à notre savant 
ami M. Bosc ', macrophthalmus Boscii. 

Genre GRAPSE, GRAPSUS. 

FiG. 3 ET 4. 

Ce g€nre, démembre comme tant d'autres du grand 
genre cancer de Linné , a été insititué par M. de La- 
marcK et adopté ensuite par les entomologistes. M. La* 
treille Ta placé dans la famille tles brachyures , tribu 
des quadrilatères , en lui assignant poi^r caractères : test 
presque carré , aplati , portant les yeux aux angles de 
devant 5 son bord antérieur incliné; pied s- mâchoires 
extérieurs écartés l'un de lautre, et laisss^nt à décou- 
vert une partie de la bouche; leur troisième article in-- 
séré près de l'extrémité extérieure et supérieure du pré- 
cédent ; les quatre antennes situées au-dessous du cha- 
peron. 

L'espèce que l'on voit représentée figure 3. 1 parait 
nouvelle; nous la nommerons grapse de Gaimard% 
grapsus Qaimardi; la carapace y qui n'offre aucune dent 
ni aucune échancrure sur se3 bords latéraux, la carac- 
térise assez nettement; nous ne pouvons rien dire de 

' Membre de Tlnstitut. 

' Médecin de la marine et nalnraliste distingué. 



CRUSTACÉS. PL. 2. aSg 

ses couleurs : la figure 3. 2. est la partie anteVieure de 
ce crustacé, grossie et vue en dessous, leâ n°*. 3. z 
et 3. ^ offrent Tabdomen de l'un et de l'autre sexe re- 
courbe sur le plastron du thorax j la figure 3. 6 est 
l'abdomen du mâle vu en dessous. 

L'espèce figurée n\ 4. t a des rapports avec le grap- 
susvarius, Latr. : ne connaissant pas ses couleurs, nous 
l'y rapportons provisoirement. 

Genre THELPHUSE, THELPHUSA. 

Fia. 5 ET 6. 

On doit l'établissement de ce genre à M. Latreille, 
qui l'avait d'abord désigne sous le nom de potamophile, 
en le caractérisant ainsi : test en cœur tronque posté- 
rieurement; pieds-mâchoires exte'rieurs recouvrant bien 
toute la bouche; antennes externes très^courtes et insé- 
rées près de l'origine des pédicules oculaires^, sous les- 
quels elles sont couchées. 

M. Savîgny * a désigné sous le nom de potamonflu-- 
viatile, l'espèce qui est représentée figure 5. i : c'est la 
thelphuse fluviatile, ihelphusa fiuviatilis de M* La- 
treille , ou le crabe de rivière d'Olivier '. La figure 5. a 
montre en dessous la partie antérieure de cette espèce : 
les n". 5, 3, 4, 5 et 6*, font voir l'abdomen dans les 
deux sexes. 

La figure 6. i est encore une thelphuse qu'on doit 
distinguer de la précédente, bien qu'elle s'en rapproche 

' Mémoires sur les animaux sans • Voyage dans l'empire othoman , 
vertèbres , i'^ part.. , i'^ fasc. , p. 107. planche xxx , figure 2. 

^7- 



26o EXPLICATION DES PLANCHES. 

beaucoup par la forme des serres : nous la de'signerons 
sous le nom de thelphuse de Berard % thelphusa Berar- 
dii :- 6. z est Tabdomen de la femelle recourbe contre 
la face inférieure du thorax. 

PLAirCHE 3. 

CRABES NAGEURS ^ 



Genre PORTUNE, PORTUNUS, 

FiG. I. 

Fabricius a institue ce grand genre aux dépens de 
celui des cancers de Linnë , et tous les naturalistes ont 
adopté cette distinction; il appartient, dans la méthode 
de M. Latreille , à Tordre des décapodes et à la famille 
des brachyures , tribu des nageurs ; les caractères sui- 
vans lui ont été assignés par lentomologiste français : 
lest en segment de cercle plus large que long, dilaté en 
devant, rétréci en arrière; abdomen de cinq anneaux 
distincts dans les mâles et de sept dans les femelles; ca« 
vite buccale carrée ; second article des pieds-mâchoires 
extérieurs presque carré , avec les angles arrondis , 
échancré près de l'extrémité de son bord interne; les 
pédicules oculaires et les antennes insérés de file sur 
une même ligne transverse; les antennes latérales ter- 

■ M. Berard , chimiste distingué , geurs , s^applique aux espèces dont la 

correspondant de l'Institut. dernière paire de pattes esc termi* 

* Le nom général de crabes na» née par un article aplati en nageoire. 



CRUSTACÉS. PL. 4. 261 

minées par un filet sétacé, beaucoup plus long que leur 
tige ; les deux pieds postérieurs propres à la natation , 
finissant par deux articles qplatis en forme de lames 
ciliées } le dernier plus ou moins ovale ; pédicules ocu- 
laires courts , insérés de cliaque côté du front , dans des 
cavités ovales et formées par des écliancrures du test; 
deux fissures au bord supérieur de chaque orbite. 

Ce genre est très-nombreux en espèces; celle qu'on 
voit représentée ici i. z , est le portune pélagique, por-- 
tujius pelagicus de M. Latreille : elle a été figurée par 
Herbst. La figure i. 2, est la partie antérieure du corps 
vue en dessous; les figures i. 5 et i. 4 représentent 
la face inférieure du thorax , sur laquelle est recourbé 
l'abdomen. 

PLANCHE 4- 

CRABES NAGEURS, CRABES PROPREMENT 

DITS'. 



Suite du Genre FORTUNE, PORTUNUS. 

FiG. z, a, 3, 4, 5. 

La figure i • i représente de grandeur naturelle une 
espèce qui paraît nouvelle , et pour laquelle nous pro- 

■ Le Dom générique de crabe, semblables par Pensemblc des carac- 

cancer^ avait, dans la classification tères. M. Leach, prenant en consi- 

de Linné, une acception très-géné- dération des caractères d^une valeur 

raie; depuis, il a été successive- moindre, a établi, aux dépens des 

ment restreint, et il ne comprend crabes de M. Latreille, plusieurs pe- 

plus aujourd'hui, dans la méthode lits genres qu'on pourrait admettre 

de M. Latreille, que des espèces fort comme des sous-divisions : tels son( 



aGa EXPLICATION DES PLANCHES. 

posons le nom du célèbre chimiste Giaptal', portunus 
Çhaptalfi; elle se distingue essentiellement du n^ 5. t, 
par la troncature des cinq dents qui bordent les côte's 
de la carapace. 

La figure 3. t, autant qu'il est permis d'en juger 
d*après le seul examen d une gravure, est le fortune 
de Rondelet , portunus Rondeleti de M« Risso ^ ; peut- 
être reconnaîtra-t*on plus tard qu'elle doit constituer 
une espèce distincte* 

La figjure 5. i représente une espèce voisine du por- 
tunus admete de M. La treille; la forme de la carapace 
est proportionnellement moins large j les pinces n'of* 
frent pas de tubercules à leur surface , et le doigt mo-- 
bile ne présente pas de petites dents en scie sur son 
dos ; la couleur offre peut-être d autres différences qui 
nous semblent autoriser une distinction : cette espèce 
sera dédiée à M. le baron Poisson ^, portunus Poissoniù 

La figure 4- ^ paraît être , bien certainement, le for- 
tune admete, portunus admete de M. Latreille, ou le 
cancer admete de Herbst : le n®. 4* ^ présente, en 
dessous, la partie antérieure du corps de cette même 
espèce. 

La figure 5. t représente un individu qui a la plus 
grande analogie avec la figure 5. ty et qui pourrait 
bien n'être qu'un jeune individu de cette espèce; au 
reste elle a quelque ressemblance avec le cancer prymna 

ceux qaUl nomme pUumne, carci/ij > Membre de Plnsliliit. 

xanthe. Cependant plusieurs genres a Histoire naturelle des crustacés 

ont été extraits avec juste raison, du de Nice , planche i , figure 3. 

grand genre crabe , ainsi qu^on le 3 Membre de Tlnstiiut. 
Terra dans les planches suivantes. 



CRUSTACÉS. PL. 4. aG3 

de Herbst, à cette diffeVence près que le front n'est pas 
crénelé'. 

Genre CARCIN, CJRCïNVS, 

Fio^ 6. 

M. Leach a fondé ce genre aux dépens de celui des 
crabes proprement dits; il n'en diffère essentiellement 
que par la forme allongée , étroite et très^comprimée 
des tarses des quatre paires de pattes postérieures. 

La figure 6. i représente le carcin ménade, carcinu* 
mœnas ou le cancer mœnas, Linn. j c'est le crabe vul- 
gaire de nos côtes, il est répandu sur le littoral des 
mers de l'Europe et de l'Inde : la figure 6. x montre la 
partie inférieure du devant de la carapace; la fig. 6. 3 
représente un individu vu en dessus , et dont on a en- 
levé la carapace pour laisser voir les pieds-mâchoires 
et les lames branchiales ; le n^. 6. 4 fait voir en des- 
sous le thorax avec Fabdomen appliqué exactement 
contre luij le n**. 6. 5 représente les appendices du 
mâle détachés de la face inférieure de son abdomen ; 
le n^. 6. 6 est le thorax et l'abdomen , d'un individu 
femelle. 

Genre ÉRIPHIE, ERIPHIA, 



Fio. 7. 



Le genre ériphie de M. La treille est caractérisé par 
ce naturaliste de la manière suivante : test presque en 
forme de cœur tronqué postérieurement; yeux écartés ; 
pieds*mâchoires extérieurs fermant la bouche , sans 



264 EXPLICATION DES PLANCHES. 

vide entre eux; antennes extérieures assez longues^ 
(listantes de l'origine des pédicules oculaires, et insé- 
rées près du hord antérieur du test; les intermédiaires 
entièrement découvertes. Ces crustacés, qui ressem- 
blept aux potamophiles par la forme de leur carapace 
et par leurs pieds-niâchoires extérieurs, s'en distin* 
guent essentiellement par Tinsertion des antennes : ils 
sont peu nombreux en espèces; celle qui en est le 
type, et qui est représentée ici fîg. 7. z, est I'ériphie 
front épineux, eriphîa spinifrons ou le cancer spinîfrons 
de Fabricius. Le n^. 7. x fait voir en dessous la bouche 
et la partie antérieure de la carapace; le n*^. 7. 3 mon- 
tre le dessous du thorax dans le mâle; le n^. 7. 4. re- 
présente les appendices de l'abdomen du mâle; le 
n*^. 7. 5 est l'abdomen de la femelle, qui recouvre 
presque en entier la face inférieure du thorax, 

PLAirCHE 5. 

CRABES, 



Suite du Genre ÉRIPHIE, ERIPHIA, 



FiG. X. 



L'espèce représentée dans la figure i. z a de grands 
rapports avec Fériphie front épineux ; peut-être n'en 
est-elle qu'un jeune individu ou une variété* 



CRUSTACÉS. PL. 5. a65 

V 

Genre TRAPEZIE, TRAPEZJA. 

Fio. a. 

ê 

Le genre trapezîe , institue' par M. Latreille , res- 
semble beaucoup aux ériphies et aux pilumnes ; il s'en 
distingue toutefois par les antennes latérales insérées 
hors des cavités oculaires , entre leur cantus et les an-- 
tenues intermédiaires j par la forme du test sensible- 
ment rétréci en arrière , et par les pédicules des yeux 
insérés aux angles antérieurs de la carapace. Si Ton 
prend en considération la forme des pattes , on trouvera 
encore plusieurs autres différences sensibles. M. La- 
treille rapporte à ce genre les cancers rufopunctatus , 
glaberrimus et cymodoce de Herbst. 

La figure 2. i est la trapezîe cymodoce , trapezia 
cymodoce de M. Latreille , ou le cancer cymodoce de 
Herbst ; la figure n. z montre la partie antérieure du 
corps excessivement grossie et vue en dessous ; le 
n^ 2. 3 est l'extrémité d'une des pattes; les n"". a. 4 
et 2» 6 offrent la face inférieure du thorax et l'abdo- 
men dans les deux sexes. 

Genre PILUMNE, PJLUMNUS. 
FiG. 3, 4, 5? 

Ce genre, fondé par M. Leach /appartient à la tribu 
des décapodes arqués de M. Latreille, et se distingue 
essentiellement des autres genres qui y sont compris , 
par l'existence de- sept anneaux très-distincts à l'abdo- 
men dans l'un et l'autre sexc; on admet aussi comme 



266 EXPLICATION DES PLANCHEES. 

caractères distinctifs , la disproportion qui existe or- 
dinairement entre les deux serres , la manière dont les 
pieds se terminent et la forme du troisième article des 
pieds -mâchoires, qui est presque carré et echancré 
antérieurement en dedans. L'espèce représentée fig. 3. i 
parait bien être un pilumne d*une espèce nouvelle; 
nous proposons de la nommer pilumne de Vauquelin ', 
pilumnus T^auquelînù 

Nous rapportons la fig. 4- ^ au pilumnus hirtellus de 
M. Leach : 4« ^ montre en dessous la partie antérieure 
du corps; la figure 4- ^ fait voir l'abdomen de la femelle 
replié sur la face inférieure du thorax , et la figure 4* <f 
montre dans la même position l'abdomen du mâle. 

Le crustacé de la figure 5. t offre plusieurs traits de 
ressemblance avec les pilumnes; mais ce qui l'en dis- 
tingue au premier abord , c'est le nombre des anneaux 
de l'abdomen différent entre les deux sexes,' et qui ne 
parait pas s'élever au-delà de six : les serres ont une 
disproportion très-curieuse, celle du côté gauche est 
très^amincie , les lettres ff montrent cette diffôrence; 
les autres traits d'organisation de ce crustacé , qui de- 
vra peut-être constituer un nouveau genre, sont par- 
faitement exprimés par les figures : cette espèce nou- 
velle sera dédiée à M. le comte Andréossy % pilumnus? 
Andreossyi. Les n*". 5. 5 et 4 font voir l'abdomen du 
mâle de face et de profil; le n°. 5. 5 montre celui de 
la femelle; la figure 5. 6 offre l'extrémité d'une des 
pattes thoraciques. 

■ Membre de Plnstilat. ' Membre associé de rinslitut. 



CRUSTACÉS. PL. 6. 267 

Genre CRABE spiciALEMSNT dit, CANCER. 

Fio. 6, 7, 8. 

Les espèces qui suivent semblent appartenir plus 
particulièrement au genre crabe. 

Là figure 6. z se rapproche beaucoup, par la forme 
et les inégalités du test , de plusieurs espèces figurées 
par Herbst; mais celles-ci n'ont pas les pinces termi- 
nées en cuiller, tandis que ce caractère est ici très-sen- 
sible : on le retrouve dans l'individu représenté sous le 
n®. 7. z, qui nous parait être le crabe inégal, cancer 
inœqualis d'Olivier. Cette espèce se trouve dans la col- 
lection de M. Latreille , auquel M. Geoffroy de Ville- 
neuve l'a remise à son retour du Sénégal. 

Lafig.8. I paraît être le ca/icernVu/ojus de M. Risso: 
je lui trouve beaucoup de ressemblance avec une espèce 
figurée par Herbst', et que les auteurs désignent sous 
le nom de cancer cljmene. 

PLAirCHE 6. 

CRABES. 



Suite du Genre CRABE spiâciALEMENT dit. 

Fio. z, a, 3. 

La figure i. i représente une espèce de crabe que 
nous croyons pouvoir rapporter au cancer hydrophilus 

^ Loco citatOy tome m, lab. lu, fig. 6. 



268 EXPLICATION DES PLAlSfCHES. 

d'Herbst ' ; il est aussi très-voisin du cancer poressa et 
du cancer rwulosus de M. Rîsso. La figure 2. z est une 
espèce très-remarquable par ses granulations; elle est 
désignée, dans la collection du Muséum d'histoire na- 
turelle , sous le nom de granulatns; ce n'est pas le can- 
cer granulatus de Fabricius , qui est très-diffe'rent et 
n'appartient même pas à ce genre. 

La figure 3. z a e'ie' repre'senle'e par Herbst ' sous le 
nom de cancer exsculptus; la figure 5. x est la partie 
antérieure grossie et vue en dessous ; les figures 5. 3 et 4 
montrent l'abdomen dans les deux sexes. 

Genre MAI A, MJIJ, 

FiG. 4 ET 5. 

Ce genre^ que M. de Lamarck a établi en réunissant 
les parthënopes et les inachus de Fabricius , a été adopté 
par quelques naturalistes; M. Latreille , qui Ta un peu 
restreint , la caractérisé en dernier lieu de la manière 
suivante : test triangulaire ou ovoïde , rétréci en devant 
et pointu ou tronqué; espace compris entre l'origine 
des antennes et l'extrémité supérieure de la cavité buc- 
cale, transversal ou n'étant pas plus long que large; 
yeux logés dans des fossettes latérales ou inférieures; 
second article des pieds-mâchoires extérieur presque 
carré , transversal , échancré ou tronqué à l'angle supé- 
rieur de son côté interne , pour l'insertion de l'article 
suivant; serres de grandeur moyenne ou petites. 

I Loco citatOy tome i®% planche xxi, fîg. ia4* 
' Cancer f tome i^^, tab. zxi, fîg. lai. 



CRUSTACÉS. PL. 6. 269 

La figure 4- ^ paraît être le maïa squinado , maia squU 
nado de MM. de Lamarck et Latreille j 4- ^ offre une fe- 
melle vue en dessous , et dont les pattes sont tronquées. 
La figure 4* ^ est vue dans la même position , et montre 
la forme de Tabdomen du mâle. Les autres de'tails s'ex- 
pliquent d eux-mêiiies par les lettres qu'ils portent. 

Onvoitrepre'sente'esouslen®.5. z unetrès-petileespèce 
de maïa , qui diffère de toutes celles que nous avons pu 
voir : nous la dédierons à M. de Rossel', maja Rosselii. 

Genre STÉNORYNQUE, STENORYNCHUS, 

FiQ, 6. 

M. Latreille avait e'tabli ce genre sous le nom de 
macropO) macrôpus; M. de Lamarck lui 9 impose celui 
de sténorjrnque , stenorynchus , et l'a caractérise ainsi : 
quatre antennes, les deux extérieures plus longues; les 
yeux globuleux, éloignés de la bouche, insérés sur le 
rostre et rapprochés dans leur opposition j corps petit ; 
test subtriangulaire, se terminant antérieurement par 
un rostre long, entier ou bifide j dix pattes onguicu- 
lées , les deux antérieures plus courtes , chelifères , les 
autres longues , très-grêles , filiformes , la deuxième 
paire étant plus longue. 

L'espèce figurée ici est le stenorynchus phalangium , 
Lam. , grossi : la figure 6. z montre en dessous la partie 
antérieure du corps j le n*^. 6. 3 représente l'abdomen 
du mâle recourbé sur la face inférieure du thorax. 

> Membre de rinsiitut. 



270 EXPLICATION DES PLANCHES. 

I 

PLANCHE 7. 

CRABES. 



Gew^ PINNOTHÈRE, PINNOTHERES. 

Fio. I. 

Le genre pinnothère de M. Latreille appartient à la 
section des décapodes orbiculaires , et se distingue essen- 
tiellement par le test circulaire ^ mousse tout autour et 
quelquefois membraneux; les antennes extérieures et 
les pe'dicules des yeux sont remarquables par leur ex- 
cessive brièveté'. 

On connaît plusieurs espèces; celle qu'on voit repré- 
sentée figure i* t est très-grossie , et paraît être le pin- 
nothère des anciens , pùmotheres veterum de Bose : il a 
été figuré par M. Leach ' . La figure i . 2. fait voir une 
portion du même individu en devant et en dessous ; la 
figure I. ^ et 4 montre Tabdomen dans les deux sexes ; 
la figure i. 5 représente l'abdomen de la femelle vu en 
dessous et garni d'oeufs.. 

Genre PORCELLANE, PORCELLANA. 

FiG. a. 

Ce petit genre, qui a été très-bien distingué par 
M. Latreille , établit le passage entre la famille des 
macroures et celle des brachjures; son organisationes t 
fort singulière, et il peut être caractérisé de la manière 

> Màlac, podoph, Brit, lab. xv, fîg. i-5. 



CRUSTACÉS. PL, 8. 27 1 

suivante : corps presque carré, aplati; abdomen plus* 
court que le tronc , replié en dessous du thorax; pattes 
antérieures aplaties et en forme de serres , les deux der- 
nières très-petites , repliées , presque dorsales; antennes 
extérieures situées au côté externe des yeux, longues, 
sélacées , les intermédiaires cachées dans une fossette. 

Les auteurs n'ont encore décrit qu'un petit nombre 
d'espèces; celle qui est représentée ici , fig. 2. t, se rap- 
proche par les dentelures de la patte antérieure , xle la 
porceUana galathina de M. Bosc : elle s'en éloigne cepen«* 
dant par d'autres caractères, qui nous semblent sufG- 
sans pour la distinguer spécifiquement : nous dédierons 
cette espèce à notre ami M. Bosc, porceUana Boscii. 
La figure 2. t^ donne la grandeur naturelle; la figure 2. 
z montre la partie inférieure du corps ; les pattes et les 
antennes sont tronquées : le n^. 2. 3 offre la partie an- 
térieure du test, vue de face; 2. 4 représente l'abdomen 
du mâle étendu et vu en dessous; 5, celui de la femelle 
dans la même position. 

PLANCHE 8. 

HOMARDS. 



Genre SCYLLARE, SCYLLARUS. 

FiG. f. 

Les scyllares , connus vulgairement sous le nom de 
cygaUs de mer^ sont caractérisés essentiellement par 



272 EXPLICATION DES PLANCHES. 

l'élargissement excessif des articles des antennes exté- 
rieures j qui ne sont terminées par aucun filet ou soie. 
Les espèces connues sont peu nombreuses ; celle qu'on 
voit figurée ici avec de nombreux détails est le scyl- 
LARE large, scjllarus latus de M. Latreilie. Cette figure^ 
de grandeur naturelle, est accompagnée de nombreux 
détails , pour lesquels nous renvoyons au tableau qui 
est en tête de la classe des crustacés : la figure i. z 
représente au trait et en dessous la partie antérieure du 
corps; la figure i. 3 offre T^bdomen vu en dessous* 

PLANCHE 9. 

HERMITES', ÉCREVISSES^ 



Genre PAGURE, PJGURUS. 



FiG. I ET a« 



Les pagures, que l'on désigne aussi sous le nom 
cVhermites, de Bernard Vhermite, constituent un genre 
fort distinct, tant par leurs mœurs curieuses que par 
leur organisation. Les descriptions que l'on trouve dans 
les ouvrages , et les figures qu'on a sous les yeux , sup- 

■ On nomme ainsi les crustacés rapprochent plus ou moins par la 

da genre pagure , à cause de Thabi- forme de leur corps , de PécreTisse 

t^de constante qu^ils ont de s^em- fluviatile ; ils composent, dans la 

parer d^une coquille, et de s^y loger méthode de M. Latreilie, la grande 

cooKïie dans une cellule. famille des crustacés décapodes ma- 

^ Ce nom général s^applique ici à croures, 
un grand nombre de genres qui se 



CRUSTACÉS. PL. 9. 373 

plëeront aux dëveloppemens que nous uons abstenons de 
donner touchant les nombreux caractères qui sont pro- 
pres à ces crustacés. Les espèces du genre pagure sont 
très-nombreuses, maïs il n'en a e'të encore signalé qu'un 
petit nombre, qu'il est assez difficile de reconnaître. 

La figure i. t offre plusieurs traits de ressemblance 
avec le pagurus incisus d'Olivier et de M* de Lamarck^ 
la figure 2. i est sans doute une espèce nouvelle d'une 
très-petite taille, à laquelle nous donnerons le nom de 
M* de Labillardière', pagurus Labillardîeri : sa gran- 
deur naturelle est représentée au n^. 2. z^ 

Genre GEBIE, GEBIJ. 

Fio. 3. 

C'est le docteur Leach qui a fonde' ce genre j M. La- 
treille l'a place daiis la famille des macroures, section 
des homards, et il l'a caractérise ainsi : les quatre an- 
tennes insérées sur la même ligne , avancées \ les laté- 
rales à pédoncule nu , les intermédiaires terminées par 
deux filets allonges; pieds antérieurs en forme de serres, 
avec l'index notablement plus court que le pouce; les 
autres pieds simples , velus à leur extrémité; queue en 
nageoire; feuillets crustacés , les latéraux triangulaires , 
celui du milieu presque carré. On connaît déjà plu- 
sieurs espèces qui se rapportent à ce nouveau genre; 
celle qu'on voit représentée ici j figure 3. z et 2., res- 
semble, ^ous plusieurs rapports, à la gcbia stellata de 

I Membre de Flnslittit. 

H. N. XXII. 3 8 



274 EXPLICATION DES PLANCHES. 

M. Leach ; elle pourrait cependant constituer une es- 
pèce distincte , mais nous hésitons à l'établir. 

Genre' ATH ANAS , A TE AN AS, 

Fro. 4. 

Ce petit genre , e'tabli par le docteur Leach , appar- 
tient à la famille des macroures , section des salicoques; 
il avoisine les palemons , et ne s'en distingue essentiel- 
lement ([ue par les deux pieds antérieurs plus deVe- 
loppés que lés suivans , par la division en plusieurs pe- 
tites pièces du pénultième article de la seconde paire de 
pieds j enfin , par le dernier article des pieds-mâchoires 
extérieurs plus grand que le pe'nultième. On ne con- 
naît encore qu'une espèce , Vaihanas nitescens de Leach. 
Celle qu'on voit fig. 4- ^ pre'sente avec elle des points 
de ressemblance qui ne nous permettent pas de la dis- 
tinguer spécifiquement. 

PLANCHE lO. 

ÉGREVISSES. 



Suite du Genre ATH AN AS, ATHJNAS. 

FiG. I. 

I 

La fig. I. ï représente une espèce nouvelle, que nous 
dédierons au docteur Edwards, athanas Edwardsîi : 
I. z^ indique la grandeur naturelle; la fig. i. z re- 



CRUSTACÉS. PL. 10. 278 

présente le même individu vu dé prolSl et grossi : les 
autres détails s'expliquent d eux-mêmes par les lettres 
qui les accompagnent. 

Cenre PALÉMON, PJLJEMON, 
FiG. 2, 3, 4? 

Ce genre, établi par Fabricius, a ëte adopte par 
tous les entomologistes , qui , en lui assignant des ca- 
ractères plu? précis, l'ont un peu restreint; il se dis- 
tingue essentiellement des autres genres de la section 
des salicoques , par des antennes intermédiaires termi- 
nées par trois filets , par le^ deux paires de pattes an«* 
tërieures terminées en pince,, la seconde paire ëtj^nt 
pliis longue que la première, et la pièce qui précède 
la main , entière , c'est-à-dire non subdivisée en plu- 
sieurs petits articles, comme dans le genre athanas. 
Les palëmons sont vulgairement connus sous les noms 
de salicoques , crevettes ^ chevrettes , bouquets et squilles; 
ils sont très-abondans sur nos côtes , à l'embouchure 
des rivières. 

La figure 2* z repre'senlç une espèce qui , â en juger 
par la forme ge'ne'rale du corps et par le nombre des 
dents du bord supérieur et du bord inférieur du rostre 
(fig. 2. z) , paraît être le palœmon squilla des auteurs ' , 
ou le cancer squilla de Linné« L'individu représenté 
était petit; le n^. n. i' indique sa taille naturelle. 

La figure 5. t est encore un palémon, mais beau- 
coup plus petit que le précédent : c'est une espèce nou- 

' On a évidemment confondu sons ce nom des espèces distinctes. 

1,8. 



376 EXPLICATION DES PLANCHES, 

velle, très-remarquable par la forme de son eorps, 
par le développement de ses yeux et par l'organisation 
de la main , qui termine la seconde paire de pattes ; 
nous dédierons cette espèce à M. du Petitthouars , pa- 
lœmon Petitihouarsii^ .- le n**. 3. z fait voirie rostre. 

La figure 4* < est une espèce très-curieuse, qui a 
beaucoup de ressemblance avec les palémons, qui se 
rapproche même de l'espèce précédente, maïs dont la 
première paire de pattes offre une organisation toute 
spéciale; elle parait terminée par un article simple, 
aiguilloné et pointu ; elle devra constituer un genre 
nouveau, très-remarquable par ce dernier caractère; 
nous lui donnerons le nom de M. de Beaupré', palœ" 
mon Beaupresii : le n®. 4- ^ ' indique la grandeur natu- 
relle, et la figure 4- ^ représente le rostre vu de profil. 

PLAiyCHE; II- 

CREVETTES^ GYMOTHOÉS. 

L'ordre des amphipodes renferme une infinité de 
très-petits crustacés , dont rétùde n'a encore été qu'é- 
baucbée : des naturalistes habiles ont cependant tenté 
rétablissement de plusieurs genres; mais l'observation 
n'a pas encore précisé d'une manière bien rigoureuse 
leurs caractères distinctifs ; aussi rencontre- t-on les 
plus grandes difficultés pour arriver à la détermina- 
tion des genres et à celle des espèces. 

■ Membre de Plnstitat. 

* M. Beau temps- Beaupré, membre de rinslitut. 



CRUSTACÉS- PL. ii. 377 

Dans cet ëtat de choses , il était avaniageux (te réunir 
entre elles plusieurs coupes qui n'avaient pu encore être 
fondées sur un examen comparatif et assez approfondi 
des organes 5 c'est ce que M. Latreille a tâche' de faire ^ 
en groupant , dans un petit nombre de genres bien tran- 
ches, les sous-genres nombreux de quelques auteurs, 
particulièrement ceux de M. Leach. Le savant ento- 
mologiste français admet' quatre grands genres dans 
l'ordre des amphipodes : les phronimes , les chevrettes 
ou CREVETTES, les talitres et les GOROPHiEs; les espèces 
représentées par M. Savigny appartiennent seulement 
aux genres chevrette et talitre. 

Le genre cymothoë qui termine cette phanche fait 
partie de Tordre isopode : les planches 12 et iS sont 
dans le même cas. 

Cew» CREVETTE ou CHE\TEŒTTE, GJMMARVS. 

■ i ■ ^ ■ 
Fio. X, a, 3, 4 y 5y 6. 

• ■ * 

Les espèces qu'on reunit ici sous le nom générique 
de CHEVRETTE, sammaTus . ont toutes quatre antennes, 
^ont lés supeneures sont plus longues' que les infé- 
•ri^ûres. La iSgure i. 2 est une espèce très-gro^sie , et 
\ïont le n^. I. 2' donne la taille naturelle , elle con- 
stitue bien certainement un nouveau geure , très-remar- 
quable par la longueur égale des antennes et les poils 
^qui lès terminent : le palpe des mandibules est excessi- 
vement petit j la première paire de pattes eat, terminée 

» Hègne animal de Cuvierj lome m, pag. 4^ cl »aîv. ^ 



2jS EXPLICATION DES PLANCHES. 

en pince didactyle , etc. : bous dédieront cette espèce à 
Mk Dulong^ ^ gammarus Dtdongiié 

La figure i • z montre en dessons i'abdonieti uni aux 
deu3: derniers anneaux du thorax ; la figure i . 3 offre 
1 extrémité de l'abdomen vu en arrière et supérieure- 
ment; la figure i. 4 représente un de$ appendices de 
Tabdomen. . ) 

La figure 2. t est une très-petite crevette^ dont 
M. Savigjpj ' a représenté qudques pâr^i^s, et qu'il a 
dési£[née ^ou$ le noutdéJjcestaf urina} les figures 2; z 
et 3è 3 semhknl représenter deux lamelles contenues 
dans les pièces latérales du coi'psi . m. / 

Ce crustacé a beaucoup d'analogie av0c ià fc^tîorftoe 
articuldta de Leach,' et appartient ^et^tainément au 
même genre. *. j 

La figure 3. z représente une espèce fort curieuse , qui 
doit <;piastttuer lin petit sous-genre voisin des m€6ra et 
des melita de M. Leach, et qui se distingue facilement 
de celui qui précède par ta sedônde paire de pieds dé- 
veloppée outre mesure et en forme de pince (seule- 
metit du côté gauclie) j nous lui assignerons le nom de 
M. FreSneP, gammarus Presneïïi : ce.crûstace,singu- 
lier est très-^petît , ainsi qu'on peut le voir a la fig. 3. i . 
La figure L i est encore une "crevettfe que l'on doit 
rapporter au sous-genre amphithoe, ampiutfyoe de 
M. Léaéhyet qui est très-vôîsine de deux espèces dé- 
crites par Montaeu sous le nom ^t cancer gàmmarUs 
. . \ ;.; V ; . .,u: •; ' ' : * * ? \".inr.. . ".^y^ ;:în 

• Menîbre de riosiitut.' - lie, premier fas<5cûle,*pl^*'nclie iv, 

■ Savigny, ilfô/woire5 5Mr/c*a/ii- figure a. 
fi2aaq:«anf vertèbres, première par- .? Membre 4? A'jtWWwt. \ ' 



CRUSTACÉS. PL. II, 279 

rùbricus * ; et par Pallas sous celui d^oniscus cdncellus ^} 
M, Savigny Fa mentionne^ sou$ le nom de cymadusa 
filosa^ 

La figure 4« ^ représente, de profil et au trait ^ une 
portion de ce crustacé : on a découvert les flancs pour 
montrer les espèces de lamelles qu'ils renferment; la 
figure 4- 3 est une de ces lameUes isolée. 

La figure 5. i appartient au même genre, et repre'- 
sente peut-être la même espèce, ou bien une variété de 
sexe \ on pourrait croire aussi que la partie postérieure 
de son corps , qui est tronquée brusquement en dessus , 
est un caractère spécifique : on retrouve ce caractère 
dans le cancer rubricaius de Montagu. 

La figure 6é i appartient au même genre : cette 
espèce parait distincte; elle est plus petite que les deux 
précédentes : nous proposerons de lui donner le nom 
de M. Ramond^, amphithoè (^gatnmarus) Ramondi. 

Genre TALITHE, TALirnUS. 

• ■ y 

FiG. 7> 8> 9» 

Suivant M. Latreille , les talitres sont caractérisés 
par quatre antennes, dont les inférieures sont plus lon- 
gues que les supérieures , avec leur dernière pièce com- 
posée d'un grand nombre de petits articles. On recon- 

' Montagu, loco citato, tome ix, ^ Mémoires sur les animaux sans 

page 09 , pi. V, fig, i , et Encfçhp* . vertèbres, première partie , premier 

mèthôd* , pi cccxxxvi » fig. 33. fascicule, page 109, pi. iv, ég. i. 

» Pallas , iSj|p/ci7. zool, , fascic. ix, ^ Cambre de Plnslilut. 
page 52, tab. iii, fig. 18. : 






a8o EXPLICATION DES PLANCHES. 

naît facilement ces caractères dans les espèces ûgurées 
sous les n". 7, 8 et 9. 

La figure 7. 2 est une espèce d assez petite taille 
(7. z'), et qui offre les caractères du sous-genre or- 
chestiê , orchestiade M. Leach, mais on doit la di$tin* 
guer de Yorchestia littorea de cet auteur , ou le cancer 
littoreus de Montagu ' : nous lui donnerons le nom de 
Montagu , orchestia MontaguU Les figures 8. 2 et 9. z 
sont des talitrcs qu'on peut rapporter aussi au sous- 
genre orchestie, a cause de la dissemblance des pieds 
et du développement de la seconde paire. Ces espèces 
nous ont pa^i nouvelles : la première sera dëdîee à 
M. Deshajes*, orcAe^rza Deshayesiiy et la seconde à 
notre ami le docteur Jules Cloiquet 9 orchestia Cloquetii. 

Genre CYMOTHOÉ, CIMOTHOA. 

Fio. 10 IT XI. 

Le genre cjmothoe' de Fabricius a été divisé en plu- 
sieurs genres par M. Leach 5 ces nouveaux genres n*ont 
pas été généralement adoptés y et M* Latreille a cru 
pouvoir de nouveau en réunir plusieurs dans son genre 
cymothoé, qu'il caractérise ainsi : abdomen composé 
de six segmens j les pieds insérés aux bords latéraux du 
tronc ^ terminés par un crochet très-fort. Les deux es- 
pèces qu'on voit ici offrent ces caractères , et elles sem- 
blent appartenir plus spécialement au sous-genre ani- 
locre 9 a72i7oi;ra de M. Leach. 

La figure 10. z est une espèce assez voisine de \anU 

^ ■' ■ • ■ • % 

' Ijocq citato, tome ix, lab. iv, ■ Membre de la Société d^bist, 
Hq, 4. nat. de Paris. 



• CRUSTACÉS. PL. la. a8i 

hcra Capensis de M. Ijeach; mais elle en diffère par la 
forme du dernier anneau , qui est graduellement acu- 
minë, comme dans Vanilocra Cuvieri de M. Leach. Il 
nous est difficile, dans l'ignorance où nous sommes de 
la cojileur, de décider s'il y a identité avec, cette der- 
nière espèce. 

La figure lO. 2. montre cette espèce en dessous; io.3 
fait voir en dessous la tête excessivement grossie, et le 
n^. 10.4 montre l'abdomen vu inférieurement , et ad- 
lieTant au dernie^ anneau du thorax : les appendices 
hrancliiaux , placés en recouvrement , cachent entière- 
ment la face inférieure de cette partie. 

La figure 1 1 . z représente une espèce assez différente 
de la précédente ; le dernier anneau de l'abdomen est 
caréné et arrondi , comme dans Parufocra Mediterranea 
de Leach ; peut-être l'espèce qu'on voit ici ne doit-^lle 
pas en être distinguée. 

PLA3SfCHE 12. 

ASELLES-CLOPORTES ^ 



Genre SPHÉROME, SPHMROMA. 
' Fift. I, a, 3, 4, 5. ' 

M. Latreille a donné ce nom à un genre très-distinct 
de crustacés isopodés, qui était raligé, par Linné et 

* Les espèces qp^on voit figurées asellc, soit an genre 'cloporte; de là 
ici ) appartenaient , dans la méihode le nom général que M. Savigny a 
de Linné et d^OliTicr , &oit au genre fait graveur en bas de cette planche. 



283 EXPLICATION DES PLANCHES. 

d*aulres naturalistes, avec les oniscus; depuis, M.Leach 
a subdivise' les sphe'romes en plusieurs sous-genres, 
auxquels il a doiine' des caractères assez vagues , et qui 
peuvent tout.au pins former des sections dans le genre 
principal; M. Làtreille^caractense celui-ci de la ma* 
nière suivante : quatre antennes insérées et rapproche'es 
par paires sur le front, composées d'un pe'doncule et 
d'une tige sétacée , multiarttciilée , les deux supérieures 
plus courtes , leur pédoncule formé de trois articles , 
dont les «deux premiers beaucoup plus épais ; {Pédoncule 
des inférieures de quatre articles; pieds*mâchoires exté- 
rieurs en forme, de palpas sétacés, rapprochés à leur 
base, divergens ensuite, ciliés au côté interne, et de 
cinq articles distincts; corps ovale, convexe en dessus, 
se contractant en boule, composé dïine tête et de neuf 
segniens tous transversaux , à Texception au plus du 
dernier, les sept antérieurs composant le tronc et por- 
tant chacun une paire de pattes terminée par un petit 
onglet; le dernier segment du corps très-voûté , et ren- 
fermant dans sa cavité des appendices branchiaux ; un 
appendice en forme de nageoire de chaque côté du der- 
nier segment, et composé de trois article^- 

La figure i, î r,eprésente une espèce très-grossie, 
dont la grandeur naturelle est exprimée par le n^. z', 
et qui paraît être le sphéeroma' cîjierea, Latr. Plusieurs 
détails acconipagnem. cette figure : le n°. i. z feit^ voir 
^en dessous la tête,, et Je n*^. i. 5 inç^tre labcloméïi uni 
^u dernier segment du thorax^ avec les lames bran- 
chiales qui garnissent sa face inférieure; 
7|l.'a figuré ?.^,î est u.ne espèce Irès-petitç, dont la gran- 



CRUSTACÉS. PL. la, 383 

deur naturdle est représentée sous le'n°« 2. i^ : nous la 
de'dierons au savant médecin et entomologiste Jurine^ 
sphœroma Juriniù 

La figure 3. t est une tiès-petite espèce^ qui, à l'ins- 
pection des caractères 9 paraît appartenir! an sous-genre 
dynamène de M. Leadi : j'en dirai autant de l'espèce 
qu'on voit à là figure 4* ^^ ^ qui est fort grossie dans 
la figure 4- ^- Ces e^pèce$ u<)us paraissent nouvelles; 
nous proposons de de'diejr Ja première à M, Walcko- 
naër ', sphœroma Walckena^rii ^ et. la Seconde à Mw. Du- 
meril; sphœroma DumerUiL j ; j 

La figure 5. i, dont la taille nattureUe est assez 
grande, a quelque ressen^blance avec le sphcer&ma spU 
nosad^ Risso; elle offre aussi des rapponla avec la cy- 
mo4àcea Lamarkii , Lçacb. * ii- . • 

Genre ÏDOTÉE, IBOTEÂ. • 

FiG. 6. • : ; ' . 

Olivier ne distinguait pçis ce genre de celui des asel- 
les, ef Linnë le confondait avec les cloportes j c'est à 
Fabricius qu'on en doit rétablissement. M. Latreille 
s'est^ii^pi^iËls^ de l'admettre, en Je caractérisant aaii si : 
(|^4^re antenjties apparentes , dont les inter^bëdiaires 
ii^s^r^eSi u^ip^u plus haut quje les latëral^ay beaucoup 
l^ks rp^Mf P. > filiformes , de qus^tir^ alrtidies, et doult 
]fis ^tëtalessëtacëes et composées d'un g^ja^nd nombril 
jd*axticleç; quatorzle pattes, toutes, â <:rochets; dernier 

» Membre #e riiKitilpit. 



284 EXPLICATION DES PLANCHES. 

segment de Talidoinen très-grand y sans aucune sorte 
d'appendice saillant à son extrémité; dessous de Fab- 
domen offrant deux feuillets longitudinaux, parallèles, 
fixés aux bords latéraux, s'ouvrant au côté intérieur 
comme deux battans de porte , et recouvrant les bran- 
chies qui sont membraneuses, en forme de sac. 

La fig* 6. t représente une espèce qui offre quelque 
analogie pour la forme du dernier segment de l'abdo- 
men , avec Yidotea acuminaia de Fabricius , ou l'oiiiV- 
eus balthicus de Pallàs'; dépendant la forme du corps 
et la grandeur naturelle, assez différentes , pourraient 
autoriser à eu faire une espèce distincte, à laquelle 
nous assignerons le nom de Baster, idotea Basteri. 

Le n^. 6. z représente la tête de celte espèce exces- 
sivement grossie et vue en dessous; les n**, 6. 5 et 4 
montrent Tabdomcn par sa face inférieure, et uni au 
dernier segment ihoracique : dans une des figures on a 
conservé les parties intactes, et dans l'autre on a écarté 
les deux appendices qui recouvrent les branchies. 

Genre LIGÏE, LIGIJ. 

FiG. 7. 

Linné confondait les ligies avec les cloportes; Fa- 
bricius les en a distinguées avec raison, et'M. Latreille, 
qui a fait une étude 8j)éciale des caractères dé ce getire , 
les a exprimées de la manière suivante : quàtorzteipatiefe 
presque semblables , toutes onguiculées ,attathééé par 
paires aux sept premiers segmetis du corp^ ; abdomen 

" Pallas, Spicil, zooL fasc. 9, page 66, tab/iv, fig. 6. €. ' 



CRUSTACÉS. PL. i3. a85 

compose de six segmens , garni en dessons de dix lames 
ou écailles disposées par imbrication,' sur deux rangs 
longitudinaux; quatre antennes, les intermédiaires très- 
petites, de deux articles; les extérieures sétacées, de 
six articles, dont le dernier composé lui-même d'un 
grand nombre d'articulations ; deux appendices articu- 
lés, styliformes, saillans et fourchus à l'extrémité pos- 
térieure du corps. Les espèces connues sont encore peu 
nombreuses. 

La figure 7. t offre une espèce que nous rappor- 
tons à la ligia italica, Fabr. : 7. t indique la grandeur 
naturelle ; le n®. 7. 2. fait voir la tête de face; le n®. 7. 5 
montre cette même partie en dessous; les n°'. 7. 4> 6, 
6, j el8 représentent l'abdomen dans les deux sexes , 
et les différens appendices qui garnissent sa face in- 
férieure : ces appendices ont des lettres qui indiquent 
leur ordre et les segmens auxquels ils appartiennent'; 
et , comme il y a plusieurs feuillets au même segment , 
chacun d eux est distingué par le signe ' ou =r. 

PLANCHE i3- 

CLOPORTES. 



Genre TTLOS, TYLOS. 

Fio, I, 



M. Savigtiy avait sans doute l'intention d'établir un 
nouveau genre avec cette espèce qui se distingue essen- 
tiellement des cloportes , des porcellions et des arma- 



286 EXPLICATION DEwS PLANCHES. 

dilles, par des caractères fort tranches. M. Latreille, 
qui possède un individu identique , avait appre'cié à 
leur jui^e valeur les divers traits de son organisation, 
et il s'e'tait décidé depuis long-temps à en faire un 
genre distinct sous le nom de tjlos, que nous adoptons, 
en reconnaissant que M. Savigny a, de son côté, dé- 
veloppé avec la plus grande exactitude tous ses carac- 
tères, dans les nombreuses figures qu'on a sons les yeux. 
Les tylos ont le port des armadilles, et, comme 
elles, ils peuvent sans doute se contracter en boule; ils 
ressemblent beaucoup aussi aux cloportes et aux por- 
cellions ; mais ils diffèrent essentiellement de ces divers 
genres, par les caractères suivans : il existe une seule 
paire d'an teniïes composée de neuf articles; le cin- 
quième est le plus long de tous , ceux qui viennent 
après sont à peu près d'égale longueur et vont en dimi- 
nuant'; le sixième article est remarquable par une 
échancrure située vers le milieu de son bord interric; le 
corps est borde de chaque côté par les flancs qui font 
saillie à la partie supérieure, comme on Taperçoit dans 
plusieurs genres voisins, entre autres dans les aselles; 
chaque anneau du thorax, le premier excepté, offre 
cette particularité; on ne voit rien de semblable aux 
segmens de l'abdomen : le dernier de ceux-ci est assez 
remarquable, il a une forme demi-circulaire, et remplit 
à lui seul l'espace compris dans l'échancrure postérieure 
du segment qui précède, sans qu'aucun stylet ou appen- 
dice se remarque en dehors; ce dernier caractère est 
une distinction bien tranchée entre les tylos et les 
genres mentionnés plus haut. Des organes particuliers j 



CRUSTACÉS. PL. i3. ^87 

et qu^OD peut supposer être ceux de la respiration , se 
remarquent en dessous de l'abdomen ; ils sont incom- 
plètement Vecouverts par des lames fixées aux anneaux 
du ventre. Ces animaux sont marins. 

La figure i . 2 est une espèce grossie et vue en des- 
sous j le n°. I. i^ montre sa grandeur naturelle : nous la 
dédierons à notre savant M. Latreille , qui a bien voulu 
nous aider constamment de ses conseils dans la détermi- 
nation des espèces figurées par M. Savigny, Le tylos de 
Latreille, tylos Latreillii^ est d une couleur verie d'eau 
de mer avec des reflets bleuâtres; les pattes et les an- 
tennes sont aussi de couleur verte claire, jaunâtre , les 
parties de la bouche offrent la même teinte. 

La figure i » x montre ce crustace' de profil et dans 
son état de contraction en boule; le n^. i. 3 est la tête 
vue de face 7 1*4^ la tête en dessous; i, 6 , labdomen 
fixé au dernier anneau du thorax , vu en dessous , et 
recouvert en partie par des prolongemens lamelleux; 
le n^. I. 6" offre la même partie avec ces prolongemens 
rejetés à droite et à gauche; on voit dans leur entier les 
organes, que je suppose être respiratoires, et qui ser- 
vent sans doute aussi à contenir les œtifs : ils sont 
placés de chaque côté sur quatre rangées. Les n**. i. 7 
et 1. 8 montrent deux de ces organes séparés ; le n^. i • ^ 
est un stylet très-grossi, et qui règne sur la longueur 
au côté interne des cloisons. 



a89 EXPUCATION DES BJ.ANCHES. 

Genre CLOPORTE, ONISCUS, et genre PORCELLION, 

PORCELLIO. 

Fxo. a, 3, 4, 5, 6, 7. 

Le genre cloporte, oniscus de Linné, a ëtë divise, 
par les entomologistes, en plusieurs coupes, dont on 
a formé autant de genres distincts sous les noms de 
lîgie, phïloscîe^ cloporte proprement dit, porceUion et 
armadille : ils ont tous de grands rapports entré eux; 
mais les cloportes et les porcellions se ressemblent tel- 
lement, qu'à la différence près du nombre d'articles aux 
antennes , il est assez difficile de les distinguer. L'im- 
possibilité où nous sommes de fixer ici ce nombre, 
n'ayant à notre disposition aucun des individus figurés , 
nous oblige de réunir ces deux genres ; on ne devra 
donc pas attacher trop d'importance aux distinctions 
. génériques que nous essayons cependant d'établir. 

Le genre cloporte' proprement dit est caractérisé par 
M. Latreille de la manière suivante : quatre antennes , 
dont les latérales seules , bien apparentes , de huit arti- 
cles , et recouvertes à leur base par les bords latéraux 
de la tête; branchies renfermées dans les premières 
écailles placées sous l'abdomen; appendices du bout de 
l'abdomen d'inégale longueur , les deux latéraux étant 
beaucoup plus grands que les intermédiaires : les por- 
cellions ne diffèrent essentiellement des cloportes que 
par les articles des antennes , au nombre de sept. On 
n'a encore distingué qu'un petit nombre d'espèces indi* 



CRUSTACÉS. PL. i3. 289 

gènes, celles qu'on voit représentées ici nous ont paru 
nouvelles. 

La figure 2. 2 est un cloporte proprement dit, vu 
en dessus et très-grossi ; nous le nommerons Cloporte 
d'Olivier, o7iiscus Olmeri: 2. t' indique sa taille natu- 
relle} 2. Zy têle vue de face, les antennes extérieures 
sont tronquées, afin de rendre plus visibles les inter- 
médiaires; 2. 3, la tête vue en dessous, et munie des 
antennes extérieures, auxquelles on compte huit ar- 
ticles; 2.^ et 6, l'abdomen vu en dessous dans les 
deux sexes. On a représenté, sous les lettres m, n, 
p, q, r, les appendices branchiaux, qui, dans l'état 
naturel, sont cachés par les écailles* 

La figure 5. t est ou un cloporte ou un porcellion 
grossi; la base des antennes est cachée sous la tête : la 
figure 5. i' est la grandeur naturelle; nous dédierons 
cette espèce à Clairville. 

La figure 4- ^ paraît être un cloporte grossi : le 
n**. 4- ^ montre la tête de face; on compte huit articles 
aux antennes , celui de la base pouvant être considéré 
comme formé de deux pièces : le n®. 4- ^ offre l'abdo- 
men vu en dessous , et uni au dernier anneau du tho-^ 
rax : nous donnerons à cette espèce le nom de Réaumur. 

La figure 5. i semble être un porcellion très-grossi, 
et dont la grandeur naturelle est représentée sous le 
n°. 3. t^ : elle portera le nom de Degéer. 

La figure 6. i est très-certainement un porcellion ; 

on n'en peut douter lorsqu'on compte les articles des 

antennes au nombre de sept ; ils sont très-visibles dans 

la figure 6. x : le n°. 6. 3 est la tête vue en dessous ; 

H. N. XXII. 19 



ago EXPLICATION DES PLANCHES. 

nous nommerons cette espèce porcelliok de Swammer- 
dam, porcellîo Swammerdamii, 

La figure 7. t appartient encore au genre porcellion ; 
le n^. 7- 2' indique la grandeur naturelle; 7. z repre'- 
sente la tête vue en dessous, avec l'antenne externe du 
côté gaucbç entièi*e : cette espèce sera dédiée à Panzer^ 
parcellio PanzeriU 

Genre ARMADILLE, ARMJDILLO. 

FiG. 8 ST 9. 

1 

Ce genre, institué par M. Lalreille, est assez voisin 
des cloportes et des porcelUbns ; mais il s'en distingue 
nettement par les appendices latéraux de Tabdomen , 
ne faisant pas saillie en dehors, et terminés par un 
article triangulaire. Ces petits crustacés contractent leur 
corps en boule, 

La figure 8. t est une espèce très-grossie et vue en 
dessus; 8, SI, la même vue de profil et roulée en boule; 
%. 2J, sa grandeur naturelle; 8. 3, tête vue de face, les 
antennes externes ont sept articles; 8. 4^ abdomen du 
mâle vu en dessous, et uni aux deux derniers anneaux 
du thorax ; 8. 6, abdomen de la femelle vu en dessous, 
et uni au dernier segment thoracique. 

La figure 9. t représente une autre espèce qui est 
distincte de la précédente ^ vue en dessus et grossie. 

Ne connaissant pas las couleurs de ces deux espèces , 
nous hésitons à les regarder comme nouvelles, et à 
leur imposer des noms. 



EXPLICATION SOMMAIRE 

DES PLANCHES 

D'ARACHNIDES 

« 

DE LlGYPTE ET DE LA SYRIE , 
Publiées par Jules-César SAVIGNY*, 

Membre de i.*Ihstitut; 

OFFRANT UM BXFOSB DES . CA^LAQTXRBa WATiraSLB DBS GENRES AVEC LA 

DISTINCTION DBS ESPECES, 

PAR VICTOR AUDOUm**, 



%inifi0mAHÊ m imt 



OBSERrATIONS F RÉ LIMINAIRE 8, 

Ijes arachnides , confondues pendant long-temps avec 
les crustacés et les insectes , en ont été distinguées à 

* M. SaTÎgny obserye qaeles des- MM. Meunier, Huet el Prélre , ont 
sins des ARACHNIDES, exécutés sons été commencés en 1804, et qu^ils 
ses jeux et dans son cabinet par étaient tous terminés et donnés à la 

** Voyez ci-dessus, page m, la Note concernant V Explication som» 
maire des planches dont les dessins ont étéjburnis par M. J.-C. Sati> 
•NT, pour /'bistoire NATURELt.E DE L^ovYRAGE. M. Audouîn sc fait no 
devoir de déclarer qu^il a mis à profit la Description des arachnides, 
commencée par M. Sayigny ; mais dont ce savant n^avait pu revoir au- 
cune épreuve. Cette description, qui s'^arrête à la planche 4» a été sou- 
vent restreinte et modifiée, afin d'*éLre mise en rapport avec TËxplication 
sommaire des mollusques , annelides, crustacés, etc. 

19. 



202 



92 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES, 

juste titre par M. de Lamarck, qui en a fait une 
classe distincte, que la plupart des naturalistes se sont 
empresses d'adopter, à quelques restrictions près, c'est- 
à-dire qu'ils en ont séparé les arachnides antennées ou 
les podures , les forbicines , les scolopendres , les Ju- 
les, etc. , qui doivent prendre place dans la classe des 
insectes. M. Savigny partage cette manière de voir, et 
réunit sous le nom d arachnides les animaux articulés 
qui offrent les caractères suivans : 

Tête confondue avec le premier segment du corps , et dont 
l'existence se manifeste par là présence des yeux. 

Corps divisé en. thorax et en abdomen. 

Zîiorax composé du premier segment, dont le dos, toujours 
très-dé veloppé , s'étend beaucoup en arrière; du second 
segment , dont le dos , très-étroit , semble se résoudre dans 
celui du troisième; du troisième, qui n'est visible qu'en 
dessous , et des quatre segmens suivans : il offre en des- 
sus les yeux, en desi^ous la bouche; et , comme il présente 
sept segmçns apparens, on compte aussi jusqu'à sept pai- 
jres de membres pu d'appendices articulés, dont les trois 

; premiers sont affectés a là bouche. 

gravure en 1S12. C'est pour ce mo- servaiion carieusedeM. Treviranus, 

fif que toalea les planclies, même qai a démontré que les pièces situées 

celles qui ont été terminées dans ces à Textrémité des palpes du mâle, 

derniers temps , porteront cet te date, n^étaient autre chose qu'un appareil 

Nous insistons sur cette déclaration , d'excitation , et que les organes pro**- 

afin qu'on ne suppose pas que les près à ce sexe existaient au-dessous 

travaux de M. Savigny ont pu être du premier «egment de l'abdomea , 

modifiés paç des découvertes assez c'est-à-dire à la même place que 

importantes , dont la science s'est dans la femelle. IXotrc savant ami 

enrichie depuis peu , et qui n'avaient M. Savigny avait remarqué ce fait 

pas échappé à la sagacité de notre avant l'anaiomiste allemand, 
auteur s telle est, entre autres, l^ob* 



ARACHNIDES. 298 

Xeux toujours disposés sur le premier $egment , simples , au 
nombre de deux, quatre, six ou huit. 

Bouche ouverte vers la jonction du premier et du second seg- 
mens, consistant principalement en un pharynx ', pourvu 
supérieurement d'un labre, et inférieurement d'une lèvre 
sternale. 

Labre toujours recouvert par la première paire d'appendices 
aHiculés. 

Lèvre sternale découverte, produite par le troisième seg- 
ment, et portant souvent une paire d'appendices articu- 

' lés, qui peuvent prendre le nom de palpes; elle est quel- 
quefois très-réduite et comme suppléée par des mâchoires 
surnuméraires. 

Les appendices articulés du premier, du second et du 
troisième segmens, sont essentiellement manducateurs, et 
disposés de la manière suivante : 

Les premiers appendices manducateurs, insérés en avant 
du labre, constituent deux mandibules succédanées, on forci- 
pules contiguë's , composées de trois articles , que l'absence du 
premier réduit quelquefois à deux : le premier, humerai; le 
second, cubital; le troisième, digital. 

Les seconds appendices manducateurs, situés immédiate- 
ment après le labre, constituent, par le développement de 
leur article radical, deux mâchoires ^ pourvues chacune d'un 
bras païpaire ou palpe maxillaire de cinq articles : le premier, 
susaxillaîre ; le second , humerai ; le troisième , cubital , ordi- 
nairement coudé sur le précédent; le quatrième, radial; le 
cinquième et dernier, digital. 

Les troisièmes appendices manducateurs, portés en avant 
des seconds par la conformation particulière de leur segment 

' lyf. Çavigoy observe que ce pha- les scorpions, les faucheurs, etc. 

rynx a non deux , mais trois ouver lu* Elles sont , dit-il , disposées en trian- 

res très-visibles dans les théraphoses gle^ Pouverture inférieure commu- 

de M. Walckenaër, les araignées, nique directement avec Pestomac. 



294 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

sont sujets k manqner; ils n'existent jamais qae très-rédaits, 
et constituent les deux palpes labiaux, dont les divers articles 
sont rarement appréciables. 

Les appendices articulés des quatrième, cinquième, sixième 
et Septième segmens sout essentiellement locomoteurs, et 
constituent les pieds proprement dits. 

lues pieds se divisent, comme ceux des autres insectes^ en 
quatre parties principales ; savoir : la hanche formée d*un 
article radical, suivi quelquefois d'un k deux articles 
supplémentaires j la cuisse^ composée de deux articles, 
Pexinguinal et le fémoral ; la jambe , également de deux 
articles, le génual et le tibial; et le tarse, qui se subdivise 
ordinairement en plusieurs phalanges, la dernière munie 
d'un, de deux oti dé trois ongles portés sur un support 
commun , ou d'un pédicule vésiculeux sans ongle. 

La première et la seconde paires de pieds sont quelquefois 
dilatées à leur base interne , et donnent ainsi naissance à autant 
de paires de mâchoires surmanéraireSk 

La première paire de pieds affecte quelquefois la forme de 
palpe , et se change ainsi en pieds palpaires. 

U abdomen , qui se compose du septième segmeiit et de 
tous les suivans, compris le dernier, est tantôt distinc- 
tement formé de treize segmens, tantôt seulement de 
douze, dix ou neuf, par Tohlitération , peut-être même 
par Pabsence réelle de quelques-uns des derniers , et tan- 
tôt sans segmens distincts; le pénultième ou dernier seg- 
ment est pourvu d'un anus. 

Les organes de la respiration^ lorsqu'ils sont visibles a 
l'extérieur, se manifestent sous la forme d'ouvertures ou de 
stigmates , distribués en petit nombre sur les côtés du corps. 

Les organes de la génération ont toujours leur issue pra - 
tiquée sous le premier segment de l'abdomen. 



ARACHlSroES. 295 

Nous ajouterons à cet expose des caractères propres 
aux espèces de cette classe, que, dans la jeunesse des 
araignées, les mâles et les femelleç de chaque espèce 
se ressemblent par la forme et par les couleurs du 
corps : les mâles ont seulement le dernier article de 
leurs palpes dépourvu d'ongle. Cet article se renfle peu 
à peu; enfin, les organes excitateurs, long-temps invi- 
sibles, se déclarent subitement; l'animal acquiert, par 
la dernière mue, tous les organes propres à son sexe, 
et obtient avec eux d'autres proportions et d'autres 
couleurs. C est une métamorphose peut-être moins ap- 
parente, mais à coup sûr non moins réelle que celle de 
beaucoup d'insectes hexapodes. 

Les zoologistes considèrent , comme un des carac- 
tères distinctifs de la classe dés arachnides , la faculté 
de s'accoupler et de se reproduire plusieurs fois dans le 
cours de leur vie. M. Savîgny dit avoir observé pré- 
cisément le contraire dans un grand nombre d'espèces, 
dont les femelles font une ponte , une éducation , et 
meurent incontinent après. 

Quant à ce qui regarde le mode de rangement des 
arachnides , nous nous bornerons à renvoyer aux mé- 
thodes généralement admises de MM. Walckenaër et 
Latreille. Le système de M. Savîgny ne nous est pas 
suffisamment connu, pour que nous nous hasardions 
d'en parler; toutefois, nous remarquerons que cet au- 
teur parait avoir donné une grande importance aux 
ongles qui garnissent quelquefois les tarses; il les a 
représentés avec un grand soin, et s'en est servi comme 
d'un bon caractère dans une sorte de distribution qu'il 



296 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

a placée en tête de la classe des arachnides. Il divise lès 
espèces figurées dans les planches en onze séries , de la 
manière suivante : 

L'espèce comprise seule dans la première série a po.ur ca- 
ractères : lesforcipules en pince monodactyle; les mâchoires 
div^ergentes , à palpe terminal, sans pince ; les tarses ar- 
mes de trois ongles; huitjeux^ Elle est représentée pi. i , 
fig. I. 

Les espèces réunies dans la seconde série ont pour carac- 
tères : lesforcipules en pince monodactyle; les mâchoires à 
palpe latéral, sans pince; les tarses armés de trois ongles; 
six yeux. Elles sont représentées planche i , fig. 2 et 3. 

Les espèces réunies dans la troisième série ont pour carac- 
tères : lesforcipules en pince monodactyle; les mâchoires à 
palpe latéral y sans pince; les tarses armés de trois on- 
gles; huit yeux. Elles sont représentées pi. i , figures 4-95 
planche OLy planche 3 et planche 4* 

Les espèces comprises dans la quatrième série ont pour 
caractères : lesforcipules en pince monodactyle; les mâ^ 
choires à palpe latéral ^ sans pince; les tarses armés de 
deux ongles; six yeux. Elles sont représentées planche 5, 
fig. 1-3. 

Les espèces réunies dans la cinquième série ont pour ca- 
ractères : les fotcipules en pince monodactyle; les ma-- 
choires à palpe latéral, sans pince; les tarses armés de 
deux ongles; huit yeux. Elles sont représentées planche 5, 
fig. 4"^ 05 planche 6 et planche 7. 

Les espèces de la sixième série ont pour caractères : les 
forcipules en pince didactyle; les mâchoires à palpe en 
pince également didactyle ; la lèvre stemale sans pal- 
pes, accompagnée de mâchoires surnuméraires; huit yeux, 



ARACHNIDES. 297 

dont deux rapprochés. Elles sont représentées planche 8, 
fig. 1-3. 

Les espèces de la septième série ont pour caractères : les 
forcipules en pince ^idactyle ; les mâchoires à palpe en 
pince également didactjle; la lèvre stemale munie de 
palpes; point de mâchoires surnuméraires; quatre ou deux 
yeux écartés. Elles sont représentées planche 8, fig. 4-6. 

Les espèces réunies dans la huitième série ont pour ca- 
ractères : les forcipules en pince didactjle; les mâchoires à 
palpe filiforme , ^ans pince ; la lèvre stemale munie de 
palpes; point de mâchoires surnuméraires; deux jeux 
rapprochés. Elles sont représentées planche 8, fig. 7-10. 

Les espèces de la neuvième série ont pour caractères : les 
forcipules en pince didactjle; les mâchoires à palpe fili- 
forme y sans pince; la lèvre stemale privée de palpes; des 

mâchoires surnuméraires ; deux jeux rapprochés. Elles 

sont représentées planche 9, figures i-3. 

L'espèce unique de la dixième série a pour caractères : les 

forcipules en pince didactjle ; les mâchoires à palpe fili- 

fortne , sans pince; la lèvre stemale, munie de palpes; 

point de mâchoires surnuméraires ; deux jeux écartés. 

Elle est représentée planche 9 , figure 4* 

Les espèces réunies dans la onzième série ont pour carac- 
tères : les forcipules en stjlet dentelé à la pointe; les mâ- 
choires soudées supérieurement entre elles et iitféricure- 
ment à la lèvre stemale; deux jeux écartés. Elles sont 
représentées planche 9, figures 5-i3. 

Les diverses parties qui viennent d'être e'nume're'es , 
et quelques autres d'une moindre importance, ont été 
désignées sur les planches par des lettres ou des signes 
affecte's à chacune d'elles, de manière à rendre facile 
et prompte leur e'tude comparative: 



298 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

B marque la partie antérieure du thorax , celle qui porte 
les yeux et la bouche. 

C , le thorax entier. 

séj leâ yeux. 

àj le bord (acîal ou préoculaîre du thorax. 

df l'ëpistônne, petite pièce triangulaire comprise entre le 
bord facial du thorax et les forcipules ; elle est sou- 
vent membraneuse et peu distincte. 

E, la bouche complète. 

é, l'ouverture de la bouche et ses deux lèvres saillantes. 
La même lettre indique encore les lèvres détachées 
de la bouche , mais unies entre elles. 
Le diastôme est une sorte de bourrelet membraneux qui 
traverse la bouche au-dessous des forcipules , et ceint 
postérieurement le labre , dont il semble recevoir l'in- 
sertion. 

é, la lèvre supérieure, ou le labre, pourvue ou non du 
diastôme ou de l'épichile. 
L'épichile est une petite languette démi-cartilagineuse , 
pourvue d'une sorte de palais , et insérée sur le dos 
du labre dans beaucoup de genres ; elle se lève d'avant 
en arrière, et laisse voir, sous sa base, une fente 
transverse , destinée sans doute à l'émission de quel- 
que liqueur. 

èy la lèvre inférieure ou lèvre stemale isolée. 

Y, le pharynx. 

y , deux petits orifices situés entre les forcipules et le dias- 
tôme, dans quelques genres, 

c , les forcipules , insérées au premier segment du thorax. 

— c, leur article humerai. — d, leur article cubital. 
— f, leur article digital. 

d, les mâchoires insérées au second segment du thorax. — 

^, la mâchoire elle-même. — ^■*", son lobe manduca- 
teur. — f, l'article digital de son palpe. Cet article , 
qui est le dernier, se trouve transformé, dans les 
mâles adultes de certains genres , en un organe exci- 



ARACHNIDES. sgg 

* 

tateur , pourvu d'un conjoncteur principal , auxquels 
sont, le plus souvent, associés un à deux conjonc- 
teurs auxiliaires , tous séparément mobiles. 

f , les palpes insérés sur le troisième segment , c'est-à-dire 

sur la lèvre sternale. 

g, la première paire de pieds, insérée au quatrième seg- 

ment du thorax. 

h , la seconde paire de pieds, insérée au cinquième segment. 

k , la troisième paire de pieds , insérée au sixième segment. 

1, la quatrième paire de pîeds, insérée au septième seg- 
ment. — ^, la hanche d'un pied. — c, sa cuisse. — 
dy sa jambe. — f, son tarse. 
D, l'abdomen, 
m, le premier segment de l'abdomen. 

n , le second segment de l'abdomen. 

p , le troisième segment de l'abdomen. 

q , le quatrième segment de l'abdomen. 

r , le cinquième segment de l'abdomen. 

s , le sixième segment de l'abdomen , etc. 

F, les filières articulées à l'extrémité de l'abdomen, dans 
certains genres. 

H, l'anus. 
" m , l'issue des organes sexuels : nous avons vu qu'elle cor- 
respondait toujours au premier segment de l'abdomen. 
"m, Tépîgyne, organe prévulvaîre, dont la fonction la^lus 
essentielle est de recevoir l'un après l'autre , dans les 
préludes de l'accouplement, les organes excitateurs 
mâles ci-dessus mentionnés : elle est tubuleuse et per- 
cée de aeux principaux orifices, un de chaque côté; 
les conjoncteurs que recèlent ses deux cavités inté-< 
rieures , sont cornés comme ceux du sexe mâle ; mais 
ils sont moins développés. 

•• derrière toute autre lettre, indique que l'organe désigné 
par cette lettre a àt& fonctions relatives à la généra-* 
tion. 
l\ i\ etc., indiquent la grandeur naturelle. 
• xf* est le signe du sexe mâle. 



OXFORD 



3oo OBSERVATIONS PRELIMINAIRES. 

J est le signe da sexe femelle. 
*^ et ^ joint à une lettre quelconque , indique un organe vu 
de nouveau sous une autre face. 

Nota, Quelques lettres mentionnées ici ne se retrouvent point sur les 
planches d^arachnides ; mais comme elles se rattachent au système géné- 
ral de signes adopté par M. Sayigny, nous avons cm pouvoir les conser- 
ver. Nous remarquerons aussi quMl existe quelques combinaisons , qui ne 
sont pas mentionnées ici, mais dont on trouvera Texplication en leurs lien 
et place. 

M é Walckenaër n'a embrasse dans son ouvrage sur 
les Araignées , que la famille des araneides ou le genre 
aranea de Linné'. M. Savigny a compris dans ses étu- 
des , la classe des arachnides tout entière. Cette classe , 
partagée en deux ordres par M. La treille', les arach- 
nides PULMONAIRES et leS ARACHNIDES TRACHEENNES, 

comprend un petit nombre de familles auxquelles peu- 
vent se rapporter les principaux genres figures par 
M. Savigny, et dont voici la liste : 

Araignées-Mygales, . . .A 

Ségestries • I 

. V Planche I. 

Tégénaires i 

Érîgones j 

Ulobores . .\ 

Eugnathes > Planche 2^ 

Epéîres ..•••) 

Ëpéîres 

Clothos 

, , . > Planche 3. 

Latrodectes 

Pholques. 

■ Règne animal de M. le baron Cuvier, tome m , par M. Latreille. 



^ 



ARACHNIDES. 3oi 



Sphases . . 

Lycoses 

Dolomèdes >Planche4. 

Érèses 

Scjtodes 

Djsdères. . ^ • 

Brasses ^Planche S. 

Clubîone 

Thomises. ......... 

Thomîses. Planche 6. 

Thomises } 

> Planche 7. 
Attes. * • . •) 

Scorpions 

Pinces \ Planche 8. 

Solpuges 

Faucheurs ) 

V Planche 9. 
Acarides ou Mites ) 



• 



Nota. Les planches i et 8 sont les seules qni aient été pabliées par 
M. Savigny : toutes les autres n^avaîent aucun numéro d^ordre; les es- 
pèces n'éiaient point non plus numérotées ; il nous a donc fallu distin- 
guer ces dernières , et reconnaître celles que M. Savigny avaient décrites 
dans son texte , afin de leur appliquer lesr numéros sous lesquels il les 
avaient citées. On conçoit que cette lâche n^a pas été une des plus faciles 
à remplir ; nous espérons cependant n'^avoir commis aucune erreur dans 

la concordance des citations. 

/' 



EXPLICATION SOMMAIRE 

DES PLANCHES. 

M. Savigny , dans les recherches de'taillëes quïl a 
faîtes , a reconnu combien étaient naturels les genres 
etablîs par MM, Walckenaër et Latreille j et il s'est 
empresse de les admettre, sans cependant en conserver 
toujours la circonscription. Ainsi il a cru devoir créer 
souvent des gepfes aux dépens de ceux déjà formés ^ 
nous aurons soin de les mentionner , et d*en faire res- 
sortir les caractères les plus importans, en transcrivant 
presque textuellement les descriptions de M. Savignj'. 

PLANCHE I. 

ARAIGNÉES-MYGAJLEÇ, SÉGESTRIES, 
TÉGÉNAIRES, ÉRIGONES. 



Genre NÉMÉSIE, 'NEMESIA. 

FiG. I. 

Les araignées mygales ou plus exactement le genre 
mygale de Walckenaër , range' dans la famille des fi- 

' Nous avons déjà dit que nous ble que quelqu^erreur se fût glissée 

avions eu à notre disposition seule- dans le texte que nous reproduisons, 

ment en épreuve le commencement Nous en avons reconnu un grand 

de la Description des arachnides, nombre, mais plusieurs nous ont 

que Tauteur n^avait même pas cor- sans doute échappé , malgré le soin 

rigée ; nous insistons sur cette ob- scrupuleux apporté à la correction 

servation , parce quUl serait possi- des épreuves. 



V 



ARACHNIDES- PL. i. 3b3 

leuses, section des territèles ' , comprend plusieurs es- 
pèces assez différentes^ par certains points de leur orga- 
nisation extérieure. M. Savigny la judicieusement ob- 
servé, et il en a séparé les némésies. Ce nouveau genre 
a le thorax grand elliptique à sternum également ellip- 
tique; Tabdomen convexe, ovale, un \>en en maasoe, 
terminé par quatre filières cylindriques, peu saillantes; 
les antérieures simplement biarticulées et infiniment 
plus petites que les postérieures. 

Il a , de plus , les yeux disposés sur deux lignes trans* 
verses, rapprochées, courbées en devant, Tanlérieure 
un peu plus que la postérieure; ces yeux inégaux, les 
latéraux antérieurs les plus gros de tous , les inter- 
médiaires antérieurs ronds , les autres elliptiques , les 
quatre intermédiaires figurant un trapèze rétréci an- 
térieurement , et les quatre latéraux , deux angles ob- 
tus parallèles, ouverts en dedans; les forcipules très- 
avancées, à dos arqué, bordé intérieurement de 
barbes mobiles , avec quelques lamelles alignées vers 
la base du crochet , à gouttière ciliée de soies très- 
fines , armée d'un rang de dentelures aiguës sur sou 
bord interne, à crochet long, faiblement denticulé, 
courbé vers la pointe; les mâchoires sans aucune 
trace de lobe, palpe assez grand , ayant l'article cu- 
bital sensiblement plus court que le radial ; le palpe 
mâle comprimé, à bouton excitateur petit, triarti- 
culé, renflé, contourné, prolongé insensiblement 
en un filet arqué très-fin , sans autre con joncteur; le 

■ Règne animal de M, le baron Cui^ier, tome m, page 79. 



3o4 EXPLICATION DES PLANCHES. 

palpe femelle terminé par un ongle simple; le labre 
très-étroit, descendu perpendiculairement sur la lè- 
vre sternale, dont il atteint les bords, sans les dé- 
passer , comprimé en toit , un peu arqué , g^t^nî de 
soies très-longues et très-fournies sur les côtés de 
son arête dorsale , tronqué et lisse en avant du pa- 
lais , élevé à sa base supérieure en un mamelon légè- 
rement velouté, muni d'une épichile carrée, un 
peu en cœur; la lèvre stemale très-convexe, demi- 
circulaire , échancrée au sommet; les pieds robus- 
tes, les deux antérieurs renflés dans le mâle, qui les 
a de plus armés, sous l'extrémité de leur article ti- 
bial, d'une apophyse aiguë et recourbée; la qua- 
trième paire la plus longue de toutes , la première 
moins coprte que la seconde et la troisième, qui sont 
égales entre elles, toutes hispides, avec les tarses 
peu sensiblement veloutés , munis d'ongles supé- 
rieurs , pectines sur deux rangs dans le mâle, bi- 
dentés à la base dans la femelle , et d'un ongle in- 
férieur très-simj)le. 

I. I. Nemesia cellicola, 'Némésie cellicole. Sav. 

Cette espèce unique est voisine de la mygale pionière , my- 
gale fodiens Walck. , ou mygale de Ss^uvage , mygale 
Samagesuhaitr,^ 

I. z* Individu femelle grossi. z\ le même, grandeur 

naturelle. 

Des environs d'Alexandrie. — Il avait le thorax gris ; Vabdo- 
men d'un roux-cendré , avec une bande festonnée , brune , 

* Elle s^en distingue par la disposition des yeaz, la loogueur relative 
des articles des pieds, etc. 



ARACHNIDES. PL. i. 3o5 

^ et deux séries de traits obliquies 9 également bruns ; les 
forcipules d^un gris obscur ; les pieds d'un gris clair. 

I. C. Le thorax du même individu, vu de profil : •— •- 

œ, les yeux , compris entre les lignes moyennes 
des deux forcipules ; — ^ c ^ la forcipule , dont le 
crochet est ouvert : son carpe est presque égal 
a la moitié du thorax ; — - d , la mâchoire et son 
palpe y qui peut excéder le thorax d'ua tiers, 

I. aé. Les yeux du même, avec le bord facial du tho- 
rax, qui laisse entre eux et lui un espace étroit. 

I. i?. La bouche complète du même, vue par sa face 

postérieure : — c, les forcipules, dont le cro- 
chet est replié; — d, les mâchoires; — é, la 
lèvre sternale surmontée par le labre. 

I» c. La forcipule gauche séparée, vue par sa face 

interne, offrant les quatre lamelles insérées 
vers la base dorsale du crochet, et les sept 
dents qui bordent la gouttière. 

I. gyi L'extrémité du tarse d'un pied antérieur du 

même, très-grossie. 

I. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même , et des trois principales arti- 
culations de chaque pied : la hanche et la 
cuisse comprises datis la première de ces arti- 
culations. 

Genhs SÉGESTRIE, SEGESTRIJ, 

FiG. 2i 

Ce genre, fonde par Latreillc, appartient à la fa- 
mille des fîleuses , section des tuhitèles ', et offre pour 

■ Règne animal de Cuvier, tome m, page 8t. 

H. N. XXII. 20 



3o6 EXPLICATION DES PLANCHES. 

caractères disiitincts : six jeux , dont quatre en ayant et 
deux en arrière , première paire de pieds, la plus lon- 
gue de toutes ; ensuite la seconde : la troisième paire la 
plus courte. 

On ne connaît encore qu'un très-petit nombre d'es- 
pèces j celle figurée par M. Savigny n'est pas nouvelle. 

L 2. Segi^sthix pevûdai , Ségestrie per^de. Wakk. 

Cette espèce est la même que la sièges trîé des cayes de M. La- 
ixéHe^sâgestnacellana^, ou Vtxraneafiorendna de Rossî'. 

a. î, Lidîvidu femelle de grandeur naturelle. 

De rintérieur des maisons d'Alexandrie. •— Il avait le tho" 
rax brun-noir, soyeux; V abdomen gris foncé » mêlé de 
brun, avec une bande longitudinale noire, découpée en 
triangles , dessinés sur un fond gris clair ; les fordpvks 
vertes; les pieds noirâtres, les antérieurs plus obscurs 
que les postérieurs. 

2. . C. Le thorax du même individu grossi, représenté 

de profil pour montrer la hauteur relative de 
ses diverses régions et le degré d'inclinaison de 
ses forcipules et de ses mâchoires : — -œ, les 
yeux, compris entre les axes des deux forci- 
pules; — 0, les forcipules j — d, les mâ- 
choires, dont le palpe est a peine égal au 
thorax. 

a. é. Les yeux du même, avec le bord facial du tho- 
rax a', très-grossis. 

a . E. La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

— c, les forcipules, dont les crochets sont 

> Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, a" iédition, tome zxx, 
page 4^6. 

■ Fauna etrusca. 



ARACHNIDES. PL. i. Zo^ 

repliés; -^ d, les mâchoires, dont on a sup- 
primé les palpes; -^ é, la lèvre sternale, qui 

est peu dépassée par le labre. 
2. c. La forcipule gauche séparée, vue par sa face 

postérieure et interne, offrant ainsi les cinq 

dents qui bordent sa gouttière. 
2. d. La mâchoire droite, vue par sa face supérieure. 
2. é. La lèvre sternale , vue en dessous ^ laissant passer 

un peu le labre, dont elle reçoit le bout dans 

son échancrure. 
2. é"r Le labre, vu en dessus, garni de trois rangs 

complexes de poils, débordé des deux côtés 

par la lèvre sternale. 
2. e. Le même labre, avec son diastôme séparé de la 

lèvre sternale, et très-grossi pour faire mieux 

distinguer la position des poils. 

2. z» Individu mâle de grandeur naturelle. 

Des caves d'Alexandrie. — Il avait V abdomen d'un gris plus 
clair que dans la femelle , un peu vineux, avec la bande 
dorsale formée d^une suite de triangles très-noirs. 

2. d. Le palpe maxillaire du même individu : — f, son 

organe excitateur, dont le bouton est naturel- 
lement écarté de la valve et incliné sur l'ar- 
ticle précédent. 

2. gy*. L'extrémité du tarse d'un pied antérieur du 

même : les ongles supérieurs ont chacun un 
peigne de douze dents. 

2. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 



20. 



3o8 EXPLICATION DES PLANCHES. 

Genre ARIÂDNE, AMADNA. 

FxG. 3. 

Ce nouveau géùre, voisin de celui des segestries, 
parait en diffe'rer essentiellement par les yeux ine'- 
gaux, les deux intermédiaires plus gros, correspondant 
aux deux latéraux postérieurs, et représentant avec 
eux une ligne trans verse faiblement courbée en devant , 
les quatre latéraux figurant deux lignes presque paral- 
lèles *j par les ybrcipuZe^ très - inclinées , à gouttière 
courte sans dentelures fet à crochet très-court; par les 
mâchoires un peu convergentes, très-rapprochees à leur 
sommet, à palpe un peu renflé dans la femelle; par 
le labre avancé sur la lèvre, qu'il dépasse très-sen- 
siblement; enfin, par la lèi^re stemale beaucoup moins 
large que haute , mais rétrécie vers le sommet et très- 
exactement arrondie. 

I. 3. AriaDwà insidiatrix, Ariadne artificieuse. 

Cette espèce umi|ue of&e la conformation générale de la 
ségestrîe j^erfîde , et a , suivant M. Savigny, des habitudes 
semblables à Varanea insidiatrix des Forskal. 

3. Z. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle. 

De rintérieur des maisons d'Alexandrie. ^- Il avait le tho- 
rax brun-cendré ; V abdomen d'un cendré clair et soyeux , 
marqué à la base d'une tache oblongue plus obscure ; les 
pieds roussâtres ; la paire antérieure plus brune , avec 
les tarses noirs. 

■ La disposition de ces yenz offre hleau des aranéides, page 47* ^^ 
qnelqne conformité avec celle des planche y, figare 5o.) 
disdères. (f777^«zWalkenaër, Ta- 



ARACHNIDES. PL. i. Sog 

3. B. Le thorax du même individu , vu de face : — a$ , 

les yeux, évidemment compris entre les axes 
des forcîpules; — c, les forcipulesj — d, les 
palpes maxillaires. 

3. aé. Les yeux , avec le bord facial du thorax. 

3. E. La bouche du même, vue par sa face postérieure : 

— c, les forcipules , dont le crochet est replié j 
'— d , les mâchoires et leur palpe , dont l'ar- 
ticle digital est sensiblement renflé ; — é , la 
lèvre sternale dépassée par le labre. 

3. c. La forcipule gauche séparée. 

3. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 

Genre LACHÉSIS, LJCHESIS. 

Fio. 4. 

Voisin des tégénaires et trës-semblable aux agélèues 
parla disposition des yeux, ce nouveau genre présente 
des différences notables dans les mâchoires, dans les 
crochets Aes forcipules, etc. Le thorax est grand, ré- 
tréci antérieurement , en cœur inverse , avec le ster- 
num presque orbiculaire ; V abdomen est ovalie , con- 
vexe ^ terminé par quatre filières cylindriques , saillantes 
en arrière : les antérieures sont distinctement trîarticu- 
lées, beaucoup plus grandes que les postérieures. 

Il a , de plus , les yeux, rass^emblés sur le bord anté- 
rieur du thorax , disposés sur deux lignes transver- 
ses ^ courbées en devant, sensiblement inégaux; les 
intermédiaires antérieurs^ et , après eux , les latéraux 
postérieurs , les plus gros de tous , les quatre inter- 



3io EXPLICATION DES PLANCHES. 

médiaires figurant un trapèze faiblement retre'ci en 
arrière, et les quatre latéraux deux lignes très-di- 
vergentes; lesjhrcipules légèrement avancées, ren- 
flées , peu coniques , sans dentelures , à crochets 
courts , très-aigus , ayant la pointe retournée et 
saillante en bas, dans le repos; les mâchoires con- 
vergentes un peu courbées , pointues , fortement ca- 
rénées à leur Ëice supérieure , à palpe assez grand , 
le palpe mâle ayant l'article cubital presque égal au 
radial, celui-ci surmonte d'une apophyse lancéolée; 
la valve digitale supérieure, semi-ovoïde, épaisse, 
très-concave , et le bouton excitateur plus court que 
la valve, fixé dans sa concavité, pourvu de deux 
con joncteurs dirigés en avant, le principal nais- 
sant de la base y courbé et aminci par degrés , fai- 
blement triarticulé, à dernier article long et délié; 
l'auxiliaire finissant en pointe terminale; le labre 
avancé parallèlement à la lèvre , beaucoup plus long , 
médiocrement épais , rétréci antérieurement , ter- 
miné en pointe obtuse et comme un peu tron- 
quée, le dessus cilié sur son arête dorsale; muni, 
vers le bout , d une épichile élargie de la base au 
sommet , soyeuse , légèrement échancrée au milieu , 
avec une petite pointe triangulaire ; le dessous ca- 
réné en avant du palais et garni de quelques poils; la 
lèyre stemale moins large que haute, exactement ar- 
rondie au sommet ; les pieds robustes , décroissant 
graduellement, du moins dans le mâle , de la qua- 
trième paire à la première ; à tarses munis de deux 
ongles supérieurs exactement et finement pectines^ 



ARACHNIDES. PL. I. 3ii 

et d'un ongle inférieur simple , courbé dès sa base , 
recourbé en dessus à la pointe. 

I. 4- Lachesis perversa, Lachésis perverse. 

Cette espèce est, jasqu^à présent, la seule connue. 

4* t- Individu mâle grossi. 2% grandeur naturelle. 

Des environs du K^ire. — Il avait tout le corps roux sans 
tache, V abdomen d'un roux plus cendré, les pîeds dHim 
roux plus pâle. 

4* B. Le thorax du même individu, vu de face : — aé, 

les yeux^ gui dépassent a peine les deux cotés 
de Paxe des forcipules ; — c , les forcipule's , avec ' 
leur crocliety*naturellement retourné. 

4. é. Les yeux du même très-grossis , avec le bord fa- 
cial du thorax a^ 

4. E. La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

— • c 9 les forcipules , dont le crochet est natu- 
rellement retourné ; — d, les mâchoires, avec 
leur palpe terminé par le bouton excitateur f, 
qui est appliqué contre sa valve j—-é, la lèvre 
sternale dépassée par le labre. 

4. c. La forcipule gauche , séparée et vue par sa face 

postérieure: — yj son doigt ou crochet. 

4. d. La mâchoire droite , vue par sa face antérieure ou 

supérieure. 

4. é. La lèvre sternale , vue par sa face inférieure , 

recouvrant le labre qui la dépasse au sommet. 

4. é"^ Le labre et les mâchoires découverts, vus par 

leur face supérieure , dans leur disposition 
relative : — d, les mâchoires, dont on a sup- 
primé les palpes. 

4. zf' L^ bout du tarse d'un pied antérieur du même : 



3i2 EXPLICATION DES PLANCHES. 

les ougles supérieurs ont chs^cuu un peigiie de 
quinze dents. 
4* g-I. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 

Qenre TÉGÉNAIRE, TEGENARIA. 

FiG. 5. 

Le genre tégénaire ou celui des araignées propres, 
aranea Latr. , a e'te' institué par M. Walckenaër , qui 
l'a restreint à un petit nombre d'espèces , tandis que 
M. Latreiile lui a réuni depuis ^ les agélènes et les 
njsses. En lui assignant ces limites, ce genre offre 
pour caractères essentiels : huit yeux à la partie anté- 
rieure du corselet, placés quatre par quatre sur deux 
lignes transversales arquées (les latéraux plus rappro- 
chés du bord antérieur du corselet, et les quatre du 
milieu formant un carré plus reculé); des forcipuhs 
presque droites , à gouttière oblique , bordée de deux 
rangées de dents aiguës; mâchoires droites et presque 
terminées en forme de palettes ; lèyre carrée, tantôt plus 
haute que large, tantôt aussi large ou presque aussi 
large que haute, les deux filiaires supérieures très-sail- 
lantes; ;7a<te5 allongées, la première et la dernière pai- 
res plus longues. L'espèce figurée par M. Savigny est 
trèsHCommune dans nos maisons. 

» 

L 5. Tegenaria domestica, Tégénaire domestique. 
Walck. 

Cette espèce, connue sous le nom S araignée domestique, 
^ Règne animal de Cutner, tome m, page 82. 



ARACHNroES. PL. i. 3i3 

a été représentée par Clerck , Lîster et Degeer ; mais au- 
cune figure n'a été aussi scrupuleusement faite que celle 
que l'on voit îcî. 

S, 2. Individu femelle de grandeur naturelle. 

Des maisons d'Alexandrie. — Il était d'un gris-fauve , ti- 
rant au violet, avec le iliorax marqué de deux bandes 
brunes et de huit points marginaux bruns ; le milieu de 
Vahdomen orné d'une bande fauve, découpée sur un 
fond noirâtre, à découpures très-pâles, les antérieures 
changées en taches blanches ; les côtés traversés par plu- 
sieurs rangées obliques de petits traits noirâtres ; les pieds 
plus clairs , annelés de brui|. 

5. C, Le thorax du même individu, vu de profil : — 

se, les yeux. 
5. a$. Les yeux du même très-grossis , avec le bord 

facial du thorax. 
5. E. La bouche du même, vue par sa face postérieure , 

offrant les forcipules^ les mâchoires et la lèvre 

sternale. 
S. c. La forcipule gauche , détachée et vue par sa face 

postérieure : elle est armée de huit dents aiguës. 
5. d. La mâchoire gauche. 
5. é. La lèvre sternale , vue en dessous et recouvrant 

le labre. 
5, é."^ La même lèvre , retournée et laissant voir le labre , 

auquel elle est réunie. 
5. g/I Le bout du tarse d'un pied antérieur du même : 

les ongles supérieurs ont chacun un peigne de 

onze dents. 
Ç. g-I. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 
5. jP. Les six filières du même, vues par leur face pos- 
térieure, et Tanus. On n'aperçoit point Par- 



3i4. EXPL1CA.TI0N DES PLANCHES. 

ticle radical des filières, doQt les deux plus 
longues sont distinctement articulées vers le 
milieu, pointues; et les quatre plus courtes 
obscurément articulées vers le bout , obtuses. 

Genre ARACHNÉ, ARACHNE. 

Fia. 6 XT 7. 

• 

Cette distinction générique, établie par M. Savi- 
gny , ne paraît basée que sur des caractères peu diffé- 
rens de ceux des tégénaires j c'est ainsi que le thorax , 
qui est en cœur inverse, parait plus allongé, que 
l'abdomen, en tout semblable, offre seulement des 
filières supérieures , relativement plus saillantes, et que 
les forcipules, au inoins dans la seconde espèce, ont 
un moins grand nombre de dents sur le bord de la goût* 
lière. ' 

Il a , de plus ', les yeux rassemblés au bord antérieur 
du thorax, sur deux lignes transverses œurbées en 
devant , l'antérieure beaucoup moins que la posté- 
rieure; ces mêmes yeux inégaux, les intermédiaires 
antérieurs plus grands, les quatre intermédiaires 
figurant un carré long, et les quatre latéraux deux 
lignes parallèles; les forcipules tronquées oblique- 
ment, à gouttière bordée de deux rangs de dents ai- 
guës, et à crochet long, très-relevé dans le repos j 
les mâchoires presque parallèles , à palpe médiocre ; 
le palpe mâle ayant l'article cubital et le radial 
égaux, la valve digitale supérieure, ovale-oblongue , 

* Suivant M. Sayigny. 



ARACHNIDES. PL. i. ♦- 3i5 

terminée en cône, et le bouton excitateur pluS court 
que la valve, muni de trois conjoncteurs dirige's en 
avant , le principal naissant de la base , dont il suit 
le contour, aminci par degrës, faiblement triarti- 
culë , à dernier articule long et délié , courbé à la 
pointe; le premier auxiliaire petit, très^aigu, courbé 
en sens contraire du précédent , mais reçu de 
même , à son extrémité, dans la concavité du second 
auxiliaire, qui est grand et disposé en cuilleron ter- 
minal ; le palpe femelle ayant l'article cubital beau- 
coup plus court que le radial et le digital, terminé 
par un ongle dentelé; le labre plus long que la lèvre, 
conformé d'ailleurs comme dans les tégénaires; la 
lè\fre stemale moins large que longue, rétrécie in- 
sensiblement presque dès la base, arrondie et fai- 
blement échancrée au sommet; les pieds grands, 
proportionnés à peu près de même dans les deux 
sexes y la quatrième paire plus longue que les au- 
tres, qui sont presque égales entre elles; la pre- 
. mière , la troisième et la seconde successivement 
plus courtes : toutes à tarses munis de deux ongles 
supérieurs exactement pectines , et d'un ODgle inté- 
rieur faiblement denté. 

I. 6. Arachne familiaris, Arachné familière. 

Cette espèce oSire à peu près la conformation de la sui-r 
vante , et partage avec elle les caractères essentiels. 

6. i. Individu femelle grossi, l' ^ grandeur naturelle. 
Des maisons de Rosette. — Il était roo^-cendré , avec deux 



3i6 EXPLICATION DES PLANCHES. 

bandes obscures peu marquées sur le thorax , trois ran- 
gées de taches plus obscures sur V abdomen, celles du 
milieu triangulaires, et des anneaux bruns à tous les 
pieds» 

I. 7. Araghite timidâ, Arachné timide. 

7. 2. Individu mâle grossi, t'y grandeur naturelle. 

Des jardins de Rosette. ^-11 avait le thorax gris, soyeux; 
V abdomen roux pâle, les pieds d^un roux plus pâle en- 
core, sans taches. 

7. B. Le thorax d'un individu femelle, vu de face: 

— arf, les yeux. 

7. œ, Les yeux de l'individu précédent très-grossis , 

avec le bord facial du thorax. 

7. £". La bouche de l'individu mâle, vue par sa face 

postérieure : — c , les forcipules ; — d , les 
mâchoires ; Y, le bouton excitateur renfermé 
dans sa valve ^ — • é^ la lèvre sternale dépas- 
sée par le labre. 

7. c. La forcipule gauche séparée, offrant cinq dents 

aiguës sur deux rangs. 

7. g-1. Les mesures comparatives des pieds du même. 

Genre HERSILIE, HERSILIA, 

FiG. 8. 

Ce nouveau genre, dont les yeux offrent quelques 
ressemblances avec ceux des dolomèdes , et qui , par la 
disposition des mâchoires , se rapproche davantage des 
théridions, présente une conformation avec les deux 
genres precédens dans la longueur des deux filières su- 
pe'rieures , qui Q3t excessive ; mais un examen attentif 



ARACHNIDES. PL. i. Si; 

fait découvrir que ses ongles sont à peu près dépourvus 
de peignes , et ce caractère distinctif démontre encore 
qu'il diffère par son industrie. Le thorax est sous* 
orbiculaire , rétréci et élevé verticalement sur le de- 
vant; le sternum est ovale, terminé postérieurement 
en pointe; l'abdomen est ovale déprimé, exactement 
terminé par six filières conico-cjlindriques , saillantes 
en arrière, les plus longues sont distinctement triarti- 
culées. 

Il a, de plus, les yeux rassemblés sur Féminence anté- 
rieure du thorax , disposés sur deux lignes transverses 
recourbées en arrière, inégaux, les intermédiaires 
antérieurs plus grands , les latéraux antérieurs extrê*- 
mement petits , les quatre intermédiaires figurant un 
carré parfait , et les quatre latéraux deux lignes pa- 
rallèles; lesforcipules abaissées perpendiculairement, 
petites , coniques , à gouttière oblique , armée d'un 
seul rang de dentelures , et à crochet très-relevé dans 
le repos ; les mâchoires très-convergentes et très-in- 
clinées sur la lèvre, petites, oblongues , rétrécies et 
contiguës à leur sommet , à palpe petit , ayant dans 
la femelle l'article cubital sensiblement plus court 
que le radial , le digital armé d'un ongle simple , le 
labre incliné sur la lèvre , un peu plus long ; la lès^re 
sternale courte, transverse, arrondie sur les côtés, 
très-faiblement rétrécie au sommet ; les pieds grands , 
à l'exception de la troisième paire, la première 
paire , la seconde et la quatrième successivement un 
peu moins longues, du moins dans la femelle, la 
troisième très-courte, dépassant à peine, lorsqu'elle 



3i8 EXPLICATION DES PLANCHES. 

est étendue , le premier article tibial des précedens ; 
toutes à tarses de trois articles , le second de ces ar- 
ticles égal au dernier, qui est muni de deux ongles 
supérieurs bidentés à la base, d'un ongle inférieur 
simple et de deux soies plantaires qui ont des dente- 
lures en scie. 

L 8. B.ERSIUJL caLudata y ffersilie porte-queue. 

8. i. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle. 

Des environs du Kaîre. — Il était roux, avec le thorax 
marqué de deux bandes dorsales brunes, et bordé de 
taches de la même couleur ; V abdomen varié sur le milieu 
de deux rangées contîguës de taches cannelées brunes, 
et , sur les côtés, de traits bruns obliques ; les pieds an- 
nelés de brun. 

8. B. Le thorax du même individu , vu de face : — aé , 

les yeux, qui occupent tout l'espace compris 
entre les*deux lignes extérieures des forcipules. 

8. se. Les yeux du même, très-grossis, avec le bord 

facial du thorax. 

8. J?. La bouche du même^ vue par sa face postérieure : 

*— c, les forcipules; — d, les mâchoires ;^- 
é, la lèvre sternale dépassée par un labre très- 
obtus. 

8. c. La forcipule gauche détachée , offrant sur le bord 

antérieur de la gouttière trois dents aiguës. 

8. gf. Le bout d'un pied antérieur du même, auquel 

on remarquera, outre les ongles, deux soies 
courbées en «S, et dentées en scie. 

8. g-l. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 



ARACHNIDES. PL. i. 819 

I 

Genre ÉRIGONE, ERIGONE. 
Fio. 9. 

Ce genre curieux offre une grande analogie avec les 
theridions , par la disposition des jeux j mais une com^ 
paraison directe des organes de la bouche semble suffi- 
sant pour en établir la distinction. 

Si on l'examine avec soin , on voit qu'il a les yeux ras- 
semblés sur le sommet antérieur de la convexité du 
thorax, disposés sur deux lignes transverses, un peu 
courbées , l'antérieure moins que la postérieure^ ces 
jeux presque égaux , les intermédiaires antérieurs un 
peu plus gros, les quatre intermédiaires figurant un 
carré parfait , et les quatre latéraux deux lignes di- 
vergentes; les Jbrcipules abaissées perpendiculaire- 
ment , ou plutôt dirigées sensiblement en arrière , 
renflées à leur base supérieure , fort rétrécies et 
comme étranglées près du crochet , garnies sur le 
côté extérieur , mais dans le mâle seulement , d'une 
rangée d'épines , pourvues d'une gouttière très-obli- 
que, bordée de deux rangs de longues dentelures et 
d'un crochet très-relevé dans le repos; les mâchoires 
convergentes , très^inclinées sur la lèvre , larges et 
renflées à leur base , terminées presque en pointe et 
contiguës au sommet, à palpe grand; le palpe mâle, 
très-grand, ayant l'article humerai long, courbé, 
épineux , le cubital dilaté en appendice et tronqué au 
sommet , égal au radial, qui est un peu moins dilaté^ 
mais également tronqué ; la valve digitale interne , 



320 EXPLICATION DES PLANCHES. 

ovale - oblongue , ëchancrëe postérieurement à son 
bord supérieur, munie à sa base externe d'une apo- 
physe cornée, recourbée , dilatée vers le bout, et le 
bouton excitateur égal à la valve libre , corné , ren- 
flé , pourvu à son sommet de trois conjoncteurs sail- 
lans en avant, le principal triarticulé, à article gros 
et compliqué , à dernier article légèrement courbé , 
pointu; le premier auxiliaire oblong, terminé par 
trois pointes obtuses, le second auxiliaire demi^ 
membraneux , spatule ; le palpe de la femelle ter- 
miné par un ongle pectine; le labre incliné, très- 
épais, très-haut à son bord antérieur, qui est arrondi 
au sommet, et surmonte de beaucoup la lèvre, cilié 
sur son arête dorsale, et muni dune épichile assez 
près du bout; la lèi^re stefnalè moins longue que 
large , très-arrondie des deux côtés , presque dès sa 
base , échancrée au sommet , à sous-palais étroit.; les 
pieds assez grands, autrement proportionnés dans 
les deux sexes : dans le mâle , la première paire , la 
seconde, la quatrième, la troisième; dans la fe- 
melle, la quatrième, la première, la seconde et la 
troisième successivement plus courtes ; les cuisses 
de la première paire du mâle garnies d'un rang 
d'épines en dessous. 

I. 9. Erk^owe vagans, Érigone errante. 

Cette espèce, fort singulière, a ëté retrouvée par M. Sayî- 
gnj 9 aux environs de Paris , sur les barrières du petit 
parc de Versailles. 

9. z. Individu ttiâle très -grossi. 2', grandeur natu- 
relle. 



ARACHNIDES. PL. 11. 3a 1 

Des jardins du Kaîre. -— Il ayaît le thorax rouge ^ testacé ; 
V abdomen brun-noIràtre , sojeux ; les pieds testacés. 

9. B. Le thorax du même individu , vu de face, mon- 
trant les six épines rangées sur le bord exté- 
rieur de chaque forcipule : — œ' , les yeux. 

9. C. Le même thorax vu de proËl : — aé , les yeux ; 

— c , la forcipule 5 — d, le palpe maxillaire. 
9. a^. Les yeux du même très-grossis, avec le bord fa- 
cial du thorax, qui laisse entre eux et lui un 
large bandeau : ces yeux représentent ici deux 
lignes courbées en devant ; mais il suffit d'in- 
cliner un peu le thorax pour leur voir figurer 
deux lignes opposées par leur concavité. 

9* E. La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

— c, les forcipules; — d, les mâchoires j — 
é., la lèvre sternale qui est très-dépassée par 
le labre. 

9. c» La forcipule droite séparée , offrant les neuf lon- 
/ gués dentelures de la gouttière, alignées sur 
deux rangs. 
9.. g. Un pied antérieur du même individu mâle. 
9. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 

PLANCHE 2. 

ULOBORES, EUGNATHES, ÉPÉIRES. 



Genre ULOBORE, ULOBORUS. 

Fio* z. 

Le genre nlobore, fonde' par M. Latreille, offre une 
analogie frappante avec celui des eugnathes de M. Savi- 
H. N. XXII. ai 



323 EXPLICATION DES PLANCHES. 

gny, ou tetragnathes des auteurs; cependant il s'en 
éloigne par les yeux situes sur le bord antérieur du 
thorax , disposés sur deux lignes transverses , un peu 
courbées en sens contraire > et plus écartées à leur extré- 
mité; par les mâchoires à lobe élargi et arrondi , et par 
des forcipUles très-courtes. Les ulobores sont rangés, par 
M* Latreille', dans la quatrième section des fileuses, 
celle des orbitèles ou des araignées tendeuses. Ils occu- 
pent le centre de leur toile, et leurs pieds sont alors dis* 
posés comme ceux des eugnathes , c'est-à-dire que les 
deux premières paires se portent en avant, tandis que 
la quatrième paire est dirigée en arrière et la troisième 
transversalement : q^ielques figures représentent cette 
disposition. 

n. I. Uloborus flavus, Ulobore jaune. Sav. 

I» z. Individu femelle, vu en dessus, grossi, l', gran- 
deur naturelle. 

Des environs de RoseUc.-— Il avait le thorax blanchâtre et 
sojeux , le dessus de Vahdomen d^un jaune vif, velouté , 
à villosités divisées par petits compartlmens visibles à la 
loupe ; le dessous d'un jaune pâle , avec une bande obs- 
cure fort peu marquée , lisérée de jaune-blanchâtre ; les 
pieds blanchâtres , entourés d'anneaux plus clairs. 

I. %. Autre individu femelle plus grossi, vu de pro- 
fil. %\ grandeur naturelle. 

Des jardins du Kaire.-^Il ressemblait au précédent par ses 
couleurs. 

I. aé. Les yeux du second individu, vus exactement 

* Règne ftnimal de Cuuier, tome ni , page 88. 



ARACHNIDES. PL. 2. SaS 

en dessus, avec le bord facial du thorax a% 
dont ils sont séparés par un étroit bandeau. 

I . E. hsL bouche du même, vue par sa face postérieure : 

— -c, les forcipules ; — d , les mâchoires ; -^-i- 
é, la lèvre sternale très-dépassée par le labre^ 

T . c. La forcipule gauche détachée , dont la gouttière 

offre deux rangées de cinq dentelures. 

1. g-L Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même , et de leurs divisions princi- 
pales, la hanche et la cuisse comprises dans la 
première de ces divisions. 

Genrv EUGNATHE, EUGNÂTHJ. 

Fia. a» 3, 4. 

M. Savîgny a cru devoir substituer le nom d eugna- 
ihe à celui de tetragnathe ; niais il a conserve' la cir- 
conscription de ce genre très-naturel, fonde' par M. La- 
treille, et dont les caractères distinctifs sont d'avoir 
les yeux situe's au bord ante'rieur du thorax , et disposes 
sur deux lignes transverses presque parallèles , faible- 
ment courbe'es en arrière ; des mâchoires à lobes allon- 
ges , et des forcipules très-longues. Ces arachnides ont 
du reste une conformité frappante avec les ulobores : 
elles se tiennent , comme elles, au centre de leur toile, 
et donnent à leurs pieds la même disposition; ce qui 
les fait reconnaître au premier abord. 

n.. 2. EuGNATHA nitens, Eugnathe brillante, 

M. Savîgnj observe que cette eugnathe et les deux suivantes 
diffèrent évidemment de deux espèces que Ton trouve 
aux environs de Paris, dont une, l'eugnathe étendue 

21. 



324 EXPLICATION DES PLANCHES. 

est connue depuis long-«temps , et dont l'autre, qu'il 
nomme eugnathe chrysochlore , est encore inédite. 

2. z. Individu femellç, grossi. t\ grandeur naturelle. 

Des environs de Rosette. — ^11 avait, en dessus, le thorax 
d'un roux pâle et soyeux , avec deux raies blanchâtres ; 
V abdomen gris tirant au violet, orné du dessin d'une 
feuille très-oblongue , sinuée antérieurement , crénelée 
postérieurement, d'un gris nébuleux, liséré de noirâtre, 
divisé sur la longueur par une nervure ou plutôt par un 
disque intérieur lancéolé, découpé des deux côtés en 
trois dents correspondant aux trois principaux angles du 
disque extérieur, d'un roux doré, également bordé de 
noirâtre , et subdivisé lui-même par une ligne formée de 
deux traits en losange en dessus ; le sternum roussâtre; 
le dessous de V abdomen d'un jaune doré , avec une bande 
noire bordée de jaune très-clair, et terminée en pointe 
aux filières ; les pieds d'un roux clair, avec des anneaux 
blanchâtres peu marqués. 

a. -Z. L'abdomen du même individu séparé du thorax 

et retourné. 

On remarque fort bien sur cette figure , que les courtes 
villosités auxquelles l'abdomen doit son éclat, sont di- 
visées par petits compartimens. 

2 , B. Le thorax du même , vu de face : — arf , les yeux , 

qui en occupent toute la largeur et débordent 
des deux côtés la ligne extérieure des forci- 
pules; — c, les forcipules; — d, les palpes 
maxillaires. 

2. E^ La bouche du même, vue par sa face posté- 
rieure : — , les forcipules, qui , quoique fer- 
mées, dépassent de beaucoup Particle cubital 
des palpes maxillaires j — d, les mâchoires, 
dont le palpe serait moins long que les forci- 



ARACHNIDES. PL. a. 325 

pules , si les crocliels de celles-ci étaient ou- 
verts ; — e', la lèvre sternale très-dépassée par 
le labre. 

2. c. La forcipule gauche détachée : cjle n^a pas moins 

de dix-huit dents sur deux rangées de neuf 
chacune;, les quatre dents supérieures un peu 
i^lées. 

a. d. La mâchoire droite , dont le sommet est armé de 

trois petites dents. 

2. e^ Le labre détaché de la lèvre sternale : il est ca« 

rené et sans poils. 

2. • e. La lèvre sternale ( biarticulée ). 

IL 3. EuGifATHA pelusia, Eugnathe pélusienne. 

Cette espèce a la conforinatîon générale de la précédente ; 
elle offre aussi les mêmes caractères essentiels. 

3^. t. Individu femelle encore jeune, vu en dessus, 

grossi. i\ grandeur naturelle. 

De rtle de Rosette. »*• Il différait de l'Individu suivant par 
son thorax brun, marqué de deux bandes d'un jaune 
pâle. 

Ses/orapules étalent courtes , très-înclinées et fort sem- 
blables à celles des uloboresj ce n'est que par l'âge 
qu'elles atteignent un développement excessif. 

3. . z. Autre individu femelle' adulte, grossi et vu de 

profil. z'<, grandeur naturelle. 

Des ilôts du lac Menzaleh. — Il avait, en dessus, le thorax 
d'un jaune pâle et soyeux , avec deux raies blanchâtres 

' M. Savigny avait d^ abord re- Le signe du mâle est resté joint an 

présenté cet individu avec les pal- naméro de la figure, mais c'*est à 

pes du màle; depuis, il a fait sup- tort; on devra le remplacer par le 

primer le renflement qui caractérise signe de la femelle , X • 
ce sexe , et il en a fait une femelle. 



326 EXPLICATION DES PLANCHES. 

peu marquées; Vahdom^n orné d^une feuille linéaire, 
d'un jaune mêlé de roux, découpé des deux côtés en 
sept festons bordés de brun , et encadré de jaune doré 
clair ; le premier et le second festons petits , le troisième 
grand , demi-orbîculaire , séparé de son opposé par une 
nervure rousse ; les suivans et leurs opposés réunis en 
cœur, presque égaux en dessous; le sternum blanchâtre; 
le dessous de V abdomen jaunâtre, bordé sur les côtés 
d'un trait obscur qui suiyait les contours de la feuille 
• dorsale , et divisé sur son ndlieu par une bande obscure 
terminée postérieurement en pointe ; \es pieds d'un jaune 
très-pâle. 

3. aé. Les yeux du même individu ^ vus en dessus , 

avec le bord facial du tborax. 

3, £*. La bouche d'un individu m^le^. vue ps^r sai face 

postérieure : — c , les forcîpules assez forte- 
ment courbées en dehors, armées de vingt- 
deux dents sur deux rangées de onze chacune, 
sans compter trois autres dents ou épines plus 
longues y, rapprochées du cirochet ; — d , les 
mâchoires avec leur palpe; — -J^, Porgane ex- 
citateur ; *— é , la lèvre sternale très-dépassée 
par le labre. 

3, df. L'organe excitateur séparé, vu par sa face exté- 
rieure : on remarque la valve et son apophyse, 
et le bouton couronné par ses conjoncteurs. 
L'examen des deux figures fait voir le palpe 
du mâle k valve di^ts^le interne^ étroite, lé- 
gèrement échancrée des deux côtés, pourvue 
k son insertion externe d'une apophyse mobile, 
lancéolée; et à bouton excitateur, supporté par 
la base épaissie de sa valve, plus large qu'elle, 
plus court, libre, globuleux, couronné par 



ARACHNIDES. PL. 2. 827 

deux con joncteurs contournés et avancés (et, a 

ce qu'il parait, par un troisième fort court) ; 

le conjoncteur principal très-long, triarticulé, 

, « sétacé, roulé séparément en un tour de spire, 

et reçu ensuite dans une rainure dorsale de 
l'auxiliaire, qu'il dépasse à la pointe j le con* 
joncteur auxiliaire grand , rétréci graduelle- 
ment de la base au sommet, prismatique, con- 
cave en dessus , terminé par une pointe torse. 

3. g-L Les Qiesures comparatives des pieds du même. 

,11 4- EuGNAT^A filiformîs , Eugnathe filiforme. 

Cette espèce e^t remarquable par son abdomen filiforme , 
terminé en pointe et par ses yeux dont les quatre inter- 
médiaires sont un peu plus gros que les quatre latéraux. 

4. 2. Individu femelle grossi. l\ grandeur naturelle. 

De l'intérieur dû Delta. — 11 avait le thorax ai wx gris ar- 
genté; \ abdomen d'un jaune vif, divisé sur la longueur, 
en dessus par une ligne obscure ; les pieds d'un gris li- 
vide. 

4. ae. Les yeux du même individu, avec le bord facial 

du thorax , vus un peu en devant : ils figurent, 
dans cette position deux li|[nes courbées en 
sens contraire, et rapprochées par leur con- 
vexité. 

4. s. Les mêmes yeux plus inclinés, et vus exacte- 

mei^t e^ dessus : ils représentent , dans cettç 
position , deux lignes courbées l'une et l'autre 
en arrière, l'antérieure moins que la posté- 
rieure. 



3a8 EXPLICATION DES PLANCHES. 

I 

Genre ARGYOPE, ÂRGIQPE. 

FiG. 5, 6, 7. 

Ce nouveau genre, établi par M. Savigny, offre les 
plus grands rapports avec les ëpëires, aux dépens des- 
quelles il nous paraît forme; ses caractères distinctifs 
sont tellement fugaces , qu'on ne découvre de diffé- 
rence notable que dans les yeux latéraux anteneurs, 
beaucoup plus petits que les autres , tandis que, dans 
le genre épëire, ces yeux égalent et même surpassent 
en grosseur les yeux latéraux postérieurs, qui sont les 
plus petits de tous. M, Savigny a décrit très au long 
Inorganisation exte'rieure des argyopes, et principale- 
ment celle de Targyope aure'lie. On peut extraire, de 
cette description , les caractères suivans ; thorax dé- 
primé, large, rétréci seulement vers les yeux, avec le 
sternum en cœur ; V abdomen plus ou moins allongé 
dans les mâles, qui sont toujours très-petits, allongé 
aussi dans les jeunes femelles, mais arrondi en ovale 
dans les femelles adultes , peu convexe, marqué de plu*- 
sieurs paires successives de points enfoncés, disposés 
sur les intersections des segmens. Ces points enfoncés 
manquant à la jonction du troisième segment avec le 
quatrième, et à celle du sixième avec le septième (ceux 
de la seconde et surtout de la troisième paire sont gé- 
néralement plus gros que. ceux des paires suivantes)'; 
les filières non saillantes situées très-inférieurement à 

1 Des points semblables se mani- d^àraignées ; mais ils sont quelque- 
festçQt sur Tabdomen de beaucoup fois difficilement visibles. 



ARACHNIDES. PL. 2. 829 

1 abdomen ; les deux inte'rieiires fort petites, recouvertes 
par les quatre extérieures , qui sont articulées , larges , 
triangulaires, et qui convergent en rayons vers lanus. 
Elles ont, de plus, les jk^ujt situés au bord antérieur 
du thorax , disposés sur deux lignes transverses con- 
tiguës à leur extrémité; la ligne antérieure droite, la 
postérieure très-courbée j les yeux inégaux , les inter- 
médiaires postérieurs un peu moins gros , et les laté- 
raux antérieurs beaucoup plus petits que les autres, 
les quatre ' intermédiaires figurant un quadrilatère 
moins large que long, faiblement rétréci en devant, 
et les quatre latéraux, deux courtes lignes diver- 
gentes; lesforcipules abaissées perpendiculairement, 
renflées à leur base antérieure , coniques , à gouttière 
oblique bordée de deux rangs de dents aiguës , et à 
crochet très-relevé dans le repos ; les mâchoires pa- 
rallèles, larges, dilatées à leur bord extérieur , très- 
arrondies, écartées à leur sommet, à palpe mé- 
diocre i le palpe mâle ayant larticle cubital égal au 
radial, celui-ci court, cupule; la valide digitale in- 
terne, ovale-oblongue , pourvue à la base externe 
d'une apophyse grêle, recourbée, et un peu dilatée 
vers le bout , et le bouton excitateur presque égal à 
la valve, conformé vraisemblablement comme dans 
Vargyopejasciata y ou aranea fasciata de Fabricius 
(c*estrà-dire renflé, corné, pourvu de trois conjonc- 
teurs, dont le principal est totalement replié dans 
rinaction , tandis que les deux auxiliaires sont sail- 
lans parallèlement en dessous; le conjoncteur princi- 
pal grand , allongé , distinctement triarticulé, à der- 



33o EXPLICATION DES PLANCHES. 

nier article plus court que le pénultième, arque , 
courbé brusquement à la pointe; le premier auxi- 
liaire oyale , plus large au sommet , pectine sur ses ' 
bords , concave et armé, vers le bout de la concavité, 
d'un long crocbet vertical ; le second auxiliaire demi- 
membraneux, en spatule oblongue, peu concave, 
légèrement crénelé); le ;>a/y9e femelle ayant larticle 
cubital court, le radial long, et le digital terminé 
par un ongle pectine; le /a&re médiocrement avancé 
sur la lèvre sternale, dépassé par elle, très-haut, ré- 
tréci en angle par devant, et brusquement incliné, 
garni sur les côtés de soies longues et touffues, qui 
convergent vers son angle antérieur, et pourvu su- 
périeurement d'une épicbile large , comme échancrée 
en cœur , dont le milieu , prolongé en pointe longue 
et subulée, est chargé d'un bouquet de soies; la fêvre 
sternale beaucoup moins haute que large , demi-cir- 
culaire , ayec le sommet légèrement avancé en pointe, 
recourbée vers le palais; les piadf grands, propor- 
tionnés de même dans les deux sexes; la première 
paire , la seconde , la quatrième successivement un 
peu moins longues; la troisième courte, atteignant 
néanmoins, lorsqu'elle est étendue, l'extrémité des 
jambes des précédentes; les tarses munis de deux on- 
glet supérieurs régulièrement pectines , mais à dents 
peu nombreuses et d'un ongle inférieur , grand , sim- 
ple, courbé fortement dès sa base, et recourbé à la 
pointe, qui est reçue entre deux soies plantaires très- 
grosses , dentées en scie , courbées , aiguës. 



ARACHNIDES. PL. 2. 33 1 

II. 5. Argyope aurelia, Argyope aurélie. 

Cette espèce, fort commune dans la France méridionale, 
TËspagne , Tltalie , etc. , est la même que Varanea iri-r 
fasdaia de Forskal, que Ton a confondue avec Vara^ 
nea fasdata de Fabricius , qui est cependant fort dis- 
tincte. 

5. î. Individu mâle assez voisin de l'état parfait, grossi. 

;% grandeur naturelle. ^ 

Des environs du Kaire. ^-^ Il avait , en dessus , le thorax d'un 
blanc argenté ; V abdomen d'un fauve pâle , rayé transver- 
salement , mais très-peu distinctement de brun , marqué , 
sur la longueur, de deux doubles raies sinuées noirâtres, 
et, sur son extrémité , de quatre petits traits roux croisés 
postérieurement par d'autres traits de la même couleur : 
en dessous , le thorax brun clair, les côtés de l'abdomen 
rayés transversalement de fauve et de brun, le milieu 
d'un noir profond, séparé des côtés par deux bandes 
d'un jaune clair , assez prolongées pour comprendre et 
entourer les filières ; les pieds fauves , faiblement annelés 
de brun. 

5. aé. Les yeux du même individu , avec le bord facial 

du thorax : ces yeux , les deux petits latéraux 
exceptés, sont presque d'égale grandeur. 

5, df. Les trois derniers articles d'un palpe du même: 

le cubital et le radial sont courts , le digital , 
simplement renflé , n'offre pas encore Torgane 
excitateur. 

5, z. Individu femelle de grandeur naturelle. 

Des environs d'Alexandrie. — Il avait, en dessus, le thorax 
d'un blanc argenté , très-brillant ; V abdomen divisé , par 
des lignes d'un noir velouté , en neuf à dix segmens trans- 
verses , alterna tivepient argentées et dorées ; les derniers 



332 EXPLICATION DES PLANCHES. 

coapés longîtudînalement par quatre traits noirâtres : en 
dessous , le thorax brun vineux , avec une croix jaune ; 
les c6tés de Fabdomen variés d'ondulations brunes et 
cendrées , le milieu noir, séparé des côtés par deux ban- 
des blanches^ et orné de quatre points de la même cou- 
leur ; les filières entourées de blanc ; les pieds d'un rouge 
vineux, annelés de noir, bérissés de poils également 
noirs. 

5. C. Le thorax du même individu , vu de profil : — 

8^, les yeuxj — c, la forcipulej — d, la mâ- 
choire. 

5. aé. Les yeux du même, vus exactement en dessus, 

avec le bord facial du thorax. 

5. E. La bouche du même, vue par sa face postérieure: 

— 0, les forcipules; — d, les mâchoires; — 
e', la lèvre sternale qui n'est point dépassée 
par le labre. 

5. c. La forcipule droite séparée, offrant les six dents 

qui bordent la gouttière. 

5. d. La mâchoire droite : on remarquera surtout la 

largeur de la partie ciliée. 

5. e\ La lèvre sternale vue par-dessous. 

5. é*^ Cette même lèvre sternale, vue en dessus, of- 
frant le labre tout entier, qui est, de même 
que les mâchoires , très-garni de cils : on dis- 
tingue ce labre et Pépichile. 

5. g-/. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 

5. • • iw. L'épigyne du même , vue de profil : les parties 

dont elle se compose sont distinguées par des 
lettres dans la figure suivante. 

5, '*nC La même épigyne relevée et faisant voir, de face. 



ARACHNIDES. PL. ^. 333 

deux ouvertures qui communiquent avec deux 
cavités plus intérieures, dans lesquelles les 
conjoncteurs se retirent; ces conjoncteurs, in-^ 
. visibles à l'extérieur, sont fort di£Pérens de 
ceux du mâle , mais ils ne sont pas moins com- 
pliqués ; sur le dos de l'épigyne , entre les 
deux grandes ouvertures , se trou;ve un petit 
' pore longitudinal, sessile dans ce genre, et 

que nous verrons, dans celui des épéires , porté 
par un prolongement particulier. 
ffc" sont les deux grandes ouvertures j — tt sont 
deux feuillets ou replis membraneux, situés 
entre elles et l'issue de l'organe sexuel, qui 
est recouverte par une petite valvule. 
5 . * * t . Le cocon du même individu , contenant ses oeufs : 

il présente la forme d'un sphéroïde tronqué 
supérieurement, et dont la face aplatie est 
entourée d'un rebord a quatre ou cinq pointes 
saillantes. Ce cocon était d'un vert sombre. 

5. 3. Autre individu femelle, vu en dessous. 

Des environs du Kaire. -— 11 ofiEraît les couleurs du précé* 
dent. 

5. 6. Le thorax du même individu, vu de face : les 

yeux occupent presque toute la largeur du 
thorax; ils sont néanmoins compris entre les 
deux lignes extérieures des forcipules; les deux 
intermédiaires antérieurs sont portés sur une 
éminencetrans verse, et les deux latéraux de 
chaque côté, sur un tubercule obliqua; — c, 
les forcipules; -*- d, les palpes maxillaires. 

5. gy. L'extrémité du tarse d'un pied antérieur du 



334 EXPLICATION DES PLANCHES, 

même : le peigne de chaque ongle supérieur 
n'a pas plus de quatre dents. 

IL 6. Abgyope sericea, Argyope satinée. 

Cette espèce diffère de la précédente par la configaratîon 
de son abdomen , écbancré légèrement à sa base , terminé 
en arrière par un angle saillant , et découpé des deux cA- 
tés en quatre k cinq autres angles , peu prononcés dans 
les mâles , qui sont toujours très-petits , mais dont les 
trois intermédiaires ressemblent , dans les femelles , à de 
gros mamelons. ' 

Ses j-eux latéraux postérieurs sont plus petits à proportion 
des intermédiaires ; les quatre intermédiaires figurent un 
carré moins sensiblement rétréci en devant. 

6. i. Individu femelle encore éloigné de l'état parfait^ 

grossi. — z\ grandeur naturelle* 

Des environs' d^ Alexandrie. — Il avait, en dessus, le thorax 
d'un blanc argenté ; Vahdomm d'un blanc argenté sur le 
milieu, d'un fauve doré sur les côtés, marqué de deux 
lignes brunes exactement marginales, qui suivaient les 
arêtes et les sinuosités des angles , et de deux lignes 
&uves, un peu plus intérieures : en dessous, le tho- 
rax brun , marqué d'une tacbe jaune , allongée ; les côtés 
de V abdomen ondes de jaunâtre et de brun; le milieu 
brun , séparé des, côtés par deux bandés jaunes , trop 
courtes pour entourer postérieurement les filières , et 
marqué, en avant de celles-ci, d'un point jaune; les pieds 
fauves , annelés de noir. 

6. SI. Individu femelle adulte ^ de grai^deur naturelle. 

|)es environs du Kaire. — Il avait, en dessus, le thorax 
d'un blanc argenté très-brillant; l'abdomen^ du même 
blanc argenté , varié par dix taches marginales , d'un noir 
velouté, disposées sur ses dix angles, et chargé, en ou- 
tre, à sa base, d'un point noir enfoncé, suivi de plu- 
sieurs autres , placés successivement par paires ; les cinq 



ARACHNIDES. PL, a. 335 

derniers plus petits, compris entre deux marques rous- 
ses , irrégulières , qui communiquaient avec les dix angles 
postérieurs : en dessous , le thorax noir , avec une tache 
rousse, découpée; les côtés de Vahdomen ondulés de 
brun-noir et de roux, le milieu tout noir, séparé des 
côtés par quatre gros points d'un roux clair, disposés en' 
carré , et marqués d'un point semblable en ayant des filiè- 
res : les pieds rouges , annelés de noir , et parsemés de 
poils noirâtres, à tarses presque noirs. 

6. aé. Les yeux du même individu , avec le bord facial 

du thorax : ces yeux sont tous sensiblement 
inégaux entre eux. 

6. F. Les quatre filières extérieures , et le tube ou ma- 
melon anal qui converge avec elles; les deux 
filières antérieures sont plus grosses que les 
postérieures : — H indique l'anus. ,. 

6. 5. Le même individu retourné et vu en dessous. 

IL 7. Argtopb splendida, ^rgycjpe ecZa^/zfe. 

Cette espèce serait exactement conformée comme la pré- 
cédente, si son abdomen n'était plus étroit, elliptique, 
très-obtus, marqué sur le dos de cinq paires de points 
très-apparens. 

Ses pieds sont aussi plus robustes. 

7. z. Individu femelle non adulte, grossi. i\ grandeur 

naturelle. 

Des environs d'Acre. -*- Il avait, en dessus, le thorax ar-- 
genté ; V abdomen également argenté , marqué de brun et 
de roux sur les dix angles obtus qui en découpaient les 
côtés, de deux lignes brunes et ondulées qui suivaient 
la base de ces angles , et , entre ces deux lignes , de cinq 
paires de points obscurs : en dessous , le thorax brun , di-^ 
visé par une ligne jaune ; les côtés de Vabdomen ondulés 
de brun et de gris ; le milieu noir, séparé des côtés par 



336 EXPLICATION DES PLANCHES. 

deux bandes jaunes , et marqué d'un point jaune en avant 
des filières : elles-mêmes entourées de quatre autres 
points; les pieds d'un roux très-vif, annelés de noir, 
parsemés de poils roussâtres. 

Genre ÉPÉIRE, EPEIRJ. 
FiG. 8, 9, lo. 

Le genre épéire , fonde' par M. Walckenaër, est un 
des plus nombreus: en espèces; il en contient plus de 
soixante , qui se trouvent groupées, suivant là forme de 
leurs corps, en plusieurs sections, dont on pourrait 
bien un jour extraire quelques genres; de'jà M. Savigny 
a crée à leurs dépens celui desargyopes. Toutefois, cet 
exemple ne devra être suivi qu'avec une grande réserve; 
car ces espèces constituant une division très-naturelle, 
on risquerait detablir des distinctions qui seraient 
basées sur des caractères fugaces et de peu d'impor- 
tance. 

Les épéires appartiennent, dans la méthode de 
M. Latreille*, à la famille des JSleuses, section des 
orbitèles ou araignées tendeuses ; les caractères essen- 
tiels du genre sont : des Jorcipules droites, à crochets 
repliés le long de leur côté interne; des filières exté- 
rieures presque coniques , peu saillantes , disposées en 
rosette; la première paire de pieds ^ et ensuite la se- 
conde, les plus longues de toutes, la troisième la plus 
courte; huit j^euo:, dont quatre intermédiaires, for- 
mant un carré , les autres moins gros , rapprochés par 
paires , un de chaque côté; les latéraux postérieurs plus 

■ Rèqne animal de Cutfier^ tome m, page 89. 



ARACHNIDES. PL. 2. 337 

l^etits que les antdrieurs; des mâchoires droîteâ^ dila- 
tées dès leur base , en forme de palette ovale ou arron- 
die} Uifre stemàle presque demi-ci rculaîre ou triangu- 
laire. Toutes les espèces sont se'dentaires , forment une 
toile à re'seaux réguliers, compose's de spirales ou de 
cercles concentriques , croises par des rajons droits 
qui divergent du centre à la circonférence : l'araignée 
se tient au milieu et guette sa proie. M. Savigny décrit 
plusieurs espèces nouvelles. 

n. 8. Epeîra armida, Épèire armide. 

Cette espèce a les plus grands rapports avec Fëpélre adîanté 
qui se trouve en France et en Italici. 

8. /. Individu femelle, grossi, z', grandeur naturelle. 

8. X. Le même individu femelle, dont on a retranché 

les pieds , représenté de profil , offrant un abdo- 
men très-convexe et très-avancé sur le thorax. 

Des environs d* Acre. — ^ Il avait , en dessus , le thorax d^un 
blanc soyeux ; Vabdomen orné d'une feuille très-^oblongue 
profondément festonnée , d'un blanc de lait , bordée de 
uoir et lisérée de blanc pur, à nervure longitudinale, 
large , roussâtre , sinuée , sans nervures transvefses ; cette 
première feuille, dessinée sur un second disque, d'un 
blanc-jaunâtre , profondément découpé , à divisions très- 
pointues, lisérées de blanc pur, et prolongées obliquement 
sur le fond roussâtre des côtés : en dessous , le sternum 
brun , les côtés de Vabdomen ondulés de roux et de blan- 
châtre ; le milieu noir, mêlé de blanchâtre , et limité sur 
les côtés par deux raies d'un jaune pâle , très-faiblement 
courbées aux deux bouts , correspondant postérieurement 
à deux gros points ronds, jaunâtres, suivis de deux au- 
tres très-petits qui accompagnaient les filières ; les pieds 
pâles , à jambes et tarses annelés de noirâtre. 

H. N. xxn. 21 



\ 



338 EXPLICATION DES PLANCHES, 

8. si. Les yeux du même individu , avec le bord facial 

du thorax. 

8. "m. Uépigyne du mêiQe, vue de profil : on distingue 

surtout le prolongement tubuleux et annelé ç, 
qui est terminé par un cuilleron corné. 

8. =»3. Une des deux bourses respiratoires du même, 

vue a l'extérieur. 

îl. 9. Epeira circe, Épéire circé. 

Cette espèce se trouve aussi en Italie : M. Savigny ne pense 
pas qu'elle ait été encoxe décrite. 

9. z. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle. 

5. %, Le même individu, dont on a supprimé le tho- 
rax, retourné et vu en dessous. 

De l'intérieur des maisons d'Alexandrie. — U avait, en des- 
sus , le thorax cendré , plus obscur sur les bords ; Vabdo" 
men cendré, roussâtre, rayé transversalement de jaune 
clair, orné du dessin d'une feuille rhomboïdale , prolon- 
gée à son angle postérieur, festonnée, d'un brun doré, 
bordée de noir et lisérée de jaune clair, à basé ferrugi- 
neuse , teripinéé entre les tubercules par deux nervures 
obliques et sensiblement arquées , correspondant aux 
deux angles latéraux du disque ; à nervures moyennes , di- 
visées par taches oblpngues , cendrées , ,et à nervures 
transverses noirâtres : en dessous , le sternum cendré , 
les côtés de Tabdomen rayés comme en dessus , le mi- 
lieu d'un brun foncé , divisé par un tris^gle. ^igu , d'un 
gris-jaunâtre , en deux bandes longitudinales | des bandes 
précédées chacune par une tache carrée d'un j^ne clair, 
et ces deux taches unies , par deux traits latéraux de la 
même couleur, à deux grosses mouchetures jaunes , si- 
tuées sur les bandes brunes , en avant des filièi*e^ ^ celles- 
ci accompagnées de quatre petits points jaunes ; les pieds 
roux , annëlés de noir. 



ARACHNIDES, PL. 2. SSg 

g. si. Les jeux du même iadividu, avec le bord facial 

du thorax , dont ils sont séparés par un ban- 
deau très-étroit : ils débordent des deux côtés 
la ligne extérieure des forcipules. 

9. -E". La bouche du même , vue par sa face postérieure , 

offrant les forcipules c, les mâchoires d/et la 
lèvre sternale e', que le labre ne dépasse point. 

9. g-1. Les mesures comparatives des pieds du même. 

IL IG. Epeira apoclisa, Epéire apoclise. Walck. 

M. Savigny observe que l'épéire apoclîse varie beaucoup ^ 
non-seulement par ses couleurs , maïs encore par les pro- 
portions des pieds , tantôt plus longs et plus robustes ^ 
tantôt plus grêles et plus courts, comme on le voit en 
comparant les figures qu'il donne. On ne peut distin- 
guer de ces variétés quelques espèces voisines , que par 
l'examen attentif du dessin de l'abdomen, et par celui de 
la structure des palpes, dont le dernier article présente, 
dans les mâles , des différences notables. C^tte espèce se 
trouve en Europe et aux environs de Paris. 

10. z. Individu mâle non adulte, grossi, i', grandeur 

naturelle. 

Des environs de Rosette. — Il avait, en dessus, le thorax 
roussàtre, pubescent; V abdomen cendré, orné du dessin 
d'une feuille ovale-oblongue , festonnée, comme inter- 
rompue par la suppression partielle de ses trois lobes , 
effacés antérieurement , à disque brun mêlé , plus foncé 
postérieurement , bordé de noir et liséré de jaune pâle ; 
à nervures d'un cendré-rougeâtre , la nervure longitudi- 
nale très-large , simple ; la première nervure transverse 
très-courte ; la seconde également courte , donnant à la 
base de la longitudinale une forme triangulaire , la troi- 
sième complète , oblique , et sensiblement arquée ; les 
suivantes exactement transverses ^ très-peu visibles : en 

' 22. 



34o EXPLICATION DES PLANCHES. 

* dessous , le sternum brun clair, les côtés de Fabdomen 
ondulés obliquement de noirâtre , le milieu noir , com- 
pris entre deux bandes longitudinales d'un jaune pâle , 
dilatées et faiblement courbées en dedans , vers le bout, 
suivies de quatre petits points jaunâtres qui entouraient 
les filières ; les pieds roux , plus pâles sur les deux pre- 
miers tiers des cuisses ; à jambes et tarses sans anneaux 
sensibles. 

10. Af. Le palpe du même individu, dont le renflement 

terminal atteste que l'organe excitateur est prêt 
a se déclarer. 

lo. a. Individu femelle grossi. z\ grandeur naturelle : 

les pieds replies. 

Des bords du Nil , aux environs de Rosette. — Il avait , en 
dessus, le thorax roux; V abdomen d'un jaune safrané, 
rayé obliquement de brun , orné , sur le milieu du dessin , 
d'une feuille oblonguc , festonnée , comme interrompue 
par l'absence de ses troisièmes lobes à deihi effacés; à 
disque brun , bordé de noir et liséré de jaune clair ; à ner- 
vures safranées , la nervure longitudinale double , la pre- 
mière nervure transverse très-courte et peu visible, la 
seconde également courte , large , coupant la longitudi- 
nale , dont la base triangulaire était marquée successive- 
ment de deux points jaunes ; la troisième complète , large , 
oblique et sensiblement arquée ; les suivantes complètes , 
exactement transverses , étroites , presque imperceptibles 
vers l'anus : en dessous, le sternum brun; le dessous 

' de V abdomen coloré , comme dans l'individu précédent ; 
les pieds de même , mais d'un roux plus foncé. 

10. *'m. tJn des deux orifices postérieurs de l'épîgyne du 

même , et son crochet. Il existe après les cro- 
chets deux lobes membraneux, et, avant eux, 
un petit tube intermédiaire fort semblable k 
celui de Pépéire armide, mais plus court, et 



ARACHNIDES. PL, 3. 34 1 

dirigé immédiatement en arrière. Ces parties 
n'ont pas été représentées. 
lo. 3. Autre individu femelle, grossi, vu en dessous. 

3\ grandeur naturelle. 

De rîle de Rosette. — Il avait, en dessus, le thorax d*un 
gris livide ; V abdomen cendré clair, offrant le dessin d^une 
feuille oblongue festonnée, interrompue par l'absence 
complète de ses troisièmes Ibbes; à disque noirâtre bordé 
de noir et liséré de blanc; à nervures cendrées, la ner- 
vure longitudinale double, imparfaite; la première ner- 
vure transverse très-courte; la seconde -courte, coupant 
la longitudinale, dont la basd pyramidale renfermait un 
point blanc ; la troisième nervure indistincte ; la quatrième 
complète, étroite, exactement transverse, ainsi que les 
suivantes, qui devenaient presque imperceptibles vers 
l'anus : en dessous , le siemum rougeâtre ; V abdomen co- 
loré, comme dans les deux individus déjà décrits; les 
pieds d^un cendré livide , annelés de brun à cliaque ar- 
ticulation et sur le milieu des jambes et des tarses des 
deux paires antérieures. - 

PLAI^GHE 3. 

ÉÇÉIRES, CLOTHOS, LATRODECTES, 

PHOLQUES. 



Suite du Genre ÉPÉIRE, EPEIRJ. 
FiG. I, a,. 3, 4, 5. 

III., i-.a..SuiTE de YÉpéire apoclise. „ 

I . / . Individu mâle adulte , grossi. l\ grandeur natu- 
relle, 



343 EXPLICATION DES PLANCHES. 

X. z. Le même indiTidu, doat on a supprimé le tho- 
rax , vu en dessous. 

De rtle de Rosette, — Il avait , en dessus , le thorax ronx ^ 
bordé de blanchâtre ; Vttbâùmen cendré , orné , sur le mi- 
lieu 9 d'une feuille oblongue , festonnée , avec un sinus 
plus profond entre le second feston et le troisième ; à 
disque brun , bordé de noir et circonscrit de cendré clair ; 
à nervures cendrées , la longitudinale double , comme 
interrompue entre les deux grands sinus 9 et dont la base , 
limitée par cette interruption , prenait une figure pyra- 
midale ; la première et la seconde nervures transverses , 
très-courtes et peu distinctes ; la troisième complète , 
oblique , arquée , plus large et plus apparente que la qua- 
trième , celle-ci exactement transverse , les autres imper- 
ceptibles : en dessous , le ^temum brun clair ; les côtés 
de Tabdomen d'un cendré obscur, le milieu noir, com- 
pris entre deux bandes longitudinales d'un jaune clair, 
dilatées et arquées en dedans vers le bout , suivis de quatre 
points jaunâtres , oblongs , qui accompagnaient les filières; 
les pieds roussâtres , blanchâtres sur les deux premiers 
tiers des cuisses postérieures , presque sans anneaux vi- 
sibles. 

I. ^. Les yeux du même individu, avec le bord facial 

du thorax. 

I . E. La bouchç du même , vue par sa face postérieure : 

•— c, les forcipules armées de six dents aiguës 
sur' deux rangs ;-T-d, les mâchoires et leur 
palpe,, dont le bouton excitateur a tous ses 
conjoncteurs repliés : il est vu un peu par sa 

^ face externe ■ ; — » e' , la lèvre sternale. 

I. àf. Le bouton excitateur écarté dç sa, valve, et un 

peu développé pour mieux faire sentir la com- 

^ Clefck a dooDé une figure inexacte de ce pajpe. 



ARACHNIDES. PL. 3. 3^3 

piication de sa structure : -^ on voit la valve 
supportée par l'article radial, et munie, a sa 
base extérieure, d'urte apophyse, dont le cro- 
chet obtus et concavef peut s'ajuster exactement 
a une petite facette du bouton excitateur, et 
sert à le maintenir 3 du centre d'une concavité 
assez voisine de cette apophyse, s'élève un pé- 
dicule membraneux , tubuleux , contourné en 
une spirale, dont le dernier tour constitue un 
cercle corné j a ce premier cercle en succède 
immédiatement un second, dans la cavité 
duquel reposent les bases des trois conjonc- 
téurs, qu'il ne faut pas confondre avec une 
troisième pièce cornée, sou veut très-réduite ^ 
qui n'est, comme les deux précédentes , qu'une 

' dépendance de la membrane générale * ; — 

jS est le conjoncteur principal ou proprement 
dîtj — r 7 et «f sont le premier et le second 
conjoncteurs auxiliaires. 

I. dy* Le bouton excitateur précédent retourné : - — 

0, le conjoncteur principal, divisé en trois 
articles cornés sur leur convexité, mais plus 
ou moins membraneux dans leur concavité : 
le premier est le plus compliqué , car, outre 
les pièces qui se voient a l'extérieur , et dont 
la plus grande et la plus unie est surmontée 
d'une pointe qui parait tubuleuse , il en existe 

' Celle membrane se gonfle pro- repos. — Le conjoncteur propre* 

digieusement lorsque Forgane en- ment dit paraît lout-à-fait indépen- 

ire en action, et ce développement dant des auxiliaires; quelle que soit 

change la disposition relative que les sa position apparente, on doit le 

diverses parties avaient auparayant \ considérer comme essentiellement 

disposition qu'elles reprennent subi- terminal, 
temcnt lorsqu'elles rentrent dans le 



344 EXPLICATION DES PLANCHES. 

deux autres plus intérieures, moins hautes et 
' moins cornées; la plus large, bordée de cinq 

dentelures ; la plus étroite , simplement bifide; 
le troisième article, terminé en pointe, sans 
être aigu , parait assez simple dans cette espèce 
d*épéire, mais il se complique dans quelques 
autres, notamment dans la suivante; — «y, le 
premier conjoncteur auxiliaire, dont on aper- 
çoit très-bien Parliculation : il est terminé par 
deux digitàtions brunes et très -cornées; — 
J^ , le secûiid conjoncteur auxiliaire : il se dis- 
tingue des d^ux précédens par sa couleur pâle 
et par sa consistance molle, tout au plus carti- 
: lagineuse. 
•2. z. Autre individu mâle grossi. t\ grandeur natu- 
relle. 

a. il. Le même individu , dont on a supprimé le tho- 

« 

rax, vu en dessous. 

Des jardins de Damiette. ^- Il avait, en dessus, le thorax 
brun ; V abdomen d'un vert-brun , orné d'une feuille 
oblongue légèrement festonnée , avec un sinus beaucoup 
plus profond entre le second feston et le troisième ; a 
disque vert- brun, circonscrit par. unie bordure d'un 
jaune vif, et à iieryures. également jaunes ; la nervure lon- 
gitudinale double, écbancrée, mais point interrompue 
entre les' deux sinus; la première nervure transverse 
comme nulle; la seconde courte, aiguë, rétrécissant, 
sans la couper, la longitudinale, dont la base en trian- 
gle renfermait un point jaune ; la troisième nervure com- 
plète , oblique , légèrement arquée , plus large que la 
quatrième; celle-ci complète, exactement transverse ; 
les suivantes imperceptibles : ^^ dessous , le siemum 
brun ; les côtés de l'abdomen vert-brun mêlé , le milieu 
noirâtre , compris entre deux bandes jaunes peu dilatées , 



ARACHNIDES. PL. 3. , 3^5 

mais très-arquées vers le bout, suivies de six points 
jaunes, successivement plus petits, entourant les filiè- 
res; les pieds d^un brun-roussâtre , plus clair sur les 
cuisses, excepté à leur extrémité tibiale, avec des an- 
neaux obscurs à chaque articulation. 

m. 3. Epeirà umbratlca , Épéire ombraticole* 

3. i. Individu mâle grossi, z^, grandeur naturelle. 
3. z. Le même individu , dont on a supprimé le tho- 
rax , vu en dessous. 

Des environs de Damiette. — 11 avait, en dessus , le thorax 
dW brun-roux; Vahâomen d'un brun-olivâtre, singu- 
lièrement obscurci par un nombre infini d^atomes noirs, 
et marqué d'un disque encore plus sombre ; ovale- 
oblong , découpé dans son pourtour en festons un peu 
pointus, bordés de noir et entourés de jaune clair; pas-' 
saut lui-même au jaune clair vers sa base, dont la tache, 
comme rhomboYdale, était divisée par une ligne brune 
qui la dépassait à peine , sans autres nervures , et suivie 
de deux points enfoncés , noirâtres , très-remarquables 
par leur grosseur : en dessous , le sternum brun ; les côtés 
de V abdomen ^^ Ma brun -olivâtre; le milieu noirâtre, 
limité des deux cÔtés par deux lignes assez courtes, 
très-courbées en dedans, d'un jaune pâle, suivies ue 
quatre très-petits points jaunâtres , qui entouraient pos- 
térieure^ient . les filières; \^s pieds antérieurs, à cuisses 
d^un brun foncé ; les suivans , à cuisses d'un brun clair 
à la base , d'un brun foncé au sommet ; tous à jambes et 
tarses annelés de brun et de jaune clair. 

III. 4« Epeira lucina, Épéire lucine. ; 

L'épéîre lucine est trè§-voisine de l'épéire tubuleuse de 
M. Walckenaër, et je serais peu surpris, dit M. Savi- 
gny, qu'on voulût la ranger au nombre de ses variétés. 

Dans V épéire tubuleuse , les bandes noires de l'abdomen 
sont plus rapprochées , surtout dans les deux tiers pos- 



3^6 EXPLICATION DES PLANCHES. 

térîeurs ; les quatre points blancs de ces bandes sont rem- 
placés de chaque côté par quatre raies fort étroites , deux 
antérieures obliques , deux postérieures transv erses , qui 
communiquent avec la ligne blanche interceptée par les 
deux bandes noires ; cette ligne est de plus croisée posté- 
rieurement par une ou deux autres petites raies blanches ^. 

4. 2. Individu femelle grossi. i% grandeur naturelle. 
4. 2.. Le même individu , vu en dessous. %\ grandeur 

naturelle. 

De l'île de Rosette. — Il avait, en dessus, le thorax d'un roux 
livide ; Vahdomen d'un beau blanc de lait , marque sur 
la longueur de deux larges bandes noires réui^ies en angle 
à l'anus, traversées chacune vers le milieu, mais non 
interrompues, par quatre points blancs successifs; le 
point antérieur oblong , situé très-obliquement ; les deux 
postérieurs presque réunis , transverses : en dessous , la 
poitrine livide , les côtés de l'abdomen gris , rayés obli- 
quement de blanchâtre , le milieu noirâtre , séparé des 
côtés par deux bandes d'un jaune clair , presque droites , 
un peu dilatées. vers le bout, suivies de quatre points 
également jaunes , qui accompagnent les filières ; les 
pieds livides. 

4. B. Le thorax du même individu , vu de face : — aé, 

les yeux , qui n'atteignent pas sur les côtés la 
ligne extérieure des forcipules, tandis qu'ils 
la dépassent dans les espèces précédentes ; — 
c, les forcipules j -— d, les palpes maxillaires. 

4. aé. Les yeux du même , avec le bord facial du thorax. 

< Je suis obligé , dit M. Savigny, qae la lèvre steraale de cette espèce 

de noter ici uoe légère inadvertance a moins de largeur que de hauteur, 

qui s^est glissée dans le Tableau des et que ses yeux intermédiaires an- 

âraneïWej, par M. Walckenaêr, où teneurs sont plus rapprochés que 

re]E7eïre tu5u/euje est réunie à la sep- les intermédiaires postérieurs : elle 

tième famille de ce genre ; dispo- offre certainement les attributs con- 

sition qui tendrait à faire penser traires. 



ARACHNIDES. PL. 3. 347 

4* E* La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

— c, les forcipules; •*- d, les mâchoires; — 
t\ la lèvre Sternale dépassée par les èoies du 
labre. 

4* c. La forcipule gauche séparée, dont la gouttière a 

sept dents sur deux rangées. 

4* g-1* Les mesures comparatives des pieds du même. 

in. 5. Efeira chloris , Évéire chloris^ 

Cette espèce se rapproche des ihéridions ovales de M. Walc- 
kenaër, par la disposition des yeux ; mais les autres carac- 
tères la réunissent aux épéires. 

5. t. Individu mâle très- voisin de l'état adulte , grossi. 

z\ grandeur naturelle. 

Des environs d'Acre. — Il avait, en dessus , le thorax jau- 
nâtre ; Vahdomen jaune , avec une bande oblotigue légè- 
rement semée d'un jaune plus clair , terminée en pointe 
à Tanus : en deiâsous, la poitrine livide; le milieu de 
Tabdomen noirâtre , séparé des côtés par deux raies blan- 
châtres ; les pieds d'un jaune livide. 

5. aé. Les yeux du même individu, très-grossis , avec 

le bord facial du thorax. 

Genre CLOTHO, CLOTHO. 

Vià, 6. 

Ce genre, qui appartient a la famille des arancides , 
section des tubitèles% a ëtë institue par M. Latreille, 
et offre pouf caractères : huit jeux ; les deux filières 
supérieures beaucoup plus longues que les autres; pieds 

' Règne animal de Cuvier^ l. m , page 82. 



348 EXPLICATION DES PLANCHES. 

presque égaux ; mâchoires inclinées sur la lèvre; celle- 
ci triangulaire. Le genre clotho, qui présente quelque 
ressemblance avec les se'gestries et les dysdères, s'en 
e'ioigne par le nombre des jeux : sous ce rapport , îl 
avoîsîneles araigne'es proprement dites, les filistates, 
lesdrasses, les clubiones , lese'pe'ires, etc.; mais on l'en 
distingue nettement par ses caractères qui sont bien 
tranches. M. Leou Dufour donne à ce genre le nom 
d'urocleCt 

m. 6. Clotho Durandii , Clôt ho de Durand^. Walck. 

Cette espèce , la seule que Ton connaisse , a été trouvée par 
M. Durand , aux environs de Montpellier. M. Léon Du- 
four Ta depuis rencontrée en Espagne, aux environs de 
Barcelonne et dans les Pyrénées ; il en a décrit avec soîo 
Torganisation et les mœurs , et lui a assigné le nom i'uroc- 
tea quinque macidata '• 

6. /. Individu femelle, grossi. î\ grandeur naturelle. 

Du mont Carmel. — Il avait le thorax roux sans tache ; 
Vahdomen d'un noir un peu cendré, marqué de cinq 
mouchetures d'un beau jaune, savoir, deux à la base, 
deux vers le milieu , plus écartées que les précédentes , 
et une à l'extrémité , près de Tanus ; les palpes et les 
pîeds roux , très-fournis de poils noirâtres. 

6. B, Le thorax du même individu, vu de face : — aé, 

les yeux, qui , quoique rapprochés entre eux, 
débordent la ligne extérieure des forcipules; 
•— c, les forcipules, qui n'égalent pas, à beau- 
coup près, les palpes maxillaires en grosseur; 

* Oq s^est aidé , pour terminer le ^ jinnales générales des sciences 

dessin de cette espèce , d'^uo individu physiques , tom. v, pag. 9^, pi. 76, 

envoyé de Montpellier par M. Du- fig. i . 
raod. 



*• ARACHNIDES. PL. 3. 34g 

-^ d , ces palpes, g, h, k marquent les han- 
ches des pieds supprimés» 

6. C. Le même thorax, représenté de profil : on re- 
marque que le palpe maxillaire le dépasse en 
longueur. 

6. se. Les yeux da même individu , avec le bord facial 

du thorax , dont ils sont séparés par un large 
bandeau. 

6. E, La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

—F- c, les forcîpules, qui ne dépasseraient pas 
l'extrémité des mâchoires , si elles n'étaient 
un peu relevées j — d, les mâchoires; — e% la 
lèvre sternale. 

6. c. La forcipule gauche séparée. 

6. gyi Le bout du tarse d'un pied antérieur du même : 

les ongles supérieurs ont chacun un peigne de 
quinze dents ' . 

6. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. ' 

m 

Genre ÉNYO, £NYO, 

FiG. 7 ET 8. 

M. Walçkenaër vient d e'iablîr ce genre sous le nom 
de zodarion; il lui trouve plusieurs points de ressem- 
blance avec les the'ridions , et il le place entre ceux-ci 
et les dresses. M. Savigny décrit en détail Torganisa- 
tion extérieure des deux espèces qu'il a eu occasion 
d'observer ; voici les caractères généraux que nous avons 

■ On en compte un plus grand probablement une erreur de la gra- 
nombre dans la figure, mais c'^est Ture. 



35o EXPLICATION DES PLANCHES. 

pu noter : il a les jeux disposes sur deux lignes trans- 
verses; ces jeux très-inegaux , les interme'diaires an- 
térieurs les plus gros de tous , les intermédiaires pos- 
térieurs les plus petits, très-e'carlés ; ces quatre yeux 
figurant tantôt un carré presque parfait, tantôt un tra- 
pèze court, plus étroit en devant, très-ouvert en ar- 
rière , les quatre latéraux représentant deux lignes 
courtes parallèles , qui se groupent sur les côtés de ce 
carré ou de ce trapèze j les mâchoires convergentes , 
oblongues , courbées sur la lèvre , et çontiguës à leur 
sommet; le labre avancé sur la lès^re sternale; celle-ci 
aussi large que haute, arrondie en ovale au sommet; 
les pieds grêles et longs j la quatrième paire beaucoup 
plus longue que les autres, qui sont presque égales 
^ntre elles. 

M. Savigny décrit deux espèces. 

IIL 7. E]YTO nitida, Ényo luisante. 

7. î. Individu femelle grossi. z\ grandeur naturelle. 

Des environs 4' Alexandrie. — - Il avait le thorax hrnxL-noit^ 
luisant; V abdomen d'un gris de lin foncé et chatoyant, 
terminé par des filières blanches à la base , noires à la 
pointe ; les pieds noirs avec un anneau blanc à la base des 
jambes .9 et un aiuitre plus graijid à celle des quatre cuisses 
postérieures. 

7. aé. Les yeux du même individu , avec le bord facial 

du thorax:, 

7 . E. La bouche du .même , vue par sa face postérieure : 

— c, les forcîpulesj — d, les mâchoires; — 
e', la lèvre sternale peu dépassée par le labre. 

7. c. La forcîpule droite détachée : le crochet est ren- 
flé à son articulation.. 



ARACHNIDES. PL. 3. 35 1 

7. d. La màclioire droite. 

7. è. La lèvre sternale isoléee. 

7. g-1. Les mesures comparatives des pieds du même, 

IIL 8. Enyo longipes, hnyo a longs pieds. 

8. z. Individu mâle grossi. z% grandeur naturelle. 

Des envîrops du Kaîre. — Il avait le thorax brun; Vahdo— 
m0n d'un cendré-noirâtre ; les pieds 4' un roui;: livide. 

8. C. Le thorax du même ^individu, vu de profil: — 

aé, les yeux, qui débordent un peu des deux 
côtés l'axe des forcipules ; ^ — c , les forcipules ; 
— d, les màcboires^ 

8. aé. Les yeux du même, avec le bord facial du tho- 
rax, dont ils sont séparés par un bandeau plus 
large que dans l'espèce précédente. 

8. dy^. Le palpe maxillaire du même, offrant Porgaqe 

excitateur, vu par -dessous. L'article cubital 
est un peu plus long que le radial, celui-ci es^ 
très-court et terminé extérieurement par une 
double apophyse; la valve digitale supérieure 
est oblongué , peu concave , prolongée en cône ^ 
avec le boulon excitateur pins court iqué là 
valve, elliptique, et pourvu de trois con- 
joncteurs; le cou joncteur principal gvand, 
naissant de la base , se recourhsint et s'aminn 
cissant par degrés, faiblei^ieat trîarticulé,. k 
dernier article allongé en un filet sétacé qvi 
dépasse de beaucoup lé bouton, dont il entoure 
iraparfaitemeut le sommet. Le premier con- 
joncteur auxiliaire, dirigé en avant, court et 
délié ; le second conjoncteur auxiliaire^ un peu 

^... . plus avancé, rétréci a la base, lancéolé, rendu 



35a EXPLICATION DES PLANCHES. 

convexe par une faible courbure, et marqué, 
sur 83 convexité, d^un léger canal. 

Genre LATRODECTE, LATRODECTUS. 

FiG. 9, lo, XX. 

Ce genre, fondé par M. Walckenaër, a pour carac- 
tères, suivant lui : X^sjeux au nombre de huit presque 
égaux , occupant le devant du corselet j levure stemale 
triangulaire, grande et dilatée à sa base; mâchoires in- 
clinées sur la lèvre, cylindriques, grandes et fortes; 
pattes longues et fortes ; la première la plus longue de 
toutes, la seconde ensuite , la troisième la plus courte. Ce 
dernier caractère ne se trouve pas confirmé par les me- 
sures comparatives que donne M. Savîgnj^ ; on voit que 
la première paire de pattes est la plus longue, et que la 
quatrième ou dernière vient ensuite. Le bout du tarse, 
figuré par M. Savigny , fait voir qu'il est muni de deux 
ongles supérieurs, épais, régulièrement mais non fine- 
ment pectines, et d'un ongle inférieur, grand , simple, 
brusquement et fortement courbé à sa. base, prolongé 
à la pointe entre deux grosses soies plantaires, légère- 
ment courbées et dentelées. M. Walckenaër décrit 
deux espèces, dont une se trouve représentée ici; les 
autres sont nouvelles. 

III. 9. Latrodectus erebus, Latrodecte erebe, 

9. /. Individu femelle de grandeur naturelle. 

Des environs de Salehieh. — Il était d'un noir profohd, 
légèrement éclairei vers ^extrémité des pieds. 

9. c. Le thorax du même individu , vu de profil : — 



ARACHNIDES. PL. 3. 353 

aé , les yeux ; — - c , les forcipules , non renflées ; 
3, les mâchoires, dont le palpe est loin d'éga- 
ler le thorax en longueur. 

9. é. Les yeux, et le bord facial du thorax séparé des 

yeux par un assez large bandeau. 

9. JE*. La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

— -c, les forcipules j — - d , les mâchoires, dont 
les palpes sont supprimés;— -e', la lèvre ster- 
nale : le labre est caché par les cils des ma* 
choires. 

9. c. La forcipule gauche séparée. 

9. d. La mâchoire gauche. 

9. e^ La lèvre stemale, dont la base est formée par 

une pièce très-distincte : cette lèvre est dépas- 
sée par le labre. 

9. gjl Le bout du tarse d'un pied antérieur du même : 

les ongles supérieurs ont chacun un peigne 
composé de fortes dents. 

9. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 

9. *'m. LMpigyne du même, vue de face : ses deux prin- 
cipaux orifices s'ouvrent a l'extérieur^ dans 
une cavité commune, dont le bord antérieur 
est garni d'un rang de cils très-propres a en 
défendre l'entrée. 

9. **t. Le cocon qui renfermait les oeufs : sa forme est 

celle d'un sphéroïde , dont un des pôles est 
prolongé en pointe. 

nL icLatrobectos argus, Latrodecte argus. 

Cette espèce offre la conformation et le port du latrodecte 
érèhe. Elle est très-voisine de Varanea tredecùn-maadata 
de Rossi , et peut être une simple variété d'âge. 

H. N. xxii. a3 



354 EXPLICATION DES PLANCHES. 

Une aatre est^èce d'ftalie , eeeore inédite , kUrodectus mar- 
tius Sav., diffère davantage : son abdomen est noir, avec la 
base supérieure entourée d'une ligne couleur de sang. 

lo. i. Individu femelle grossi, yu de profil, l'j le 

même , vu en dessus , grandeur naturelle. M. Sa- 

vigay u'en a jamais observé de plus grand. 

l}t& environs d'Alemndrie. *— Il avait le thorax brun-noir ; 
Vabdomen d'un noir-<bleuâtre , chatoyant, avec la base 
entourée par deux bandes contiguë's , rougeâtres , enca- 
drées de blanc ; le dessus orné de douze taches rouges 
cerclées de blanc , distribuées sur trois séries longitudi- 
nales , la sérié intermédiaire formée de six taches , dont 
la seconde était plus grande , triangulaire , et dont les 
trois dernières ^ comme enchatné^s l'une à l'autre, attei- 
gnaient presque l'anus; les séries latérales formées de 
quatre taches isolées ; le dessous, bordé sur les côtés , par 
trois taches semblables -à celles du dessus, mais moins 
colorées , et traversées en arrière des stigmates par une 
première bande blanche , suivie d'une seconde presque 
imperceptible ; les palpes et les pîeJs noirs. 

lo. Si» Le thorax de Kadividu précédent, représenté en 

dessus pour en montrer le contour^ 

lo. B. Le même thorax plus grossi, vu de face : — aé, 

les yeux, qui occupent la largeur du thorax, 
et débordent des deux côtés la ligne extérieure 
des forcipules : les yeux intermédiaires anté- 
rieurs sont réunis sur deux tubercules conti- 
gus, les latéraux le sont de même; — c, les 
forcipules ; — - d , les palpes maxillaires. 

1 o. se. Les yeux du même , avec le bord facial du thorax. 

10. g-I. Les mesures comparatives des pieds du même. 

m. ii.Latrodectus venator, Latrodecte chasseur. 

Cette espèce partage la conformation générale des deux \ 
précédentes. 



ARACHNIDES. PL. 3. 355 

II. i. Individu femelle grossi. ;', grandeur naturelle^ 

Des environs d'Alexandrie. -^11 avait le thorax noir, sans 
taches; VahJomen noir, entonré de blanc et marqué 
transversalement en dessus de cinq rai^s blanches, la 
première et la troisième beaucoup plus grandes que les 
autres , courbées en arc ; les palpes et les pieJs testa ces. 

II. se. Les yeux du même individu ^ avec le bord facial 

du thorax , précédé d'un bandeau assez étroit. 

Gem^ PHOLQUE, PHOLCUS. 

FiG. XI ET l3« 

G; genre , établi par M» W^lckenaër , a pour carac- 
tère^ suivant M. LatreiUe ; huit yeux presque égaux y 
placés sur un tubjercule; trois de chaque côté , cpntigus , 
formant uu triangle, les deux autres intermédiaires, 
mais plus antérieurs , disposés sur une ligne transverse. 
On ne connaissait qu'une espèce propre à ce genre , le 
pholcus phalangioïdes , ou Varanea Pluchii de Sçopoli. 
M. Savigny y rapporte Varanea riyulata de Forskal , 
et il mentionne avec soin se;s caractères extérieurs ; on 
les retrouvera, pour la plupart, dans le pholque pha- 
langiste. L'espèce décrite par M. Savigny a le iliorax 
orbiculaire , épais , avec un sillon profond ; le front ou 
bandeau préoculaire, prolongé perpendiculairement 
entre les premiers pieds , à sternum large , en cœur ; 
V abdomen à peu près cylindrique, et comprimé sur 
les côtés dans le mâle , ovale-oblong dans la femelle , 
terminé inférieurement par six filières biarticigilées , 
courtes, presque égales, convergente^ en faisceau i les 
deux filières antérieures à peine plus grosses. 

23. 



356 EXPLICATION DES PLANCHES. 

Elle a , dé plus , les yeux rassembles sur une éminence 
transverse du bord antérieur du thorax, disposes sur 
deux lignes très-rapprochees, faiblement courbées 
en arrière : ces yeux inégaux ; les intermédiaires an- 
térieurs petits , presque contigus j les autres grands , 
surtout les latéraux antérieurs, groupés en triangle 
de chaque côté; les quatre intermédiaires figurant 
un trapèze très- rétréci en devant, et les quatre 
latéraux, deux lignes faiblement divergentes; les 
forcipules petites , un peu avancées , non renflées à la 
base , peu coniques , tronquées à leur sommet , qui 
est inégalement dentelé 9 et armé d'une pointe inté- 
rieure fort saillante en avant , à crochet court , re- 
plié horizontalement dans le repos : ces mêmes for- 
cipules, prolongées en racine à leur base, réunies 
vers leur milieu par un connectif qui les rend peu 
susceptibles de s'écarter ; les mâchoires petites , très* 
dilatées extérieurement à leur base, très-conver- 
gentes, oblongues, courbées sur la lèvre et con- 
tiguës à leur sommet , à palpe écarté du lobe , 
à insertion de médiocre longueur, et dont l'article 
cubital est toujours beaucoup plus court que le ra- 
dial; le palpe du mâle fortement coudé, composé 
d'articles très-*renflés , l'article susaxillaire très-court , 
pourvu extérieurement d'une petite apophyse; Thu- 
méral en cône inverse, simple; le cubital oblique- 
ment tronqué ; lé radial plus long qu'aucun des pré- 
cédens, très-gros, courbé, rétréci au sommet; la 
valve digitale supérieure et externe, de forme très- 
auomale, renflée d'abord à sa base en un bouton 



ARACHNIDES. PL. 3. 35; 

velu j sans apophjse , puis rétrecie de cette base au 
sommet, irrégulièrement prismatique, de plus en 
plus épaisse y presque glabre , tronquée obliquement 
à son extrémité, qui se termine par deux dents cor- 
nées j prolongées de la face interne à Texterne , écar- 
tées, séparées par deux autres petites saillies mem- 
braneuses, dont lune est pointue, l'autre tronquée 
et ciliée; et le bouton excitateur plus court que la 
valve, inséré sur son renflement, libre, uniformé- 
ment corné , sphérique , marqué vers le sommet d'un 
sillon circulaire , d'où s'élève latéralement un con- 
joncteur peu allongé , voûté , fendu par l'extrémité 
en deux dents divergentes , entre les bases desquelles 
s'applique un petit tube membraneux , la dent exté- 
rieure un peu plus grande que l'intérieure, plus 
comprimée , plus pointue, faiblement éperonnée; le 
palpe femelle grcle , terminé par un ongle simple ; 
le labre très-avancé sur la lèvre sternale, qu'il dé- 
passe toutefois moins que les mâchoires , très-^'levé , 
rétréci, et comme échancré sur sa hauteur par de- 
vant, à dos garni de soies sur les côtés, terminé en 
pointe; à épichile disposée à l'ordinaire, également 
terminée en pointe; la lèure sternale moins haute 
que large , peu arrondie sur les côtés et à son bord 
supérieur, dont le milieu s'avance faiblement; les 
pieds très-longs , très-grêles ; la première paire beau- 
coup plus longue que les suivantes , la quatrième un 
peu plus que la seconde , la troisième la plus courte; 
toutes à tarse muni de deux ongles supérieurs, 
exactement mais peu finement pectines, et d'un 



358 EXPLICATION DES PLANCHES. 

ongle inférieur simple, courbé brusijuement à la 
base , iprolongë en pointe fine reçue entre deux soies 
plantaires^ 

III. I2.Pholcus rivulatus, Phoïque ruUselaire, 

Cette espèce est la même, suivant M. Savîgny, quç Varanea 
rîvutaia de Forskal; on là trouve communément dans 
toute ritalîe. 

la., z. Individu màle grossi, tu en dessus. i\ le même 

individu de profil : grandeur naturelle. 

Dans l'intérieur des maisons du Kaire. — Il avait en dessus 
le thorax d'un cendré clair et transparent , marqué , sur 
le milieu , d'une tache bruùe fourchue près des yeux ; 
Vàbâovfhfin cendré-roussâtre , . orné d^unc sorte de feuille 
sînuée, tracée par de petits points blancs, à nervure 
mojetine ua peu courte, divisée en deux losanges d'un 
roux foncé , ainsi que l'extrémité du disque , et bordée de 
deux points blancs , à nervures latérales très-obliques , 
uniquement composées de ces mêmes points : en des- 
sous , la poitrine noirâtre; Vabdomen cendré , avec une 
bande noire longitudinale ; les pieds d'un cendré livide 
brun, avec un anneau blanc à leurs deux principales ar- 
ticulations. 

1 3, B. Le tborax de Pindividu précédent , vu de face : 

•^ fié , les yeux , qui n'occupent que le milieu 
du thorax , et , néanmoins , débordent des deux 
côtés la ligne extérieure des forcipules, dont 
ils sont séparés par un bandeau singulièrement 
élevé, qui se rétrécit pour descendre perpen- 
diculairement entre les deux Lanches anté* 
rieures; ^— c , les forcipules , dont on aperçoit 
lés racines a travers la transparence du ban- 
deau; -— d, les palpes maxillaires retournés 
accidentellement en dedans. 



ARACHNIDES. PL. 3. aSg 

12. sé. Les yeux du même individu, vus exactement 

en dessus , avec le bord antérieur du thorax. 

la. E. La bouche du même, vue par sa face posté- 
rieure : — c, les forcipules; — d, les mâ- 
choires, dont le palpe est naturellement re- 
plié sur lui-même , et dont l'organe excitateur 
se compose de la valve et du bouton excita- 
teur; —e', la lèvre stern<ale. 

12. c. La forcipule droite isolée, vue par sa face anté- 
rieure : un remarquera que sa base Se prolonge 
en racine aiguë. 

12. d. La mâchoire droite, dont le palpe est un peu 

déployé : on distingue la valve, et on voit 
très-bien le bouton excitateur. 

12. e^ La lèvre sternale dessinée avec le labre qui la 

dépasse. 

12. C. Le thorax d'un individu mâle, non adulte, pré- 
senté de profil : — aé , les yeux j — c , les forci- 
pules ; — d, les mâchoires. 

12. àf. Un des palpes du thorax précédent, dont les 

articles, quoique déjà renflés, diffèrent singu- 
lièrement, par leur configuration, de ceux du 
mâle adulte. On observera que l'article hume- 
rai est cylindrique , que le radial est en cône 
inverse, etc. ' 

1 2. gy. Le bout du tarse d'un pied antérieur du même : 

les ongles supérieurs ont chacun un peigne de 
cinq dents. 

12. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 

■ Le thorax et le dessous du pre- aussi dans leur forme des parlicula- 
mier segment de Tabdomen offrent rites remarquables. 



36o EXPLICATION DES PLANCHES. 

III. 1 3* Pholcus phalangipïdes , Phoque phalangiste. 
Walck. 

Cette espèce, dont oi^ n^ofire ici que certains détails , était 
la seule que l'on connût jusqu'à présent; on la trouye 
communément en France ; elle partage la conformation 
de la précédente ; mais son thorax n'a pas de sillon visi- 
ble. On l'a prise dans l'intérieur d'une maison d' Alexan- 
, drie. Elle avait le Aorax d'un gris pâle et transparent , 
avec une tache plus obscure, un peu oblongue; V abdo- 
men cendré,, marqué longitudinalement d'une bande un 
peu plus claire ; les pieds livides , rembrunis à leurs deux 
principales articulations , entourées chacune dW anneau 
blanchâtre. On ne voit représentés id que le palpe du 
mâle et l'organe de la femelle. 

1 3* 4jf^ S • Le P^lpe d'un individu mâle , dont on a retran- 
ché les trois premiers articles, et développé 
les diverses parties du dernier, très-grossi : on 
distingue la valve, dont la base, renflée en 
un bouton velu, laisse apercevoir son apo- 
physe, qui paratt soutenir le bquton excita- 
teur; on voit très-bien le boutpn avec son con- 
[oncteur bifide, ou plutôt trifide, dont les 
deux divisions cornées sont ouvertes , et lais- 
sent voir le petit tube membraneux qui les sé- 
pare, a peu près comme le conjoncteur demi- 
membraneux des épéires sépare les deux con-. 
|oncteurs cornés. 

X 3. * 'm. L'épigyne d'un individu femelle , mise en propor- 
tion avec le palpe précédent : son petit pore 
longitudinal est porté sur un cuilleron beau- 
coup moins saillant que dans les épéires, mais 
conformé a peu près de même. 



ARACHNIDES. PL. 4^ 36i 

PLAirCHE 4* 

SPHASES, LYCOSES, DOLOMÈDES, ÉRÈSES. 



Genre SPHASE, SPHASUS. 
Fio. I. 

M. Latreille donne à ce genre le nom d'oxjope, et le 
caractérise de la manière suivante : huit yeux ranges 
deux par deux sur quatre lignes transverses , et dont 
les deux extrêmes plus courtes. Les sphases , qui ap- 
partiennent à la famille des fileuses et à la tribu des 
citigrades ou araignées-loups \ ont plusieurs points de 
ressemblance avec les ciènes , les dolomëdes et les ly- 
coses; mais ils diffèrent essentiellement de chacun de 
ces genres , par la disposition des yeux. D'autres signes 
distinctifs existent dans la lèvre sternale^ allongée^ 
arrondie à son extrémité , plus étroite à sa base ; dans 
les mâchoires cylindriques, allongées, e'troites, arron- 
dies, et dans les pattes qui sont grêles, la première 
paire est la plus longue, la seconde et la quatrième 
sont à peu près d'égale longueur, et la troisième est la 
plus courte. On n'en connaît encore qu'un petit nombre 
d'espèces. 

lY. I. Sphasus alexandrinuSy Sphase alexandrin. 

Cette espèce paraît différer de toutes celles qui ont été dé- 
crites jusqu'à présent. 

< Hègne animal dt Cu^ier, tome m , pige g6. 



36a EXPUCATION DES PLANCHES. 

I. /. Individu femelle grossi, z'^ grandeur naturelle. 

Du désert aux environs d'Alexandrie. — Il avait le thorax 
soyeux , brun , avec trois bandes blanchâtres , deux exac- 
tement marginales , étroites , et une intermédiaire large, 
terminée en pointe près des jeux ; Vabdomen également 
soyeux , brun en dessus , avec une large bande longitu- 
dinale d'un brun beaucoup plus clair, surtout vers les 
bords, à laquelle aboutissaient trois raies blanchâtres 
qui traversaient obliquement les côtés : blanchâtre en 
dessous, avec une bande obscure aboutissant à Fanus; 
les pieds annelés de brun , de roux et de blanchâtre , hé- 
rissés de quelques poils noirs. 

T. C. Le thorax du même, vu de profil : — ae, les 

yeux, qui en couronnent la sommité anté- 
rieure : ils sont séparés des forcipules par un 
bandeau vertical qui descend très-bas; — c, 
les forcipules, dont Paxe se dirige sensible- 
ment en arrière; — d, les mâchoires : elles 
sont exactement verticales. 

I. as. Les yeux du même, avec le bord facial du tho- 
rax a', dont ils sont très-éloignés. 

I . £*• La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

— c, les forcipules; — d, les mâchoires, pri- 
vées des trois derniers articles de leur palpe ; 

— e\ la lèvre sternale a peine dépassée par 
la pointe du labre. 

I . c. La forcipule gauche isolée , dont la courte gout- 
tière ne présente que trois petites dents. 

I. d. La mâchoire gauche. 

I. é. La lèvre sternale, dont la hase est formée par 

une pièce articulée^ 

I. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 



ARACHNIDES. PL. i. 363 

Genre LYC08E, LYCOS A, 

Fio. a -8. 

Ce genre , très-nombreux en espèces , a été' établi par 
M. La treille , et il se trouve généralement adopté par 
tous les entomologistes; il appartient, ainsi que le pré- 
cédent, à la famille des fileuses et à la section des citi- 
grades ou araignées'loups\ Ses caractères distinctifs sont 
d'avoir les yeux , au nombre de huit , disposés sur 
trois lignes transverses, et formant un quadrilatère 
aussi long ou plus long que large; la première ligne 
ayant quatre yeux très-petits , et les autres étant com^ 
posées de deux seulement , très-gros ; la lèvre sternale 
plus haute que large, légèrement échancrée sur son 
bord antérieur; les mâchoires droites écartées, arron- 
dies, coupées obliquement au côté interne; enGn, les 
pattes allongées, fortes; la quatrième paire sensible- 
ment plus longue que les autres, qui sont à peu près 
d'égale longueur. 

Cest à ce genre qu*appartient Taraignée célèbre con^ 
nue sous le nom de tarentule. 

IV. 2. Ltcosa tarentulina, Ljcose tarentuline. 

Cette espèce paraît dififérer de toutes celles qui ont été dé-i 
crites ; elle se distingue de la lycose tarentule. 

a. /• Individu femelle de grandeur naturelle. 

Des environs d^ Alexandrie. -— Il avait, en dessus, le thorax 
cendré-roussâtre, bordé des deux côtés par une raie 

^ Régne animal de Cutner, tome in, page 97. 



364 EXPLICATION BES PLANCHES. 

d'an cendré plus clair, irrégulièrement denté, et divisé 
sur son milieu par une raie semblable , mais plus large 
et moins marquée; V abdomen, d'un cendré— roussâtre 
dair, sur lequel se dessinait imparfaitement une figure 
composée de cinq triangles noirs ', bordés postérieure- 
ment de blanc , les deux triangles antérieurs divisés sur 
leur axe par une ligne rousse longitudinale , les trois 
postérieurs , plus larges et plus courts* que les précédens, 
réduits , chacun à leur extrême base , et formant autant 
de lignes sensiblement arquées : en dessous , la poitrine 
noire; Y abdomen occupé depuis sa base par une tache 
ovale d'un noir profond , à bords (auves , séparés des 
filières par un court espace d'un jaune orangé ; les pieds 
robustes, de moyenne longueur, proportionnés de 
même dans les deux sexes , tous à tarses munis d'on- 
gles supérieurs incomplètement et peu finement pec- 
tines, et d'un ongle inférieur assez grand , courbé brus- 
quement à sa base , très-simple. La couleiir de ces pieds 
d'un cendré-roussâtre , mais en dessus seulement ; en 
dessous , à hanches noires , à cuisses d'un gris— fauve , à 
jambes fauves , marquées de deux anneaux noirs , à tarses 
noirâtres ; les palpes offraient en dessous des couleurs 
analogues. 

a. C. Le thorax du même individu vu de profil : -*- 

œ, les yeux séparés des forcipules par un ban- 
deau très-court; — c, les forcipules; — d, les 
mâchoires qui ne sont pas perpendiculaires, 
mais simplement inclinées. 

2 . aé. Les yeux du même , avec le Lord facial du thorax , 

' On compile jusqu^à sept oa huit port des coaleurs, consiste dans ]a 

triangles bien marqués sur la tarcn- forme transverse de la tache noire dn 

iule du midi de PËurope, c'est-à- ventre, qa^an assez grand espace de 

dire à peu près autant que Tabdo- couleur orangée sépare des filières, 

men a de segmens développés ; mais Le troisième triangle dorsal oc- 

le caractère qui la distingue nette-' cape seul le troisième et le qua- 

xnent de notre espèce, sous le rap- trième segmens. 



ARACHNIDES. PL. 4. 365 

qui leur est presque contîgu : on remarquera 
que les yeux de la ligne antérieure sont un 
peu rapprochés par paires , caractère plus ou 
moins manifeste chez toutes les lycoses^ et 
que les deux yeux intérieurs de cette même 
ligne sont un peu plus gros que les deux ex- 
térieurs ■ . 

2. E. La bouche d'un individu mâle, Tue par sa face 

postérieure : — c , les forcipules ; — d , les mâ- 
choires avec leur palpe , dont le bouton exci- 
tateur *y* a toutes ses pièces bien jointes et 
striées; le crochet du premier conjoncteur 
auxiliaire fait seul saillie au bord externe de 
la valve. Voici la description détaillée du 
palpe qui est représenté ici : Particle cubital 
est presqu'égal au radial, qui est court; la 
valve digitale supérieure est oblongue , légè- 
rement échancrée au bord externe de son ou- 
verture, et terminée en cône grêle; le bouton 
excitateur est beaucoup plus court que la valve , 
fixé dans sa concavité, elliptique, rétus et 
pourvu de trois conjoncteurs exactement re- 
pliés , très-difficiles a reconnaître dans le re- 
pos * : le conjoncteur principal très-grand , 
triarticulé, large pour son épaisseur, convexe 
en dehors, roulé en deux ou trois tours de 
spire, divisé, ayant le dernier tour, en trois 

> Dans la tarentule ordinaire^ ce viranas ^ue les lycoses, Fara/iea 5ac- 

Bont aa contraire les yeux inlérieurs cala en patlicalier, étaient , de ( outes 

qui sont un peu plus petit» que les les araignées, celles dont les mâles 

extérieurs. avaient les palpes les plus simples ; 

' C^est cette disposition des con- ces palpes son^, au contraire, ex- 
joncteurs , qui a fait croire à M. Tre- cessiv.ement compliqués. 



366 EXPLICATION DES PLANCHES. 

parties inégales; le premier conjoncteur auxi- 
liaire petit, très-dur, mince, large, irrégu- 
lièrement dentelé , prolongé en un crochet peu 
courbé, mais très-aigu, qui fait saillie au côté 
externe de la valve ; le second auxiliaire très- 
petit ) demi-membraneux , oblong et faiblement 
échancré ; -— é, la lèvre sternale un peu dépas- 
sée par le labre; elle est ^ussi haute que large, 
faiblement arrondie w. sommet , et comme un 
peu échancrée. 

a^ <;. La forcipule gauche de Pindividu femelle , isolée, 

faisant voir les six dents qui bordent sa gout- 
tière. 

a. d. La mâchoire droite du même : son palpe est ter- 
miné par un ongle pectine a quatre dents; 
Partide cubital est sensiblement plus court que 
le radial. 

a. ê. La lèvre sternale isolée, et vue en dessous* 

a. ê^ La même lèvre plus grossie, et retournée pour 

faire voir en dessus le labre dont on ne l'a 
point séparée : ce labre est remarquable par les 
deux lobes parfaitement glabres de son renfle- 
ment postérieur, et par les nombreuses et 
longues soies qui recouvrent son épichile. 

a. a. Autre individu femelle, pris vraisemblablement 

après la ponte des œufs. 

Des environs d^ Alexandrie. — Il ne différait de Findividu 

précédent que par le dessin de son abdomen , un peu 

plus marqué , et dont le quatrième triangle avait les deux 

( angles postérieurs convertis en deux points noirs conli- 

gus à deux gros points blancs. 

a. g/1 Le bout du tarse d'un pied antérieur du même : 



ARACHNIDES. PL. 4. 367 

les ongles supérieurs o&t cliaoun un peigne de 
cinq dents aiguës. 

2. h/*. Un ongle supérieur d'un pied de la seconde paire : 

il est plus large que ceux de la première paire, 
et un peu plus crochu. 

a. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds du même. 

a. F. Les quatre filières extérieures du même, vues 

par derrière , avec Panus qui est couronné de 
cils : on n'aperçoit pas l'article terminal des 
filières , qui est court et rentré* 

a. 5. Autre individu femelle, vu ea dessous. 

IV. 3. Ltcosa arenaria , Lycose des sables. 

Cette espèce a le thùra$c\ï\k peu plus oblong que la précé- 
dente. 

3. ;. Individu femelle grossi, l' ^ graudéur naturelle. 

Du désert aux environs de Rosette. — Il avait le thorax 
brun 9 marqué âur sa longueur de trois bandes grîs-rous- 
sâtre 9 irrégulièrement dentelées , la bande intermédiaire 
fort large , les deux autres étroites , exactement margi- 
nales; V abdomen gris-roussâtre , varié de gros points 
blancs , entourés de brun , disposés symétriquement sur 
quatre rangs , les points des deux rang$ intermédiaires 
alternativement plus rapprocbés et plus écarjtés ; tout le 
dessous du corps gris4)lanc ; les pieds grîs-roussàtre , 
annelés de noirâtre , hérissés de quelques poils bruns. 

3. gy. Le bout du tarse d'un pied antérieur du même : 

les ongles supérieurs onit chacun un pfsigne de 
trois dents aiguës ; l'ongle inférieur est reçu 
entre deux faibies soies plantaires. 

3. **t Le cocon qui contenait les œufs, de grandeur 



368 EXPLICATION D£S PLANCHES. 

naturelle : il est de forme lenticulaire , avec 
un léger rebord. 

IV. 4' Ltcosa peregrina , Ljrcose voyageuse. 

Cette espèce se rapproche , par le port , de la Ijcose des 
sables. 

4. /. Individu femelle grossi, t'y grandeur naturelle. 

Des environs de Rosette. ^- Il avait le thorax brun , marqué 
sur sa longueur de trois bandes d'un roux-olivâtre , l'in- 
termédiaire large , faiblement prononcée , les deux autres 
étroites , exactement marginales ; V abdomen roux-oli- 
vâtre , avec quatre rangées de gros points bruns : le des- 
sous du corps d'un olivâtre plus clair; \ts pieds du même 
roux-olivâtre que le corps , annelés de brun et hérissés 
de poils obscurs. 

4. sJ. Les yeux du même, avec le bord facial du tho- 
rax , dont ils sont séparés par un bandeau moins 
étroit que dans les tarentules. 

4. g-K Les mesures comparatives des pieds du même. 

IV. 5. Lygosa. pelliona, Ljrœse pellione. 

5. z. Individu femelle grossi, t'^ grandeur naturelle. 

Des environs de Rosette. — Il avait le thorax brun , avec 
trois larges raies blanchâtres , les deux raies extérieures 
presque marginales ; Vdhdomen d'un brun moins obscur, 
marqué à sa base d''uDe tache noire , allongée , sinuée , 
terminée en pointe ; le dessous du corps d'un brun clair 
uniforme ; les pieds bruns , faiblement annelés de noi- 
râtre. 

5. sé. Les yeux du même individu , avec le bord facial 

du thorax , dont ils sont très^rapprochés. 

5. E. La bouche du même, vue par sa face posté- 
rieure, offrant les forcipules, les machpires 



ARACHNIDES. PL. 4. 369 

avec leurs palpes et la lèvre steroale, qui dé- 
passe un peu le labre. 

5. g-1. Les mesures comparatives des pieds du même. 

rV. 6. Ltcosa agretyca , Lycose agretjrque. Latr. 

Cette espèce offre en tous points la conformation de la pré- 
cédente Y qui n'en est peut-être qu'une simple variété de 
couleur. 

6. i. Individu femelle grossi. t\ grandeur naturelle. 

Des rives du canal d'Alexandrie. — Il avait, en dessus, le 
thorax brun , -marqué , sur sa longueur, de trois raies 
livides , les latérâd^s, écartées de l'intermédiaire , presque 
marginales ;' Vabdonitgrk d'un brun-olivàtre , plus clair sur 
le milieu que sur les côtés, divisé antérieurement par 
une tache rhomboïdale-linéaire, blanche, encadrée de 
noir , suivie de deux rangées écartées et peu régulières 
de points obscurs : en dessous , la poitrine livide ^ Vabr- 
domen de même , avec une bande peu marquée d'un roux 
nébuleux , bordée de roux plus obscur ' ; les pieds d'un 
; brun livide. 

IV. 7. Ltcosa Nilotica , Lycose du Nil. 

Conformation des deux précédentes, avec le thorax plus 
étroit antérieurement. 

Les quatre ^oix postérieurs figurent un trapèze moins ré- 
tréci en devant ; la troisième paire de pieds est presque 
égale à la deuxième. 

7. i. Individu femelle grossi* t\ grandeur naturelle. 

Des rives du canal d'Alexandrie. — Il avait , en dessus , le 
thorax d'un roux-cendré uniformément nébuleux; Vah- 
domen d'un fauve clair sur le milieu , ce £mve divisé en 

■ Celle bande existe sur tous les fait invisible sur les indiividas tron- 
indÎTidas que M. Savigoy a pris en vés en Europe. 
Egypte j eUe est au contraire tont-à- 

H. N. xxiT. ^4 



370 EXPLICATION DES PLANCHES. 

deux bandes tdiigîtodiBâks par une rftie intermédiaire 
d'un brun mêlé de cendré ^ avancée des deux côtés en 
quatre angles ou j^oints noirs , les quatre points anté- 
rieurs petits, les quatre postérieurs grands, croisant 
transversalement les deux bandes fauves qui étaient, en 
outre , marquées à leur base externe d'un autre point 
noir; les côtés mêlés de roux et de cendré : en dessous, 
la poitrine rousse ; V abdomen cendré-roussâtre , sans ta- 
ches ; les pieds dW roux livide , annelés de brua '. 

rV. 8. Lîcosi. pelusiaca , Ljcose pélusienne. 

Elle oCire la conformation des espèces précédentes. 

Les quatre jftfttv antérieurs figurent une ligne très-sensible- 
ment courbée en devant, un peui éloignée du bord &- 
dal : ils sont presque égaux entre eùx^ les quatre posté- 
rieurs sont disposés comme dans la fycase du Nil; les 
pieds sont grêles. 

8. t. Individu femelle grossi. î\ grandeur naturelle. 

Des bords du lac Menzaleh. -^ Il avait le thorax brun-noi- 
râtre ; V abdomen dW brun nébuleux , varié par une 
double série de taches blanches , oblongues , divergentes , 
unies en ckevrmis par un axe commun dVn brun phis 
obscur ; les pieds d'un brun-noirâtre , à peine annelés. 

Genre DOLOMÊDE, DOLOMEDE. 

Fio. 9. 

Le genre dolonifède , institué par M. Latreille , ap- 
partient à la famille des fileuses et à la tribu des citi- 
grades*^ il offre pour caractères essentiels ; des yeux 

> On trouTe la même espèce ea Italie : elle est très-variable dans ses 
couleurs, mais le fcmd du dessin parait constant. 
^ Règne animal de Cuvier, tome m, page 96. 



ARACHNIDES. PL. 4. 871 

disposes sur trois lignes transverses, dont Pantérieure 
formée de quatre , et les deux autres , de deux chacune , 
les deux postérieurs e'tant situes chacun sur une petite 
élévation ^ pattes longues et fortes , la seconde paire de 
pattes aussi longue ou plus longue que la première } 
lèifre stemah courte, carrée, aussi large que haute; 
mâchoires droites écartées , plus hautes que larges. Les 
dolomèdes avoisinent, sous plusieurs rapports, les tho« 
mises, les sa! tiques, les sphases et les ctènes; mais un 
examen attentif ne permet pas de les confondre avec ces 
différens genres. On ne connaît encore que quatre ou 
cinq espèces , que M. Walckenaër a rangées dans deux 
tribus , les riverines et les s ylvines. 

IV. g. DoLOMEDE hyppomené, Dolomède k^vomene. 

Cette espèce nouvelle appartient à la famille des riverines de 
M. Walckenaër ; mais elle n^en possède pas tous les ca-^ 
ractères , et les yeux offirent , quant à leur grosseur re- 
lative j àts différences notables. 

g. t. Individu femelle grossi, l'y grandeur naturelle. 

Des environs de Damîetie. -— Il avait le thorax bran*mar- 
ron, bordé de Uaiichâtre; V abdomen cendré, olivâtre 
en dessus , jaune sur les côtés, jaunâtre en dessous; les 
pieds brun clair, faiblement annelés de brun plus obscur. 

9. é. Les yeux du même individu , avec le bord facial 

du thorax, dont ils sont assez rapprochés. 



24* 



373 EXPLICATION DES PIANCHES. 

I 

Genre OCYALE, OCTALE. 
F<o. lo. 

Ce nouveau genre, eVidemment forme aux dépens de 
celui des dolomèdes , paraît se composer de la deuxième 
famille de M. Walckenaër, désignée sous le nom de 
syluines. M. Savigny n*en circonscrit pas les caractères, 
mais il les développe très au long , en prenant pour ob- 
jet de ses recherches Tocyale atalante. 

Suivant lui, cette espèce a le thorax court, re'treci 
et tronque verticalement en devant , en cœur inverse, 
à bandeau preoculaire, en forme de triangle; à sternum 
large, en cœur; \ abdomen allonge, peu renfle', coni- 
que, exactement terminé par six Gliaires biarticulées , 
très-peu saillantes , les deux antérieures plus épaisses et 
plus courtes que les deux postérieures. 

Elle a, de plus, l^syeux rassemblés au devant du tho- 
rax , sur trois lignes composées comme dans le genre 
précédent, la première ligne un peu éloignée de la 
seconde, et courbée sensiblement en arrière, les 
yeux de cette ligne presque également espacés, les 
deux intermédiaires un peu plus petits que les deux 
extérieurs, qui le sont eux-mêmes un peu plus que 
ceux des lignes suivantes; ceux de la secondé ligne, 
les^ plus gros de tous; les quatre intermédiaires figu- 
rant un trapèze moins large que long, rétréci en de- 
vant, et les quatre latéraux, deux lignes divergentes 
qui passent loin des yeux intermédiaires postérieurs; 
les forcipules abaissées perpendiculairement, non 



ARACHNIDES. PL. 4- SyS 

renflées, coni(]^ues, à gouttière oblique, bordée de 
deux rangs de dents aiguës j et à crochet replie obli- 
quetnent ; les mâchoires parallèles , un peu* oblon- 
gues, arrondies et distantes à leur sommet; à palpe 
médiocre , le palpe du mâle vraisemblablement con- 
forme' comme dans Yocjale admirable \ Le pafpe de 
la femelle ayant l'article cubital beaucoup plus court 
que le radial, le digital termine' par un ongle denté; 
le labre avancé sur la lèvre sternale, qu'il dépasse à 
peine, épai^, très-convexe en arrière, rétréci en de- 
vant,, obtus à sa pointe, au-dessous de laquelle il est 
; faiblement échancré, complètement garni de lon- 
gues scies sur le dos; & épichyle - petite , pointue, 
portant elle-même quelques longues soies; la lèi^re 
stemale un peu moins haute que large % légèrement 
échaticrée au sommet; les pie(l5 grands, la quatrième 
paire un peu plus longue que Ta seconde qui n'ex- 
cède que très-faiblement la première , la troisième 
sensiblement plus courte; les tarses à ongles supé- 
rieurs, pbliquem eut pectines^ coudés vers la pointe;^ 
à. ongle inférieur brusquement courbé dès sa base , 
très-simple. 

La différence de ces caractères avec ceux que M. Sa^ 
vigny reconnaît aux dolomèdes, consiste principale- 
ment dans la proportion des yeux et dans les forcipules 
non renflées. 



' On ne saurait donter que celle gny rapporte à son genre ccyale. 

comparaison n^ait pour objet la <)o- * Dans la figure E,- la* lèvre ster^ 

lomède admirable , dolomede mira~ nale est au moins aussi haute que 

hilis, Walckenaër, que M. Çavi- large. ' 



Sji EXPLICATION DES PLANCHES. 

rV. iQ. Octale atalanta, Ocyak atalante, 

\ ■■ ■ . 

lo. /. Individu femelle grossi, vu de profil^ t\ gran- 
deur naturelle. 

Des environs de Jafia. ^i^ Il ayalt le thorax bnui-^^rougeâtre ; 
Vabdêmen janne-olivàtre , avec le dessous plus pâle et 
bordé de deux raies obscures , peu marquées ; les pieds 
d'un roux-Ëtuve, complètement et très-régulièrement 
annelés de noir. 

10. B* Le thorax du même individu, vu en dessus. On 

a cru {>ouvoir l^ntliner un peu pour montrer 
son bandeau préoculaire; situation qui le fait 
paraître plus allongé qu'il ne Test réellement: 
— *^86, les yeux :- les latérpux antérieurs sont 
saillans en ayant , les latératix postérieurs sail- 
lans en arrière.. 

iQ. œ. Les yeuXf avec le bord facial du thorax, dont 

ils sont séparés par un large bandeau préocu- 
laire, 

10, E^ La bouche du même, vue par sa face posté- 
rieure : "p- c , les forcipules armées chacune 
de sept dents; -^ d, les mâchoires; ^^ é, la 
lèvre sternale un peu dépassée par le labre. 

I o. g^l. Les mesures comparatives des pieds du même. 

Genre ERÈSE, EJŒSUS, 

• • ... ...» ' I . ' . 

Fi^. 1 1 lit la. 

M. Walckenaër , qui a institue ce genre , le caracté- 
rise aujourd'hui ' de la manière suivante lyeux au nom- 
bre de huit, in^ux entre eux, places sur le devant et 

* Faune Jraneaise ^ Aranéîcles, page 37. 



ARACH]SID£S. PL. 4. î?^ 

Iles côtés du corfielet :: quati^ sur la ligue antérieure et 
deux sur jchàcune des deux ligxiea postérieures; mais les 
intermédiaires de la ligne antérieure dt les deux yeux de 
la^ecoiide ligné tellement rapprochés entre eux , qu'ils 
forment un carré renfermé dans un plus grand carré ou 
trapèze figuré par les yeux latéraux de la ligne antérieure 
et les deux yeux de la ligne postérieure; lèi^re stemàle 
allongée , triangulaire \ ternainée en pointe ; mâchoires 
droites , plus hautes que larges , arrondies et dilatées à 
leur extrémité^ paUes grosses , courtes , propres au saut , 
presque égales en longueur ; cependant la quatrième est 
la plus longue y la première ensuite ^ là troisième est la 
plus courte. 

On ne connaît encore qu'un petit tïOtfibi^e d'espèces t 
celles qu'on voit figurées ici nous paraissent différer de 
celles qui se trouvent décrites par les auteurs; Tinspec*- 
tion des dessins aurait levé nos doutes. 

IV. ii.ËRiisîTS VeXApkîtj Emse de Petagna. 

Cette espèce présente de l'analogie, pour sa forme, avec 
Yeresiis frontaiis de M. Walckenaër* : elle. s'en rap- 
proche beaucoup par la disposition et la grosseur re-r 
lative des yeux , mais elle en 4i(fère essentiellement par 
un nombre moindre de points enfoncés sur le dos de 
l'abdomen : on en compte seulement six. Peut-être 
existe*-t'tl encore des différences nlus: tranchées dans 

les .cQuleurs, 

• . . . . ■ 1 , ...■'■. 

II. . : ip . Iu4iyi4u fi^pielle grossie i \ grandeur naturelle. 
II.-; C I^Q thoraïc vu de profil» Il est très-bombé dans sa 

moitié antérieure : — arf , les yeux j — c , les 
. mandibules; — d , les mâchoires. 

> Locio citato, plaoche iv, figures ^ et 6. 



376 EXPLICATION DES PLANCHES. 

II. si. Les yeux du même individu , avec le bord facial 

du thorax , dont ils sont très-Toisîns. 

II. E. La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

*— c , les mandibules ; — d , les mâchoires j — ^ 
é, la lèvre sternale dépassée par le labre. 

II* c. Une des forcipules avec soa crochet ouverte, 

II. d. Une mâchoire vue en dessus. 

II. é. La lèvre sternale, vue en dessous, et montrant 

le labre qui la dépasse au somipet. 

1 1 . ér^ Le labre et les mâchoires découverts , vus en des- 
sus : — • d, les mâchoires, dont on a supprimé 
les pa!pes. 

II. gy*. L'extrémité du tarse d'un pied antérieur du même, 

très-grossie. 

II. g-K Les mesurés coI^p9.ratives des quatre paires de 

pieds du même. 

IV. 1 2. ËRESus Dufourîi , Erèse de Du/but. 

Cette nouvelle espèce s^éloigne beaucoup de la précédente 
par le volume relatif déa yeux :le& latéraux antérieurs 
et postérieurs sont en outre moins écartés ; enfin , il 
existe des différences sensibles dans la proportion des 
pieds. Ces derniers caractères rapprochent notre espèce 
de Veresus linealus de M. LatreîUe ' ; mais sa taille et la 
disposition des dessins de l'abdomen suffisent pour Ten 
distinguer. 

la. z. Individu mâle, grossi. 2^, grandeur naturelle. 

13. C. Le thorax du même, vu de profil : sa partie an- 
térieure est beaucoup moins bombée que dans 
Pespèce précédente , et ' la convexité • diminue 

* Dict. (Thbt. natur. , a* éâïu , M. Walckenaer , pi. iv, fig. 3 et 4 » 
tome X, pagd SgS. Fojrez aussi la elles jinnales des sciences phjrsùfuei 
Faune parisienne , AraDéides , par de Bruxelles^ t . vi , pi. xcv, fig. 3 et 4* 



ARACHNIDES. PL. 5. 877 

insensiblement en arrière : •— ae' , les yeux ; — 
c , les forcipules ; — d , les mftcboires. 

1 2. aé. Les* yeux du même individu , avec le bord facial 

du thorax : les intermédiaires antérieurs éga- 
lent presque en volume les intermédiaires pos- 
tcrieurs. 

1 2. E. La bouche , vue par sa face postérieure : •— c , les 

mandibules ; *^ d ^ les mâchoires ; — é , la lèvre 
sternale. 

1 2. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de 

pieds : la première est la plus longue de toutes. 

PLANCHE 5. 

SCYTODES, DYSDÊRES, DRAS$ES, CLUBIONES, 

THOMISES, 



Genre SCYTODE, SCYTODES^ 

FiG. I ET a. 

/ ' • • . • ?•',■-• 

t . . 

Ce genre, qui appartient rà la famille des arane'icles 
fileuses, tribu des în^uitèles^, a été établi par La- 
treille, qui lui donne, poui* caractère essentiel, six 
jreujc disposés par paires. M* Waickenaër le caractérise 
ainsi i s\%yeux, presque égaox entre eux , occupant le 
devant du corselet; fôfre ^temafe triangulaire , dilatée 
dans son milieu ; mâchoires inclinées sur la lèvre cylin- 
drique , et élargies à leur base ; pattes fines : les qua- 
trième et première paires sont les plus longues; la troi- 

' Règne animal de Cutfier, tome m, page 85^ 



378 EXPLICATION DES PLANCHES. 

8΀me est la pkis courte* M. Latreille a fondé ce genre 
sur une espèce des environs de Paris , qu'il a nommée 
scytodes thoracica, à cause dU renflement considérable 
de soti corselet ; elle vit cachée dans l'intérieur des mai- 
sons. Cet auteur en signale une seconde espèce qui lui 
a été envoyée d'Espagne par M. Léon Du four. 

V.' i. ScTTÔDES Ûior3iCÎcB.j Se ftode thoracique. Latn 

.Itpp9jn9ppoi1on8 cette e6pjè<^ à U: «qy^tode thoracique, 
. sfjrtoâes thoraçica^ Iiatr^ .I)lle a , coiome elle, le thorax 
excessivement bombé , avec des lignes noires ; V abdomen 
est globuleux et ponctué de noir. 

I. li Individu femelle très-grpssfi , vu de profil et de 

troîs-quarts en dessus. z\ grandeur naturelle 
en dessus. 

I . B. Thorax du même individu , vu de face : on re- 
marque combien il est élevé. 

I. C. Thorax du méme^ vu de profil , afin de montrer 

son élévatioa. plus grande en arrière , et la 
troncture de la partie postérieure. 

I . ' sk Lès.yeur 9 au; .nônibre de^^ix et groupés^ éeux par 
' » :; L^dèux/aveale bord ultérieur du thdrax)aitg^<- 

;- ; ;;. Ipir^ù^nt.i^hmcfff. . :: 
I,'. l'JS. Bduche vue pat* ia' face: pastmeere : -t^ c> les 
■A î.: V, t /orpipnlQ^irrd) le^pachoire^i^^ 
.5 , i^^e$; bç^$-siB^siblç*nç<it run^e vers l?au|re et sur 

la îèyrct: -** é, la lèvre sternale eu forme de 
». CQSur. et un peu dépassée ppr lerlabre. 

i. . p. Xfne des fQrpipuks détachée av^ç $oa crochet 

très-court, et caché dans Pexcavation qui en- 
toure sa bas^. * 



ARACHNIDES, PL. 5. 879 

I . d. Une des màcboites , avec son palpe grêle et al- 
longé. 

I. é. La lèvre sternale détacliée et reunie au labre, 

qui la dépasse* 

I. g/*. L'extrémité d'ua des ttirses : les crochets ont 

iiae base étendue ^ tuberculeuse; les dents du 
peigne sont courtes, eu scie, au nombre de 
quatre. 

I . g*l. Les mesures comparatives des pieds : la première 

paire est la plus longue, la quatrième ensuite, 
puis la seconde ; la troisième est la plus courte. 

V. a. ScTTODES rufescens, Sçytode blonde. Duf. 

Cette espèce, très-distincte de la précédente , ne nous pa- 
rait pas différer de la scytode blonde de M. Léon Du- 
four', que ce naturaliste a trouvée en Espagne. 

a. i. IndiTidii. femelle très-grossi. /^, girandeur aatu- 

rellfe. 

a. C. Le thorax du même, vu de profil. U ^^bo^»* 

coup moins élevé que dans l'espèce, précé- 
dente : — SB, les yeuxj — c, .le;s forçi,pules 
trèSk-droitesj — d, les mâchoires également 
droites. 

a. eé. Lés yeux, dont les groupes sont moins rappro- 
chés entre eux que dans l'espèce précédente; 
la fôime et le volume sont auksî ditférens. 

a. Ê. ' La bouche du mên^e inâividli, vue en dessous : 

— c , les forcipulea très-droites, fort longues, 
et a ongle court et caché; — d, les mâchoires 
obliques, très*rapprocfaées k leur sommet; — •, 

é , la lèvre sternale. 

t ■ ' - 

■ Annales générales des sciences physiques ds BnuçeUeSy t. t, p. açtS, 
pi. LXXVI, fig. 5. 



38o EXPLICATION DES PLANCHES. 

a. c. Une forcipule détachée. 

2. ' d. Une mâchoire isolée avec son palpe , qui est très- 
grêle. 

2. é. La lèvre sternale dépassée par le labre, qui est 

en forme de lance. 

a. é:^ Le labre excessivement grossi, vu en dessus, et 

recouvrant la lèvre sternale^ qu'il dépasse. 

a. g-1. Mesures comparatives des pieds : la quatrième 
■• paire et la seconde sont les plus longues, la 
première vient ensuite; la troisième est la plus 
courte. 

Gemv DYSDÈRE, DYSDERA, 

Fro. 3. 

Le genre disdëre, institua par M* Latreilie, appar- 
tient à la famille des fileuses , tribu -des tubitèles ou 
trrâignées lapissières '. Ses caractères sont : yeux au 
nombre de six , très-rapprochës , deux en avant et ëcar- 
tés, les quatre autres postérieurs , et formant une ligne 
arquée en arrière , ou un fer-à-cheval ouvert en de- 
vant; la première paire de pieds, et ensuite la qua- 
trième, plus longues; la troisième la plus courte de 
toutes. On n'a décrit encore, qu'une espèce assez coni' 
mune en France et en Esp^goe; on la trouve dans les 
déçonibl*ç$ et, sqûS: lies pierres. 

Vi, 3. DiÇDERA erythriw, Di^^jre irythrine. Latr. 

Autant qu'il m'est permis d'en juger, sanà le secours des 

■ Règne aninutl de Cwier, tome m, page 82. 



arachnides: PL. s. 38f 

dessins, cette espèce ne diffère pas essentiellement de 
celle de notre pays. 

3. /. Individu femelle très-grossi. l'y grandeur natu- 
relle. 

3 . B. Thorax vu de face : — aé , les yeux ; — c , les for- 

cipules très-longues. 

3. C. Le thorax du même vu de profil : — aé, les yeux ; 

— c , les forcipules; — d, les mâchoires. 

3. é. Les yeux, au nombre de six, très-rapprochés 

entre eux sur deux lignes ; les deux de la ligne 
antérieure arrondis et très-gros. 

3. £. La bouche vue par sa face postérieure : — c, 

les forcipules avec leur ongle recourbé j — - d , 
les mâchoires étroites a leur sommet , et brus- 
quement rétrécies au côté externe pour l'in- 
sertion du palpe ; — é , la lèvre sternale échan- 
crée , un peu dépassée par le labre, 
c. Une des forcipules avec son long crochet. 
La lèvre sternale dépassée par le labre« 
Labre vu en dessus. 

L'extrémité d'un des tarses très-grossie : les on- 
gles ont un peigne de trois dents. 

3. g-1. Mesures comparatives des pieds. 

Genre DRÀSSE, DRJSSUS. 
FiG. 4, 5, 6, 7. 

Ce genre , fondé par M. Walckenaër , et que M. La- 
treille avait déjà indiqué sous le nom degnaphose, ap- 
partient à la fannille des fileuses , section des tubitèles 
ou tapissières'. Ses caractères sont : les quatre^/zViirej 

> Règne animal de Cuvier^ tome m , page 83. 



3. 


c. 


3. 


e. 


3. 




3. 


g/ 



38a EXPLICATION DES PLANCHES. 

èjctérieures presque égales ; mâchoires arquëes au côté 
extérieur, formant une ceinture autour de la Uyre, qui 
est allongée et presque oyale ; huit yeux placés très- 
près du bord antérieur du thorax , disséminés , quatre 
par quatre , sur deux lignés transverses ; la quatrième 
paire de pieds , ensuite la première , plus longues. En 
jetant les yeux sur les espèces représentées sous les 
n*'. 4) ^ 6t 6, on se convaincra qu'elles ofifrent plu- 
sieurs caractères qui les éloignent des drasses, et qui les 
rapprochent des clubiones. Peut-être M. Savigny vou- 
lait-il faire , avec ces arachnides , une coupe nouvelle 
intermédiaire à ces deux genres. 

y. 4- Ï)rassus listeri , Drccsse de Lister. 

Noas cro jons q[Qe ce dnsse constitae une espèce nouvelle : 
ses cQuleurs ne nous sont pas connues. 

4* /. Individu femelle très-grossi. 2^^ grandeur natu- 
relle. 

4^ B. Thorax, vu de face, montrant la direction des 

forcipules c, la disposition des yeux aé, et le 
palpe maxillaire d. 

4. C. Thorax du même individu , représenté de profil. 

On voit qu'il est très-peu bombé : — aé, les 
yeux j -^ Cy les forcipules obliques en avant; 
*-^d, les mâchoires. 

4- œ. Les yeux très-rapprochés du bord facial du tho- 
rax, de forme plus ou moins ovalaire, placés 
sur deux lignes légèrement courbées : les yeux 
intermédiaires, les plus petits j les latéraux an* 
térieurs , les plus gros. 

4- £• La bouche du même , vue par sa face postérieure : 



ARACHNIDES. PL. 5. 383 

rri.Ude , les foroipules ; — d , les mftclioires droites 

très-élargies a leur base , étroites et arrondies 

k lôur sommet; -^é, lèvre stemale allongée et 

• arrondie. 

4. c. Une des forcipules- détachée. 

4* d. Une mâchoire détachée de la bouche avec son 

palpe. 

4. é. La lèvre sternale. 

4* g-I. Les mesures comparatives des pieds ; la quatrième 

paire la plus longue, puis la preniière et la se- 
coude ; la troisième la plus courte, 

V. 5. Drassus Scaefferi , Drosse de Schœjffèr. 

Cette nouvelle espèce, dont nous ignorons les couleurs, 
se distingue nettement par les <piatre points de son ab- 
domen , et par la forme des yeux. 

5. i. Individu femelle très-grossi. 2^, grandeur natu- 

relle. 

5. s. Les yeux placés sur deux lignes transverses lé« 

gèrement courbées : ces yeux sont arrondis, 
d^égale grosseur, de même forme, à l'excep- 
tion des intermédiaires postérieurs, qui sont 
plus petits et ovalaires. 

V. 6. Drassus Lyonnetii , Drosse de Lfonnet. 

Au premier aspect, on croirait que cette espèce ne doit 
pas éfre distinguée du drasse de Lister, mais il existe 
dans la forme et dans la grosseur relative des* yeux des 
différences qui nous semblent autoriser une distinction* 
Cependant il pourrait se faire que cet individu ftiHt le 
m^e de l'e$pè€e précédente. 

6. /. Individu mâle très-grossi. l'y grandeur naturelle^ 
6. se. Les yeux assez éloignés du bord facial du tho* 

I 



384 EXPLICATION DES PLANCHES. 

rax, et rangés sur deux ligoes^-manifestement 
courbes en arant , ce qui peut dépendre de la 
manière dont ce bord est vu : tous ces yeux de 
forme ovalaire et d'égale grosseur, excepté les 
intermédiaires antérieurs plus petits. 

6. àf. Le palpe du même individu faisant , voir les or- 

ganes de l'appareil excitateur dans leur posi- 
tion naturelle. 

V. 7. Drassus Linnœi, Drosse de Linné. 

Cette espèce nous paraît très-voisine du drasse lucîfuge , 
drassus Utcifugus, Walck. ; et si l'on connaissait sts cou- 
leurs , peut-être jugerait-on convenable de ne pas l'en 
distinguer. 

7. /. Lidividu femelle grossi. 2% grandeur naturelle. 
7. 8^. Les yeux rangés sur deux lignes : l'antérieure 

très-courbée en avant , en fer-k-cheval ^ la pos- 
térieure presque droite. 

7 . f • La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

— - c , les forcipules droites et longues ; — d , 

les mâchoires arrondies k leur côté externe; 

-— é, lèvre sternale allongée et arrondie au 

sommet. 
7 . c. Une des forcipules détachée : on voit deux grosses 

dents a la gouttière qui reçoit le crochet. 
7. d. Une des mâchoires avec son palpe. 
7. é. Lèvre sternale détachée , poilue y et dépassée par 

le labre. 
7« gyi L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs : 

chaque ongle est pourvu d'un peigne de cinq 

dentelures. 
7. g-1. Mesures comparatives des pieds. 



ARACHNIDES. PL. 5. 385 

Genre CLUBIONE, CLUBIONA. 

FlO. 8 ET 9. 

Ce genre, de la famille des fileuses , section des tubi- 
tèles ou tapissières , a ëtë fondé par M. Latreille ; il a 
pour caractères : huit yeux places au-devant du cor- 
selet, sur deux lignes transverses; mâchoires droites, 
élargies à leur base exté'rieure pour l'insertion des pal- 
pes, et arrondies à l'extrémité ; lèyre en carré long; 
pattes propres à la course, et variant respectivement de 
longueur : la première paire , et ensuite la quatrième , 
sont en général les plus grandes; mais, dans certaines 
espèces , cette dernière , et ensuite la première ou la se- 
conde dépassent les autres. Les caractères tirés de ce 
développement relatif, joints à quelques autres, ont 
fourni à M. Walckenaër des bases pour l'établissement 
de cinq sections. 

V. 8. Clubioita Albini, Clubione (ï Albin. 

Cette clubione a quelque ressemblance , par la disposition 
des yeux , avec la clubione lapidicole 9 qui appartient à 
la section des furies. On pourrait aussi , à cause de la 
longueur de la quatrième paire de pattes , et de la se- 
conde, un peu plus étendue que la première, la rap~ 
procher, à quelques égards, de la clubione soyeuse, qui 
appartient à la section des dryades : Tabsence du dessin 
et rimperfection des figures données par Degeer et Lis^ 
ter , et auxquelles nous sommes réduits à avoir recours , 
nous laissent dans le doute à cet égard. 

8. z. Individu femelle très-grossî. z', grandeur natu- 
relle. 
H. N. XXII. 25 



386 EXPLICATION DES PLANCHES. 

S. aé. Les yeux du même individu avec le bord facial 

du thorax. Ces yeux sont disposés sur deux 
lignes arquées ; les deux intermédiaires anté- 
rieurs sont les plus gros de tous et arrondis; 
les. mêmes yeux de la ligue postérieure sont 
excessivement petits et ovales. 

S. £. Là bouche du même, vue par la face postérieure : 

— c , les forcipules ; — d , les mâchoires droites 
et arrondies ^ — é , la lèvre sternale allongée, 
coupée transversalement, k bords très-légère- 
ment arrondis. 

V. 9. Clubion A Listeri , Clubiùîie de Lister. 

Cette clubione nous parait voisine de la dubiona eUrox, 
Wakk. Son abdomen n'a point de tadie quadrangu- 
laire; ce qui au reste pourrait n^ndiquer qu'une va- 
riété. 

g. z. Individu femelle très-gïossî. i\ grandeur natu- 
relle. 

9. C. Le thorax vu de profil : — ae , les yeux ; — c , les 

forcipules } — d , les mâchoires. 

9. é. Les yeux du même grossi avec le bord facial du 

thorax , qui laisse entre eux et lui un bandeau 
très-étroit. Ces yeux figurent ici deux lignes 
courbées en sens contraire, c'est-à-dire oppo- 
sées par leur concavité. 

9. £*. La bouche du même , vue par sa face postérieure : 

— c , les forcipules droites ; — d , les mâchoires 
arrondies, légèrement échancrées à leur côté 
externe , et entourant la lèvre sternale j — é, 
la lèvre sterns^le, qui a la forme d'ua ovale 
tronqué a son sommet. 



ARACHNIDES. PL. 5. 387 

9. c. Une forcipule séparée offrant deux petits pro- 

longemens épineux a Pangle interne de son 
sommet. 

9. d. Une mâchoire séparée avec son palpe. 

9. g/*. L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs 

offrant les ongles pourvus chacun de quatre 
dentelures. 

9. g-1. Mesures comparatives des pieds : la dernière paire 

est la plus longue ; ce qui éloignerait beau- 
coup cette espèce de la clubione atrox, que 
M. Walckenaër range parmi les espèces ayant 
la première paire de pattes la plus longue de 
toutes. Les figures très-fidèles de M. Savigny 
ne permettent pas de penser qu'il y ait quelque 
méprise dans les mesures qu'il a tracées. 

Genre TEOmiSE, THOMISUS. 
Fio. 10. 

Les thoraises, vulgairement nommées araignées^ 
crabes, parce qu'ils ont la forme de certains crusta- 
ce's, constituent un genre très-nombreux en espèces, 
et qui a été fondé par M. Walckenaër *• Cet auteur le 
distingue par les caractères suivans : hxxiljeux presque 
égaux entre eux , occupant le devant du corselet ; lèy^re 
grande, plus haute que large, resserrée à sa base, 
dilatée dans son milieu; mâchoires allongées, inclinées 
sur la lèvre , légèrement échancrées dans le milieu de 
leur côté interne; pattes étendues latéralement , de Ion- 

• 

gueur variable. Les espèces de ce genre , suivant qu'elles 

> Tableau des aranéides , page a8. 

25. 



388 EXPLICATION DES PLANCHES. 

ont les pattes postérieures plus ou moins courtes et 
grêles, se rangent clans trois sections, qui sont subdi- 
visées en familles, lesquelles se partagent ensuite en 
plusieurs races. M. Latreille, qui adopte le genre iho- 
mise, lui assigne des caractères fort précis, et qui ne 
permettent pas de le méconnaître. Ces araignées peu- 
vent marcher en tous sens, et, dans le repos, elles 
étendent leurs pattes dans toute leur longueur. Les 
jeux forment le plus souvent, par leur réunion, un 
segment de cercle ou un croissant, les. deux latéraux 
postérieurs étant plus reculés en arrière, ou plus rap- 
prochés des bords latéraux du corselet que les autres. 
Le corps du plus grand nombre est aplati, avec Vab- 
domen grand ^ arrondi et triangulaire. Les espèces figu- 
rées par M. Savigny, si elles n'offrent pas tous ces 
caractères, en présentent au moins l'ensemble. Quel- 
ques-unes se font remarquer par un développement 
égal de toutes les pattes. M. Walckenaër les réunit 
dans son genre philodrome. L'espèce de la fig. lo, pi. 5, 
lui appartient, et on doit regarder encore comme en 
feîsant partie les espèces représentées à la pL 6, sous 
les n°'. I, 2, 3, 4? 5. 

V. to. Philodromtts Clerckii, Philodrome de Clerck. 

Celte espèce nous paraît nouvelle : nous ne pouvons rien 
dire de ses couleurs. 

10. t. Individu femelle de grandeur naturelle. 

10. C, Thorax vu de profil pour montrer son élévation 

très-sensible dans la moitié antérieure : — * ae, 



ARACHNIDES. PL. 6. 389 

les yeux J.—C, Ie3 forcipulesj — d, les mâr 
choires. 
10. 3é% Les yeux placés sur deux lignes transverses; les 

intermédiaires formant un quadrilatère allongé, 
et les latéraux deux lignes obliquas. 

10. £*., La bouche du même vuepar sa partie postérieure. 

Cette bouche a beaucoup de largeur : — c , les 
forcjpules très-fortes, avec un crochet aigu^ 
reçu dans une gouttière bordée de dentelures ; 
-^ d , les mâchoires arrondies, très-écartées 
l'une de l'autre, avec un. palpe, long et grêle; 
— é, lèvre stemale courte, triangulaire, à 
bords s^rrondis^. 

10. gfi L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs vu 

de face : les crochets ont de$ peignes a dents 
droites , courtes et distantes les unes des autres. 

10. gf:^ Le même tarse vu de profil. 
K>. gJ, Mesures comparatives des pieds. 

PLANCHE 6 

THOMISE& 



SuÙe du Genre TROMISE, THOMïSUS. 

Les espèces Tnentionnees sous les n°'. i , a , 5 , 4 et 5 , 
appartiennent encore au groupe générique des philo- 
dromes de M. Walckenaër. L'espèce n°. 6 fait partie 
du genre sëlénope de M. Lëon Dufour; les autres es- 
pèces sont des thomises proprement dits. 



Sgo EXPLICATION DES PLANCHES. 

VI. I . Philodromus Walckenaerii , Ph. de fFcdckenaér. 

Cette nouvelle espèce est remarquable par les dessins de 
son corps. 

I. t. Individu femelle qui semble être de grandeur 

naturelle % et dtnit les pattes ont un grand dé- 
veloppement, 

I . B. Le thorax du même individu vu de face : • — s , 

les yeux, qui n^ d^bord«nt pas la ligne exté- 
rieure des forcipuks 5 — * c , les fbrcipules droites 
contiguës sur la ligne moyenne dans les deux 
tiers de leur loogueiir; — ^ d, les mâchoires, 
dont les palpes sont très-longs, avecle dernier 
sans onglet. 

I . i8é« Les y^ux d'égale ^osseur , disposés sur deux li- 
gnes courbées en sens inverse, l'antérieure 
moins longue que la postérieure. 

1 . %f. L'extrémité du tarse d'un des pi^s antérieurs vu 

en dessus : les deux ongles ont chacun huit 
dents. 

VI. 2. Philodromus Linnœi, Philodrome de Linné^ 
Nous regardons encore cette espèce comme nouvelle. 

2. z. Individu mâle qui parait être de grandeur natu- 

relle; le dernier article du palpe est trës-in- 
fléchi. 
2. C. Le thorax dn même individu grossi , représenté 

de profil pour montrer sa hauteur et sa forme , 

» - • ■ 

* Les planches que noas publions dears naiarelles de qaelqœs espèces 
n^ayant pas été vérifiées par M. Sa> aient été omises, Fautenr les fai- 
YÎgny, il serait possible que les gran- sant quelquefois ajouter après coup. 



ARACHNIDES. PL. G. 39 1 

avec le degré d'inclinaison des forcipules et des 
mâchoires : — a^ , les yeux ; — c , les forcipules ; 

— d , les mâchoires, dont le palpe est irès-dé- 
veloppé en longueur. 

2. £é. Les yeux du même avec le bord £acial du thorax : 

ils $om à pieu près d'égale grosseur et placés 
sur deux lignes, dont Pantérieure est plus 
courte et courbée,, tandis que la postérieure 
est presque droite.^ 

2. E. La bouche du même vue par sa face postérieure : 

— c ,. les forcipules ,, dont les crochets sont 
exactemeni; Eepliés ; — d , les mâchoires , aux- 
quelles e/VL a retranché les palpes : elles sont 
assez distantes Tune de l'autre, et sensible^ 
ment divergeâtes; — * é, la lèvre sternale ar- 
rondie, un peu plus baute que large. 

2. c. Une forcipule séparée, avec le crochet relevé ^ la 

gouttière offre des dentelures très-prononcées. 

2. d. La- mâchoire pourvue de son palpe : le lobe est 

garni de fortes et nombreuses dentelures et de 
faisceaux deuils; la valve de l'organe exci- 
tateur est très-dé veloppée, et cache les autres 
pièces de l'appareil. 

2. é. La lèvre sternale vue en dessous , laissant voir le 

labre, qui est très-saillant. 

2, é^ La même lèvre retournée et montrant le labre 

en dessus. 

2. àf. d"- L^extrémité du palpe du mâle vu en dedans , afin 

de montrer les pièces de l'appareil excitateur : 
on remarque a coté l'articulation de deux de 
ces pièces. 

2. g-1. Mesures comparatives des pieds. 



Sga EXPLICATION DES PLANCHES. 

VI. 3. VmhOBiiOMvsFaLhricu y Philodrome de FaMcius. 

Les pattes de cette nouvelle espèce ont une longueur très- 
grande et sont pourvues de poils très-rares. 

3. r. Individu mâle grossi. z\ grandeur naturelle. 
3éA"/id^ L'organe excitateur vu au côté interne, afin de 

montrer l'arrangement des pièces de l'appareil 
dans la valve y qui est bérisséede poils épars. 

VI. 4- Philodromus Albini, Philodrome d^Albin^ 

Ce philodrome offre plusieurs points de ressemblance avec 
l'espèce qui précède : les -paités sont plus robustes , 
moins longues, plus velues; Xahàomfirk est aussi cou- 
vert de quelques poils. 

4. t* Individu mâle grossi. i\ grandeur naturelle. 

4. d^. c^ Palpe détaché, afin de montrer Tôrgane excita- 

teur : la valve est hérissée de poils très-serrés, 
couchés les uns sur les autres. 

VI. 5. Philobbqmus rhombiferens , Philodrome rhom-- 
hiferey Walck. 

Cette espèce, autai^t qu'il est permis d'en juger, appar- 
tient au thomise rhomhifère, dont M. Walckenaër a fait 
ensuite un philodrome^ 

5. /. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle. 
5. C. Le thorax du même individu vu de profil : — aé, 

les yeux; — c, les forcipules droites; — d, 
les mâchoires inclinées en avant. 
5. ai. Les yeux du même avec le bord facial du thorax : 

ils forment deux lignes courbes, dont l'anté- 
rieure, beaucoup plus petite , est presque en fer 
a cheval. 



ARACHNIDES. PL. 6. SgS 

5. JS, La bouche du même vue par sa face postérieure: 

— c, les forcîpules cylindriques renflées ; -— 
d , les mâchoires très-inclinées sur la lèvre; -— 
é, la lèvre sternale assez allongée, légèrement 
dépassée par le labre. 

5. c. Une mandibule détachée : le crochet est court 

et courbé; la gouttière qui le reçoit manque 
de dentelures. 

5. gf. Uextrémité du tarse d'un des pieds antérieurs 

vu de profil : les ongles supérieurs sont très- 
courbes et pourvus de trois dents. 

5. g-1. Mesures comparatives des pieds. 

Genre SÉLÉNOPE, SE LE NO PS. 

Fio. 6. 

Le genre sëlenope, de la famille des fileuses et de la 
tribu des latërigrades , est très-voisin des thomises, 
parmi lesquels il avait été d'abord rangé : c est M. Léon 
Dufour qui la distingué le premier*. Ses caractères 
essentiels sont : la seconde paire de pattes et la troi- 
sième ensuite les plus longues de toutes, la première 
la plus courte; mâchoires droites, écartées, parallè- 
les , presque de la même largeur dans toute leur éten- 
due; lèifres courtes, presque carrées, avec lexirémité 
supérieure arrondie; huit yeux, dont six de front, 
et les deux autres, les plus gros de tous, situés, un 
de chaque côté, en arrière des deux extrêmes pré- 
cédons; corps très-aplati. La figure de M. Savigny in- 
dique une différence : lés yeux ne sont pas situés 

' Annales générales des sciences physiques y tome iv, page 36 1. 



394 EXPLICATION DES PLANCHES, 

de front : on en voit deux , les plus petits de tous , pla- 
ces plus en avant. Cette difîeVence peut bien tenir à 
la manière dont on les regarde ^i\ fléchissant plus ou 
moins le thorax. M. Latreille dit connaître quatre es- 
pèces : celle qui a e'te' décrite par M. Le'on Dufour, une 
seconde d'Egypte, qui est sans doute celle figurée ici, 
une troisième de TIle-de-France, et une quatrième du 
Sénégal j il ne décrit pas ces espèces , et ne leur assigne 
aucun nom. 

VI. 6. Selenops ^gyptiaca, Sélénope d Egypte. 

Cette espèce nous paraît si voisine de la sélénope omalo- 
some de M. Léon Dufour , <{ae nous ne l^en distingue- 
rions pas , sans l'autorité de M. Latreille , qui dit avoir 
vu une espèce distincte venant d'Egypte. Nous rappor- 
tons celle qu'on voit figurée ici à l'espèce indiquée par 
M. I^atreille. 

6. /. Individu femelle grossi. z\ grandeur naturelle. 

6. B. Thorax à\\. même individu vu de face. On re- 
marque que les yeux latéraux postérieurs sont 
situés sur deux protubérances angulaires du 
thorax: — aé, ces yeux; •— c, les fbrcîpules 
avec un des crochets entr'ouvert. 

6. âè. Les yeux du même très-voisins du bord facial 

du thorax. 

6. E. La bouche du même vue en dessous ; — c, les 

forcipules; — d, les mâchoires légèrement 
échançrées au côté interne, non loin de leur 
sommet , par une ligne oblique concave ; — ^ é , 
lèvre sternale arrondie. 

6. c. Une des forcipules faisant voir les deaticules de 

la gouttière au nombre de trois de chaque côté. 



ARACHNIDES. PL. 6. SgS 

6. gyi L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs vu 

.de profil : l'ongle est court, §prêle, sans dents. 

6. g-1. Les mesures comparatives de$ pieds. 

VL 7. Thoaiisus Peronii, Thomise de Pérou. 

Cette espèce appartient à la famille des crabes deM.Walcke- 
naër et à la race des bîtuberculées. 

7. I. Individu femelle grossi. On voit une tache plus 

foncée, quadrilatère, à la jonction du thorax 
avec l'abdomen ; celui-ci offre cinq petits points 
qui paraissent enfoncés. i\ grandeur natu- 
relle. 

7. B. Thorax du même individu vu de face. Les yeux 

latéraux sont portés de chaque côte sur un tu- 
bercule très-prononcé : — aé, les yeux; — c, 
les forcîpules droites et coniques j — d, les 
mâchoires dont Içs palpes sont seuls visibles. 

7. a^. Les yeux disposés sur trois lignes d'autant plus 

longues qu'on les examine plus postérieure- 
ment; la première et la seconde offrent deux 
yeux , et la troisième en présente quatre d'égale 
grosseur, plus petits que les autres. On pour- 
rait aussi considérer ces yeux comme représen- 
taût deux lignes courbes. 

7. E, La bouche du même individu vue par sa face 

postérieure : — c, les forcipules, dont les cro- 
chets sont exactement repliés ; — d , les mâ- 
choires assez étroites, longues, arrondies, et 
contiguës a leur sommet, très-échancrées au 
côté externe pour rinserlion du palpe; — é, 
la lèvre sternale longue, étroite, conoïde. 

7. g-1. Mesures comparatives dés pieds : la première et 



396 EXPLICATION DES PLANCHES. 

la seconde paires sont très-longues , la troisième 
et la quatrième sont très-courtes. 

VI. 8. Variété du Thomisus Peronii. 

Ce thomise est très-yoîsia du précédent ; mais ce qui pour- 
rait le distinguer, ce sont les taches linéaires que Toa 
voit à la face antérieure des forcipules : elles paraissent 
manquer dans Tindividu précédent. 

8. î. Individu femelle vu de face et très-grossî. f, 

grandeur naturelle. 

VI. 9. Thomisus Martyni, Thomise de Martyn. 

C'est avec hésitation que nous faisons une espèce nouvelle 
des deux individus qu'on voit ici ; ils se rapprochent 
beaucoup du thomise tronqué et du thomise ècourté: 
mais les figures de Schseffer et de Pallas sont tellement 
mauvaises, qu'il était bien difficile de le décider avec 
certitude, et, dans le doute, il nous a paru plus conve- 
nable de leur donner un nom. 

9. t. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle. 
9. %. Individu mâle très-grossi, et que nous supposons 

appartenir a la même espèce ; il est beaucoup 
plus petit que l'individu femelle. a% grandeur 
naturelle. 
9. d jT. cx^ Le palpe du mâle vu en dedans , afin de montrer 

les organes excitateurs contenus dans la valve : 
on remarque a côté les pièces de l'appareil dé- 
tachées de la valve. 

VI. 10. Thomisus BufFonii, Thomise de Buffbn. 

Ce thomise s'éloigne des précédens par ses yeux égaux 
entre eux, et n'étant pas portés sur des tubercules: 
les pattes conservent la même dimension relative , mais 
les premières ont une longueur démesurée. 



ARACHNIDES. PL. 7. 897 

M. Savîgny se proposait peut-être de distinguer générîque- 
ment cette arachnide ; l'espèce nous a paru nouvelle. 

10. 2. Individu mâle très-grossi. z\ grandeur naturelle. 

10. SB. Les yeux disposés sur deux lignes courbes en ar- 
rière* 

10. E. La bouche du même individu vue en dessous : — 
. c , les forcipules ^ — d, les mâchoires presque 
aussi longues qu'elles : un des palpes est en- 
levé, l'autre présente Porgane excitateur y*; — 
é , la lèvre sternale dépassée par le labre. 

10. gf. L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs : 

les deux ongles sont munis chacun de deux 
longues dents; le dernier article de ce tarse 
est prolongé en une espèce de talon au-delà 
de l'insertion des ongles. 

10. g-1. Mesures comparatives des pieds. 

VL 1 1. Thomisus Hirtus? Thomise hérissé? Latr. 

Cette espèce offre tous les traits de ressemblance que 
M. Latreille a signalés dans le thomise hérissé. C'est 
avec quelque doute que nous y rapportons les deux in- 
dividus qu'on voit figurés ici , car nous ignorons quelle 
est leur couleur. 

11. t. Individu mâle très-grossi. z', grandeur naturelle. 
II. B. Thorax du même individu vu de face : — aé, les 

yeux j — c , les forcipules coniques et droites. 

II. C. Le thorax du même vu de profil , afin de mon- 
trer la convexité de sa partie dorsale : — aé, les 
yeux ; — c , les forcipules ; — d , les mâchoires. 

II. aé. Les yeux rangés sur deux lignes courbes, dont 

la concavité regarde en arrière, l'antérieure 
plus concave que la postérieure , celle-ci plus 
longue. 



3g8 EXPLICATION DES PLANCHES. 

1 1 . d yi d^ Le palpe d'un jeune individu mâle : le dernier 

article n'a pas encore atteint tout son déve- 
loppement* 

11. z. Individu très*grossi, assez semblable a l'espèce 

précédente, et n*en étant peut-être que la fe- 
melle. Si\ grandeur naturelle. 

VI. 12. Thomisus Lalandii, Thomise de Lalande. 

Ce thomise 9 que nous dédions à rastronome Lalande , est 
assez semblable aux espèces précédentes ; maïs ^^^ yeux 
ne sont point disposés sur des tubercules du thorax. 

1 2. 2. Individu qui nous semble être une femelle, très- 

grossi. 2', grandeur naturelle. 
iTuA'f.^ Extrémité du palpe d^un individu mâle : le 

quatrième article est pourvu d'une apophyse 
fort singulière : on remarque toutes les pièces 
composant l'organe excitateur situées dans la 
valve, et celle-ci munie d'un petit article ter- 
minal et tuberculeux. 

VI. i3. THOMistis Clerckii, Thomise de Clerck. 

Ce thomise, dont il est difficile de bien préciser l'espèce, 
se rapproche beaucoup de Yaraneus cristatus de Clerck 
{thomisus cristatus, Walck.). On ne peut malheureuse- 
ment pas reconnaître âur Tindividu gravé la grosseur des 
yeux. 

i3. t. Individu femelle trèô-grossi. z\ grandeur natu- 
relle. 



ARACHNIDES. PL. 7. 899 



PLAirCHE 7, 



THOMISES, ATTES. 



Suite du Genre THOMISE, THOMISUS, 
FiG. X, a, 3, 4, 5. 

VII. I. Thomisus Diana? Thomise Diane? Walck. 

Ce thomîse , qui offre tous les caractères de la famille des 
brevipèdes de M. WalcVenaèr, et de la tribu des pyri- 
formes, nous paraît si roisin du thomise diane, que 
nous ne croyons pas devoir Pen distinguer. 

1 . î. Individu mâle Irès-grossi. i\ grandeur naturelle. 

VIL 2. Variété? du Thomisus Diana? Walck. 

2. i . Individu mâle très-grossi. l' ^ grandeur naturelle. 

Vn. 3. Thomisus rotundatus, Thomise arrondi yVfdXàL. 

La détermination de cette espèce nous semble certaine; 
d'ailleurs elle varie beaucoup , ce qui nous porte à re- 
garder les deux individus qui suivent comme des varié- 
tés. Elle est assez généralement répandue : on la trouve 
en France , en Allemagne et en Italie. 

3. t. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle. 
3. 2. Abdomen vu en dessous, avec la dernière paire 

de pattes du thorax. 
3. B. Le thorax du même individu vu de face : a^, •— 

les huit yeux rangés sur deux lignes trans- 
verses, et dont les latéraux antérieurs sont un 




4oo EXPLICATION DES PLANCHES. 

peu plus gros que les autres; — c, les ford- 
pules droites et cunéiformes; •^- d, les mâ- 
choires, dont on n'aperçoit que les palpes. 

3. C. Le thorax du même, tu de profil pour montrer 

sa convexité : — a^ , les yeux, dont quatre seu- 
lement sont visibles ;•— c , les forcipules; — 
d , les mâchoires. 

3. aé. Les yeux disposés sur deux lignes courbées en 

arrière. 

3. E. La bouche vue par sa face postérieure : — • c , les 

forcipules assez' larges, et dépassant les mà^ 
choires en longueur et en largeur; — d, les 
mâchoires a sommet tronqué , légèrement ar- 
rondies et droites. On a enlevé le palpe de 
chaque côté. 

3. c. Une des forcipules détachée : le crochet est court 

et relevé , la gouttière qui le reçoit est privée 
de dents , et consiste en une excavation entou- 
rant la base du crochet. 

3. d. Une des mâchoires isolée, avec son palpe. 

3. é. Les deux lèvres vues en dessous : le labre dépasse 

de beaucoup la lèvre sternale. 

3. g-1. Mesures comparatives des pieds. 

VIL 4« Variété du Thomisus rotundatus. 

Ce thomîse diffère si peu du précédent, que nous n^hési- 
tons pas )x lui donner le même nom spécifique. 

4. i* Individu femelle très-grossi. l' ^ grandeur natu- 

relle. 
4. %f. Le bout du tarse d'un pied antérieur, pourvu 

d'un peigne auquel on compte de chaque côté 
jusqu'à huit dents très-longues et droites. 



ARACHNIDES. PL. ;. 4oi 

VIL 5. Variété? du Thomisus rotundatus? 

Si l'on prend en considération les variétés très-grandes de 
couleurs dans cette espèce , on n'hésîtera pas à lui rap- 
porter Findlvida représenté ici; il doit peut -être ses 
principales différences à la nature de son sexe. 

5. /. Individu mâletrès-grossî. z', grandeur naturelle. 
5 . àf. ^ Le palpe du même individu faisant voir les pièces 

de l'appareil excitateur, situées dans la valve; 

celle-ci est surmontée par un petit appendice 
^ en forme de tubercule. Le quatrième article 

de ce palpe est prolongé en deux apophyses 

aiguës. 

Genre PLATYSCÈLE, PLATYSCELUM^. 

FiG. 6 KT 7. 

On retrouve quelque analogie entre ces arachnides 
et les drasses : elles ressemblent aussi, sous plusieurs 
rapports i aux attes; mais les différences qu'on remar- 
que sont assez sensibles pour autoriser rétablissement 
d'un genre nouveau : c'e'tait sans doute l'opinion de 
M. Savignj. L'inspection des figures nous montre plu- 
sieurs caractères faciles à saisir : \esjeujc sont au nom- 
bre de huit, places sur deux lignes; la ligne anteneure 
est beaucoup plus courte que la posle'rieure , qui en 
outre est courbée en arrière 3 les yeux sont tous ova- 
laires , très-petits, à peu près d'égal volume, à l'excep- 
tion des deux intermédiaires ante'rieiirs, qui sont ai*- 
rondis et fort gros; ils sont places à la partie antérieure 

" De «rXetTv;, ^^g^t ^l dc citixoç, jambe. 

H. N. XXII. • 26 



ion EXPLICATION DES PLANCHES. 

d'un thorax très-bombé en avanl, à peu près comme 
cela s'observe dans les altes. hesjorctpules sont presque 
droites, à crochet court , arqué et robuste; les mâchoires 
sont arrondies à leur côté externe , et leur côte interne 
n'est point échancré, mais coupé obliquement; la lèure 
stémale est triangulaire et aiguë à son sommet, qui est 
bifide. La longueur des pieds n'est pas la même que 
dans les attes; la . première paire est la plus longue, la 
quatrième vient ensuite : la troisième est la plus courte 
dç toutes. Un caractère très-curieux, et qui se fait re- 
marquer an premier abord , consiste dans le renflement 
considérable du deuxième article des pattes antérieures. 

VII. 6. Plattscelum Savignyi, Platyscele de Savigny, 

6. î. Individu mâle très-grossî. 2', grandeur naturelle. 

6. 13. Thorax du même individu va de face, afin de 
I montrer la disposition des yeux, dont la ligne 

postérieure dépasse la ligne externe des forci- 
pules:— ^,les yeux; — c, les forcipules; 
— d , les mâchoires , dont on ne voit que le 
palpe. 

6. C. Le thorax du même vu de profil, afin de montrer 

son élévation, et la manière dont il est terminé 
en arrière; — se, les yeux; — c, les forci- 
pules ; -r- d , les mâchoires. 

6. a&. Les yeux assez rapprochés du hord facial du 

thorax : les intermédiaires antérieurs et pos- 
térieurs forment un carré un peu rétréci en 
avant ; les deux externes constituent de chaque 
côté deux lignes obliques. 

6. E, La bouche vue par sa face postérieure : — c, 



ARACHNIDES. PL. 7. 4o3 

les forcipules; «^ d ^ le» m&clioirés, auxquelles 
oa a retranché les palpea; — é, la lèvre ster- 
nale. 

6. c. Une forcipule détachée , avec son crochet relevé. 

6. d« Une des mâchoires détachée dans un individu 
, femelle, ou plutôt dans un individu mâle non 

adulte. 

6. é. La lèvre sternale séparée : son sommet , garni de 

poils, est dépassé par une follicule membra- 
neuse, triangulaire, qui est le labre. 

6. d y.o^ Le palpe du mâle détaché , et laissant voir l'appa- 
reil excitateur. 

6. g4. Mesures comparatives des pieds. 



Vn. 7. Variété du Plattsceltjm Savignyi. ^ 

On ne saurait distinguer cet individu de l'espèce précé- 
dente ; peut-être appartîent-îl au sexe femelle : les palpes 
qui sont cachés par la première paire de pattes ne per- 
mettent pas de le décider. 

7. /. Individu très-grossi et vu de trois -quarts. /', 

grandeur naturelle.^ 
7 . gy. L'extrémité d'un des tarses de la paire de pattes 

antérieures. 
7. f'f^ Le dernier article du même tarse, vu par sa face 

inférieure ou plantaire. 

Genre ATTE, AT TU S. 

FiG. 8-22. 

Ce genre, que M. Latreille désigne sous le nom dç 
saltîque, et qu'il range' dans la famille des araignées 

: > JRègne animal de CuvUr^ totiM lu^ p;ige 100. 

26. 



4o4 EXPLICATION DES PLANCHES. 

fileuses, section des salligrades , offre un ensemble de ca- 
ractères fort distincts, él qui en font une coupe très-na- 
turelle. On peut les signaler ainsi rhuit jeujr formant, 
par leur* réunion , un grand carre ouvert postérieure- 
ment (ils sont situés stir trois lignes transverses; la 
première est courbée en arrière et composée de quatre 
yeux , dont les intermédiaires ont un volume déme- 
suré; ceux de la seconde ligne sont au nombre de 
deux, très-distans , et les plus petits de tous; la troi- 
sième ligne offre aussi deux yeux plus gros que ceux qui 
précèdent) ; mâchoires droites plus hautes que larges, 
arrondies et dilatées à leur extrémité; lèure allongée, 
ovale, tronquée à son sommet ;';7ieJf propres au saut et 
à la course, la plupart robustes, surtout les premiers; 
pattes variables dans leur longueur. Les espèces de ce 
,, genre épient leur proie et la saisissent à la course ou en 
sautant : elles sont très-nombreuses; et les figures peu 
exactes quen ont données jusqu'à ce jour les auteurs, 
rendent les distinctions très-difficiles, et ne nous per- 
mettent point de déterminer avec Certitude les espèces 
qui sont représentées ici avec le plus grand soin , mais 
dont malheureusement les dessins nous manquent. 

VIL 8. Attus Adansonii, Atte (TAdanson. 

Cette espèce nous semble ofirir quelques rapports avec 
VaUus làteratus, Walck. t 

8. 2. Individu mâle grossi, z^, grandeur naturelle. 

8. B. Thorax vu de face : — aé, les yeux : on aperçoit 

seulement ceux de la ligne antérieure; — c, 
les forcipules droites et cachant les mâchoires : 



ARACHNIDES. PÊ. 7. 4oS 

on voit que les deux palpes ont été coupés h 
leur naissance. 

8. C. Le thorax TU de profil r-^ fié, les- yeux, qui oc- 
cupent la moitié de salongueur; — c, les for- 
cipules ; -r- d, les mâchoires. 

8. à. Les yeux assez rapiprochés du bord antérieur dû 

thorax ; çeu3( de I9 seconde ligne sout excessi- 
vement petits. 

8. J?, La bouche du même individu, vue par sa face 

postérieure : — c, les forcipulesj — d, les 
mâchoire», avec leur lobe arrondi , et suppor- 
tant -un palpe dont le dernier article "jf laissp 
voir l'appareil excitateur renfermé dans la 
valve; — é, la lèvre sternale tronquée au 
sommet. 

8. c. Une des forcipules avec Tongle relevé : la gout- 
tière qui. le reçoit. est munie, de chaque côté, 
de deux dents aiguës. 

8. d. Une des mâchoires d*un individu femelle , pour- 
vue d'un palpe grêle, long, avec le dernier 
article onguiculé. 

8. é. La lèvre sternale. 

8. gy. L'extrémité d'un des tarses avec les ongles munis 

de quatre dents assez courtes. 

8. g-1. Mesures comparatives des pieds. . 



f > 



VIL 9. Attus Dorthesii, ^tte de Dorthes. 

Nous croyons que cette espèce est voisine de VeUfus lunu- 
îatus de M. Walckenaër. 

9, î. Individu femelle très-grossi. î\ grandeur natu- 
relle. 

9. B. Thorax du même individu vu de face ; il est assez 



4o6 EXPUCATION DES PLANCHES. 

élevé : — sÉ, Ie3 yeux^ dont on n'aperçoit 
que les plus antérieurs, et qui sont assez dis- 
tans du bord facial du thorax ; -^ c , les forci'* 
pul«s courtes et droites; **- d, les mâchoires, 
dont ou ne voit que les palpes. 

9. g-L Mesures comparatives des pkds^ 

Vil. 10. Attus Druryi, Atte de Drury. 

Cet atte, dépourvu de taches et de points, pourrait hien 
être une variété de l'espèce précédente. 

10. 2. Individu mâle tres-grossi. i\ grandeur naturelle. 

Vn. iV. AtTûô Frîâchiî ■ Atte de FriscL 

Nous regardons comme nouvelle cette petite espèce. 

11. /. Individu femelle très-grossi. l\ grandeur natu- 

relle. 

VII. 12. Attus Gesneri , Atte de Gesner. 

Nous donnons encore un nom à cette espèce, qui nous 
parait nouvelle. , 

la. 2. Individu femelle très-grossi. 2 ^ grandeur natu* 

relie. 

12. %. Cette partie isolée parait être le thorax d'an autre 

individu vu en dessus, et offrant quelque va- 
riété dans le dessin de sa surface. 
♦ 

VII. i3. Attus tardigradus, Atte tardigrade? Walck, 

Nous trouvons plusieurs points de ressemblance entré cette 
espèce et celle que M. Walckenâër a décrite sous le 
nom de tardigrade , et nous ne croyons pas devoir Tcn 
distinguer. 

i3. z. Individu femelle très-grossi. t\ grandeur natu* 

rdle. 



ARACHNIDES. PL* 7. ^07 

i3. g-1. Mesures comparàtms d«sipfl|ed$. 

VIL 14. Attus Bounetii, Atte de Bonnets 

Cette espèce est remarquable par la nature et le nombre 
de ses chevrons. 

s 

14. i- Individu femelle très-grossî. t\ grandeur natu- 
relle. 
14. g-i. Mesures comparatives des pieds. 

VIL i5. Attus cupreus, w^^^e cf^iW.Walck. 

Cette espèce est très-certaînement une variété de l'atte 
cuivré de M. Walckenaër. 

i5. z. Individu mâle très-grossî. z\ grandeur naturelle. 
i5. d y! Le palpe d'un individu mâle, renianjuable par* 

les apophyses du second article, et ptor Tappa* 

reîl excitateur. 
i5. g-L Mesures comparatives des pieds. 

VIL, 16. Antjs MoufFetii, Atte de Mouffèt. 

Cet âtte est voisin de l'espèce précédente par la disposi- 
tîon des taches de Tabdomen , mais il s'en éloigne par 
sa forme beaucoup plus raccourcie. 

16. /. Individu femelle très-grossî. 2^ grandeur natu- 

relle. 

VIL 17* Attus Soldanii, Atte de Soldani. 

Par la disposition des bandes de son abdomen , cette espèce 
a qu^elqiie ressemblance- avec Vaiius sixmms de Walcke- 
naër ; ces bandes sont nombreuses et réunies sur la ligne 
moyenne, de manière à figurer un angle aigu dirigé en 
'avant. 

17. 2. Individu mâle très-grossî. i'^ grandeur naturelle. 



ioS EXPLICATION DES PLANCHES. 

17. d y*. Un des pi|lpe8 du mâle montrant l'organe excita- 
teur : le second article est très-gros , et muni 
d'une apophyse a sa base. 

17. g-1. Mesures comparatives des pieds. 

VIL 1 8. Fariété de F Attus Soldanii. 

Cette variété, assez yoisîne, par la disposition des taches 
de l'abdomen, de l'espèce précédente, n'est peut-être 
qu'une différence de sexe : le thorax offre, en arrière, 
des lignes convergentes vers le centre , et qu'on ne voit 
pas dans l'individu dont il vient d'être question. 

18. î. Individu femelle très-grossî. t'y grandeur natu- 

relle. 

Vn. 19. kT:T:vs'R\xn%Qvïi^ Jltte de Hunter. 

Cet atte se rapproche de \^aUus psyUus de M. Walckenaè'r. 

19. /, Individu femelle très-grossi. î', grandeur natu- 

relle. 

19. B. Le thorax du même, vu de facej on voit qu'il 

est peu convexe sur sa partie dorsale : — é, les 
yeux 5 — c, les forcipules ne cachant qu'en 
partie les mâchoires. 

VIL 2Q. Attus lUigerii, Atte d'iltiger. 

C'est avec quelque doute que nous établissons cette espèce : 
il pourrait se faire qu'elle ne fût qu'une variété de Vattus 
IHteratus; elle offre donc quelque ressemblance avec Vèu-^ 
tus AdansoniL 

20. î. Individu femelle grossi, t'y grandeur naturelle. 

20. g-l. Mesures comparatives des pieds. 

Vïl. 2 1 . AxTUs Redii , Atte de Redi. 

21. i,\ Individu mâle très-grossi. 2 ^ grandeur naturelle. 



ARACHNIDES. PL. 8. ' 409 

21. C. Tkoràx TU de prbfil ; il est iassez allongé et sur- 
baissé : — - sé/les yeux; — - c, les forcipules; 
— d , les mâchoires. 

21. œ. Les yeux avec le bord facial du thorax. 

21. g-1. Mesures comparatives des pieds. , . 

Vil. 22. Attus PaykuUii, Àtte de PajkulL 

Cette espèce se distingue de la précédente par la disposi- 
tion des couleurs, par une grosseur moindre, par un 
' plus grand allongement des pattes et par leur dimension» 
relative. 

22. z . Individu mâle très-grossi. t\ grandeur naturelle. 

22. B. Thorax Vu de face : — a^ , les yeux ; — c , les for- 

cipules* 
22. d. Les mâchoires munies de leur palpe. 
22. d "f. Un des palpes montrant l'appareil excitateur» 
22. g-L Mesures comparatives des pieds. 

PLANCHE 8. 

SCORPIONS, PINCES, SOLPUGES. 



Ùenre SCORPION, SCORPIO. 
Fm. I, 2, 3. 

Les scorpions, très-anciennement connus, consti- 
tuent le dernier genre des arachnides pulmonaires j ik 
appartiennent' à la famille des pe'dipalpes, et offrent 

* Règn^ (udmaldeCutner, iomt m, "p^^t \o^. 



4io EXPLICATION DES PLANCHES. 

pour caractères distinctife d'avoir V abdomen sessile, 
c'est-à-<tire uni au thorax dans toute sa largeur, muni, 
4l sa base, de deux lames mobiles et })ectiTiëes , dont on 
ignore encore l'usage , et terminé postérieurement par 
une sorte de queue noueuse, dont le dernier anneau 
finit en aiguillon. Il existe en outre, sous Tabdomen, 
quatre paires de stigmates* Les jeux sont au nombre 
de six ou de huii : deux sont situés vis-à-yis l'un de 
l'autre, sur le dos; les autres occupent les bords laté- 
raux et antérieurs du thorax. Les forcipules sont très- 
allongées : oa leur compte plusieurs arlicks ; le dernier 
e&t en pince. Plusieurs .autres particularités qu'il est 
inutile d'énumérer^ caractérisent le genre ficorpion : ou 
en connaît un grand nombre d'espèces. 

VnL I. ScoRPio occitanus? Scorpion roussâtre? Am. 

C'est ayec quelque doute que nous rapportons cet indi- 
vidu au scorpion roussâtre ; il ressemble , sousplusîcurs 
rapports, à une espèce qu'on volt dans les galeries du 
Muséum d'histoire naturelle de Parb, et que M. La- 
treille a désignée sous le nom de punctatus, 

I. ;. Lidivida mâle de grandeur naturelle. 

I. a. La bouche : — d, les mâchoires, dont on a re- 
tranché les palpes, qui sont terminés en pinces, 
et constituent les deux longues tenailles des 
scorpions ; — i*, le lobe manducateur j — é , la 
lèvre sternale. 

I. 3. Première et seconde paires de pattes tron<|uées k 

leur origine, et dont la base constitue des 
mâchoires surnuméraires : — g, première paire 
de pieds ^ •— b^, sou article basiliaire ou son 



ARACHNIDES. Pî.. 8. 4ii 

loht taftâduoAtettr ; «^ h^ secotiâe paire de 

pieds ; — h*, son article La^iliàire. 
I. B. Thorax vu par sa partie supérieure : — arf, les 

yeux; —a', le bord facial du thorax. 
1. c. Une forcipule très-grossîe : — /, ^article digital. 
ï. c^ La même, vue sous une autre face : — rf, Par- 

ticle cubital faisant suite a Tarticle humerai ; 

— ^/'^ Tarticle digital. 

1, '^n* Un des appendices de la base de l'abdomen , 

désignés sous le nom de peigne : ce peigné 
est excessivement grossi ^ on lui compte trente 
dents. 

VIII. 2. ScoRPio Amoreuxii, Scorpion (TAmoreux. 

M. Savigny a distingué avec raison cet individu du précé- 
dent ; il forme réellement une espèce distincte , qui offre 
les plus grands rapports avec le scorpio occitanus des 
auteurs : nous lul'trouvons dusfii plusieurs t|raits de res-. 
semblance avec le scorpio americanus de M. Palissot de 
Beauvois ; c'est à cause des doutes, que nous conservons à 
son égard que nous nous décidons à le distinguer. 

2. z. Individu femelle de grandeur naturelle. 

2. z. . Le même représenté en dessous, aân de montrer 

Pinsertion des pattes et les ouvertures respira- 
toires î — d , mâchoire j — g , h , k , 1 , pre- 
mière , deuxième , troisième et quatrième paires 
de pattes; — -m, premier segment de l'ab- 
domen, offrant Tissue des organes sexuels; — 
"^n, second segment donnant insertion aux ap 
pendices, connus sous le nom de peignes; ^^ 
=p, =q, =r, =s, troisième ) quatrième, ciii^ 
quièmé et sixième segmens, portant chacun 
une ouverture respiratoire. 



3. 


z. 


3- 


1. 


5. 


~a. 



4:12 EXPLICATION DES PLANCHES. 

a. ~D. Un dçs appendices du second segment de l'abdo- 

men.) ou le peigne isolé : il a vingt et une 
dents. 

Vin. 3. ScoRPio australis, Scorpion austral. Herbst. 

Cette espèce est remarquable par la très-grande courbure 
de raigaillon. < 

Individu de grandeur naturelle. ^ 

Quatrième paire de pattes pour montrer le tarse/! 

Appendice du second segment de Tabdomen, ou 

un des peignes ■: il est pourvu de vingt-trois 

dents. 

Genre PINCE , CHELIFER. 
FiQ. 4, 5, 6. 

< Le genre pince, établi par Geoffroy, a éle' adopte 
de tous les naturalistes ; mais quelques-uns , le doc- 
teur Leach en particulier , ont cru pouvoir en extraire 
un petit genre , auquel ils ont donné le nom d'obisie, 
ohisium. 11 serait peut-être mieux, ainsi que l'a fait 
Hermann et M. Latreille, de ne pas adopter ce sous- 
genre, et de distribuer les espèces dans deux sections 
distinctes. Quoi qu'il en soit, les pinces sont des arach- 
nides, fort petites, qui ont de grands rapports, par la 
forme générale de leur corps, avec les scorpions; ils 
appartiennent, dans la méthode de M. Latreille', à 
Tordre des trachéennes et à la famille àes faux- scor- 
pions. Ce genre est assez naturellement caractérisé par 

* Règne animal de Cuuier, tonie m, pa^e loS. 



ARACHNIDES. PL. 8. 4i3 

les palpes maxillaires , Irès-prolonge's , en manière de 
bras , et dont le dernier article est en pince. Il n'existe 
qu'une seule paire de stigmates; et l'abdomen, com- 
pose' d'un grand qombre d'anneaux, est arrondi posté- 
rieurement, sans prolongement caudal. On en connaît 
plusieurs espèces propres à notre climat. 

Vin. 4- Chelifer sesamoïdes, Pince sesamoîde. 

Cette espèce appartient à la première section ou au genre 
chelifer proprement dit. 

4. z. Individu très-grossi. i\ grandeur naturelle. 

4. ii. Bouche et thorax du même, vus en dessous : •— 

c , les forcipules ; — d , les mâchoires dont le 
palpe maxillaire ou le bras est très-grand et 
terminé en pince. A la suite on voit la pre- 
mière paire de pieds tronquée; la seconde 
paire est indiquée, par erreur, sous la lettre 1^ 
* tandis qu'elle doit porter la lettre h'; — k, 
la troisième paire de pattes : la quatrième paire 
qui vient ensuite est tronquée. 

4. B. Partie antérieure du thorax vu supérieurement : 

— c , les forcipules j— aé , les yeux , au nombre 
de deux seulement. 

4. E, Bouche excessivement grossie ; . — é , la lèvre ster- 

nale enchâssée par les mâchoires j — d, les 
mâchoires qui présentent, d'un côté, l'inser- 
tion du palpe; — è*, le lobe manducateur. 

4. c. Une des forcipules : — c"", la même , plus grossie 

et vue de profil; — /*, son article digital, ter- 
miné par un appendice styliforme , et bordé , 

* Cette planche ayant déjà para, la rectification n^a pu être faite. 



4i4 EXPLICATION DES PLANCHES. 

sur l'un* de $es côtés, d'une sorte de peigne; 
— c^, la même, vue en dessus. 

4. hy*. Extrémité de la seconde paire de pieds , offrant 

le tarse muni d*une sorte d'appendice plan- 
taire h. 

• 

Vin. 5. Chelifer Hermauii, Pince (THermann. 

Cette espèce , que nous n'avons pu reconnahre parmi celles 
qui ont été décrites , semble appartenir à la seconde sec- 
tîon, ou au genre obisie, ohisium de M. Leach. 

5. z. Individu très-grossi. z'^ grandeur naturelle. 

5. ii. Le thorax du même, vu en dessous : — c, les 

forcîpules; — d, les mâchoires, dont on a 
tronqué les palpes. Les pattes viennent en- 
suite : on voit sous la lettreh la seconde paire, 
sous la lettre k la troisième ; la première et 
et la quatrième paires ont été coupées a leur 
hase. 

Vlll. 6. Chelifer Beauvoisii, Pince de Beauvois. 

On doit ranger cette espèce dans la seconde section : elle 
(serait très-certainement une obisie pour M. Leach. 

6. i. Individu grossi. l\ grandeur naturelle. 

6. C. Thorax vu en dessus : -^ c, les forcîpules; — 

sd, les yeux, au nombre de quatre. 

Genre SOLPUGE, SOLPUGJ, 

FiG. 7, 8, 9, 10. 

liO genre solpuge , désigne' sous le nom de galéode 
par Olivier, appartient , dans la méthode de M. La- 



ABACHNIDES. PL. 8. 4i5 

treille, à l'ordre des traeheranes' et à la famille des 
faujc-sûorpions. 11 comprend des arachnides fort sin- 
gulières, qui peuvent* être caracteVisëes de la manière 
suivante : corps oUong, cannelé , segment antérieur 
beaucoup plus grand, portant deux /ofcipules très*^ 
fortes, avancées, comprimées , terminées en pince den- 
telée , avec la branche inférieure mobile ; deux y^eujr 
lisses , dorsaux et rapproches sur un tubercule com- 
mun; deux grands palpes filiformes, sans crochet an 
bout; les premiers pieds également filiformes, mu- 
tîqnes et en forme de palpé; bouche composée de deux 
mâchoires , formées chacune par la réunion de la base 
d*un de ces palpes et d'un de ces pieds antérieurs, et 
d'une languette stemale subulee , situe'e entre les forci- 
pules; les deux pieds postérieurs, les plus grands de 
tous, avec une rangée de petites écailles pédicellées 
sous les hanches. 

Les solpuges ou galéodes opt de lanalogie avec le 
genre chelifer de Geoffroy j mais elles en diffèrent 
essentiellement par la forme et la composition des 
palpes, et par l'absence des crochets à la première 
paire de pattes : ce sont des aradhnides propres aux 
pays chauds et sablonneux de l'ancien continent; on 
les trouve en Asie , en Afrique et dans le midi de l'Eu- 
rope; elles se rencontrent aussi, suivant Pallas, dans 
la Russie méridionale; H. de Humboldt en a même 
découvert une très-petite espèce dans les contrées équa- 
toriales de l'Amérique. Les solpuges, quoique répan- 
dues dans une grande étendue de pays, sont fort mal 
connues sous le rapport de leurs mœurs; seulement on 



4i6 EXPLICATION DES PLANCHES. 

sait qa elles ne filent point , qu'elles aiment l'obsciiritë) 
quelles courent gene'ralement très-vite, et attrapent 
leur proie avec agilité'. Elles ont la réputation d'être 
venimeuses ; mais Olivier , qui a eu occasion cVen voir 
beaucoup dans son voyage en Perse, n'a jamais pu cons- 
tater un seul fait authentique sur le danger de leur 
blessure. On n'est guère plus instruit sur le nombre 
et la détermination rigoureuse des espèces; cependant 
on en admet généralement trois. 

VIII. 7. SoLPUGA araneoïdes, Soipuge aranéoîde. Oli- 
vier ^ 

Nous rapportons avec quelques doutes cette espèce à la 
galéode aranéoïde d'Olivier. Ou a confondu, ce nous 
semble, sous ce nom^ deux espèces distinctes. 

7. i. Individu femelle de grandeur naturelle. 

•j. z. Bouche et thorax du même, vus par sa face in- 
férieure : — c, forcîpulesj — d, mâchoires; 
— g, h, k, 1, première, deuxième, troisième 
et quatrième paires de pattes tronquées^ — 
"i, ~é, petites écailles dont on ignore l'usage, 
et qui garnissent, en dessous, la hanche de la 
quatrième paire de pattes. 

7. "1. Ecailles de la quatrième paire de pattes : — ~é, 

~i, deux de ces écailles isolées et grossies : elles 
sont pédicellées , miaces et membraneuses. 

7 . 3. Segmens antérieurs du corps , vus par leur partie 

inférieure : — é, lèvre sternale munie de 
deux appendices palpiformes; — d, mâchoire, 

» Voyage dans V Empire ottoman ^ tomfe m, page 44^, pi. 4'» %• 3. 



ARACHNIDES. PL. 8. ^ 4i7 

dont le palpe est tronqué j — g^ première paire 
de pattes. 

j. 4^. Les deux mêmes segmens, vus en dessus : — é, 

lèvre munie de deux appendices palpiformes; 
— d, mâcboire, avec son lobe manducateur 
i*; —y*, article digital dé son palpe. 

7. y. Article digital du palpe de la mâchoire, vu de 

face : on lui remarque une structure, toute 
particulière, qui rappelle l'organisation cu- 
rieuse observée par M. Léon Dufour sur la 
galéode intrépide. Nous rapporterons Tobser- 
vation de ce savant. Le dernier article du 
palpe de la galéode intrépide, qui est fort 
court et articulé d'une manière serrée avec 
celui qui le précède, recèle, dans son inté- 
rieur, un appareil singulier : le bout parait 
formé par une membrane blanchâtre; mais, 
lorsque l'animal est irrité, cette membrane, 
qui n'est qu'une valvule repliée, s'ouvre pour 
donner passage a un disque ou plutôt a une 
capsule arrondie, d'un blanc-nacré. M. Léon 
Dvifour a vu cette capsule sortir et rentrer au 
gré de l'animal, comme par un mouvement 
élastique. Elle s'applique, dit-il, et parait 
adhérer a la surface des corps comme une 
ventouse. Son contour, qui semble en être la 
lèvre , est marqué de petites stries perpendi- 
culaires , et l'on voit, par les contractions qu'il 
exerce, que sa texture est musculeuse. Notre 
observateur se demande si cet organe ne sert 
aux galéodes que pour s'accrocher et grimper; 
s'il est destiné a saisir les petits insectes don^ 
H. N. xxji. 27 



4i8 EXPLICATION DES PLANCHES, 

il se nourrit ^ s'il est le réceptacle ou Pins- 
trument d'inoculation de quelque venin ^ ou 
bien , enfin , s'il appartient à l'organe copula- 
teur mâle. Peut-être M. Savigny avait-il, k 
part lui y des observations sur les usages de ce 
singulier appareil, que l'on serait tenté de 
comparer a l'organe excitateur des arachnides 
mâles , si l'individu qu'il a observé n'était pas 
une femelle. 

'j. se. Les yeux vus en dessus : on remarque en avant 

deux petits appendices piliformes , figurant 
deux espèces d'antennes. 

-j. él" Les mêmes yeux , représentés de profil. 

>], E. Bouche du même très-grossie , vue en avant et 

ouverte : -^ c, c, les forcipules tronquées à 
leur base^ — d, d, les mâchoires, dont on a 
enlevé le palpe ^ — b*^ i*, leur lobe mandu- 
cateur j — é, la lèvre ; — y> y? petits orifices 
situés entre les forcipules et le diastâme. 

7. c. Une des forcipules très-grossie et isolée : — d, 

article cubital j — ^y*, article digital mobile. 

7. "^c. Poils excessivement grossis, qui garnissaient les 

forcipules sur le bord des dents. 

7. é. La lèvre sternale excessivement grossie, vue de 

profil, et munie de ses deux appendices palpi- 
formes. 

7. ér La même dépourvue de ses appendices, et vue 

en dessus. 

7. 5. Individu mâle, vu de profil. 

7 . c. Une des forcipules du même individu , isolée : — 

dy article cubital, prolongé en une pince im- 
mobile, laquelle est pourvue d'un petit ap- 



ARACHNIDES. PL. 8. 4.19 

pendice mobile , qu'on ne voit pas dans la 

forcipule de la femelle; — ^j article digital. 

•j. \f. Tarse de la quatrième paire de pieds : le dernier 

article est muni de deux longs crochets épi^ 
neux. 

Vni. 8. SoLPUGA intrepida, Solpuge intrépide. Duf. 

La détermination que nous donnons de cette espèce ne 
nous semble pas douteuse. 

8. 2. Individu mâle de grandeur naturelle ^ vu en 

dessus. 

8. c. La forcipule du même, pourvue de son appen- 
dice : —y, sa brancbe mobile. 

8. %. Lidividu femelle de grandeur naturelle, repré- 

senté de p^o&l. 

VIII. 9. SoLPUGA meknus , Solpuge mélanie. Oliv. * 

9. /. Lidividu mâle de grandeur naturelle, vu en 

dessus. 
9. %. Bouche et thorax du même, vus par sa partie 

inférieure : — c, forcipules; — d, mâchoires ; 

— g, première paire de pattes, suivie de la 
seconde et de la troisième j — 1, quatrième 
paire de pattes. 

9. 3. Deux des segmens antérieurs du corps, vus du 

côté gauche et en dessus : — é , lèvre ster- 
nale, munie de deux appendices palpiformes; 

— d , mâchoires , avec son lobe manduca* 
teur J*; — g, première paire de pattes. 

g. af. Les yeux accompagnés de deux appendices pili- 

formes, avec le bord facial du thorax a'. 

* Lococitato, page 44^» planche 4^) figure 5. 

27. 



420 EXPLICATION DES PLANCHES. 

9. c. Forcipule isolée^ la brandie immobile est munie 

de deux appendices : —y*, article digital mo- 
bile , imidenté. 

9. é. Lèvre sternale, vue de profil, munie de ses ap- 
pendices palpiformes. 

6. ér La même lèvre sternale, dépourvue de ses ap- 
pendices. 

9. 1. Portion de la quatrième paire de pattes, très- 

grossie et représentée en dessous : — J, la 
hancbe, munie de ses petits appendices mem- 
braneux et en forme d'écaillé. 

9. \f. Tarse de la quatrième paire de pattes, dont le 

dernier article est muni de deux crochets sans 
poils, allongés et onguiculés. 

9. 4. Individu femelle de grandeur naturelle^ vu en 

dessus \ 

9. c. Forcipule du même isolée. 

VIII. 10. SoLPUGA phalangium, Solpuge. phalangiste. 

Oliv.* 

10. î. Individu maie de grandeur naturelle. 

10. c. Forcipule du même, isolée et munie d'un double 

appendice : — -/*, article digital unidenté. 

/' 

* OlWier fait de cet indWida une espèce, sous le nom de galeodes 
arabs, 

* Loco cUatOf page 44^» planche 43» figure 4- 



ARACHNIDES. PL. 9. l,:ki 

PLANCHE 9. 

FAUCHEURS, ACARIDES. 



Genre FAUCHEUR, PHALANGIUM. 

FiG. I, a, 3. 

Ce genre, foWdé par Lisne, et qni appartient à 
l'ordre des arachnides trachéennes , famille des holè- 
tres, trihu des phalangiens', a ëte caractérise' par 
M. Latreille, de la manière suivante : tête, tronc et 
ahdomen reunis en une masse , sous un ëpiderme conv* 
mun y des plis sur Tahdomen , formant des apparences 
d'anneaux ; mandibules articulées, coudées, terminées 
en pince, saillantes en avant du tronc; deux palpes 
(ou plutôt pieds-palpes) filiformes, de cinq articles, 
dont le dernier terminé par un petit crochet; huit 
pattes simplement ambulatoires; six mâchoires dispo- 
sées par paires, les deux premières par la dilatation de 
la base des palpes, et les quatre autres par les hanches 
des deux premières paires de pieds ; une langite sler- 
nale, avec un trou de chaque côte' servant de pharynx; 
deux yeux porte's sur un tubercule commun. L ana- 
tomie des faucheurs e'tait encore ignorée il y a peu de 
temps; mais Tréviranus a publié, en 1816 % des obser- 
vations qui ont jeté un grand jour sur ces animaux. M. Sa- 

■ Règne animal de Cuvier, t. m , • Mélanges d'ànatomie , tomei»'^ 
page ii5, 3* mémoire (en allemand). 



432 EXPLICATION DES PLANCHES. 

vîgny, qui a fait une étude approfondie de leur 
organisation extérieure', a l'econnu , dans ce genre 
d'arachnides, deux mandibules composées de trois 
articles, le second et le troisième faisant la pince; deux 
mâchoires portant chacune un palpe de cinq articles, 
le dernier arme d'un ongle; enfin, quatre paires de 
longues pattes. M, Savigny observe avec raison que les 
palpes des faucheurs et des autres arachnides sont de 
véritables pattes antérieures , plus ou moins déguisées : 
u leur premier et second articles , dit-il , représentent 
la cuisse; les troisième et quatrième, la jambe; le der- 
nier et son onglç , le tarse des autres pattes des arach- 
nides; la mâchoire elle-même en est la hanche ou le 
support. Ces rapports sont si bien fondés, que, dans 
les phalangiums , les quatre longues pattes antérieures, 
qui servent à la marche aussi bien que les quatre pos- 
térieures, ont néanmoins leur première pièce ou leur 
hanche convertie en mâchoire surnuméraire. }) 

Le genre faucheur est assez nombreux en espèces : 
M. Savigny en figure ici trois. 

IX. I. 'PnAi.AT^Givu\^§j]^tieLC\xmy JFaucheur égyptien. 
Sav. 

■ 

I. 2, Individu mâle très-grossi, z% le même de gran- 
. deur naturelle. 

I. 2. Thorax du même individu, vu en desspus, privé 

de ses huit longues pattes , dont on n'a laissé 
subsister que les hanches; les forcipules et les 

*■ Mémoire sur les animaux sans vertèbres ^ i^^ partie , i«' fasc. ^ a^ luc- 
laoire. 



ARACHNIDES. PL. 9. ^23 

mâchoires y pourvues de leur palpe, ont été 
conservées. 

r 

3. Portion de la bouche du même individu, vue en 

dessous et dans sa position naturelle : — é , 
langue sternale vue en dessus, et appliquée 
sur les mâchoires , dont elle cache les extrémi- 
tés; — d, les mâchoires, avec leurs palpes 
tronqués. 

4. Thorax du même individu , privé de ses forci- 

pules^ de ses palpes et de ses huit longues 
pattes, dont il ne reste que les hanches. On 
voit, en avant, la lèvre sternale, puis les mâ- 
choires principales, en arrière desquelles on 
remarque les seconde et troisième mâchoires 
ou mâchoires surnuméraires, tenant aux han- 
ches des deux premiè]:es paires de pattes : les 
hanches des deux dernières ne sont que très- 
légèrement modifiées. 
à. Les deux yeux portés sur leur tubercule, et vus 
de trois-quarts. 

c. Une des forcîpules triarticulée et en pince : elle 

est coudée à l'articulation de la cuisse avec 
la jambe; le tarse constitue un doigt mobile, 
comme dans les pinces des crabes. 

cr^ Portion d'une des forcipules , vue en dedans pour 
montrer l'articulation de la jambe emboîtant la 
cuisse. 

d . Mâchoire portant un palpe de cinq articles : le der- 

nier a le tarse grêle et onguiculé ; le lobe man- 
ducateur n'est qu'une expansion intérieure de 
la hanche qui forme le corps de la mâchoire, 
g. La première paire de piedç détachée du corps , 



424. EXPLICATION DES PLANCHES- 

avec la hanche qui fait fonction de mâchoire, 
et vue sur la face supérieure. 
I . h. La seconde paire de pieds , vue de face pour mon- 
trer les hanches réunies, faisant fonction de 
mâchoires. 

1. • h:^ Les mêmes parties, représentées de profil pour 

montrer le lobe mauducateur b^, 

IX. 2. Phalakgium qoJ)ticum, Fa^icheur qobte. Sav^ 

2. /. Individu femelle tres-grossi. i\ le même de gran- 

deur naturelle. 

2. ÇL. Le même individu, vu de face, montrant ses 

forcipules en pince, et les deux palpes fili- 
formes des mâchoires naturellement fléchies à 
l'articulation de fa cuisse avec la jambe, et 
terminés par un ongle. On a, de plus , repré- 
senté les hanches des deux premières longues 
pattes. 

2. 3. Lèvre sternale composée de plusieurs pièces. 

2. f. Extrémité du tarse d'une des longues pattes. 

IX. 3. Phalangium Savignyi, Faudieur de Sa^^igny. 

Cette nouvelle espèce of&e* plusieurs caractères qui la rap- 
prochent des deux espèces précédentes. 

5. /. Individu inàle très-grossi. î\ lé même de gran- 
deur naturelle. 

3. a. Le même individu vu de face, afin de montrer 

le prolongement singulier de l'article des for- 
cipules, qui répond a la jambe. Les palpes des 
mâchoires sont très-chargés. 

3. 3. Lèvre sternale vue en dessus : elle est muiliar- 

ticulée. 



ARACHNIDES. PL. g. 4^5 

Genre MITE, ACARUS, L., ou Famille des ACARIDES, Latr. 

FiG. 4-1 3. 

Le genre acarus de Linné renferme une quantité 
prodigieuse de petites arachnides , que Ton désigne vul- 
gairement sous les noms de mites, de tiques et de cirons, 
M. Latreille a converti ce groupe en une famille on 
tribu, les acarides, qu'il a ensuite divisée' en quatre 
sections bien caractérisées : i®. les trombidites , qui ont 
^^--buit pieds uniquement propres à la course, et des man- 
dibules : tels sont les genres trombidion, érytbrée, 
gamase, chéjlète, oribate, uropode et acarus; 2®. les 
tiques ricinites, ayant huit pieds uniquement propres à 
la course, avec une bouclie en siphon : ce sont les genres 
bdelle, smaride, ixodeet argas; 3^. les hydrachnelles , 
hydrachnellœ , qui out encore huit pieds seulement 
propres à la natation : les genres eylaïs, hydrachne et 
limnochare; 4^. enfin les microphthires , microphthira , 
qui n'ont que six pieds : les genres caris, lepte, achly- 
sie , atome et ocypète. 

A la première inspection des espèces figurées par 
M. Savigny, on voit que toutes font partie de la sec- 
tion des tiques, la première exceptée, qui semble 
appartenir à la section des trombidites. 

IX. 4- AcARUS Savignyi, Mite de Sangnj. 

Cette espèce, qui nous semble nouvelle, et dont M. Savi- 
gny a représenté avec soîn le détail des parties exté- 

» Dictionnaire classique d'histoire naturelle, tome i"', page 43. 



i26 EXPLICA.T10N DES PLANCHES. 

rleures, a beaucoup de rapport avec le genre orlbate de 
M. Latrellle, ou notaspis d^Hermann; on, serait même 
tenté de la rapprocher des notaspis acromîos et humera- 
lis : mais Tinspection des pattes ne montre pas de der- 
nier article en crochet; au contraire, il existe un ar- 
ticle vésiculeux, et ce dernier caractère range cette 
'espèce dans le genre acarus. Peut-être était-ce une nou- 
velle coupe que M. Sayigny se proposait d'établir. 

4. i* Individu mâle très-grossi. l'j grandeur naturelle. 

4. Si* Partie antérieure du corps, tenant lieu de tête : 

— a', lèvre supérieure prolongée en pointe^ — 
c, forcipule en pince, dont une des branches 
est munie d'un crochiet grêle et contourné. 

Le crochet détaché et vu de profil. 
Le même crocliet vu sous une autre face. 
La forcipule , tout entière détachée de la bouche, 
vue par sa face externe et très- grossie. 
4. 5. Bouche vue en dessous, et a laquelle on a enlevé 

les deux forcipules et une mâchoire : — d , la 
mâchoire munie de son palpe ; — é , la lèvre 
sternale prolongée en pointe. 
4. 6*. La bouche entière, vue en dessous. 
4. g. La première paire de pattes détachée du corps. 

4. 1. Quatrième paire de pattes détachée. 

IX. 5. Argas Savignyi, Argas de Savignj. 

Nous rapportons cette espèce au genre argas ; elle en a 
tous les caractères : la bouche est située inférieurement , 
les palpes n'engatnent point le suçoir. Cette espèce nous 
■a paru nouvelle. 

5. z. individu de sexe indéterminé grossi. i\ gran- 

deur naturelle. 



4- 


3. 


4- 


4- 


4- 


c. 



ARACHNIDES. PL. g. 4=7 

5. 2.. Le même encore plus grossi et vu en dessous. 

Z% grandeur naturelle. 
5. C, Portion antérieure du thorax', vue en dessus : 

— c , les forcipules réunies en un siphon } — d , 
les mâchoires , avec leur palpe. 

5. C:^ Portion antérieure du thorax, vue en dessous : 

— c, les forcipules réunies en un siphon ; — d , 
les mâchoires, avec leur palpe, auquel on 
compte cinq articles ; — é , lèvre sternale. " 

5. c. Une des forcipules détachée, vue sur son côté 

externe : elle est biarticulée et tridentée a son 
sommet. 

5. c?^ Une des forcipules, vue par sa face interne : on 

remarque que la base est divisée en deux bran- 
ches divergentes. 

5. é. Lèvre sternale isolée, vue en dessus. 

5. é^ Lèvre sternale, vue en dessous, 
5. g. Première paire de pattes. 
5. 1. Quatrième paire de pattes. 

IX. 6. Abgas Fischeri, Argas de Fischer. 

Cette espèce , de forme presque discoïde , paraît être nou- 
velle et appartenir au genre argas : on pourrait lui trou- 
ver extérieurement quelque analogie avec le noiaspis 
cassideus d^Hermann ; mais il existe des différences trop 
tranchées, pour qu'on doive s'arrêter à ce rapproche- 
ment. 

1 On sait que , dans les arachni- térieare est indiquée par la lettre C , 

des , il n^existe pas de tête propre- qui est toujours appliquée au tho- 

menl dite; les forcipules, les ma- rax. Ce qui ressemble ici à une tête, 

cboires représentent, suivant M. Sa* n'est que la bouche : cela est évi- 

-vigny , certains pieds des insectes, dent dans la figure lo C , où Ton Toit 

quiserventiciàlamaDdncation:c^est la portion qui supporte les jeux 

pour ce motif que cette partie an- et la bouche fais«tnt saillie en uvani. 



i26 EXPLICATION DES PLANCHES. 

6. i. Individu très-grossi et vu eu dessus. 2% grandeur 

naturelle. 

6. z. Le même individu plus grossi et vu en dessous. 

z', grandeur naturelle. 

IX. 7. Argas Hermanni, jdrgas cTHermann. 

» 

On ne connaissait jusque dans ces derniers temps qu'une 
seule espèce d'argas, Targas bordé , argas reflexus; celle 
qui est figurée ici lui ressemble quant à la forme de son 
corps. 

7. /. Individu très-grossi, vu en dessus, i', grandeur 

naturelle. 

IX. 8. Argas Persicus, Argas de Perse. Fisch. 

M. Gotthelf Fischer de Waldheim a décrit assez récem- 
ment, sous le nom dWgas de Vetse^ argas Persicus, une 
espèce célèbre en Perse , et connue sous le nom de pu- 
naise venimeuse de Miana; elle est d^un rouge sanguin 
clair, et se rapproche beaucoup de l'espèce qu'a figurée 
M. Sayigny , par la disposition des points nombreux qui 
recouvrent son corps. N'ayant pas les dessins à. notre 
disposition , nous ne pouvons que supposer qu'elle lai 
ressemble par la couleur. 

IX. 9. IxoDES Leachii, Ixode de Leach. 

Les ixodes ou cynorhœsies d'Hermann sont remarquables 
par leurs palpes, engainant plus ou moins le suçoir, et 
formant avec lui un bec avancé et court. L'espèce figu- 
rée ici of&e quelque analogie avec le cynorhœsies reébwius 
d'Hermann ; mais elle paraît en être distincte. 

9. 2. Individu très-grossi. t\ grandeur naturelle.. 

IX. lo. Ixodes ^gyptius, Ixode égyptien. Latr. 

Cette espèce parait bien être Vacarus JEgjrpiius de Linné et le 



ARACHNIDES. PL. g, 429 

cynorhœstes Mgjrpiius d'Hermann ; elle en est du moins 
tellement voisine , que la couleur seule autoriserait à l'en 
distinguer. 

10. z. Individu très-grôssi. 2^, grandeur naturelle. 

10. 2.. Le même individu très-grossi, vu en dessous, z'^ 

grandeur naturelle. 

10. 5. La même espèce ' peu grossie, mais dont l'abdo- 
men a pris un très-grand développement par la 
nourriture dont l'animal s'est gorgé. 

10. G. Thorax, vu en avant et en dessus; la bouche fait 

saillie en avant : — aè, les yeux. 

10. C^ Bouche ouverte, vue en dessus, à laquelle on a 

enlevé les mâchoires. 
10. C Bouche complète, vue en dessus, fermée et unie 

au thorax : -*- d, mâchoires. 
10. C? Tête complète, vue en dessous et adhérant au 

thorax : — d , les mâchoires. 
10. c. Une des forcipules isolée. 
10. é. Lèvre sternale, vue en dessus. 
10. ér Lèvre sternale, vue en dessous. 

10. g. Première paire de pattes. 

11. 1. Quatrième paire de pattes. 

IX. 1 1. IxoDES Fabricii, Ixode de Fabricius. 

Espèce qui paraît distincte des précédentes , et dont Tab-* 
domen est distendu par la nourriture. 

11. t. Individu très-grossi. i'^ grandeur naturelle. 

IX. 12. IxoDES Linnaei, Ixode de Linné, 

12. ?. Individu très-grossi. t\ grandeur naturelle. 

' M. Savigny avait mis ce nu- qu^il la considérait comme apparie- 
méro à cette figura ; ce qui indique tenant à la même espèce. 



43o EXPLICATION DES PLANCHES. 

IX. i3. IxoDES Forskaelii, Ixode de ForskaeL 
Espèce remarquable par ses palpes filiformes. 

i3. z. Individu très-grossi.' 2', grandeur naturelle. 
1 3. z. Bouche grossie et au trait. 
i5. g. Première paire de pattes. 



EXPLICATION SOMMAIRE 



DES 



PLANCHES D'INSECTES 

DE L'EGYPTE ET DE LA SYRIE, 
Publiées par Jules-César SAVIGNY, 

Membre de i.'Institut; 

offrant simplement la distinction ses genres et des espaces % 

PAR VICTOR AUDOUIN*. 



wtn«wwt*«www 



OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

Uepuis Linné, les limites de la classe des insectes ont 
elë singulièrement restreintes. On en a séparé nette- 

* Personne n^ignore combien la sins coloriés qui les représentent : 
classe des insectes est nombreuse et c'^est le cas fâcheux où nous nous 
quelles difficultés Ton rencontre lors- trouvons. JTiïous étant chargés de la 
qu^il s^agit de déterminations spéci- publication des planches par les mo- 
fiques. Ces difficultés sont réellement tifs qu^on a fait connaître , nous n''a- 
insurmontables lorsqu^il faut recon- tous du reculer devant aucun ob> 
naître les espèces sur de simples stacle; seulement nous avons pris 
gravures en noir, sans avoir à sa conseil de nos forces , et nous avons 
disposition les individus ou les des- pensé qu^il valait mieux remplir avec 

* Voyez ci-dessus, page m, la Note concernant V Explication som- 
maire des planches dont les dessins ont étèjburnis par M. J.-C. Sati- 
GN7 pour /'histoire naturelle de l^ovvrage. 



432 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

ment les crustacés et les arachnides. Aujourd'hui elle 
ne comprend plus que les animaux articule's ayant 
pour caractères propres : tête distincte, munie d'une 
paire d'antennes; yeux composes, toujours immo- 
biles, et quelquefois en même temps des yeux simples 
ou stemmates> une bouche pourvue ordinairement de 
trois pièces paires, opposées; un canal intestinal au- 
quel on distingue plusieurs parties ayant des fonctions 
propres et des organes accessoires , tels que les vais- 
seaux biliaires faisant fonction de foie , et quelquefois 
des vaisseaux salivaires ; des trachées répandues dans 
tout le corps , aboutissant à des ouvertures extérieures 
nommées stigmates , lesquels sont situes de chaque côte 
du corps et dans toute sa longueur; point de cœur, 
mais simplement un vaisseau dorsal sans division con- 
nue à ses extrémités; un système nerveux ganglion- 
naire , situé sur la ligne moyenne et inférieure du corps ; 
corps divisé en un assez grand nombre de segmens ou 
anneaux flexibles , élastiques , d'une consistance ordi- 
nairement assez solide; plusieurs de ces anneaux munis 
de pattes , en général au nombre de six y et alors des 
ailes; quelquefois vingt-quatre pieds et au-delà (my- 



exactilodenne petite tâche que d^en- ires propres : c^étalt tout ce qa^on 

treprendre un tk-avail qui, dans le pouyait attendre de nous, et nous 

dénûment où nous étions de toute croyous Pavoir fait avec soin. An 

indication, eût été non-seulen^nt reste, nous devons dire que nous 

incomplet, mais très^inexact. Il était avons eu plusieurs fois recours aux 

essentiel de rendre les planches uii- lumières du premier entomologiste 

les anx naturalistes, et pour at- de notre époque ; M. Latreille a mis 

teindre ce but , il suffisait de désigner une extrême obligeance à nous aider 

chaque espèce par un chiffre diffé- de ses conseils pour tous les animaux 

rent, et chaque détail par des let- sans yertèbrrs. 



INSECTES. 433 

4 

riapodes); des métamorphoses ou changemens de peau; 
les sexes sépares ; la gëuëratîon en général ovipare. 

Aiusi caractérisée, la classe des insectes peut être par- 
tagée en plusieurs ordres. M. Latreille ' en admet douze 
sous les noms de myriapodes , thysanoures , parasites , 

SUCEURS , COI.EOPT1&RES , ORTHOPTERES , HEMIPTERES , NE- 
VROPTÈRES , HYMÉNOPTÈRES , LEPIDOPTiERES , RHIPIPTERES 
et DIPTÈRES. 

L'intention de M. Savîgny était de figurer un cer- 
tain nombre d'espèces dans chacun des ordres; mais, 
pressé par le temps, il avait, dès l'année 1812, senti 
qu'il devait renoncer à ce projet. 

Les planches que nous avons trouvé entièrement 
finies ou dont la gravure était en train , se montent à 
trente et une, qu'il faut répartir de la manière sui-^ 
vante : 

N«. 

des 
PUaches. 

Myriapodes. . . Scolopendres, lépîsmes . 1. 

Forficules, mantes i. 

Mantes, blattes 2. 

Xyes, grillons, sauterelles. 3. 

Orthoptères. • .( Sauterelles 4. 

Tétrlx, truxales 5. 

Criquets 6. 

Criquets. 7. 

C Libellules i. 

NÉVROPTÈRES. ..^ Libellules, éphémères, némoptères. . 2. 

( Ascalaphes, fourmilions, hémérobes. 3. 

I Bègne animal de M. le baron Cuvier, tome m. 

H. N, XXII. 28 



^34 OBSEItVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

Plaadits. 

Abeilles, anthophores i. 

Ëucères 3. 

Abeîlks perce-bois, mégadiiles. ... 3. 

Mégacbiles , osmies. ...•>. 4- 

Andrènes. . l 5. 

Halictes, sphécodes. . 6. 

Andrènes, bylées 7. 

Guêpes sociales, eumènes ou guêpes 

solitaires 8. 

Guêpes solitaires, masaris. ••.... 9. 

HYMÉNOFrÈRES. / Cerceris, pfailantbes . • • 10. 

Philantbes, crabrons. . .«•..... 11. 

Mellines, larres .•••.. 12. 

Larres, sphex. . . • i3. 

Sphex. • • 14. 

Scolies • i5. 

Bembex 16. 

Pompiles 17. 

Pompiles 18. 

Mutilles 19. 

Fourmis. % 20. 



INSECTES. i(35 

EXPLICATION GÉNÉRALE 

DES LSTTEES ET AUTEES SIGNES AFFECTÉS A CHAQUE ORGANE , 

ET QXTt OMT ETE EMPLOYES 
DANS LES PLANCHES SES INSECTES. 



a, la lèvre supérieure. a\ chaperon, 
e oa è, langae. 
î — - i, mandibules. 

— 6, mâchoires. - o', parois latérales de la bouche. 

a — d, tige. 

e — é, lame. 

o-é-ïi, palpe. 

w^ û, support ou insertion. 

u — u , lèvre inférieure. - u', paroi inférieure de la bouche , 

ou gorge. 
a — â y tige. 

2 — £, lobes ou divisions terminales. 
o — ô, palpe (et son insertion). 
M — tt, support. 

X , yeux ordinaires ou composés. 
skj yeux simples ou lisses. > 
j , antennes. 
A, à tête. 
C , thorax. 
D j abdomen. On voit aussi représenté sous cette lettre 

(pi. 2 , hyménoptères) Técusson dans des espèces du 

genre oxjrhèh. 

28. 



436 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES. 

y , pharynx. 

b, première paire de pattes (première lèyre aimliairc 

dans les scolopendres), 

c, deimème paire de pattes (deuxième lèvre auxiliaire 

dans les scolopendres), 
dy troisième paire de pattes (première paire de pattes 

dans les scolopendres). 
~h, sixième anneau du corps avec ses ouvertures stîgma- 

tiques {orthoptères , pi. 4)* 
~k , septième anneau avec ses stigmates. 

d, Farticle de la patte nommé jambe. 
/, le tarse. 

h, article terminal du tarse {orthoptères, pi. 7). 

"i, capsule des œufs {orthoptères, pi. 2). 

'^, ce signe indique un organe déjà figuré et représenté 

de nouveau sous une autre &ce , soit de profil , soit 

en dedans, soit en dessous. 
S 9 le signe du mâle. 
$, le signe de la femelle. 

Le signe /% 2^ ou 3' indique la grandeur naturelle de Findi- 
vîdu représentés 



EXPLICATION SOMMAIRE 

DES PLANCHES. 



**' M 'W<l<W»^^W«>lt>lltl»W^<lWW<t> > lW<l)IW<l<<<ll|<»)W»t||>|)||»<<||»i)^i)liW|<^ 



INSECTES.-MYRIAPODES. 



Les myriapodes ou mille-pieds ont ete distiugues 
nettement des insectes par M. Latreille ', qui en forma 
d'abord une classe^ puis' un ordre qui devint le pre- 
mier de la classe des insectes , et qui fut caractérise 
ainsi : point d ailes ^ un très-grand nombre de pieds, 
situes dans presque toute la longueur du corps ; une 
paire par chaque anneau; mâchoires, et les deux, ou 
quatre pieds antérieurs re'unis à leur base, au-dessous 
des mandibules. Les myriapodes sont partagés en^deux 
familles; les chilognathes ou les Jules de Linné , et les 
chilopodes ou les scolopendres. On trouve chacun de 
ces genres représente' dans la planche unique qi^i a été 
exécutée sous les yeux de M. Savigny.^ 

PLANCHE I. 

SCOLOPENDRES, LÉPISMES- 

Le genre iscolopendre est , jusqu'à présent , peu nom- 
breux en espèces. La figure i- z représente la scolopen- 

* Précis des caractères généri- ' Règne animal, de Cuuier , t. nr, 
ques des insectes, page 199. page i44- 



438 EXPLICATION DES PLANCHES. 

dra morsitans. Les détails qu*on voit figures portent 
tous des lettres qui leur sont propres : o-b indique que 
la première lèvre auxiliaire est reunie aux mâchoires; 
o-u désigne la réunion des premières mâchoires avec 
les secondes. Il n y a pas de difficulté pour les autres si- 
gnes, dont Texplication est donnée à la page 4^^- 1^^ 
figure 2. z est une autre espèce de scolopendres plus 
petite : 2. z représente un des segmens vu sur le profil 
gauche; les figures 5 et 4 sont des espèces sans doute 
nouvelles et très-différentes des précédentes. 

Le n*^. 5. t est encore une scolopendre pour Linné; 
M. Latreille en fait son genre sCutigère , scutigera : la 
figure 5. z représente le dernier article d'un des appen- 
dices du corps, excessivement grossi; cet article est 
formé d anneaux très-serrés et couverts de poils. La 
figure 6 est aussi une scutigère; c'est la scutigera ara- 
neoides de M. Latreille : 6. z montre la face inférieure 
du corps de lanimal dont les pattes sont enlevées. La 
figure 7 est une espèce de lépîsme; la figure 8 est en- 
core une lépisme dont les détails sont représentés très- 
grossis : 8. z montre le dessous de lanimal ; 8. ^ est 
Tabdomen excessivement grossi et vu en dessous; 8. 4 
fait voir la tête en dessous , et 8. 5 la montre en dessus. 

La figure 9 est une espèce de lépisme très-curieuse: 
9. z montre la tète |en dessous ; la figure 10 est très- 
voisine de l'espèce jprécédente : 10. a représente la 
partie postérieure de labdomen vile en dessous. 






/ 
/ 



/ 
/ 



INSECTES* - ORTHOPTÈRES. 489 



M«m«>^v«k vtn^%imt*n0v^^'v*t» n Mvvvvv^*niv^tivy¥yy*0i*M¥k^itM*t9m0m/»MvtMMnt^%M^t0ntv%vvytiyt^ ^ 



INSECTES.-ORTHOPTERES. 



Les insectes dont il s'agit ici furent confondus d'a- 
bord avec les coléoptères; Degeer les distingua, le pre- 
mier, sous le nom de dermaptères. Cette nouvelle 
coupe fut nommée ensuite ufanates i^v Fabricius, et 
erthaptères par Olivier. 

Les orthoptères composent, dans la méthode dô 
M. Latreille, le sixième ordre de la classe des insectes; 
il a sa place entre les coléoptères et les hémiptères, et 
se trouve caractérisé de la manière suivante : deux ailes 
recouvertes par. des éljtres; bouche composée d'organes 
propres à la mastication; élytres coriaces, souvent 
chargées de nervures ou réticulées f ailes pliées on plis- 
sées dans leur longueur j et quelquefois en outre trans*- 
versalement. 

La plupart des orthoptères se fait encore remarquer 
par la présence de deux ou trois yeux lisses. Tous ces 
insectes ont des métamorphoses incomplètes , qui s'opè- 
rent dans l'espace de quelques mois. 

M. Latreille ' divi^ cet ordre en deux grandes fa- 
milles ou sections : les coureur^, cursoria , et les sau- 
teurs , 5a/tofona. 

M. Savigny a hii représentfir plusieurs espèces dans 
chacune de ces coupes. 

* Règne animal de Cuvier, lame 11 1^ page 36&i 



iio EXPLICATION DES PLANCHES. 

PLANCHE I. 

FORFICULES, MANTES. 

Les espèces représentées sous les n"". 1,2,5,49^9 
6 et 7, font partie du genre forficulej le n^. 6, qui est 
aptère, appartient peut-être au nouveau genre chëli- 
doure de M. Latreille'. Les figures 8 et 9 sont des 
empuses : elles se distinguent par le prolongement de 
leur front, et par les antennes pectinees chez le mâle. 
Le genre mante comprend toutes les autres espèces, 
jusqu'au n°. i4* , 

PI.A.irCH£ 2. 

MANTES, BLATTES. 

Les espèces figurées sou5 les n^"*. 1,2, 3, 4>^? 
6, quoique appartenant au genre mante, constituent 
évidemment une coupe nouvelle, à moins qu'on ne les 
considère comme des individus non adultes; M. Là- 
treille ne le pei}se pas. Tous les autres individus qu on 
voit du n®. 7 au n°, 2 1 , peuvent être rapportés au genre 
blatte. Les figures 7, 8 et 9 ont des caractères propres , 
et doivent former, sans doute , un genre nouveau. 

PLANCHE 3. 

XYES, GRILLONS, SAUTERELLES. 

Les figures i et 2 appartiennent au genre xye dllli- 
ger , ou tridacty le d'Olivier ; le n®. 5 est un grillon de 

■ Familles du Règne animal , page 4>o. 



INSECTES. - ORTHOPTÈRES. PL. 4-?. 44i 

la division des courtilières , grytto-'talpa , Latr. Les 
n". 4^ 5, 6 et 7 sont quatre espèces de grillons pro- 
prement dits, gryUus; les n***. 8, 9 et 10 sont des sau- 
terelles proprement dites , locusta. 

^ PLANCHE 4- 

SAUTERELLES. 

Les onze espèces qu'on voit dans cette planche font 
évidemment partie du genre sauterelle, locusta; len^ 1 1 
appartient cependant à un genre distinct. 

PLANCHE 5. 

TÉTRIX, TRUXALES. 

• Les fig. I et 2 font partie du genre tëtrix de M. La«- 
treiilej toutes les autres espèces sont des truxalcs. 

PLANCHES 6 ET 7. 

CRIQUETS. 

Toutes ces espèces offrent les caractères du genre 
criquet, acridium : ils ont les antennes filiformes , insé- 
rées entre les yeux , à quelque distance de leur bord in- 
terne; leur bouche est découverte; les palpes ne sont 
point comprimés, et les pattes postérieures sont pro* 
près au saut. Quelques-unes de ces espèces pourraient 
cependant constituer, sinon des genres nouveaux, au 
moins des coupes particulières* 



4^2 EXPLICATION I>ES PLANCHES. 



**<<*»» v*ivh*MnnMMmiMtw*^ % M/»Mi» m tivtnnn0tM0t/t0»Mv^MM/¥kivywwwttw* M * my »i^Mii >vw»*n<w» v^v^v* n i^w*^*AJvm 



INSECTES.-NÉVROPTÈRES. 



C*est Linné qui, le premier, a distingué ce groupe. 
M, Latreiile' en a fait son ordre huitième de la classe 
des insectes, et l'a caractérise' ainsi : quatre ailes nues; 
houche propice à la mastication^ mâchoires et lèvres 
droites, étendues, point valvulaires ou tubulaires, et 
ne formant jamais une espèce de trompe ; ailes le plus 
souvent réticulées et égales; les inférieures simplement 
plus étroites et plus longues , ou plus larges dans quel- 
ques-uns; jamais d'aiguillon et rarement de tarière dans 
les femelles. L'ordre des néyioptères a été divisé, par le 
naturaliste français, en trois familles, la famille des 
suhu licornes , comprenant les libellules et les éphé- 
mères ; la famille des planipenues , renfermant les pa- 
norpes, les fourmilions, les hémerohes , lessemblides, 
les raphidies, les termes, les psoques et les perles; 
enfin, la famille des plicipennes, qui contient seule- 
ment les friganes. 

M. Savigny n a pas figuré tous ces genres, mais il en 
a fait représenter quelques-uns dans chacune des trois 
familles. 

^ Règn^ animal de Cuvier^ tome ui, page !^i^. 



INSECTES. - NÉVROPTÈRES. PL. i-a. 443 



PLANCHE I. 



LIBELLULES. 



La plus grande partie des espèces représentées dans 
cette planche, appartiennent au genre des demoiselles 
ou lihellules; les autres sont des agrions. Les fig. 1-17 
sont des libellules ou bien des œshnes. La principale 
distinction est fondée , comme on le sait , sur la lèvre 
inférieure; dans les libellules proprement dites, ladivi- 
sion mitoyenne de cette lèvre est beaucoup plus petite 
que les latérales, qui se joignent en dessus et ferment 
exactement la bouche. On voit ce caractère dans les 
détails des figures i , 6 et 4« Au contraire, dans les 
œshnes, le lobe intermédiaire de la lèvre est grand, et 
les deux autres sont écartes et armes d'une dent très- 
forte , avec un appendice en forme d'e'pine , comme on 
le remarque dans les figures i5 et i6. 

Les autres libellules, depuis 18 jusqu'à 22, sont des 
agrions. 

PLANCHE 2. 

LIBELLUI^S, ÉPHÉMÈRES, NÉMOPTÈRES. 

Les petites espèces de libellules qu'on voit figurées 
sous les n°'. i , 2 , 3 , sont des agrions. 

Les figures 4, 5, 6, 7 et 8 appartiennent au genre 
e'phémère : ces individus sont tous grossis. 

Les deux insectes repre'sente's sous les n**'. 9 et 10 
constituent un nouveau genre, que M. Latreille nomme 



444 EXPLICATION DES PLANCHES, 

embie', et qu'il place à côté des termes. M. Savigny a 
établi aussi ce rapprochement; il a mis dans la planche 
ce petit genre tout près des termes. 

On a désigné , sous le n®. 1 1 , une larve que nous 
croyons appartenir à Tespèce de termes qu'on voit au 
n^ 13. 

Les figures i3^ 14 et l5 sont des némoptères; les 
n***. 1 5 et 14 représentent sans doute une même espèce, 
et le n^. i5. z est probablement le même individu que 
la figure i5. 2, où il serait représenté grossi. 

PLANCHE 3. 

ASCALAPHES, FOURMILIONS, HÉMÉROBES. 

Les a&calaphes se voient aux n"^. i , 2 et 3» 

Les fourmilions , nommés aussi myrmeléons , sont 
représentés sous les n*'. 4-i4 • les figures 4* ^^ 5. z 
et 6. z montrent trois larves appartenant aux es- 
pèces ^> t, 5. 2 et 6. z . 

Les figures 1 5 , 1 6 et 17 sont des hémérobes tous 
grossis. Le n^. 18 est une petite espèce voisine des 
sialis, et qui pourrait bien constituer un nouveau 
genre. 

Enfin , la fig. 19 représente une très-petite phiygane. 

■ Latreille , Familles du Règne animal ^ page 437.> 



INSECTES. ■- HYMÉNOPTÈRES. PL. i . ^5 



%nn/yuvy¥vtnni»ivv¥v*tv w i¥V¥ y ¥¥¥tiyyvtn/v¥»iv*i¥yv*ivyiiv¥yyfiti*i*iyv*i*i*Hi*i^^ 



INSECTES.-HYMÉNOPTÈRES. 



La grande classe des hyménoptères constitue, dans 
la me'thode de M. LatreîUe', le neuvième ordre des 
insectes , et se distingue essentiellement par les carac- 
tères qui suivent : quatre ailes nues; des mandibules 
propres ; mâchoires en formé de valvule j lèvre tubu- 
laire à sa base, terminée par une languette, soit en 
double, soit repliée, ces parties se rapprochant pour 
former une sorte de trompe propre à conduire des 
substances liquides ou peu concrètes; ailes veinées, de 
grandeur inégale; les inférieures toujours plus pe- 
tites; une tarière ou un aiguillon dans les femelles. 

M. Savigny a repre'sentë un grand nombre d'espèces 
dont la détermination est réellement impossible lors- 
qu'on est privé de notes et de dessins coloriés. Nous 
avons dû nous borner à distinguer les espèces par des 
numéros qui permissent de les citer \ 

PLANCHE I. 

ABEILLES, ANTHOPHORES. 

La figure i est une abeille égyptienne : i. z est un 
individu neutre; 1.2.^ le mâle; i. 5^ la femelle. Toutes 

■ MègneammaldeCuvieryi.iii, ' Nods «tods en recours pour 
page 449* iia partie des hyménoptères à Tex- 



446 EXPLICATION DES PLANCHES. 

les autres figures de cette planche peuvent être consi- 
dérées comme des anthophores. Ce genre , qui corres- 
pond aux magilles de Fabricius et aux lasies de Jurine, 
peut être caractérisé ainsi : premier article des tarses 
postérieurs des femelles dilaté vers l'angle extérieur de 
son extrémité; second article inséré près de l'angle in- 
terne du précédent ; pattes postérieures toujours poUi- 
nifères; divisions latérales de la lèvre, ou paraglosses 
beaucoup plus courtes que les palpes; ces palpes en 
forme de soies écailleuses; mandibules unidentées au 
côté interne; palpes maxillaires ^ de six articles. 

Ce genre est fort nombreux en espèces , et ce nombre 
a été encore augmenté par la difficulté de reconnaître 
les sexes. Souvent on a fait une espèce distincte du 
mâle qui diffère beaucoup de la femelle par la couleur 
du duvet de son corps , et surtout par celle du labre. 

PLANCHE a. 

EUCÈRES. 

Le genre eucèi^e, que Ton reconnaît dans la plupart 
des espèces de cette planche, est divisé en deux sec- 
tions : tantôt il existe deux cellules cubitales aux ailes 
antérieures , tantôt ou en voit trois. 

Ce dernier caractère se remarque dans les fig. 1-7. 
Au contraire , l'individu figuré sous le n^. 8 , et la plu- 

trême obligeance de MM. Serville et manière certaine à des détermina- 
Lepeletier de Saint-Fargeau ; mais lions spécifiques , «t noua avona pré- 
bien que nous ayons consulté avec féré j renoncer que d^offrir un Ira- 
eux leur belle eolleetion, il ne nous vail nécessairement ioeoniplet et 
a pas été possible d^arrÏTer d^nae peut-être très-fautif. 



INSECTES. -HYMÉNOPTÈRES. PL. 3. U7 

part de cçux qui suivent, n'ont que deux cellules cubi- 
tales , et appartiennent à lautre division. 

D'autres espèces diffèrent à quelques égards des eu- 
cères proprement dits : telles sont les figures 18 et 19. 
Le n^ 18 est peut-être une nomie. Les figures 20 et 21 
appartiennent au genre cératine, dont voici les carac- 
tères : mâchoires et lèvres longues , en forme de trompe 
et coudées ; languette filiforme^ premier article des der- 
niers tarses non dilate à l'angle extérieur de son extré- 
mité^ labre carre, presque aussi long que large, per- 
pendiculaire; mandibules tridentees; palpes maxillaires, 
de six articles; tige des antennes presque en massue 
cylindrique; corps oblong, presque ras, avec l'abdo- 
men ovale. 

PLANCHE 3. 

ABEILLES PERCE-BOIS, MÉGACHILES. 

Les abeilles perce-bois ou xylocopes constituent un 
très-beau genre encore peu nombreux en espèces. Les 
figures i'5 représentent cinq espèces qui semblent dif- 
férentes. 

Le nom de mégachile , qu'on voit au titre de cette 
planche, doit être considéré comme un terme général 
qui correspond assez bien aux trachuses de J urine, et 
qui comprend indistinctement des osmies et des méga- 
chiles proprement dites. Les espèces qu'on a figu- 
rées sous les n"^. 6-3o sont plutôt des osmies que des 
mégachiles. 

La dernière de toutes est une espèce offrant plu- 
sieurs des caractères du genre chélostome. 



us EXPLICATION DES PLANCHES. 

PLANCHE 4- 

MÉGACHILES, OSMIES. 

Les espèces de cette planche peuvent être rapportées 
à l'un ou à l'autre de ces deux genres : elles seraient 
toutes des trachuses pour Jurine. 

Ces espèces portent des numéros an moyen desquels 
on les a distinguées. Si l'on veut pousser plus loin la 
de'termination générique, on reconnaît que les n*^. 1-12 
et 17-19 offrent les caractères des mëgachiles, que les 
n". i3-i6 sont des cœlioxides, que les figures 20-27 
appartiennent au genre anthidie. Les n*"'. 28 et 3 1 sont 
du genre crocise, et les n". 29, 5o et Sa du genre 
melecte. 

PLANCHE 5. 

ANDRÊNES. 

Fabricius a institué le genre andrène en partie aux 
dépens des nomades de Scopoli; les auteurs qui ont 
admis la nouvelle dénomination en ont quelquefois 
restreint le sens. M. Latreille adopte , à peu de chose 
près , la coupe de Fabricius , et il la caractérise ainsi : 
division intermédiaire de la languette lancéolée, re-- 
pliée en dessus dans le repos; mâchoires siïnplement 
fléchks près de leur extrémité; la pièce qui les termine, 
à partir de l'insertion des palpes, plus courte qu'eux; 
toutes les jambes plus longues que le premier article 
des tarses; trois cellules cubitales, la seconde et la 



INSECTES.- HYMÉNOPTÈRES. PL. 6-7- 449 
troisième recevant chacune une nervure récurrente dans 
le plus grand nombre. 

On peut considérer toutes les espèces de cette planche 
comme des andrènes; cependant on en reconnaît parmi 
elles plusieurs appartenant à des coupes secondaires : 
les figures 1-12 sont des nomades proprement dites 3 
i3 et 14 des pasites; le n^. i5 appartient au genre 
scrapler de M. Lepelelier de Saint-Fargeau j la fig. 16 
est du genre systrophe; les n*". 17-21 ressemblent assez 
à des nomies , et les n°\ ^2-26 à des halictes. 

PLAKCHE 6. 

HALICTES, SPHÉCODES. 

Les halictes avoisinent les andrènes , et plusieurs na- 
turalistes n'en font pas la distinction. Les espèces qu'on 
voit du n°. 1 jusqu'au n°. 22 peuvent être considérées 
comme lui appartenant; les autres font partie du genre 
sphecode , qui diffère peu des andrènes et encore moins 
des halictes. 

PLANCHE 7. 

ANDRÈNES, HYLÊES. 

Les andrènes se continuent encore dans cette plan- 
che; mais on peut distinguer parmi elles des petits 
sous-genres : ainsi le n°. i est une espèce du genre 
dasypode. Les n''. 2-19 semblent faire partie des an- 
drènes proprement dites ; les n"". 20-24 sont des colletés 
pour M. Latreille; les figures 25-3o appartiennent au 
genre prosope. 

H. N. XXII. 2Q 



45o EXPLICATION DES PLANCHES. 

PLANCHE 8. 

GUÊIPËS SOCIALES, EtJMÊNES ou GUÊPES 

SOLITAIRES. 

' Toutes les espèces figurées snr cette planche sont des 
guêpes pont Litiné. Ce genre, d'abotd très-nombreui , 
a été de beaucoup restreint. 

Les guêpes sociales constituent le genre guêpe pro- 
prement dit, %;e5/7a; les guêpes solitaires forment au- 
jourd'hui le genre eumène , eumenes* Ces deux coupes 
restent voisines , et ne sont distinguées que par des ca- 
ractères de peu d'impotiance. 

PlANGHÉ 9. 

GUÊPES SOLITAIRES, MASARIS. 

Les guêpes solitaires se continuent sur cette planche 
jusqu'au n°. 17. inclusivement; elles appartiennent 
plus spécialement au genre odjrnère de M. Latreille. 
Les figures 18 et 19 font seules partie du genre ma- 
saris de Fabridiis^ et sont des œlonites pour M. La- 
treille. 

PLAlT'GHf'lO. 

CËRCERIS, PHILANTHES. 

Le genre cerceris a e'te' démembre, par !M. La; 
treille, du grand gienre philanthe de Fabrîcius. Il 
éli^è donc, étiti^ ces deulx coupes génériques, de 
grands traits de ressemblance ; toutefois , les cerceris 



INSECTES. - HYMÉNOPTÈRES. PL. 1 1 . ^5t 

peuvent être reconnus aux caraclères suivans : an- 
tennes grossissant insensiblement vers leur extrémité, 
inse're'es au milieu de la face de h. tête, très-rapprcf- 
chees à leur hase; mandibules ayant une saillie dend- 
i()rme au côte' interne; yeux sans e'chancrure; seconde 
cellule cubitale des ailes supérieures , pétiole'e. Les ccr- 
ceris , qui partagent plusieurs des caraclères des phi- 
lanthes , en diffèrent cependant par les antennes très- 
rapprochées à la base, et grossissant d'une manière 
insensible , ainsi que par les mandibules dentées. Les 
cerceris ont en outre la tête plus épaisse , et le corps 
proportionnellement plus long; les anoeaujc de leur 
abdomen sont étranglés à leur point de jonction, et 
chagrinas à leur surface saillante : celui qui paraît 
suivre immédiatement le thorax , et qui n'est cependant 
que le second , ainsi que nous l'avons établi dans nos 
recherches', a la forme dun nœud ou d'une poire, La 
plupart des espèces figurées ici sont des cerceris. En 
effet, on peut regarder comme tels les individus repré- 
sentes depuis le n^. i jusqu'au n°. 24 • les n°*. ^5 et 26 
sont deux espèces du genre philantbe. 

PLANCHE II. 

PHILANTHES, CRABRONS. 

* 

Le genre philanlhe, dont on voyait quelques espèces 
à la planche précédente , se continue ici aux n"'. 1,2, 
5, 4 7 5? 6 et 7. 

On pourrait regarder aussi la plupart des autres 

* Annales des Sciences naturelles y par MM. Audonin, Brongniart et 
Dumas. 

29. 



i52 ËXPUCATION DES PLANCHES. 

espèces comme des pbilanthcs, ^t en rapporter quel- 
ques-unes au genre crabronj mais un examen plus 
attentif permet d'elablir des rapprpchemens plus pre'cis. 
Ainsi les figures S, 9, 10, 1 1 font partie du genre 
melline^ que M. Latreille caractérise ainsi : point de 
pieds poUinigères ; ailes toujours étendues; premier 
segment du tronc très-court^ linéaire, transversal ; tête 
forte, large; antennes filiformes, insérées près de la 
bouclie, point ou peu coudées; le premier article ovale; 
mandibules tridentées dans les femelles , bidentées 
dans les mâles; palpes maxillaires beaucoup plus longs 
que les labiaux; languette à trois divisions très-dis- 
tinctes; abdomen elliptique^ pédicule; une cellule ra- 
diale, allongée; trois cellules cubitales , toutes sessiles, 
et souvent le commencement d'une quatrième, la prc-^ 
mière et la troisième recevant chacune une nervure 
récurrente^ 

La figure 12 parait constituer un nouveau genre, 
qui prendrait place à côté des gonies de Jurine , ou pa- 
lares de M. Latreille; il est remarquable surtout par la 
singulière protubérance du dernier article du palpe 
maxillaire, de laquelle naissent deux espèces de corps 
vésiculeux. 

Le n^. 14 appartient réellement au genre gonie, et 
la figure 1 3 s'en rapproche singulièrement. 

Les n''". i5, 16, 17, 18 et 19 représentent des 
espèces du genre oxj'bèle, qui se distinguent nette- 
ment parce que leur écusson est épineux à sa jonction 
avec l'abdomen. On voit , sous la lettre D , cette parti- 
cularité représentée avec soin. 



INSECTES.- HYMÉNOPTÈRES. PL. i2-i3. 453 

Les fig. 3o et 31 sont des crabrons proprement dits. 

Le n^ 22 est un stigme. 

Les n"*. a3 et 24 sont des gorytes pour M. Latreille. 

PLANCHE 12. 

MELLINES, LARRES. 

On peut reunir toutes les espèces figurées ici aux 
deux grands genres melline et larre , tels qu'ils ont 
été institués par Fabrîcius ; mais si Ton désire rapporter 
ces espèces à des genres plus récemment établis aux 
dépens de ceux de Fabricius ^ il sera encore possible 
de faire quelques distinctions. 

Ainsi , le n®. i serait uu aljson pour Jurînef le n*^* 2 , 
un trypoxjlon de M. Latreille; les n". 3 et 4 seraient 
des gôry tes pour le même auteur ; le n®. 5 se rappro- 
cherait beaucoup de ce dernier genre, mais on pourrait 
encore l'en distinguer; les figures 6, 7 , 8 et 9 représen- 
teraient des astates; le n®. 10 en est très-voisin; les 
n". Il, 12, i5,i4 et i5 seraient des miscophes; les 
n'*. 17, 18 et 19 appartiendraient au genre dînète; 
mais la figure 16 , quoique analogue aux précédentes 
par divers caractères , devrait être regardée comme dif- 
férente à cause des cellules des ailes supérieures. 

PLANCHE î3. 

LARRES, SPHEX. 

Le genre larre proprement dit peut être caractérisé 
ainsi : ailes supérieures ayant une cellule radiale pe- 



454. EXPLICATION DES PLANCHES. 

tîte, légèrement appendicée^ et trois cellules cubitales, 
dont la première pins grande ^ la seconde recevant les 
deux nervures récurrentes, et la troisième presque 
demi-lunaire, n'atteignant pas le hout de laile; an- 
tennes ayant la même forme dans les deux sexes ; le 
second article presque en forme de côpe renverse ; côte' 
interne des mandibules sans saillie ni dents ; languette 
sans divisîoiis latérales distinctes. On reconnaît plus 
ou moins complètement chacun de ces caractères sur 
les espèces figurées depuis le n^. i jusqu'au n^. 218 
inclusivement; cependant les n"*"; i^ao peuvent être 
rapportés au genre lyrops : les figures 29 et suivantes 
sont des sphex. 

PLANCHE 14. 

^HEX. 

Le genre sphex ^ dont on a vu quelques espèces dans 
la planche précédente , se continue sur celle-ci j ses ca- 
ractères sont : antennes insérées Vers le milieu de la 
face de la tête; mâchoires et lèvre guère plus longues 
que la tête, et fléchies seulement vers leur extrémité; 
articles des palpes maxillaires presque tous allonges et 
obconiques. Toutes les espèces qu'on yoit du n°. 1 au 
n®. i5 sont des sphex. D'autres appartiennent au genre 
ammophilé, qui a été orée à ses dépens : tels sont entre 
autres les n°'. 14-21 ; les figures 22 et 25 sont <;les pe- 
lopées. 



INSECTES. - HYMÉNOPTÈRES. PL. i5. ^55 

PLANCHE l5. 

SCOLIES. 

On peut donner à toutes Ie$ espècies que Ton voit 
ici le nom d^ SM!:o}ie; m^iç il est évident que lés der- 
nières, depuis le n°. \q^ pourraient eri être di^lin-* 
guëes gënëriqu^ment. Les scoliçs ont ppur caractères ; 
antennes ëpaisses , forpiëei^ d'articles courts et serres ^ 
insérées près du milieu de la face antérieure de la té|e , 
droites , presque cylindriques , de la longu^r de la 
tête et du corselet dans les mâles , plus courtes et ar- 
quées dans les femelles ; le second article entièrement 
découvert ou point renfermé dans le premier ; celui-ct 
le plus grand de tous, presque obconique, mandi- 
bules fortes, arquées, étroites, pointues, croiséei, et 
sans dent3 notables aii côté interne ; palpes courts , fili- 
formes , presque égaux , languette divisée , jusqu'à sa 
base, en trois petits filets presque égau::^, divergens, 
à la manière d'un tridenti corps allongé, veluj yeux 
écbancrés; pattes courtes; cuisses des feu^elles compri- 
mées , contournées en S j leurs jambes très-ép|neuses ; 
corselet presque cylindrique , tronqué postérieure- 
ment; abdomen ovale, tronqué à sa base, plus étroit 
et presque en fuseau , et terminé par trois épines dans 
les mâles; cellule radiale unique, petite; deux ou trois 
cellules cubitales , dont les dçux antérieures grandes ; 
l'antérieure placée au-devant de la cellule radiale, sur 
une même ligne longitudinale , détachée de la côte ; la 
seconde cellule cubitale en forme de triangle allongé , 



45G EXPLICATION DES PLANCHES. 

placée sous la précédente , s'etendant jusqu'à son extré- 
mité postérieure, et même jusque sous la cellule ra- 
diale, lorsque le nombre des cubitales n'est que de 
deux; une ou deux nervures récurrentes* 

Les ailes de ces insectes sont souvent colorées de 
noir, de violet et de jaune : c'est ce qu'indique très-bien 
la gravure; mais il eut fallu au moins les dessins pou: 
entreprendre la détermination spécifique. Les n**'. lO 
et 20 sont des tiphies proprement dites; la figure 21 
offre plusieurs caractères du genre merie de M. La- 
treille; les n"\ 22-27 ^®°^ des myzines* 

PliANGHE 16. 

BEMBEX. 

Ck genre , établi par Fabricius , et adopté par les 
entomologistes, a pour caractères distincts : premier 
segment du thorax très-court, en forme de rebord 
transversal, et dont les extrémités late'rales sont éloi- 
gnées de l'origine des ailes; pieds de longueur moyenne; 
tête, lorsqu'elle est vue en dessus, paraissant trans- 
verse; yeux s'etendant jusqu'au bord postérieur; an- 
tennes un peu plus grosses vers leur extrémité; labre 
entièrement saillant , allongé, triangulaire; mâchoires 
et lèvres longues , formant une sorte de trompe fléchie 
en dessous; palpes très-courts , les maxillaires de quatre 
articles, et les labiaux de deux; abdomen formant un 
demi-cône allongé, arrondi sur les côtés de sa base. 

On a établi ensuite, aux dépens des bembex, les 
genres monédules et stizes. Les n*^. i , 5-8 et 1 1 sont 



INSECTES. -HYMÉNOPTÈRES, PL. 17-18- 457 

des bembes proprement dits; les figures 3, 9 et 10 
sont des monédulcs, et les espèces représentées sous 
les n*"'. i2-a5 appartiennent au genre stize* 

1 

PLANCHES 17 ET l8. 

# 

POMPILES. 

Les poropiles qu'on voit figures ici sont des insectes 
assez facilement reconnaissables aux caractères suivans : 
pattes postérieures longues, à jambes épineuses; pre- 
mier segment dn tronc en forme de carre', ordinaire- 
ment transversal, et dont le bord postérieur, presque 
droit y s'étend jusqu'à l'origine des ailes; antennes 
grêles, filiformes ou sétacees, composées d'articles 
allongés, peu serrés, contournées dans les femelles; 
abdomen ovalaire ou ovoïde, porté sur un pédicule 
très-court , ou paraissant comme sessile ; palpes maxil- 
laires beaucoup plus longs que les labiaux, et à arti- 
cles inégaux; trois cellules cubitales complètes, dont 
la seconde et la troisième reçoivent chacune une ner- 
vure récurrente; labre caché en totalité ou partiellement. 
La figure 22 de la planche 17 pourrait bien appartenir 
au genre mïsque. 

Les n". 1-14 de la planche 18 sont des pômpiles 
proprement dits : les autres espèces offrent quelques 
différences notables; les n*". iS-ig pourraient bien ap- 
partenir au genre apore, et les n". 20-24 au genre cé- 
ropale : la figure 25 semble devoir constituer un nou- 
veau genre voisin du précédent. 



458 EXPLICATION DES PLANCHES. 

V 

PLANCHE 19. 

. MUTILLES. 

Les mutilles constituent un genre très-nombreux j 
qui offre pour caractères distînctifs : abdomen des deux 
sexes ovoïde et convexe; le premier anneau phis étroit, 
en forme de nœud ou de poire; le second grand, 
presqu'en cloche; corselet des femelles cubique, point 
noueux et sans divisions. 

Toutes les espèces qu'on voit ici ne sont pas des mu* 
tilles proprement dites. Les n*\ i et 2 sont des bëthiles : 
peut-être le n^. 5 fait- îl partie du même genre ; les 
n*. 4"24 sont de yraies mutilles; les n***. 25-26 appar- 
tiennent au genre aptërogyne. 

PLANCHE ao. 

FOURMIS. 

Toutes ces espèces appartiennent au grapd genre des 
fourmi^; cependant on peut reconnaître parmi elles 
quelques coupes secondaires : les n°'. 1-4 et 6-12 pa- 
raissent seuls faire partie du genre fpurmi proprement 
dit; le h^ 5 est du genre odontomaque; les n~. iS-ig 
et 25 sont des œcodornes ; les n**". 20-22 paraissent être 
des mjrmices ; le n^. 24 seml;>le constituer une nou- 
velle coupe ge'ne'rique. 

FIN DU TOME VINGT-DEUXIEME. 



TABLE 



DES MATIERES DU TOME XXII. 

HISTOIRE NATURELLE 
ZOOLOGIE. 



ANIMAUX INVERTÉBRÉS (suitb). 

Pages. 
TABLEAU systématique des ascidies , tant simples que composées , 
mentionnées dans les trois mémoires suiwans ; offrant les carac- ' 
tères des ordres ^Jamille»^ genres, et Vindication sommaire dès 
espèces. Par Juks-César Savigny, membre de P Académie des 
sciences .et de rioslitat d^Égypte. i 



Les Ascidies , Ascidiœ, Ih. 

Ordre P'. Ascidies téthydes , Jlscidiœ thetides t . a 

Ordre II. Ascidies tbalides, Ascidiœ thalides Ih» 

Ascidies TiTHTsss 3 

PremièmeJàmiUe, Les Téthyes, Tethya Jb, 

I. Tétfayes simples. Ib, 

II. Téthyes composées Ib, 

Dei^xième famille» Les Lucies, Luciœ 4 

I. Lucies simples Ib, 

IL Lncies composées Ib. 

r^ Famille, Les Téthyes, Tethyœ 5 

I Téthyes simples Ib, 

Genre i. Boltenia 7^. 

Genre ii. Cynthia Ib» 

Genre m. Phallusia «... G 

Genre iy. ClauelUna. 7 

; II. Tétliyes composées /^ 

Genre v. Diazona Ib. 

Genre vi. Distoma 8 



\ ' 



4Go TABLE DES MATIERES. 

Pages. 

Genre th. Sigillina 8 

Genre Tiii. Synoîcum q 

Genre ix« jipUdium Ib» 

Genre x. Polycliniim lo 

Genre xf. Didemimm ii 

Genre xii. Eucœlium J6. 

Genre xiii. Botryllus Ih. 

IP Famille, Les Lucies, Luciœ iS 

Lucies sociales 2B. 

Genre xiv. Pyrosoma Ib, 

Prbkibx. uiKox&z. Observations sur les alcjrons gélatineux à six 

tentacules simples y lues à la classe des scien- 
ces de rinslilut i^ 

Secoho SfiMOiRB. Observations sur les aU^ons à deux oscules ap- 

parens, sur les botrylles et sur les pjrrosomes , 
lues à la classe des sciences de rinslitnt. . . 3^ 

Troisisme m^moiilb. Observations sur les ascidies proprement 

dites, suivies de considérations générales 
sur la classe des ascidies 69 

.Genre BoUenia ^3 

Genre Cjrnlhia ^4 

Genre Phallusia. 83 

Genre Clavellina 90 

EXPLICATION soMMÀuun des planches dont les dessins ont 
3ÎTÉ fournis far M. J.-C. Sayigny, pour l'^histoire natu- 
relle DE l''ouyrage. — Animaux invertébrés 109 

Note concernant TÉxpIicaiion sommaire des planches m J 

Copie de la Lettre adressée par Son Exe. le Ministre de Pinté- 
rieur, le 19 mars i8a5, à M. Savigoy, membre de P Aca- 
démie dès sciences 114 

Distribution des planches de zoologie dont les dessins ont été 
fournis par M. J.-C. Savigny iiS 

EXPLICATION sommaire des planches de mollusques de l'Egypte 
et de la Syrie, publiées par J.-C. Savigny, membre de rinsli- 
tnt ; offrant un exposé des caractères naturels des genres auec la 
distinction des espèces, par Victor Audouin 11^ 

ObservatioDs préliminaires ' Ib,, 



TABLE DES MATIÈRES. i&i 

M0LLV8QVS8. — Céphalopodes Pages, 

Planche i. Poulpes , Sèches lao 

Genre Poulpe, Octoptis Ib. 

Genre Sèche, Sepia ia3 

MOLLVSQVSS. — Gasterofoses. 

Planche x . Doris ia5 

Genre Doris , Doris ^ Jb. 

Planche a. Tritonîes, uilysies, Onchidies i3o 

Genre Tritonie, Tritonia Ib, 

Genre Aplysic, Aplysia, i33 

Genre Onchidie , Qnchidium i36 

Planche 3. Pleurobranches , Émarginules, Oscabnons 139 

Genre Pleorobranche , Pleurobranchus Jb. 

Genre Émarginule, JBmargînula i4i 

Genre Siphonnire, Siphonaria» Sow i44 

Genre Oscabrion^ Chiton x46 

Mollusques. — Coquilles. 

Planche 1,' Patelles, Fîssurellesy Emarginules, Balanes, Cas-- 

trochènes 1^9 

Genre Siphonaire, Siphonana Jb, 

Genre Patelle , Patella i5o 

Genre Fissurellc, Fissurella Jb. 

Genre Cabochon , Capulus i5i 

Genre Émarginule, JSmarginula ; . . . i5a 

Genre Parmophore , Parmophorus Ib. 

Des balanes x54 

Genre Chthamale, Chthamalus i55 

Genre Pyrgome, Pyrgoma Jb. 

Genre Balane , Balanus 167 

Genre Creasie, Creusia ^ i58 

Genre Gastrochënc, Gastrochœnta 160 

Planche a. Hélices y Bulimes, jinipullaires, PUifiorbes, Palu^ 

dines. 161 

Genre Maillot , Pupa Ib. 

Genre Hélix, HeUçe. i6a 

Genre Bulime^ Bulimus. i63 

Genre Auricule , Auricula. J&. 

Genre Ambrelte , Succinea 164 



463 TABLÉ DES MATIÈRES. 

Pages. 

Genre Ampollaire, AmpuUana 164 

Genre Planorbe , Flanorbis i65 

Genre Phjse, Physa, 166 

Genre Paludine, Paludîna »-. Ib. 

Planche 3. Monodontes, Scalaires, Hîélanies,Pabulines 167 

Genre Monodonie, Monodonta, Latà Ib. 

Genre Scalaire, Soalaria i6g 

Genres Palndine, Pabtdina; Slélanie, Mêla- 

nia; Rissoaire , Jtissoa Ib. 

Planche 4> Cérithes^ Murex y Strombes, Buccins 171 

Genre Cérilhe, Centhium 172 

Genre Buccin , Buccinum 17$ 

Genres Pjrnle, Pyrula; Fuseau, Fusus ; Fas- 
ciolaire, Fasciolaria; Pleurotome, 

Pleurotema Ib. 

Genre Murex, Murex 175 

Genre Strosibe, Stromhus Ib. 

Genre Vis , Terehra, 176 

Genre Planaxe, Planaxis Ib. , 

Planche 5. Bulles, Nérites^ Phasianelles , SaboU, Troques. . . 177 

Genre Bulle , Bulla « •• • > Ib, 

Genre Stomatelle , Stomatella 178 

Genre Néritine, Nerilina 179 

Genre Nérile , Nerita 180 

Genre IVatice , Natîca,. Ib. 

Genre Phasianelle , Phasîanella^ 181 

Genre Sabot , Turbo. Ib, 

Genre Scissurelle , Scissurella 183 

Genre Troque, Trochus i83 

Planche 6. Pourpres, Nasses , Casques , Canes, Mitres, Olives, 

Porcelaines 184 

Genre Pourpre, Purpura Ib. 

Genre Nasse , Nassa». *. i85 

Genre Casque , Cassis Ib, 

Genre GolumbeUe , Columbella. . .\ 18G 

Genre Cône, Conus,. 187 

Genre Margtoelle , Mnrginella ^ H, 

Genre Mitre , Mitra 188 

Genre Olive, (Hiva. .^ 189 

Genre Porcelaine , Cyprma igo 

Planche 7. jinodontes, Mulettes, jinatincs, Solens igx 



TABLE DES MATIERES. 463 

Pages. 

Genre Anodonte , Anodonta 191 

Genre Iridine , Tridina Jb. 

Genre Molette , Unio 192 

Genre Cyrène, Çjrrena 198 

Genre Anatine , Anatina Ib. 

Genre Solen , Solen. ,i 194 

Planche 8. Fsammobies, Éfycines, Fema, LuàHës, TeUines, 

Donaces^ ................ ^ Ib. 

Genre Psammobie, Psammobia Ib. 

Genre Vénus, Vénus 19$ 

Genre Mactire , Mactra, Ib, 

Genre Érycine , Erycina 196 

Genre Lucine , Lucina 197 

Genre Telline, Tellina.., . Ib, 

Genre Donace , Donax .... » 198 

Genre Cjrtbérée , Cythêrea 199 

Planche 9. Cythérées, Bucardés Ib. 

Suite du genre Cythérée, Cytherea Ib, 

Genre Bucarde , Care/îam aoo 

Planche lo.^ Tridacnes , Pétoncles , Arches 2oz 

Genre Tridacne, Tridacna Ib, 

Genre Pétoncle , Pectuncubis aoa 

Genre Arche, Arca Ib. 

Planche ix. Moules , Auicules ,,,, ao3 

Genre Lithodome , Lithodomus Ib, 

Genre Modiole , Modiola ao4 

Genre Monle, MytUus,,. Ib. 

Genre Avienle, At^iada,. , ,. ao5 

Planche 12. Crénaiules ao6 

Genre Crénatule, Crenatula /&• 

Planche i3. Marteaux, Peignes^ Fulselles 207 

Genre Marteau , Malleus Ib, 

Genre Peigne , Pecten 208 

Genre V^ulselle, Vulsella^ Ib, 

Planche 14. Vîdselles, Huîtres, Cames, Arrosoirs 209 

Suite du genre Vnlselle, VulseUa Ib, 

Genre Plicfitxile, PlicaUila^ 210 

« 

Genre Came , Chama, Ib, 

Genre Arrosoir , Aspergiltunt 211 



464 TABLE D£S MATIÈRES. 

Page». 
EXPLICATION sommaire des planches tFannelides de V Egypte 
et de la Syrie, publiées par J.*C. Savigny, iDembre de i'^In»- 
titul ; offrant un expose des caractères naturels des genre^at»ec 
la distinction et quelquefois le, nom des espèces, par Victor Au- 

douin. ax3 

Observations préIiinînaires.A .... * Ib, 

Planche x. Cly mènes, Térébelles^ jimphictènes 216 

Genre Ciymène , Clymene Ib, 

Genre Térébelle, Terebella, 218 

Genre Amphictcne, Amphictene aao 

Planche, a. Euphrosjrnes, Pléiones, Arîsténîes aaa 

Genre Euphrosyne, Euphrosjrne. Ib, 

Genre Pléione , Pieione aa5 

Genre Arislcoie , ArUtenia. ... « 227 

Planche 3. Polynoe's, Hésiones 228 

Genre Polyooé , Polynoe Ib. 

Genre Hcsione, Hesione 23i 

Planche 4* Lycoris, SylUs é 233 

Genre Lycoris , Lycoris Ib, 

Genre Syllis, Syllis 237 

Planche 5. LéoUices, Aglaures, OEnones , Bdelles ^ Planaires, 239 

Genre Léodice, Leodice Ib, 

Genre ^glaure, Aglaura 2^2 

Genre Œnone, 0£/io/ie 2^4 

Genre Bdelle , Bdella 24G 

EXPLICATION sommaire des planches de crustacés de V Egypte 
et delà Syrie, publiées par M. J.-C. Savigny, membre de Plns- 
tilul ; offrant un exposé des caractères naturels des genres avec 

la distinction des espèces, par Victor Audouin.. 249 

Observations préliminaires. Ib. 

Explication générale des lettres et autres signes affectés à chaque 

organe, et qui ont été employés dans les planches des crustacés. aSi 

Planche i. Crabes cavaliers 254 

Genre Ocypodc, Ocypode . Fabr . .......... Ib. 

Genre Miciyre, Mictyris 255 

Planche 2. Crabes alésides , Potamons , ou, Crahes Jluviatiles. . a57 

Genre Macrophthalme , Macrophthalmus , . . . Ib, 

Genre Grapse, Grapsusé», • a58 



TABLE DES MÂTIÈil£& i(€S 

Pages. 

Genre Thelphnse » j%clphusa,,.,< aSg 

Plancbe j. Crahe» nageurs ; ... .^ a6o 

Genre Portone, Porfu/iu^.. Ib. 

Planche 4* Crabes nageurs ^ Cnabes proprement dûs. ... ^ .... . 261 

Saite dn genre Portune y Portunus. ïb. 

GcBW.Car.cin, Carcinùs ;....; a63 

■ Genre Ëripbie , Eriphia, .*..,.... Ih. 

Planche 5. Crabes . . . . \ 26^ 

Suite du g(ftnre Ériphie , Eriphia Ib. 

Genre Trapezie, Trapezîa 265 

Genre Pilunine, Piiumnus Jh. 

Genre Crabe spécialement dit, Cancer 267 

Planche 6. Crabes* 16, 

Suite du genre Crabe spécialement dit Ib, 

Genre Maia» Maia\. 268 

Genre Sténorynque, Stenorpichus,, . . *. 269 

Planche 7. Crabes, '. 270 

Genre Pinnothère , Pinnotheres Ib. 

Genre Porcellane, Porcellàna Ib. 

Planche 8. Homards. 27 x 

Genre Scjllare , Scyllarus Ib. 

Planche 9. Hermites^ Écreuîsses .*. . 373 

-Genre Pagure, Pagurus Ib, 

Genre Gebie, Gebial 2^3 

Grenre Athanas, Athofias, 274 

Planche ko. Écrevîsses, Ib. 

Suite dn genre Athanas, j^thanas Ib. 

Genre Palémon , Palœmon 27$ 

Planche 11. Crevettes^ Cjrmothoés... . ^. . . . . • ' 276 

Genre Creyelte ou Chevrette , Gammarus. . . . 277 

Genre Talitre , Talitrus 279 

Genre Cjmothoé, Cjrmothoa, . . ^ . '. 280 

Planche 12. uiseUes-CloporUs • ... r ........ ^ 28 1 

«Genre Sphérome, Spharoma, ...... ^ Ib, 

Genre làoiée , Idotea .... . . • , 283 

Genre Lîgie , LigUi 284 

planche x3. Cloportes ^ a85 

Genre Tylo», Tylos Ib. 

H. N. XXII. 3o. 



466 TABLE DES MATIÈRES. 

Piges. 
Genre Cloporte , OnUatt ^ et genre Poroellioo , 

Porceiiio a8S 

Genre ArmadiUe, jirmadillo agp 

EXPLICATION sômmiaire dta planchés d* arachnides de l'Egypte 
et de la Syrie , publiées par J.-C. Savigny, membre de llnslitnt , 
offrant un exposé des caractères naùsrels îles genres avec la dis- 
tinction des espèces , par Victor Audottin 391 

Observations préliminaires « Ib. 

PJanche r. ^Araignées-Mygales, Ségesiries, Tégénaires, En- 

gones\ 3o3 

Genre JNéroésie, Nemesia Ib, 

Genre Ségestrie, Segestria 3o5 

Genre Ariane, uiriudna., 3o8 

Genre Lachésis, Lachesis, . * 809 

Genre Tégénaire^ TegenaHa 3ia 

Genre Arachné ^ Arachne 3i4 

Genre Hersilie, Hersilia 3i6 

Genre Érigone, Erigone 319 

Planche x Ulobores, Bagnathes , Épéires. 33i 

Genre Ulobore, Ulohorus Ib. 

Genre Eugnatbe , Eugnatha 3a3 

Genre Argyope , jirgiope 3a8 

Genre £péire> Bpeira 336 

Planche 3. Epéires, Clothos, Lat^odecles , Pholques* 341 

Suite du genre Épéire, Epeira Ib, 

Genre Clotho, Clotho 347 

Genre Éoyo, Er^o 349 

Genre Lairodecte , Xtatrodectus 35a 

Genre Pholque , Pholcus 355 

Planche 4* ^phases, Z^rcosef, Dolomèdes , Érèse. 36i 

Genre Sphase , Sphasus» Ib. 

Genre Lycose, Lycosa 363 

Genre Dolomède, Dolomede» , 370 

Genre Ocyale , Oçyale 37a 

GenreÉrése, f^efif^p., . .. . ^ ...«* 374 

PluDche 5. Scylodes , Djrsdères , Drasses , Clubiones , Jhomises» 377 

Genre Scytode, Scytodes iï. > 

Genre Dysdère , Dysdera, ^. 38o 

Genre Drasse, Drassus 38i 



TABLE DES MATÏËiIeS. 467 

Genre Clitbioiie;-'€ft<5tbii« * . . . > 385« 

^ Genre Thomiee, 7%oJ»diii 387 

Planche 6. ThomUês 889 

Stti(e da genre Thomiie, Thomitus K> 

Genre SéUnope,' MenopSj. . . « 39^ 

Planche 7. Ihomises , u^tte« 399 

Soite dn genre Thomise, Thomisus, Ib. 

Genre Platyscèle , PlatjrsctUts ^. . . . . ^oi 

Genre Atte, u^tfi» 4^3 

Planche 8. SboipiojM, Pinces^ 8oipuges\ • » . 4^ 

Genre Scorpion , Scorpio i^- 

Genre Pince , ChtUfer , 4^3 

Genre Solpnge , Solpuga 4>4 

Planche 9. JRnicfteurr, Acaridea 4^' 

Genre Faucheur, Phaiangium /&. 

Genre Mite^ JlcaruSy !#•., on famille des Aca- 
ridea, Latr 4^^ 

EXPLICATION sommaire dès planches d'insecies de VÉgypU et 
de la S)rrie, publiées par J.-C. Savigoy, membre de Flnstitut; 
offrant simplement la distinction des genres\pt des espèces , par 

Victor Audouin , { i^i 

• ObserratioBs i^iréliminaires Ih* 

BxpUcation géhéraU dea lettres et autres signes affectes à chaque 

organe, et qui ont été- employés dans les planches dea insectes. . 43^- 

IhSBCTBS. » MTB.IAPODSS. 

Planche i. Scolopendres , Lépismes 43? 

Insectes. — (htTHopràRBS. 

Planche i. Forficules, Mantes /f^o 

Planche a. Manies, Blattes Ib, 

Planche S. Xyes, Grillons y SauUreUes Ib, 

Planche 4< Sauterelies, 44^ 

Planche 5. Tetnxy Truxales Ib, 

Planches 6 et 7. Criquets Ib. 

ImECTSS. — NiVROPTÈRBS. 

Planche i. Libellules 443 

Planche 2. Libellules , Éphémères , Némoptères 15» 

Planche 3. Ascalaphes , Fourmilions , Hémerobes 444 



468 TAStE nifi «UOIBRES. 

Pages. 

Plttiche I. jiheiUês^ Anthophores /. . . . 44^ 

Planche a. Eucères ^ 44^ 

Planche 3 AhMM$ Pêrcê-^ais^ Mégachilêi. 447 

Planche 4* Mégachiles , OsmUê • < 44^ 

Planche 5. Andrènes Ib, 

Planche 6. Halictes , Sphécodes J.... 449 

Planche 7* Andrènes^ Bylées, ••«•• ih» 

I%ioche 8. Guêpes sociales ^ Sumènes on Guêpes soUtaires,, • . 4^ 

Planche 9. Guêpes solUaireSy Masaris* Ib. 

I^anche 10. Cerceris, PhilànUies, . . > Jh, 

Planche xx. PhilantheSf Orobrùns • 45i 

Planche la. MeUines, Zarres 4^3 

Planche x3. , Larres , Sphes, ^ Ib. 

Planche x4- Sphex • 4^4 

Planche i5. Scàlies 4^^ 

Planche x6. Bembex 4^ 

Planches 17 el 18. Pompiles 4^7 

Planche xg. MudOes 458 

Planche ao. Fourmis • ; Ib. 



FIN DE LA TABLE. 



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